25 oct. 2009

Souvenir de l'abbé Denis Luhangu (1933-2009)

(J'ai diffusé le texte ci-dessous dans la nuit du 20 au 21 juillet 09, le jour de la mort de l'abbé Denis. C'était ma façon de lui rendre hommage et de me joindre de coeur, depuis la lointaine Barbade, à ses funérailles à Kinshasa et à Kenge. J'y ai corrigé quelques coquilles.)

Chers Frères, Soeurs, Ami-e-s,

C'est avec une douleur très profonde que je viens d'apprendre la mort ce lundi 20 juillet vers 19 h à Kinshasa, de l'abbé Denis Luhangu dans sa soixante-seizième année de vie et sa cinquantième année de sacerdoce à peine entamée. J'ai connu l'abbé Denis depuis ma tendre enfance. C'est d'ailleurs le premier prêtre congolais que j'ai vu, touché. Je le vois encore traverser le "désert" à Kenge sur sa mobylette. Homme humble, intelligent, pieux, discipliné et fascinant à plusieurs égards, l'abbé Denis est resté pour moi un modèle, un aîné qui m'a manifesté beaucoup d'amour, d'amitié et de sollicitude. Lorsqu'il était mon directeur à Kalonda, il m'a, très mécontent de moi, sévèrement puni... en m'avertissant: "Qui bene amat, bene castigat." Mais c'est surtout comme prêtre que j'ai découvert sa grandeur d'âme. J'avais eu la chance ou le malheur de vivre avec Mgr M'Sanda et le capitaine dans la même communauté. L’abbé Denis fut mon conseiller et mon affable gardien. J'avais le secret de lui arracher un sourire malicieux lorsque je lui inventais de toutes pièces une date d'anniversaire, juste dans le but de consommer une mesure de Bols dans son appartement de l'évêché. Les amis de Kenge savent combien je me permettais de le taquiner sans qu'il ose manifester un quelconque sentiment d'aversion. Il a énormément contribué à ma formation intellectuelle et humaine : il a toujours suggéré au conseil diocésain que je sois envoyé aux études; c’est lui qui m’avait mis en contact avec le professeur Ngal, l’homme qui m’a initié à la science de la littérature africaine. Je le lui ai rendu à plusieurs reprises. De passage en Belgique en 2003, je suis allé le voir au grand séminaire de Namur. On avait beaucoup parlé. La dernière fois que je l’ai vu, c’était le 23 novembre 2008 à la procure de Kenge. A la messe de ce dimanche-là, j’avais été gratifié d’une dernière homélie de ce prédicateur si communicatif. Merci de m’avoir tant édifié.
Abbé Denis, mbuta na mono, Nzambi me binga nge bubu yai. Mansanga ke basika mono na meso, mpila ya kutuba kele ve. Nani diaka mono ta yangisa mpila mono vandaka kusala? Kuseka na nge kele na ntima na mono. Matondo mingi sambu na yonso nge salaka sambu na mono ti bampangi yankaka. Kuvila beto ve ! Bisambu ti bidilu na beto, Mfumu Nzambi ke wa yo. Yandi kuyamba nge na Kimfumu na yandi. Amen !

En union de cœur et de prières,
Claver

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