12 avril 2016. Aujourd'hui est décédé à Kinshasa Son Excellence Mgr André Mayamba Kathongo. Paix à son âme! J'étais en réunion lorsque le texto annonçant sa mort m'est arrivé. Aussitôt que je l'ai pu, j'ai ouvert mon Facebook pour l'annoncer aux amis avant de constater que la nouvelle était déjà connue de certaines personnes. Tant mieux. Mais comme à mon habitude, je vais lui rendre un hommage à la mesure de l'homme de Dieu qu'il a été.
C'est pendant mes années d'enfance à Kenge que j'ai vu pour la première fois l'abbé André Mayamba qui venait de Mukila ou de Popo. C'était à la procure de Kenge, c'est sûr; il était, je crois, en compagnie du P. Antoine Ekkelboom. Pas si sûr, mais je crois que c'est vrai. A l'époque, il était avec les abbés Mbambu, Tuyaba et Ibula, parmi les abbés de Popo dont on parlait le plus. En plus, il avait de la famille restreinte et étendue à Kenge. Je ne l'ai plus vu du temps de mes études secondaires à Kalonda. Je l'ai cependant revu à Mayidi en 1976 lors d'une visite aux grands séminaristes de Popo alors qu'il était vicaire général. L'ayant reconnu, je me suis présenté car ils connaissaient mes papas; et nos relations familiales avec l'abbé Ibula.
Je l'ai revu peu après son ordination épiscopale à l'occasion de l'ouverture du Grand Séminaire St Augustin de Kalonda en novembre 1978. Là, nous avons eu une conversation un peu plus longue pendant la séance d'ouverture académique. Mais c'est à mon retour de Rome que nous deviendrons plus proches. On se voyait lors de ses passages à la Iere Rue à Kinshasa comme à Kenge. Il était particulièrement lié à l'abbé Benjamin Fala d'heureuse mémoire. Nous nous plaisions à le taquiner avec tout le respect dû à son rang. Il se confiait souvent à Benjamin. Que des souvenirs!
J'entretenais aussi de bons rapports personnels avec l'illustre disparu. Je me trouvais une fois dans sa Toyota lorsqu'on a vu le chauffeur Mbinda, affaibli par la maladie, du côté de l'école normale de Kenge. Il a demandé à son chauffeur de s'arrêter pour le saluer et échanger quelques paroles réconfortantes avec le vieux malade. Il m'a dit après: "Cet homme me transportait gratuitement du temps où j'allais à l'école." Quelle leçon de gratitude envers toute bonne action reçue!
Lorsque l'évêché de Kenge s'est installé sur son site actuel, Mgr Mayamba était l'un de nos visiteurs les plus réguliers. Il y avait une chambre réservée aux hôtes évêques dans le bâtiment de l'épiscope. Un soir de 1985, je ne l'oublierai jamais, alors que tout le monde s'était retiré après les complies, il est venu frapper à ma porte disant: "Claver, je ne peux pas dormir tout de suite. Aurais-tu une bouteille de bière?" Nous avons allègrement siroté de la Skol ou de la Primus à la place où se tenait la recréation de la communauté. Quelle leçon d'humilité et d'humanité vu qu'un tel geste aurait été inconcevable avec mon propre évêque! Je me souviens de son humour comme de son homélie en kipelende à la messe d'enterrement de l'honorable Lubamba. A l'occasion de la mort de son père près de Mukila en 1985 ou 86, je suis allé volontiers participer aux obsèques en compagnie d'autres collègues de Kenge, Kalonda et Katende. L'abbé Valère Kabambu et la soeur Nzeyi étaient présents. Des obsèques émouvantes où était chanté "O wele o wele." Ce fut ma dernière visite à Mukila. Par la suite, j'ai revu Mgr Mayamba à Kenge en 92 et plus tard au Centre Interdiocésain à Kinshasa.
Il m'avait une fois confié que les évêques d'Uvira et de Bokungu-Ikela de l'époque semblaient trop jeunes, perdus, en compagnie des autres évêques du Zaïre. Tout en entretenant de bonnes relations avec les évêques de Kenge et de Goma, Mgr Lubaki de Matadi, Mgr Dhejju de Bunia et Mgr Tshibangu de Mbujimayi comptaient, à mon sens, parmi ses plus proches amis. Probablement parce qu'ils étaient ensemble à l'université de Kinshasa et Lubumbashi. Il m'a aussi confié que lorsqu'il avait démissionné, il s'était senti isolé; et que seul Mgr Tshibangu avait mené des efforts pour le récupérer au Centre Interdiocésain, sans succès. La vie ne fut pas toujours facile.
Mgr André Mayamba a accompli l'oeuvre de Dieu au diocèse de Popokabaka dont il a été pasteur de 1979 à 1993. Réputé au caractère irascible, cet homme de Dieu et des lettres faisait montre d'une simplicité désarmante et d'une rigueur sans failles. Le voilà aujourd'hui décédé dans sa cinquante-septième année de sacerdoce et sa trente-huitième année d'épiscopat. Condoléances émues au diocèse de Popo, au Kwango et au Pelende-Nord, à sa famille biologique et spirituelle! Paix à ton âme! Mbuta mutu wenda mboti.
Je l'ai revu peu après son ordination épiscopale à l'occasion de l'ouverture du Grand Séminaire St Augustin de Kalonda en novembre 1978. Là, nous avons eu une conversation un peu plus longue pendant la séance d'ouverture académique. Mais c'est à mon retour de Rome que nous deviendrons plus proches. On se voyait lors de ses passages à la Iere Rue à Kinshasa comme à Kenge. Il était particulièrement lié à l'abbé Benjamin Fala d'heureuse mémoire. Nous nous plaisions à le taquiner avec tout le respect dû à son rang. Il se confiait souvent à Benjamin. Que des souvenirs!
J'entretenais aussi de bons rapports personnels avec l'illustre disparu. Je me trouvais une fois dans sa Toyota lorsqu'on a vu le chauffeur Mbinda, affaibli par la maladie, du côté de l'école normale de Kenge. Il a demandé à son chauffeur de s'arrêter pour le saluer et échanger quelques paroles réconfortantes avec le vieux malade. Il m'a dit après: "Cet homme me transportait gratuitement du temps où j'allais à l'école." Quelle leçon de gratitude envers toute bonne action reçue!
Lorsque l'évêché de Kenge s'est installé sur son site actuel, Mgr Mayamba était l'un de nos visiteurs les plus réguliers. Il y avait une chambre réservée aux hôtes évêques dans le bâtiment de l'épiscope. Un soir de 1985, je ne l'oublierai jamais, alors que tout le monde s'était retiré après les complies, il est venu frapper à ma porte disant: "Claver, je ne peux pas dormir tout de suite. Aurais-tu une bouteille de bière?" Nous avons allègrement siroté de la Skol ou de la Primus à la place où se tenait la recréation de la communauté. Quelle leçon d'humilité et d'humanité vu qu'un tel geste aurait été inconcevable avec mon propre évêque! Je me souviens de son humour comme de son homélie en kipelende à la messe d'enterrement de l'honorable Lubamba. A l'occasion de la mort de son père près de Mukila en 1985 ou 86, je suis allé volontiers participer aux obsèques en compagnie d'autres collègues de Kenge, Kalonda et Katende. L'abbé Valère Kabambu et la soeur Nzeyi étaient présents. Des obsèques émouvantes où était chanté "O wele o wele." Ce fut ma dernière visite à Mukila. Par la suite, j'ai revu Mgr Mayamba à Kenge en 92 et plus tard au Centre Interdiocésain à Kinshasa.
Il m'avait une fois confié que les évêques d'Uvira et de Bokungu-Ikela de l'époque semblaient trop jeunes, perdus, en compagnie des autres évêques du Zaïre. Tout en entretenant de bonnes relations avec les évêques de Kenge et de Goma, Mgr Lubaki de Matadi, Mgr Dhejju de Bunia et Mgr Tshibangu de Mbujimayi comptaient, à mon sens, parmi ses plus proches amis. Probablement parce qu'ils étaient ensemble à l'université de Kinshasa et Lubumbashi. Il m'a aussi confié que lorsqu'il avait démissionné, il s'était senti isolé; et que seul Mgr Tshibangu avait mené des efforts pour le récupérer au Centre Interdiocésain, sans succès. La vie ne fut pas toujours facile.
Mgr André Mayamba a accompli l'oeuvre de Dieu au diocèse de Popokabaka dont il a été pasteur de 1979 à 1993. Réputé au caractère irascible, cet homme de Dieu et des lettres faisait montre d'une simplicité désarmante et d'une rigueur sans failles. Le voilà aujourd'hui décédé dans sa cinquante-septième année de sacerdoce et sa trente-huitième année d'épiscopat. Condoléances émues au diocèse de Popo, au Kwango et au Pelende-Nord, à sa famille biologique et spirituelle! Paix à ton âme! Mbuta mutu wenda mboti.
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