Je ne relate ici que ce que j'ai entendu à Kinshasa, à la procure de Kenge où je suis passé le samedi 12 décembre 2009. Je garde pour moi-même ce que j'ai entendu ailleurs.
1. La crise qui a conduit l'abbé Denis à la mort aurait été déclenchée le jour de la messe des funérailles du regretté abbé Serge Kibala, Dieu ait son âme. Ce jour-là, peu avant le départ pour la veillée de prières, l'abbé Onésime Muyembe aurait déclaré, révolté, à l'endroit de son aîné: "Pourquoi des jeunes gens meurent d'épilepsie, alors que toi, un vieil amorti, souffrant aussi de cette maladie, ne meurs pas" (sic) Le matin du jour suivant, on a dû casser la caisse du conditionnement d'air pour retrouver l'abbé Denis respirant difficilement et bavant sous son lit. Il l'aurait confié lui-même à l'abbé Noël Matonga.
2. Nul de ceux qui étaient dans la chambre de Noel n'avait jamais entendu parler de la cotisation qui a été coordonée par l'abbé Floribert Kiala pour ses funérailles. Il y avait là les abbés Fidèle Pindy, Ignace Kulenguluka, Michel Nguma et Noël Matonga.
3. L'abbé Olivier aurait demandé à l'abbé Denis de vendre sa voiture pour payer ses soins, plutôt que de réclamer la somme de 600 Euros (?) que des amis lui auraient versés sur le compte de la procure. Je n'ai pas bien compris qui de l'évêque ou du procureur aurait bloqué cette somme.
4. Peu avant la messe des funérailles à Kenge, un neveu de l'abbé Denis aurait agressé l'évêque en le collant au cou, malgré les mesures de sécurité mises en place.
5. Une seule jeep aurait transporté le corps, avec quelques trois ou quatre membres de la proche famille de l'abbé. Conjoncture économique oblige, semble-t-il.
Si tout ce qui se raconte est vrai, alors je n'ai aucun mot à dire, car un tel cynisme à l'endroit d'un prêtre qui a voué sa vie à ce diocèse et qu'on a sommé de rentrer au Congo pour le garer au mouroir de la procure sans lui assurer les moindres soins, dépasse mon entendement.
Je dois avouer que j'ai versé des larmes en présence de ces amis, moi qui me croyais pourtant fort devant de telles situations. C'était plus fort que moi. L'abbé Michel Ngob a eu raison de me le rappeler récemment dans un e-mail: "Je revois le petit Claver pleurant au petit séminaire de Kalonda quand tout jeune et frais moulu, il y arrivait. Je n'ai jamais oublié cela..."
Abbé Denis, repose en paix!
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