30 mai 2013

Nice Nkongo-Kayolo n'est plus

(Source: Facebook de Gracia Nkongo)
30 mai 2013. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Nous ne sommes pas encore remis des pertes précédentes que nous voici encore dans la douleur. Seigneur pourquoi tant d'épreuves? Pourquoi? La mort a encore frappé à notre porte. Nice Nkongo-Kayolo, la femme de mon cousin, Dr Aimé Kayolo Mabana, vient de nous quitter. Paix à son âme!  Elle s'arrache à notre affection et à notre amour au moment même où l'espoir renaissait. Hier encore, au cours de notre échange téléphonique, Aimé me rassurait qu'on avait plus ou moins trouvé la cause de sa maladie, qu'il était question de lui donner des anti-inflamatoires, et que quelques jours suffiraient pour que Nice reprenne le train normal de sa vie. Dieu en a décidé autrement. Que l'âme de notre chère épouse, mère, tante et belle-soeur, repose en paix! Pourquoi? Pourquoi nous quitte-t-elle si jeune, sans réaliser ses rêves de mère, sans avoir vraiment eu le temps d'élever ses enfants et de les voir grandir? Pourquoi, Seigneur, cette dure épreuve?
L'heure est à la méditation, au recueillement et à la prière. Que le silence de nos coeurs traduise tout haut nos sentiments de douleur et notre révolte contre ce destin insondable. Courage Aimé!
En union de prières
C

A propos de "La sorcière aux tendres bombes"

Il y a quelques jours, j'ai annoncé sur Facebook, sur Twitter comme sur ce blog la parution de La sorcière aux tendres bombes. Depuis, des collègues et des amis voudraient se procurer cette piécette de théâtre, mais le livret de 4 Euro n'est pas encore disponible. Même moi, je ne l'ai pas encore vu. L'éditeur ILV me dit que mes exemplaires sont en voie d'impression et me seront expédiés dès que possible.
Des questions me sont aussi posées sur la première et la quatrième de couverture. C'est une présentation basique. En réalité, ce genre de publication n'est imprimé que sur demande. Le système BOD (Book On Demand) est appliqué actuellement par beaucoup de maisons d'édition afin de rationaliser les frais d'impression, d'éviter des stocks invendus et des pertes conséquentes.
Attendez donc un peu avant de le commander si vous êtes intéressés. Je vous relancerai dès que j'en saurai plus.

29 mai 2013

Les bourdes

Il faut s'en méfier. C'est des lapsus auxquels S. Freud avait jadis dédié des pages inoubliables. Lapsus inconscients, certes, mais très conscients dans beaucoup de cas. On suit de très près le dit d'un personnage important afin d'y dégager des traits contradictoires, des erreurs d'analyse tout comme simplement le tourner en dérision.
Vous avez suivi les élections américaines, les premières, au moment où Obama se mesurait encore avec Hilary Clinton. Des bourdes ont été prononcées, répétées, contre Obama sans que Hilary Clinton ne bronche. Beckenbauer a traité Bouffon de retraité et a menacé les Barcelonais de préparer un antijeu dans le simple but d'être qualifiés. Bourdes certes, mais il s'est confondu en excuses peu de temps après. Dans les trois cas, Hilary Clinton comme Beckenbauer entendaient faire passer un message qui, lui, n'a jamais été démenti: un reproche aux Turinois d'aligner un gardien à la limite de la retraite, tandis que Beckenbauer a tenu à décourager Barcelone d'user d'astuces antisportives pour gagner. Le monde entier a entendu le premier discours, mais pas le contraire.
J'avais pendant ma formation un ami qui, lorsqu'il voulait faire entendre sa voix, optait pour ce qu'il appelait "réflexion à haute voix". En réfléchissant à haute voix, il voulait masquer des vérités normalement interdites ou indécentes. Ce type de réflexion lui permettait de transgresser le code social de la prise de parole. En fait de dire tout haut ce qu'il pensait tout bas. Une sorte de franchise déguisée. Et croyez-moi, ce qu'il disait n'était pas toujours agréable.

23 mai 2013

Adieu Georges Moustaki

Moustaki n'est plus. Paix à son âme! Honneur au poète et au maître! Aujourd'hui est mort un musicien dont j'aimais les chansons du temps de ma jeunesse. Ce poète m'a fait découvrir les beautés de la muse à travers des sonorités limpides et exceptionnelles. "Pendant que je rêvais... l'amour s'en est allé/ il est trop tard... Passe passe le temps/ Il n'y en a plus pour très longtemps". J'eus néanmoins l'immense plaisir de suivre un concert du "Métèque" à l'université de Fribourg dans les années 90.

Que dire du tribalisme?

Le tribalisme? Voilà une question très importante pour nos communautés d'Afrique. Comme pour le racisme, l'autre est la cible principale. C'est l'affirmation de soi.
"Ku mbau kukala iwaku sisi di niengako" (Quand un des tiens est au feu, le maïs ne se calcinera jamais). En clair, votez pour quelqu'un de votre famille, de votre village, de votre tribu, de votre coin, afin qu'il défende vos intérêts au niveau politique. Ne votez pas un étranger. C'est le tout premier principe tribaliste que j'ai appris dans ma vie. L'un de tous premiers proverbes qu'il m'a été donné de connaître. C'était en août 1964.
Je venais d'arriver à Makiosi avec ma famille pour la deuxième primaire. Makiosi était dans la fièvre de l'érection du secteur Bakali, dissident de Kobo ou Pelende-Nord. Le chef-lieu était à Nzasi, je n'ai jamais compris comment le chef de secteur Mandokolo Kimbuta s'est retrouvé à Makiosi. Pour la petite histoire Mandokolo fut le père de José, André (actuel gouverneur de Kinshasa) et Lazare Kimbuta. La vie du secteur Bakali a été éphémère. Il y avait une campagne électorale. Ainsi m'a été donnée l'occasion de voir pour la première fois Louis Musey, Peti-Peti, ... et mon propre grand-oncle Sylvain Mayengo, candidat malheureux.
Depuis, cette idée est restée en moi. Pour la députation provinciale ou nationale, on vote forcément quelqu'un de chez soi, non pas tant à cause de ses compétences que de son appartenance à la tribu. Principe étroit, mais toujours en vigueur. Suivez les discours de beaucoup de candidats aux élections, vous retrouverez la veine tribaliste. Le principe est identique. Et ce tribalisme rampant résiste à toutes les tentatives d'éradication aussi bien au niveau microcosmique du village que macrocosmique du pays. Dans certaines villes, les natifs ne se mêlent pas aux étrangers venus d'ailleurs, créant une atmosphère de méfiance et d'insécurité perpétuelles.
Un natif de Kenge candidat aux élections s'est vu refuser le statut de natif de Kenge, simplement parce que ses parents sont originaires d'un autre territoire du Kwango où il n'a même jamais été. Cela illustre bien l'incontournable prépondérance de la tribu. Je ne sais pas comment cela se passe dans d'autres continents. En Afrique, le tribalisme est un véritable fléau. Aucun pays n'y échappe.
Le frère du village ou de même langue est plus sûr que l'étranger qui vient de loin. Ainsi, même au niveau national, on veillera à ce que les fonctions-clés soient détenues par les siens. L'UDPS appartient aux Baluba, et le PALU aux Bapende. Les autres adhérents sont marginalisés quelles que soient les positions qu'ils y occupent. Les Bakongo ont régné sous Kasavubu, les Bangala sous Mobutu et sous les Kabila père et fils, ce sont les Baswahili. Autant le pays se dirigeait en lingala sous Mobutu - j'en ai été témoin - , autant le swahili est devenu la langue inévitable dans certains services spéciaux de la RDC d'aujourd'hui. Ouvrez le passeport rd-congolais, il y a l'anglais, le français et le swahili. L'ordre d'imposer le swahili n'a jamais été donné par le chef de l'Etat, mais la réalité s'est imposée d'elle-même. Personnellement, pour dépasser le sectarisme tribaliste, j'ai toujours plaidé pour que les quatre langues du pays figurent dans les emblèmes officielles du pays. Les Suisses y ont réussi, pourquoi pas les Congolais. Même la Suisse gère impeccablement les divergences entre les différents groupes ethniques: français, allemand, italien et romanche. Je suis bien informé des dissensions internes entre Suisses romands et alémaniques pour avoir vécu douze ans dans ce pays.
Beaucoup de nos pays africains sont divisés en entités tribales ou ethniques. Les rébellions n'ont de base que tribale. Le génocide rwandais a été tribal. Hutu et Tutshi restent en conflit éternel quelle que soit la façade pacifique qu'on prône. La Côte d'Ivoire s'écartèle entre le Nord et le Sud. Le Sénégal et sa Casamance. Le Biafra au Nigeria. Le Nordistes d'Ethiopie. Les Luo et les Gikuyu au Kenya. Autant des fissures pratiquement impossibles à raccommoder. Il suffit d'un petit éclat d'étincelle pour que les vieux démons de la haine tribale remontent à la surface. C'est connu de tous. Pourquoi tout cela? Parce que la convivialité avec l'autre est difficile, conflictuelle et tendue. Même dans les institutions fondées sur la foi religieuse ou morale, ou qui défendent l'égalité de tous les hommes, la veine tribale joue un rôle incontournable. Certaines autorités n'éprouvent aucune honte à se proclamer tribalistes, défenseurs de leurs frères et sœurs du village, de même langue. L'expression "gouvernement de mon frère" est apparue dès l'avènement des indépendances. Combien de mariages ont capoté simplement à cause de la réalité tribale, la famille ayant rejeté l'épouse ou ayant imposé une deuxième femme du coin à l'usurpatrice étrangère? A Rutshuru, on est présentement en train d'enlever ou de tuer les non-natifs du coin qui s'y trouvent (Cf. La dernière lettre pastorale de Mgr Kaboy). Nettoyage tribal! Le problème est donc très complexe, compliqué.
En conclusion, ce qui s'appelle racisme ailleurs ou dans d'autres contextes s'illustre comme tribalisme (népotisme, favoritisme) au niveau local et interne de nos pays. J'y reviendrai.

22 mai 2013

Finale di Coppa Italia: Lazio - Roma

Domenica 26 maggio 2013 si giocchera all'Olimpico di Roma la finale della Coppa Italia tra il Lazio e la Roma. Una partita tra fratelli nemici o concorrenti perché le due squadre sono della Cità eterna. Un po' comme con la coppa dei campioni europei tra Bayern e Dortmund che vengono dallo stesso paese, la Germania. E' anche la prima volta. Qui ci sarà un evento importantissimo perchè il portiere delle due squadre sarà.... il Papa Francesco! Infatti, il Papa ha ricevuto una maglia No 1 dalle due squadre durante un'audienza commune.

Finale de la Champions League

Ce samedi 25 mai 2013 se jouera au stade mythique de Wembley la finale européenne de la prestigieuse Ligue des Champions entre deux équipes allemandes: le Bayern de Munich et le Borussia Dortmund. Quel pronostic pour une finale européenne transformée de fait en un match de Bundesliga? Au début, je donnais le Bayern favori à cause de leur machine à but. Cette équipe a infligé 6-0 à Hambourg, 10-0 à Barcelone (bien sûr en comptant la double valeur des buts marqués à l'extérieur), 6-0 à Arsenal (sur le même critère que précédemment). Après avoir revu les matchs de Dortmund, j'ai vu une équipe solide en attaque comme en arrière. Les prusses ne déméritent pas et sont capables de créer la surprise. Ils ont donné une leçon au Real Madrid grâce à leur attaquant polonias: Robert Lewandowski qui fait désormais partie des grands buteurs, lorsqu'on connait le rigoureux système défensif du sinistre Mourinho. J'ai alors revu mon pronostic à la baisse. Les deux équipes à mon avis ont 50-50% de chance. Un match avec beaucoup d'engagement physique, un jeu rapide en contre-attaques, des tactiques similaires. Elles se connaissent très bien du fait qu'elles évoluent dans le même championnat national. Ce sera donc un match très serré: peu de buts. Ils n'iront pas jusqu'aux tirs de penalty, le meilleur l'emportant par KO debout. A la question précise "Quelle équipe gagnera la coupe?", je reprends par l'oracle de Delphes en guise de réponse: "Un grand empire tombera".

Racisme... Et Dieu dans tout cela?

"Clav
Comme toujours je lis avec attention ton blog. Et tu touches parfois à des sujets très controversés. Je me suis retenu de réagir, mais là je ne pouvais plus me taire. Voilà!
Je suis dépassée. Comment peux-tu soutenir que le racisme ne disparaîtra jamais alors que tu es chrétien? Où mets-tu la place de Dieu qui est Amour dans tout cela? Cette vision pessimiste ou fataliste que tu appelles réaliste est dangereuse car elle remet en cause ta foi chrétienne."
(GF, depuis Fribourg, 21 mai 2013)

Réponse à chaud:

"Ma chère amie, 
Je suis heureux que ce soit toi qui me poses cette question. Tu souviens que nous en avions discuté plus d'une fois pendant nos études communes à Fribourg. Tu n'acceptais pas que je soutienne que beaucoup de mesures suisses vis-à-vis des étrangers avaient un fondement raciste. Tu ajoutais que la Suisse ne distinguait pas de races dans ses prises de position à l'encontre des étrangers; mais que chaque fois que les mesures touchaient des étrangers de race non blanche, on élevait la voix pour dénoncer le racisme. Le sujet est donc très complexe pour être traité en peu de lignes.
La fin du racisme relève d'un rêve merveilleux. Je ne suis pas raciste, et ne défendrai jamais le racisme sous quelque forme ou prétexte que ce soit. Je le dénonce par et avec tous les moyens dont je dispose. Ma foi n'est pas du tout ébranlée par le constat de cette réalité. C'est comme à propos du mal que nous décrions, mais que nous ne pouvons éradiquer de nos propres forces. Des visionnaires millénaristes ont déjà prédit cette ère où le mal disparaîtra, où les hommes vivront sans distinction raciale dans la plénitude de l'Amour. Dieu-Amour seul peut rendre ce monde-là possible. Quant aux hommes, ils continueront de s'entretuer pour défendre leur peaux, j'entends les acquis de leurs races. Ils sont encore tellement ancrés dans le mal qu'il leur est presque impossible de s'aimer les uns les autres sans contrepartie. Les clichés liés aux races sont trop forts pour être déracinés par un coup de balai miraculeux. Quoiqu'il en soit, la foi susceptible de soulever des montagnes appartient au monde idéal des saints et des sages.  L'histoire a suffisamment montré que les états et les religions ont déjà causé trop de morts sur cette terre, au nom de la foi, pour être encore en mesure de la dé-racialiser ou d'y instaurer un ordre social fondé sur la charité. Peut-être devrais-je reconnaître que nous sommes une génération d'hommes de peu de foi, pour reprendre l'expression de Jésus.
Comme tu vois, tout en confessant fermement ma foi chrétienne, je m'embrouille considérablement. Je n'aime pas tenir ce genre de discours de peur d'être traité d'hérétique ou de répandre des contre-vérités. Que les lecteurs chrétiens, juifs et musulmans de mon blog ne m'en tiennent pas rigueur. Quant à toi, on parlera sur Skype afin d'approfondir le sujet. Je ne manquerai pas d'en faire écho sur le blog. Au plaisir!"
C

19 mai 2013

Le racisme peut-il prendre fin sur cette terre?

En théorie oui, mais en réalité jamais. Je suis catégorique. C'est ma lecture de la réalité. Il y a assurément beaucoup de personnes qui sont de mon avis. Ce problème est enraciné dans l'être même de l'homme. L'homme n'est pas raciste par essence, mais par nécessité, voire par fatalité. La race informe de tout, projette tout et pré-conçoit tout pour tout individu. A tous les niveaux, la race est tacitement ou explicitement évoquée. Tant que les hommes de différents groupes ethniques seront appelés à vivre ensemble, la différence raciale sera toujours exhibée par tous les moyens. Quel défaitisme me dira-t-on?
L'autre, c'est le problème. Certaines discriminations pourraient à la rigueur être maîtrisées par des lois efficaces mais le racisme colle trop à la peau et à l'esprit pour qu'il soit totalement éradiqué. C'est une mentalité acquise dès la naissance, nourrie par l'histoire de l'humanité, la presse et les moyens de communication. Un enfant est forcé par ses parents à éviter les personnes d'autres races, à se méfier d'elles, car elles sont souvent présentées comme mauvaises, méchantes, primitives, sans civilisation ni culture. Des stéréotypes de tout genre séparent les personnes.
Le racisme naît d'un complexe, d'un besoin instinctif de se valoriser contre l'essence de l'autre. Le but est de défendre son territoire et son être contre les assauts éventuels de l'extérieur. Auto-conservation et prévention contre l'attaque ou l'invasion de l'autre! On se réserve des privilèges qu'on croit réservés à soi; on installe des frontières de division pour soi-disant conserver sa pureté ethnique; on érige des barrières pour que chacun reste chez soi; par une extrapolation exagérée, on cultive le mensonge pour vilipender l'autre. L'autre est à annihiler par tous les moyens bons ou mauvais, il mérite d'êre annéanti, avili, humilié, enchaîné, reduit à l'état d'esclave et de sous-homme, etc.
Voyagez par train ou en voiture entre plusieurs pays d'Europe, vous serez surpris que vous soyez le seul à qui on demande de présenter les pièces aux frontières par des douaniers qui ne regardent que la peau des voyageurs. Cela, je l'ai vécu plusieurs fois. Dites-moi que ce n'est pas du racisme. Des fois, des Européens de seconde zone - j'entends de l'Est - sont sommés de présenter leurs passeports. Arabes et Asiatiques subissent le même sort. Dites-moi qu'il n'y a pas de discrimination raciale? Le dire comme ça paraît maladroit, mais c'est la réalité. Nationalités, ethnies, races, sexes, religions, langues, autant d'éléments pour canaliser l'inamovible principe racial qui divise le monde.
Ceci fait dire à certains que les droits de l'homme ne s'appliquent qu'à leurs concepteurs occidentaux. Ils deviennent problématiques lorsqu'il s'agit des Noirs, des Arabes, des Chinois simplement à cause de la couleur de la peau. La Cour Pénale Internationale n'interpelle que des gens du Tiers-Monde. Parmi les prévenus ou prisonniers, il n'y a aucun citoyen américain ni européen d'Europe Occidentale. Justice pour tous, oui mais pour qui? La race est très déterminante dans la vie de ce monde. Le racisme apparaît dès que les balises de la raison surestiment les préjugés liés à la peau comme des vecteurs d'actions, de décisions, de jugements, de choix, d'engagements. Il y a aujourd'hui un président américain noir ou africain-américain (noir par son père et blanc par sa mère), à quand un pape noir?  On n'évoque jamais la partie génétique blanche du métis Obama. Et ce discours préjudiciel, disais-je, peut atteindre un degré de violence inattendu, mener à un racisme criminel.
Tout est dans le coeur de l'homme, la différence opère la suite. Que ce soit au niveau individuel, familial, tribal, ethnique, local, national et international, la différence dérange et donne lieu à des attitudes incontrôlées ou à des gestes d'auto-défense insoupçonnés. De ce point de vue, le racisme est à placer dans le contexte des différences qui régissent les classifications humaines tant au niveau religieux, racial, sexuel, géopolitique ou idéologique. Je le confirme: le racisme ne prendra jamais fin tant que l'homme vivra. A vos Bibles, Evangélistes!

17 mai 2013

Bon Anniversaire, Donatien Mabana

Mon frère Donatien fête aujourd'hui son anniversaire. Je me souviens de sa naissance J'étais en quatrième primaire à l'école St Frédéric de Kenge. Papa finaissait sa formation au CNP (Centre National Pédagogique) à Kinshasa. Il était décidé que maman et les autres enfants le précèdent à Kenge, car nous devrions rentrer à Makiosi pour l'année scolaire suivante. Ils sont arrivés à Kenge pendant les vacances de Pâques. Donat est né à la maternité de Kenge qui est devenue aujourd'hui Clinique de Kenge. Je me souviens encore de ma première vue de cet enfant si mignon et si petit. Au point que j'ai taquiné ma mère quelques jours plus tard: "Cet enfant est si petit que je peux casser ses jambes et ses bras sans beaucoup d'efforts". Pour maman c'était une blague de très mauvais goût, voire de la sorcellerie, qu'elle m'a interdite de réitérer. Je n'oublie pas son baptême quelques semaines plus tard à Kenge Saint-Esprit. Je n'oublie pas l'intervention très remarquable de Papa Gabriel Ndikita d'heureuse mémoire, son parain, qui prit en charge les frais de toute la fête. Une occasion de plus pour penser à nos chers parents qui, aujourd'hui, nous ont quittés! Paix à leur âme!
Joyeux Anniversaire, Donat! Puisse l'Eternel t'accorder bonheur et bénédiction, paix et joie, santé et succès dans tes entreprises. Ad multos annos!
C

16 mai 2013

Vous avex dit "Roger Milla raciste"?

Lisez ce "dérapage" de notre icône du foot africain, Roger Milla:

FOOTBALL – L'ancien attaquant du Cameroun est accusé de racisme…
Roger Milla regardera attentivement le passeport du futur sélectionneur du Cameroun. Dans un entretien accordé au quotidien Le Messager lundi et relayé par le site du magazine Jeune Afrique, l'ancien attaquant des Lions Indomptables affirme ne pas vouloir d'un technicien étranger pour prendre en main la sélection du Cameroun. Et menace même clairement le futur titulaire du poste.
«Dites à cet entraîneur qui s'apprête à débarquer au Cameroun de rebrousser chemin sinon nous allons le tabasser avant de le refouler chez lui. Nous ne pouvons pas accepter ces ennemis du pays», affirme Milla.

(Source: http://fr.sports.yahoo.com/news/roger-milla-appelle-%C3%A0-tabasser-futur-s%C3%A9lectionneur-%C3%A9tranger-150705428.html)

J'ai déjà écrit sur ce sujet (Cf. L'article "Les entraîneurs des équipes africaines à la CAN", 12.02.2013). Je n'irai cependant pas jusqu'à demander qu'on "tabasse" l'entraîneur étranger qui accepterait ce poste. Pour moi, c'est une question de principe. Il y a de bons joueurs et de bons entraîneurs au Cameroun comme partout où le foot est pratiqué en Afrique. Les entraîneurs européens n'ont plus de place sur les bancs de nos équipes nationales, car les Européens n'accepteront jamais qu'un natif africain (j'entends avec un passeport africain) dirige leur équipe nationale. Or cette réciprocité-là, aucun pays occidental ne l'acceptera.
Ce n'est pas du racisme que de valoriser ses propres co-nationaux. Les entraîneurs européens coûtent plus cher que les entraîneurs natifs. Nos pays sont encore fascinés par le mythe du professionalisme, la fiabilité et l'efficacité des Européens, oubliant que l'individu a sa nation pour laquelle bat son coeur. Un mercenariat sans coeur, c'est ce que représentent les entraîneurs non nationaux. Souvent ils claquent la porte dès qu'il n'y trouvent pas leur compte.Un patriote ajouterait un regain de passion qui ferait défaut à l'étranger. Le temps a sonné de décoloniser nos institutions culturelles et sportives. Est traité de raciste un footballeur africain (noir) évoluant en Premier League, qui épouse une Africaine. Les amis qui vivent en Angleterre vous le diront. Tout en regrettant la violence et la maladresse des propos de R. Milla, je confirme mon voeu que les Africains se prennent en mains eux-mêmes et assument l'entière responsabilités de leurs institutions et emblèmes nationaux. Qu'on pense que les Kombouaré et Domenech, puisque c'est eux que Milla vise, qui n'ont rien gagné en France et en Europe seraient bons pour l'Afrique, est simplement une méprise. Incompétent, incapable en Europe, mais bon et éminent pour l'Afrique. Fanon a oarlé du complexe d'infériorité imposé au dominé mais intériorisé par ce dernier au point d'informer toutes ses actions par un effet de concaténation. Eh bien, ce complexe existe encore dans le chef de nos dirigeants et de nos compatriotes. On nous aveugle l'esprit afin d'obéir aux injonctions de l'Occident. De la même façon qu'on nous administre des produits pharmaceutiques périmés, qu'on débarque des déchets nucléaires sur nos terres. Personne n'a jamais parlé de racisme dans ces cas-là.
Même au niveau politique, je défends haut et fort l'idée que nos leaders se libèrent du joug occidental et travaillent pour l'Afrique. Ils sont malheureusement encore victimes du paternalisme européen et colonial. Il n'y a aucune raison que la majorité de nos équipes nationales soient dirigées par des Européens qui ont par ailleurs monopolisé ce "marché". Le temps est au changement, non pas au racisme. Ouvrons, s'il le faut, des écoles d'entraîneurs de foot.

15 mai 2013

Enfant-sorcier

-  Un enfant-sorcier? Vous n'êtes pas sérieux; come on!
- Aussi sérieux que le pape à la chaire de vérité.
- Non, c'est une blague.
-  Aussi irrationnel que cela puisse paraître, vous pénétrez avec ce thème dans le saint des saints des croyances et des us africains. Laissez-moi vous raconter des histoires que j'ai entendues au sujet des enfants-sorciers.
1. Un monde opaque. Du temps de mon enfance, j'ai entendu parler d'enfants-sorciers dans les contes qu'on nous racontait lors des veillées nocturnes. Dans ma tête, c'était clair que c'était juste des récits sans dangers. Les vieux étaient tous  réputés sorciers. Plus d'une fois, il m'est arrivé de croiser un enfant de mon âge dont on disait qu'il était sorcier. Souvent simplement parce qu'il accompagnait son vieux père ou grand-père un peu partout où ce der,nier allait. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que ce compagnonage était un service social rendu au croulant vieillard. Les mauvaises langues soutenaient que cette proximité constituait à elle seule une initiation à la vie occulte et aux pratiques sorcières. Dans la plupart des cas, ces enfants n'allaient pas à l'école moderne.
2. Des croyances d'un autre siècle. Je n'oublierai jamais un jour de juillet 1978 où j'avais rendu visite au père Frank Roelandt svd à la paroisse Christ-Roi de Kinshasa. Il commençait son apostolat des enfants de la rue. Ce jour-là, il m'a présenté ces jeunes gens, m'a parlé de leur vie. Que ces enfants préféraient dormir sur le terrain de basketball plutôt que dans le dortoir qu'il leur a construit. L'habitude du plein air avait pris le dessus sur le luxe qu'offraient quatre murs, à tel point que le dortoir servait de dépôt pour leurs effets. Parmi ces enfants, le père Frank m'a parlé d'un fils d'un ancien prêtre chassé de la maison paternelle parce qu'il était sorcier. Un autre était chassé par ses parents parce que, depuis sa naissance, ses parents éprouvaient du mal à dormir et subissaient des cauchemars inouïs. Un nganga (un devin) qu'ils avaient consulté leur a intimé d'écarter immédiatement le jeune homme afin d'éviter des malheurs plus graves. Un troisième a été jeté à la rue à la suite de la faillite financière subie par son père, peu après la naissance du rejeton. Un pasteur appelé à la rescousse n'a pas hésité d'incriminer le malheureux enfant sous prétexte que sa présence était maléfique, qu'il était en réalité un ancêtre-sorcier revenu régler ses comptes avec son père. Jeté à la rue, il a été recueilli par les bonnes soeurs qui lui ont assuré un milieu de vie. Cette échange m'a beaucoup bouleversé, tellement bouleversé que je ne l'oubierai jamais.
3. Du pain pour le pasteur et le devin. Comment un enfant de deux ans, qui articule à peine son propre nom, peut-il être un sorcier capable d'agir sur le destin d'une famille ou d'un homme? Ou bien c'est de l'ignorance ou bien c'est de la mauvaise volonté. Comment une mère peut aisément se débarrasser d'un enfant qu'elle a tendrement porté dans son ventre pendant neuf mois au seul motif que celui-ci est un sorcier? Comment un père, intellectuel de surcroît, peut-il jurer que son fils est porte-malheur au lieu de se poser sur la manière dont il gère sa vie et ses affaires? Pour moi, c'est de l'irresponsabilité pure et simple. Un refus d'élever son enfant alors qu'il y a de milliers de familles sans enfants et qui ont recours à l'adoption. Un enfant, c'est un trésor sacré. Mon père, Donatien Mabana d'heureuse mémoire, disait un adage: "la cause est finie au moment où on décide d'aller au devin." Ce dernier, bon manipulateur, sait comment détrousser ses clients. Et comment? Il les suce jusqu'à l'ongle. Curieusement, certains pasteurs des églises du réveil emboitent les pas des devins, banalisant en quelque leur propre ministère sacré.
4. Des milliers d'enfants sont quotidiennement jetés sur la rue pour des raisons aussi simplistes que celles que j'ai évoquées plus haut. Une tare dans le système social né de la post-colonisation. Affrontant très tôt la précarité et la misère, ces enfants-sorciers sont destinés à la vie criminelle des quartiers chauds des capitales africaines. Des innocents condamnés par la haine parentale et très tôt exposés aux dangers et aux crimes - vol, viol, tuerie, braquage, etc. - qui sévissent dans les milieux urbains. 

Le racisme, un sujet toujours d'actualité

1. Complexe de supériorité. Le racisme est un comportement irrationnel en ce sens qu'il implique des déclarations (orales ou écrites) et des attitudes difficilement justifiables par la raison. Même des éminents penseurs comme Hegel et Kant se sont, dans un élan de ferveur nationaliste ou dans un état de confusion psychique, révélés des piètres racistes. Le racisme se définit en fonction de l'individu qui l'assume. Il a motivé des guerres, des divisions, des schismes et de douloureux affrontements. Dans le cas de la convivialité entre les races, le raciste est souvent le riche qui conteste l'accès du pauvre à ses privilèges et à sa richesse. L'école, les lieux publics, les soins médicaux, les terres, sont l'objet d'une distribution inégale et injuste. Le discours racial, souvent entouré d'un sentiment de supériorité par rapport à l'individu discriminé, promeut une inégalité foncière entre les races qui peut se traduire par des violences inattendues et des attitudes souvent incontrôlables. A cause de ce complexe de domination, les droits de l'homme qui prônent l'égalité de tous les hommes sont en réalité des lettres mortes, la justice pour tous un voeu pieux.
2. Mythe de la différence. L'autre, l'étranger, le non-identique sont assimilés au contraire, à l'inhumain, à l'animal dans le contexte de la différence qui voit l'homme le plus fort imposer sa logique, sa pensée et son mode de vie à l'autre, le plus faible. C'est sur ce mythe, entendu comme cliché, comme préjugé ou idée préconçue que se justifient la colonisation, l'esclavage, l'oppression, l'exploitation et l'invasion des terres des autres. En d'autres mots, tout ce qui est différent doit être mis à genou, soumis à la volonté du plus fort pendant que l'évangélisation s'occupe d'apaiser son âme et de contrôler sa conscience. Le monde est hiérarchisé en classes, castes, privilèges et autres distinctions d'ordre culturel, religieux ou idéologique. Tous ces présupposés fondamentaux demeurent très actifs dans l'inconscient collectif et individuel quoique le discours ambiant prétende le contraire. Tous ces présupposés resurgissent à la surface dès que la société traverse une crise profonde. L'étranger est perçu comme la cause de tous les malheurs: il faut l'anéantir, lui barrer l'accès aux bénéfices réservées aux enfants du pays. Le Noir en paie les frais dans une société blanche où rien ne lui revient selon le droit naturel. Toutes les frustrations passées et présentes se matérialisent sur cet homme ou cette femme simplement parce que la couleur de leur peau est différente. Jamais le Noir ne sera intégré complètement dans une société blanche, et vice-versa. On le lui rappellera à chaque tournant de la rue par des astuces allant des plus légères aux plus violentes.
3. L'Italie en émoi. La nomination de la Congolaise Cécile Kyenge au poste de ministre de l'intégration a suscité un tollé général. Un acte courageux du chef du gouvernement qui n'a pas rencontré le consentement d'une partie de sa population. "Un singe dans le gouvernvement italien! Quelle honte" Voilà où on en est. Même des prêtres sensés prêcher l'amour évangélique sont tombés dans le piège du racisme. Imaginez que la chaire de vérité devienne le lieu d'incitation à la haine raciale! Cela s'est vu ailleurs. Cela se voit. Cela se verra encore si on ne fait pas attention. Le sujet est trop passionné pour mettre tout le monde d'accord. Je suis toutefois très surpris par la volte-face italienne. Je ne reconnais plus ce pays où j'ai vécu une des périodes les plus heureuses de ma vie, que j'ai aimé et que je porte encore dans mon coeur  à cause de tant de relations humaines que j'y ai gardées. Doit-on vraiment expliquer tout cela par la crise économique actuelle? Doit-on attribuer cette attitude si violente à des individus isolés qui ne seraient pas représentatifs de la "vision" italienne? Le monde est en train de changer. On voit non seulement des ministres noirs dans des pays occidentaux, on voit aussi la haine raciale monter au paroxysme. Contentons-nous de dire que c'est une étape incontournable dans le processus de l'édification de la société multiraciale à laquelle les générations futures sont destinées.

Povera Cécile Kyenge

Non conoscevo Cécile Kyenge prima della sua nomina a Ministro dell'Integrazione in Italia. Non avevo mai sentito il suo nome. 
Quando andavo dall'Italia trent'anni fà per ritornare nello Zaire dopo tre anni di soggiorno in quel meraviglioso paese, mi dicevo che l'Italia era il paese più umano dell'Europa. Trovavo gli Italiani piu gentili, plu accoglienti pur avendo degli amici tedeschi, austriani, belghi o svizzeri. Quando ci sono ritornato negli anni 90, le cose cambiavano già. Un amico italiano mi ha detto: "Guarda Claver, l'Italia non è più come fu prima. La presenza di tanti stranieri disturba tanto la gente che non si vergogna più di accusare le persone di colore di essere la causa di tutti i peccati del mondo." Per esempio non piace al mio vicino di fronte che io abbia degli amici africani.
Come la crisi economica è gravissima, la nomina di Cécile Kyenge viene a risuscitare i vecchi demoni dell'odio razziale. I nostri che vivono in Italia lo dicono. Quando Balotelli marca un goal per il Milan o gli Azzuri, nessuno contradisce il goal. Pero non vogliono della persona perchè lui è differente, un uomo di colore come dicono. L'altro ieri all'Olimpico, la partita tra la Roma e il Milan è stata disturbata dai cori razzisiti contro Balotelli e Boateng. Quella è la tragedia di essere nero in Italia oggi. Povera Cécile Kyenge!
Quando penso al paese che ho conosciuto quando ero giovane, non ci credo. Purtroppo è cosi la realta attuale. Speriamo che la situazione diventerà più calma negli prossimi giorni o mesi. La differenza razziale, quando non si è attento, puo' dividere un paese. Comunque ci vedo un segno della società italiana nel futuro.  Lo Stato dovrà legiferare ed educare la populazione ai valori del tempo della mundializzazione. Questo vale per tutti i paesi del mondo dove le razze sono chiamate a vivere insieme. E' dispiacevole che dei sacerdoti catolici hanno publicamente preso posizione contro Cecile Kyenge. Nella vita di ogni uomo la toleranza è une virtù; anche per i pagani. Forza Cécila! La tua lotta servirà di esempio a tante altre persone!

11 mai 2013

Réparation ou Non-réparation

Depuis quelques décennies a surgi le vocable de réparation dans la rhétorique antiesclavagiste mondiale. Bref, selon certaines éminences grises, il faudrait que les puissances négrières et coloniales qui ont tiré un énorme bénéfice financier et matériel rendent quelque chose à ceux et aux communautés qu'ils ont exploités par ce trafic extrêmement lucratif et inhumain. En d'autres termes, qu'un pourcentage de capitaux soient rendus à ceux dont les ancêtres les ont produits. C'est à ce niveau que le débat se complique.
Hier, j'ai été très intrigué de lire que le président français François Hollande considère l'idée de réparation comme "impossible." Ironie de l'histoire! La France qui a imposé à Haïti une dette coloniale de 17 milliards d'Euro au titre de dédommagement estime qu'elle n'a de compte à rendre à personne. L'annulation de cette dette qui offusque l'économie d'un pays déjà très meurtri par la pauvreté n'est pas à l'ordre du jour. En clair, la France ne veut rien entendre de cette réparation envers ceux et celles dont elle a injustement, immoralement, inhumainement ruiné la vie et intoxiqué le destin. Cela peut s'étendre à toutes les puissances coloniales qui prospèrent aujourd'hui grâce à l'incroyable labeur des esclaves principalement venus d'Afrique. Une main d'œuvre méconnue et méprisée.
Lors de l'abolition de l'esclavage, les parlementaires britanniques se sont fait dédommager des pertes qu'ils ont subies en renonçant à leurs propriétés-esclaves. L'évêque d'Exeter par exemple est de tous les bénéficiaires du système l'individu qui a reçu la somme la plus élevée pour ses propriétés caribéennes. Le recteur de mon université Hilary Beckles vient de publier un livre à ce sujet: Britain's Black Debt. Reparations for Caribbean Slavery and Native Genocide (Kingston, Jamaica: UWI Press, 2013). Un livre bien documenté et fondé sur des recherches dans des archives coloniales que je recommande à tous ceux que le sujet intéresse. Ce livre confirme que la famille royale britannique, l'église anglicane, les banques telles que First Caribbean, les hommes d'affaires et nobles de toutes les catégories ont bâti leurs immenses empires financiers sur des recettes tirées directement de l'esclavage.
Des intellectuels - historiens, politiques, artistes, hommes de cultures, écrivains, économistes - des pays exploités par l'esclavage et la colonisation réclament justice. Et cette justice prend forme de réparation. Je ne suis pas surpris que les anciennes puissances coloniales y résistent avec fermeté, car de tous les temps le maître dicte sa loi. Ce n'est pas aujourd'hui que cela changera. Les activistes ont beau tenir des discours revendiquant ces réparations et proposer des schémas de solution, les descendants des esclavagistes ont hélas encore toujours le dernier mot. C'est ce que révèle la déclaration de Mr. Hollande.

6 mai 2013

Giulio Andreotti est mort

Ce 6 mai 2013 est mort Giulio Andreotti. Paix à l'âme de l'homme politique réputé "increvable" de l'Italie de l'après-guerre. En dirigeant la parti de la Démocratie Chrétienne, cet homme a marqué d'une empreinte indélébile la politique italienne entre la fin de la deuxième guerre mondiale et les années 90. Il a été le plus grand homme politique de ce temps. Pour moi, Andreotti est un symbole car il a incarné le parfait Italien dans ce qu'il a de séduisant, d'artiste de la parole, de manipulateur et de confusionniste. Séduisant, Andreotti l'était par sa tenue, sa dextérité et sa poigne politique. Artiste de la parole, il Signore Presidente del Consiglio savait rassurer les Italiens, les ramener au silence devant les vicissitudes compliquées de la vie publique. Car, pendant de longues années, il a été tenu pour un héros vivant et un homme intègre alors qu'au fond il était un confusionniste. On lui a attribué beaucoup de crimes - dont celui d'Aldo Moro -, mais nul n'a jamais apporté une seule preuve. Véritable homme de l'ombre, il voyait clair dans l'obscurité, peut-être mieux que le chat et le chien. Ses relations avec les mafiosi n'ont jamais été clairement révélées au public. Beaucoup d'Italiens étaient convaincus qu'il n'aurait pas pu tenir si longtemps, s'il n'avait pas bénéficié de la collaboration de certaines mains invisibles. On dit que des journalistes ou des fouineurs de toutes sortes ont perdu la vie pour avoir osé salir la réputation du Signor Presidente. On dit qu'il était extrêmement puissant et qu'il sortait angéliquement acquitté de tous les  crimes qui lui étaient reprochés. C'est l'image que je garde de l'honorable et septuple président du conseil. Malgré l'ombre qui pèse sur son action, il faut reconnaître qu'il aura au moins réussi à sauver à plusieurs reprises l'Italie du naufrage et du chaos politiques.

1 mai 2013

Un joueur de foot: Lionel Messi

Lionel Messi a beau être le meilleur joueur du monde; il a aussi ses limites. Voire beaucoup de limites. Exceptionnel, buteur sans pareil, pivot moteur de Barcelone, il en est le miroir aujourd'hui. A son image se lit la fortune de la meilleure équipe du monde. Comme si l'histoire se répétait, c'est quand on s'y attend le moins que cette équipe se fait ridiculiser. La finale perdue 4-0 contre l'AC Milan m'a convaincu de la vulnérabilité de cette équipe aux passes précises, mais parfois ennuyantes et dont le jeu n'a jamais vraiment changé. 
Le défaut fatal de Barcelone, c'est de ne compter que sur Messi. Tout se fait autour de Messi. Sans Messi, rien de bon ne se fait. Cette déification de l'individu constitue à mon avis la plaie enracinée dans le système tactique de Barcelone. Messi met tout le monde dans l'ombre: Fabregas, Villa, Sanchez, Tello tous des joueurs, tous des buteurs qui doivent ronger leurs freins pour faire honneur à l'inamovible et intouchable Messi. Les Etoo', Ibra sont partis pour faire place au phénomène du siècle. Le Barça-Messi a eu son temps de gloire. L'heure est au déclin; il faut assumer la roue de l'histoire et de la fortune en reconstruisant une équipe faite d'individus talentueux, non complexés et jouant leur rôle avec conscience et responsabilité. A l'entraîneur de s'y mettre.
Le Bayern est une équipe sans réel superstar. Tous les joueurs sont bons, chacun est superstar à son poste, en pleine cohésion avec l'ensemble. Le Bayern a marqué 7 buts contre le Barcelone sans en encaisser un seul. en réalité 10 à 0. Quelle humiliation pour la vénérée meilleure équipe de tous les temps!  Le Barcelone d'aujourd'hui, c'est Messi. Voilà la différence. Dommage qu'une si bonne équipe soit prise en otage par sa vedette au lieu de laisser toute l'équipe s'épanouir. Elle n'a pas besoin d'extra-terrestre mais de joueurs humains et solidaires.

Un entraîneur de foot

"Mourinho est un entraîneur. Un entraîneur alors! On dit de l'entraîneur du Real qu'il est très érudit, on le classe même meilleur du monde. Allez-y voir. La presse l'affuble de surnoms dont le plus prestigieux est "Special One". Ce qui dérange à son sujet, c'est qu'il est bavard, extroverti, suffisant. Des défauts qui jettent de l'ombre à son aura.
Il dit qu'on le hait à Madrid. Qu'a-t-il fait pour se faire aimer? Il n'a qu'à s'en prendre à lui-même. En Italie, il ne cachait pas son aversion pour le calcio. C'est un homme en conflit permanent avec son comité et ses joueurs qu'il humilie visiblement. Autoritaire sans partage, il a des procédés monolithiques qui n'affirment que son ego. Comme il n'a pas réussi à le qualifier pour la final de la Champions League, le mieux pour le Real de Madrid est qu'il parte encaisser ses millions ailleurs. Il sera plus heureux en Angleterre, plus même qu'au Portugal."
Du verbiage!