La vie de Jean-Pierre Bemba est devenue cauchemardesque. Après avoir croupi près de huit ans dans les gêoles de la CPI à La Haye, notre compatriote est condamné à y purger dix-huit ans de plus. Un verdict impitoyable. Lui est reproché sa grave responsabilité dans les viols et cruautés qui ont été opérés par ses militaires en RCA. Lorsqu'il clame qu'au-delà de la rivière Oubangi, après avoir dépassé les frontières, ses hommes étaient sous la charge des Centrafricains, les juges du CPI ne l'entendent pas de cette oreille. Selon ces juges, JP Bemba était en mesure d'arrêter ces massacres, de sauver des vies et d'éviter aux femmes de terribles atrocités traumatiques. Sa condamnation est classée comme due aux crimes contre l'humanité encourus par ses troupes. Lex dura, sed lex.
Voilà un homme dans la fleur de l'âge dont la vie bascule désormais à la purge de crimes dont il est responsable mais qu'il n'a pas commis directement. Ses avocats en faisant appel insistent sur cette particularité. Ses sympathisants s'attendaient à un acquittement pur et simple, à une triomphale réhabilitation sociale et politique, vu qu'il n' y avait selon eux aucune preuve tangible de son implication personnelle dans ces viols et massacres. Ses partisans crient à l'injustice, au racisme, à la manipulation. Hélas, tel n'est pas l'avis de l'instance judiciaire. Cette sentence montre qu'il y a des leçons à tirer concernant la complexe notion de responsabilité. Comment la définir? Je ne trouve pas une meilleure image que celle de la responsabilité parentale, quoiqu'il s'agisse ici d'adultes en pleine possession de leur conscience.
Quel gâchis, Jean-Pierre Bemba, que de tomber du rang de puissant Vice-Président de la République à celui d'un délinquant criminel de guerre! J'en suis très ému. On me rétroquera: "Tiens-tu compte de ses victimes? Penses-tu aux douleurs qu'ont subies ces femmes violentées et violées, ces enfants et personnes âgées coupés en morceaux? N'est-ce pas une justice pour ces malheureux dont l'histoire oublie vite les traces. Ce n'est que justice, etc." Loin de moi l'idée d'insulter la mémoire des victimes de ces guerres de pouvoirs qui n'ont aucune raison d'être, j'éprouve une profonde compassion pour toutes ces innocentes personnes souillées dans leur intimité par la méchanceté des hommes. Je sais par ailleurs qu'un frère prêtre qui m'est très proche, a échappé à la mort dans les forêts de Bondo grâce à l'intervention de Bemba. Que de le voir aujourd'hui condamné... au silence, à l'inaction, au manque de liberté et d'initiative, comme pour dire pratiquement à mort, m'emeut également. Loin de moi l'idée de le défendre, car je ne le connais pas personnellement, je suis frappé par le triste et humiliant sort que vit depuis bientôt une décennie le fils de Mr. Jeannot Bemba. Suivons comment les événements vont évoluer dans un futur proche. J'arrête là car je me sens fatigué, somnolant.
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