14 juillet 2012. Kalonda.
Ayant participé aux cérémonies
funéraires de l’abbé Jean-Pierre Gavuka décédé le 22 septembre 1986, il n’était
au départ pas question que je me rende à Kalonda où il a été inhumé. C’est à
Kenge que s’est précisée l’information que l’abbé Flavien Busina était enterré
à Kalonda et que l’abbé Benjamin Bwanana serait le premier prêtre enterré à
Katende. Ainsi, comme je tenais à m’incliner sur la tombe de Flavien, j’ai pris
la décision d’arriver à Kalonda. Le 14 juillet 2012, je me suis donc retrouvé à
Kalonda, le lieu où j’ai passé sept ans de ma vie. Soit de septembre 1969 à
juillet 75 comme petit séminariste et d’août 1978 à juillet 79 comme régent
enseignant au petit séminaire.
La route reliant Kalonda à
Misele étant devenue impraticable, nous étions obligés de prendre la route de
Masamuna. Après le détour de Masamuna où mon neveu, l’abbé Ghislain Mukanu nous
a très chaleureusement reçus, nous sommes descendus au grand séminaire de
Kalonda via Kikongo Mudiata et Kalonda Village. Grand était mon étonnement de
constater le délabrement du tronçon alors que le grand séminaire venait à peine
de clôturer l’année académique. Ce qui d’ailleurs ne présageait que déception et
regret.
Le spectacle de Kalonda était
désolant, désagréable et malheureux. Tout ancien élève de Kalonda tomberait des
nues, verserait des larmes devant l’effondrement des bâtiments jadis
merveilleux joyaux d’architecture, devant l’insouciance d’assurer un
environnement éducatif confortable. Ce que j’ai vu ne peut se décrire que comme
une catastrophe. On aurait l’impression qu’un « pillage systématique »
ou qu’une guerre a détruit ce plateau autrefois étincelant de beauté. Notre alma
mater a désormais perdu son éclat légendaire. La pelouse que nous avons plantée
dans l’enthousiasme de notre jeunesse s’est transformée en une brousse
négligée, non entretenue et résistante au milieu du village. Kalonda n’est plus
Kalonda.
J’ai juste fait le tour de
l’ancien garage en délabrement, de deux bâtiments de la maison régionale qui
abritaient les prêtres en réunion. Aucune porte ne porte un poignet adéquat ni
une serrure convenable ; à la place il y a des cadenas ou des fils de fer
pour assurer la fermeture des chambres. Je ne suis pas allé à l’ancien juvénat.
Notre ancien bâtiment de dortoir a été incendié ; il est en pleine ruine,
rien n’est fait pour le réparer ; il serait d’ailleurs mieux de le
détruire. A se demander ce que font les dirigeants de cette institution.
L’église, un immeuble en complet effondrement, n’est ni repeinte ni réellement
entretenue. Au nom de tous ceux qui ont érigé, construit, équipé Kalonda, au
nom de tous ceux qui se sont efforcés à rendre ce plateau un milieu idéal de
rêve et de beauté, je proteste énergiquement devant la négligence coupable à
laquelle notre ancien berceau est soumis.
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