Il faut s'en méfier. C'est des lapsus auxquels S. Freud avait jadis dédié des pages inoubliables. Lapsus inconscients, certes, mais très conscients dans beaucoup de cas. On suit de très près le dit d'un personnage important afin d'y dégager des traits contradictoires, des erreurs d'analyse tout comme simplement le tourner en dérision.
Vous avez suivi les élections américaines, les premières, au moment où Obama se mesurait encore avec Hilary Clinton. Des bourdes ont été prononcées, répétées, contre Obama sans que Hilary Clinton ne bronche. Beckenbauer a traité Bouffon de retraité et a menacé les Barcelonais de préparer un antijeu dans le simple but d'être qualifiés. Bourdes certes, mais il s'est confondu en excuses peu de temps après. Dans les trois cas, Hilary Clinton comme Beckenbauer entendaient faire passer un message qui, lui, n'a jamais été démenti: un reproche aux Turinois d'aligner un gardien à la limite de la retraite, tandis que Beckenbauer a tenu à décourager Barcelone d'user d'astuces antisportives pour gagner. Le monde entier a entendu le premier discours, mais pas le contraire.
J'avais pendant ma formation un ami qui, lorsqu'il voulait faire entendre sa voix, optait pour ce qu'il appelait "réflexion à haute voix". En réfléchissant à haute voix, il voulait masquer des vérités normalement interdites ou indécentes. Ce type de réflexion lui permettait de transgresser le code social de la prise de parole. En fait de dire tout haut ce qu'il pensait tout bas. Une sorte de franchise déguisée. Et croyez-moi, ce qu'il disait n'était pas toujours agréable.
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