15 mai 2013

Le racisme, un sujet toujours d'actualité

1. Complexe de supériorité. Le racisme est un comportement irrationnel en ce sens qu'il implique des déclarations (orales ou écrites) et des attitudes difficilement justifiables par la raison. Même des éminents penseurs comme Hegel et Kant se sont, dans un élan de ferveur nationaliste ou dans un état de confusion psychique, révélés des piètres racistes. Le racisme se définit en fonction de l'individu qui l'assume. Il a motivé des guerres, des divisions, des schismes et de douloureux affrontements. Dans le cas de la convivialité entre les races, le raciste est souvent le riche qui conteste l'accès du pauvre à ses privilèges et à sa richesse. L'école, les lieux publics, les soins médicaux, les terres, sont l'objet d'une distribution inégale et injuste. Le discours racial, souvent entouré d'un sentiment de supériorité par rapport à l'individu discriminé, promeut une inégalité foncière entre les races qui peut se traduire par des violences inattendues et des attitudes souvent incontrôlables. A cause de ce complexe de domination, les droits de l'homme qui prônent l'égalité de tous les hommes sont en réalité des lettres mortes, la justice pour tous un voeu pieux.
2. Mythe de la différence. L'autre, l'étranger, le non-identique sont assimilés au contraire, à l'inhumain, à l'animal dans le contexte de la différence qui voit l'homme le plus fort imposer sa logique, sa pensée et son mode de vie à l'autre, le plus faible. C'est sur ce mythe, entendu comme cliché, comme préjugé ou idée préconçue que se justifient la colonisation, l'esclavage, l'oppression, l'exploitation et l'invasion des terres des autres. En d'autres mots, tout ce qui est différent doit être mis à genou, soumis à la volonté du plus fort pendant que l'évangélisation s'occupe d'apaiser son âme et de contrôler sa conscience. Le monde est hiérarchisé en classes, castes, privilèges et autres distinctions d'ordre culturel, religieux ou idéologique. Tous ces présupposés fondamentaux demeurent très actifs dans l'inconscient collectif et individuel quoique le discours ambiant prétende le contraire. Tous ces présupposés resurgissent à la surface dès que la société traverse une crise profonde. L'étranger est perçu comme la cause de tous les malheurs: il faut l'anéantir, lui barrer l'accès aux bénéfices réservées aux enfants du pays. Le Noir en paie les frais dans une société blanche où rien ne lui revient selon le droit naturel. Toutes les frustrations passées et présentes se matérialisent sur cet homme ou cette femme simplement parce que la couleur de leur peau est différente. Jamais le Noir ne sera intégré complètement dans une société blanche, et vice-versa. On le lui rappellera à chaque tournant de la rue par des astuces allant des plus légères aux plus violentes.
3. L'Italie en émoi. La nomination de la Congolaise Cécile Kyenge au poste de ministre de l'intégration a suscité un tollé général. Un acte courageux du chef du gouvernement qui n'a pas rencontré le consentement d'une partie de sa population. "Un singe dans le gouvernvement italien! Quelle honte" Voilà où on en est. Même des prêtres sensés prêcher l'amour évangélique sont tombés dans le piège du racisme. Imaginez que la chaire de vérité devienne le lieu d'incitation à la haine raciale! Cela s'est vu ailleurs. Cela se voit. Cela se verra encore si on ne fait pas attention. Le sujet est trop passionné pour mettre tout le monde d'accord. Je suis toutefois très surpris par la volte-face italienne. Je ne reconnais plus ce pays où j'ai vécu une des périodes les plus heureuses de ma vie, que j'ai aimé et que je porte encore dans mon coeur  à cause de tant de relations humaines que j'y ai gardées. Doit-on vraiment expliquer tout cela par la crise économique actuelle? Doit-on attribuer cette attitude si violente à des individus isolés qui ne seraient pas représentatifs de la "vision" italienne? Le monde est en train de changer. On voit non seulement des ministres noirs dans des pays occidentaux, on voit aussi la haine raciale monter au paroxysme. Contentons-nous de dire que c'est une étape incontournable dans le processus de l'édification de la société multiraciale à laquelle les générations futures sont destinées.

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