Voilà un personnage qui a une histoire à Kenge! Mieux il y a plusieurs histoires autour de lui à Kenge. Adjudant de son état, cet homme originaire du pays Tetela au Kasai Oriental s'est occupé pendant plus de trente ans de la circulation routière à la Barrière de Kenge. Je l'ai connu à ce poste comme étudiant au petit séminaire; je l'y ai vu comme grand séminariste et comme prêtre; je l'y ai laissé lorsque je suis parti pour Fribourg. Je l'ai revu en juillet 2012 sans le saluer car il était en prières. Connu de tout Kenge, Papa Omadjela était un homme serviable, généreux et affable. Homme très discret qui ne se mêlait jamais des affaires des autres, je le vois marchant avec sa radio-cassette à la main, habillé d'une chemise à manches courtes à carreaux bleus-blancs, toujours égal à lui-même.
Une histoire de femmes. Multipolygame avec plus d'une dizaine de femmes, depuis Mama Kuluta jusqu'aux plus jeunes qui auraient pu être ses propres filles ou grandes-filles. De l'histoire de Kenge jamais homme n'a eu autant de femmes, épousées traditionnellement. Et ses femmes provenaient de différentes ethnies du pays. Chaque année au mois de juillet, il se rendait à Katakakombe et revenait avec un lot de cinq-six femmes de son terroir natal. La langue officielle du harem était le Tetela bien sûr. Curieusement, il se limitait à un ou deux enfants par épouse, rarement trois ou plus; sauf chez les toutes premières. Ses épouses vendaient au marché ou servaient à son hôtel de la Barrière. Je ne saurais dire le nombre exact de ses enfants. On disait qu'il avait une méthode particulière d'aborder les jeunes lycéennes et d'obtenir l'accord de leurs parents pour le mariage. On disait qu'il procédait par des dons d'argent susceptibles de fasciner les parents pauvres; souvent le coup réussissait. Certains prétendaient qu'il utilisait des filtres d'amour charmant les femmes aussitôt qu'elles touchaient cet argent. Prudent, responsable et sage, il se présentait donc directement à la famille, s'assurant que toutes les formalités coutumières et légales étaient remplies. Son défaut fut donc sa sexualité débridée et son désir excentrique des femmes. En dehors de ce vice, Mr. Djela était un monsieur respecté et apprécié de tout Kenge.
Homme de gestes sans paroles, il a aidé énormément des personnes de Kenge à résoudre tel ou tel problèmes financiers. Je me souviendrai toujours du cas d'un préfet de Tshinda Kwangu, victime d'un vol qui a emporté le salaire mensuel de l'école. Mr Djela a avancé la somme volée pour que les agents soient payés. Nous avons tous à un moment ou à un autre bénéficié de ses services et de sa générosité. Lorsque sa compagnie "Kenge Rapide" fonctionnait et opérait des navettes entre Kenge et Kinshasa, j'en ai profité plus d'une fois. En octobre 1977, Séraphin et moi sommes arrivés de Bulungu à Kenge, deux jours après le départ des grands séminaristes pour Mayidi. La procure a recouru à Mr. Omadjela pour nous transporter à Kinshasa. Nous le connaissions déjà du temps où nous traduisions le lectionnaire, car en 75 nous occupions la villa de la procure attenante à sa concession.
Entre 1982 et 1987, à la procure comme à l'évêché, il a toujours été un chrétien proche et familier. Nous étions régulièrement invités chez lui à participer à des repas lors des fêtes religieuses. Là je pense particulièrement à Feu abbé Jean-Pierre Gavuka. A ND comme à Anuarite l'adjudant Djela déposait ses offrandes à parts égales dans toutes les corbeilles. Il ne manquait jamais à la messe dominicale, ponctuel comme une horloge suisse. Il avait une dévotion particulière pour la SV Marie au point qu'il "aurait financé" la construction d'une grotte à la la procure. C'est là que je l'ai vu pour la dernière fois le 12 juillet 2012 vers 18h30 profondément concentré dans une méditation contemplative. J'étais avec l'abbé Robert Kutukenda; on n'a pas voulu interrompre sa prière.
Dernièrement (août 2015) au deuil de ma nièce Alida, j'ai revu Petit ya Pa. J'ai aussi appris qu'un de ses fils que je dois, sans doute, avoir vu enfant, est devenu prêtre diocésain de Kenge. Autant de grâces pour cet homme que Dieu nous a donné de connaître. Que son âme repose dans la paix du Seigneur Maître de la vie!
Homme de gestes sans paroles, il a aidé énormément des personnes de Kenge à résoudre tel ou tel problèmes financiers. Je me souviendrai toujours du cas d'un préfet de Tshinda Kwangu, victime d'un vol qui a emporté le salaire mensuel de l'école. Mr Djela a avancé la somme volée pour que les agents soient payés. Nous avons tous à un moment ou à un autre bénéficié de ses services et de sa générosité. Lorsque sa compagnie "Kenge Rapide" fonctionnait et opérait des navettes entre Kenge et Kinshasa, j'en ai profité plus d'une fois. En octobre 1977, Séraphin et moi sommes arrivés de Bulungu à Kenge, deux jours après le départ des grands séminaristes pour Mayidi. La procure a recouru à Mr. Omadjela pour nous transporter à Kinshasa. Nous le connaissions déjà du temps où nous traduisions le lectionnaire, car en 75 nous occupions la villa de la procure attenante à sa concession.
Entre 1982 et 1987, à la procure comme à l'évêché, il a toujours été un chrétien proche et familier. Nous étions régulièrement invités chez lui à participer à des repas lors des fêtes religieuses. Là je pense particulièrement à Feu abbé Jean-Pierre Gavuka. A ND comme à Anuarite l'adjudant Djela déposait ses offrandes à parts égales dans toutes les corbeilles. Il ne manquait jamais à la messe dominicale, ponctuel comme une horloge suisse. Il avait une dévotion particulière pour la SV Marie au point qu'il "aurait financé" la construction d'une grotte à la la procure. C'est là que je l'ai vu pour la dernière fois le 12 juillet 2012 vers 18h30 profondément concentré dans une méditation contemplative. J'étais avec l'abbé Robert Kutukenda; on n'a pas voulu interrompre sa prière.
Dernièrement (août 2015) au deuil de ma nièce Alida, j'ai revu Petit ya Pa. J'ai aussi appris qu'un de ses fils que je dois, sans doute, avoir vu enfant, est devenu prêtre diocésain de Kenge. Autant de grâces pour cet homme que Dieu nous a donné de connaître. Que son âme repose dans la paix du Seigneur Maître de la vie!
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