26 déc. 2009

L'épisode de Kinshasa

Mon dernier passage à Kinshasa m'a amené à toucher du doigt certaines réalités du pays à travers ce miroir.
Cette ville surprend le voyageur dès l'aéroport où un nombre incroyable de porteurs vous empêchent de retrouver vos bagages. "Mon cher, na kati ya avion tozalaki biso moko; awa yo okomi mokonzi na baporteurs mibale. Ndenge nini?"
Une autre surprise attend le visiteur au Boulevard Lumumba, Boulevard du 30 juin, méconnaissables. Tous les arbres qui les longeaient ont été rasés. Le boulevard du 30 juin donne l'aspect d'une immense route sans balises d'où les repères traditionnels sont effacés. La nuit, on a l'impression d'aller vers un immense vide à l'horizon. Les opinions à ce sujet sont partagés: certains admirent, d'autres y voient une manoeuvre politique en vue des prochaines élections. Peu pensent au désastre écologique.
Deux choses surprennent à première vue: la surpopulation et la saleté. Les routes sont complètement délabrées. Celles qu'on répare, ne le sont pas parce que Monsieur 40% en empêche la réalisation. Comment peut-on construire un immeuble, une route ou un pont avec 60% des frais? La corruption bat son plein, à tous les niveaux, dit-on.
Le pays vit dans l'expectative d'un lendemain meilleur qui se fait trop longtemps attendre.
Au milieu de ces saletés et d'immondices éternelles surgissent par-ci par-là des immeubles privées dont le luxe surprend. Les véhicules de tout calibre - Hummer, Jeep, Ferrari ou Lamborghini, Mercedes - roulent et se cassent sur ces chaussées impropres à la circulation. La pluie est une catastrophe qui inonde, casse, et tue sur son passage. Le transport public, une autre catastrophe. Les flaques d'eau occasionnent de fréquentes électrocutations, les conduites d'électricité étant découvertes. L'eau et l'électricité sont des denrées rationnées. Tout le monde parle de délestage, un vocable qui n'existe plus en d'autres lieux.
Personnellement, je ne vois pas dans ces conditions comment cette ville s'en sortira. Les politiciens! Le peu d'espoir que je gardais s'envole chaque fois que je retourne à mon cher pays. Tout le monde, même le plus incompétent, veut devenir politicien plus pour se remplir les poches que pour développer le pays. "Kinshasa Ville Propre", slogan de propagande, ne s'est jamais traduit en réalité. Kinshasa me paraît toujours plus sale à chaque fois que je m'y rends. Mais le peuple, le petit peuple, n'a jamais perdu son ESPOIR de vivre dans un Congo de paix et justice. C'est cela qui désarme tout esprit sceptique. quoiqu'il en soit, l'histoire parlera. Un jour!

Ce que j'ai entendu autour de la mort de l'abbé Denis Luhangu

Je ne relate ici que ce que j'ai entendu à Kinshasa, à la procure de Kenge où je suis passé le samedi 12 décembre 2009. Je garde pour moi-même ce que j'ai entendu ailleurs.

1. La crise qui a conduit l'abbé Denis à la mort aurait été déclenchée le jour de la messe des funérailles du regretté abbé Serge Kibala, Dieu ait son âme. Ce jour-là, peu avant le départ pour la veillée de prières, l'abbé Onésime Muyembe aurait déclaré, révolté, à l'endroit de son aîné: "Pourquoi des jeunes gens meurent d'épilepsie, alors que toi, un vieil amorti, souffrant aussi de cette maladie, ne meurs pas" (sic) Le matin du jour suivant, on a dû casser la caisse du conditionnement d'air pour retrouver l'abbé Denis respirant difficilement et bavant sous son lit. Il l'aurait confié lui-même à l'abbé Noël Matonga.

2. Nul de ceux qui étaient dans la chambre de Noel n'avait jamais entendu parler de la cotisation qui a été coordonée par l'abbé Floribert Kiala pour ses funérailles. Il y avait là les abbés Fidèle Pindy, Ignace Kulenguluka, Michel Nguma et Noël Matonga.

3. L'abbé Olivier aurait demandé à l'abbé Denis de vendre sa voiture pour payer ses soins, plutôt que de réclamer la somme de 600 Euros (?) que des amis lui auraient versés sur le compte de la procure. Je n'ai pas bien compris qui de l'évêque ou du procureur aurait bloqué cette somme.

4. Peu avant la messe des funérailles à Kenge, un neveu de l'abbé Denis aurait agressé l'évêque en le collant au cou, malgré les mesures de sécurité mises en place.

5. Une seule jeep aurait transporté le corps, avec quelques trois ou quatre membres de la proche famille de l'abbé. Conjoncture économique oblige, semble-t-il.

Si tout ce qui se raconte est vrai, alors je n'ai aucun mot à dire, car un tel cynisme à l'endroit d'un prêtre qui a voué sa vie à ce diocèse et qu'on a sommé de rentrer au Congo pour le garer au mouroir de la procure sans lui assurer les moindres soins, dépasse mon entendement.

Je dois avouer que j'ai versé des larmes en présence de ces amis, moi qui me croyais pourtant fort devant de telles situations. C'était plus fort que moi. L'abbé Michel Ngob a eu raison de me le rappeler récemment dans un e-mail: "Je revois le petit Claver pleurant au petit séminaire de Kalonda quand tout jeune et frais moulu, il y arrivait. Je n'ai jamais oublié cela..."

Abbé Denis, repose en paix!

24 déc. 2009

Frère Simon Van Steen SVD (1926-2009)

J'ai rencontré pour la première fois le frère Simon alors que je me trouvais encore au petit séminaire de Kalonda. Il était procureur diocésain de Kenge. L'éloge que j'écris ici ne veut pas dire que que nous étions spécialement attachés, mais que nous entretenions des rapports humains dont je garde un bon souvenir. Je l'avais mieux approché après ma régence à Kalonda en 1978-79, peu avant mon départ pour Rome.

Homme viscéralement pragmatique que les ouvriers nommaient gentiment "Mbongompasi", Frère Simon aimait ironiser sur l'illusion de la philosophie. Dans ses rapports avec l'intransigeant évêque de Kenge dont je fus le secrétaire, j'ai pu admirer son habilité à gérer des situations difficiles. Les demandes de l'évêque étant des ordres irrévocables, cet homme de Dieu savait toujours s'en sortir comme par un coup de miracle.

Je me permets de relater un événement insolite qui nous est arrivé ensemble. Le 29 juin 1992, alors que la CNS était d'actualité et que le pays vivait l'effervescence d'un changement politique tant rêvé, le frère Simon et moi-même voyagions pour Kenge à bord d'une jeep Land Rover conduite par le chauffeur Musitu, dit Zorro. On était partis assez tard de Kinshasa. Sur le plateau qui surplombe le Pont Kwango vers Kenge, à un endroit désert où la route était très abîmée, surgissent de la brousse cinq ou six hommes en uniformes militaires qui se mettent à tirer à balles réelles sur l'asphalte. Le chauffeur nous demande alors de nous mettre à plat, pendant qu'il fonce droit sur les assaillants qui, surpris par l'agressivité du véhicule, esquivent l'attaque mais tirent, cette fois, sur le véhicule. C'est à Kenge que, une heure et demi plus tard, nous remarquerons un impact de balle sur la portière arrière de droite. Frère Simon et moi-même aurions dû perdre la vie si ces criminels nous avaient maîtrisés.

Bref, Frère Simon, te voilà cette fois parti... de suite d'une crise cardiaque. Repose en paix. Ton zèle missionnaire t'a fait mourir sur la terre même de ton apostolat. Le Seigneur t'en revaudra. Comme je me trouvais à Kinshasa, j'ai tenu à participer à la messe et à la veillée de prières organisées le 18 décembre à l'église St Félix. Ce qui m'a permis de revoir quelques vieux routiers les pères Hugo Tewes et Alphonse Müller, des jeunes comme Serge Tshunda et Mabwisi, un ancien élève à moi. Et de reconnaître les visages d'hommes politiques qui, toujours en quête d'échiquier électoral, ne ratent jamais ces genres d'occasions.

En compagnie de Séraphin Kiosi et d'Oscar Lemfu, j'ai apercu l'évêque de Kenge au presbytère, sans le saluer ni lui parler. Par contre, j'étais scandaleusement surpris par l'absence flagrante des prêtres de Kenge à cette émouvante cérémonie. Le lendemain, l'abbé Noël Matonga m'a dit que c'était par manque de moyen de transport. Soit. Le Frère Simon, "baobab" de l'édification du diocèse de Kenge, méritait, au terme de ses 51 ans de Congo, une meilleure reconnaissance de la part du clergé de Kenge.

Paix à ton âme, cher frère!

Eine Frohe Weihnachtsfeier und ein Gesegnetes Neujahr 2010

Allen meinen Freunden und Bekannten in Deutschland, der Schweiz, Italien und Luxemburg, wünsche ich sehr herzlich Frohe Weihnachten und alles Gute zum Jahr 2010. Möge Euch der Herr Gott Erfolg, inneren Frieden, Freude, Gesundheit, Gnaden und Segen schenken.

Lubutuku lwa mboti, Bunani ye mvula mpa ya kiesi

Beno bosu bampangi, ye bana ba mama, lubutuku lwa mboti. Mwana-Nzambi kalunatini ngemba mu mbundu, ye kiese mu bisalu biosu lwasala. Mvula yai ya mpa kakatula maladi, ye mpasi za mpila ye mpila. Mambu mosu mahioka mboti.

Nkinsi ya Lubutuku ya mbote ye Mvula ya mpa ya kiese

Na Bampangi, banduku na mono yonso, mono ke samba nde Nkinsi ya Lubutuku ya Mfumu na beto kuluta mbote-mbote kibeni. Nde mpi Mvula 2010 kuvanda mvula ya kiese, ya ngemba, ya lutondo. Nzambi kupesa beno ngolo ya nitu ti kivuvu na kulanda nzila na yandi.

A Merry Christmas and a Happy New Year 2010

To all my friends and readers of this blog, I wish from the bottom of my heart a Great Christmas and a Joyful and Successful 2010. May the Son of God grant you all peace, love, hope and health.

Buon Natale, Felice Anno 2010

A tutti e a tutte auguro una festa di Natale piena di gioia. Il Bambino Gesù sia sempre accanto a voi durante tutto l'anno 2010 con la sua pace, con l'amore, e via dia una buona salute!

Joyeux Noël, Heureuse Année 2010

A vous tous et toutes mes meilleurs voeux d'une joyeuse fête de Noël. Que l'Enfant-Jésus vous accompagne de ses grâces et bénédictions au cours de l'année qui vient. Que 2010 vous soit pleine de succès, d'amour, de santé, de paix et de joie!