Bananeraie républicaine ou République bananière de corrompus, de traîtres-pilleurs et d'incompétents.
Corruption. Dans cette république tout s'achète. On achète les
voix des élections pour en tripatouiller les résultats. Tout le monde est corrompu, et tout fonctionne
en fonction de ce système institué en mode de gouvernement. Le leadership est complètement
miné par la gangrène de ce fléau. Tout est trouble, rien n'est transparent. Tout se monnaye; un pilleur est acquitté prétendant que "le dossier est vide", quoique des sommes colossales aient disparu. L'impunité est garantie aux malfaiteurs et criminels de tout acabit. On arbore sans honte le fruit du détournement comme un trophée de guerre sans être inquiété le moins du monde. Avec
le fruit de la corruption, on ouvre toutes les portes et nul n'échappe à la corruption érigée en religion communautaire. Rien, l'opération la plus
simple, ne se fait sans corrompre. C'est une pyramide forgée au plus haut sommet
du pouvoir. L'élection s'acquiert à coup de billets à tous les niveaux. Demandez auxdits élus combien ils ont dépensé en marge des frais d’enrôlement pour que leurs noms soient retenus sur la liste finale. La corrupteur agit comme un colonel impérial qui vous soumet à son pouvoir sans que vous ayez de quoi lui résister. N'avancent et ne réussissent que les corrompus et les corrupteurs dans cette république bananière.
Traîtres-pilleurs. Les recettes publiques disparaissent à vue dans
des comptes privés des autorités et leurs
alliés sans un contrôle sérieux. Les routes se délabrent, les hôpitaux sont dépourvus de médicaments et d'équipement,
l'électricité se distribue au rythme du délestage, les écoles sont systématiquement
dépouillées de livres, bref toutes les infrastructures essentielles sont détruites alors que les leaders et leurs
complices se la coulent douce. La république est trahie, pillée à sec par ceux-là
mêmes qui devraient la sauvegarder méticuleusement et en garantir la stabilité. A se demander si cette bande
d'aventuriers politi-chiens ont une conscience et un cœur. Ils s'emparent de toutes les richesses
du pays, les étalent sans gêne devant leurs compatriotes appauvris ou mués en spectateurs, s'achètent des hôtels particuliers à l'étranger, détournent les deniers
publics, protégés par des immunités reconnues
par leur Constitution taillée sur mesure. Ils s'engagent dans des trafics de drogues
et de produits illégaux, falsifient des documents ou contrats nationaux pour leur
propre intérêt, exploitent des mines pour leur propre compte, transfèrent des millions
à leurs partenaires lorsqu'ils ne les virent pas à Panama ou à Schwyz. Les étrangers y gèrent tout avec la complicité de la bananeraie, les natifs du pays rien. Sauf les nantis du régime et leur clique de la république bananière.
Incompétence. Une gestion chaotique de la république, sans rationalité ni maîtrise de son bien-fondé basée sur une ignorance crasse de la chose publique.
Une république pleine de constitutionnalistes au service de leur maître-tireur de marionnettes pour l'intérêt duquel ils bradent les acquis de la démocratie. Une république menée par la force des armes où seul celui qui possède
le fusil dicte la loi. Militarisée jusque dans les coins les plus reculés, elle
est volatile, inconsistante et se gère au jour le jour, au prix d'arrangements et
d'accords signés à l'insu des électeurs. Un chef parachuté et fabriqué de toutes
pièces. Un incompétent sans vision ni charisme propulsé au sommet de l'état bananier
par la seule volonté des étrangers. Un traître
qui ne trouve mieux qu'à privatiser son cercle du pouvoir en y engageant majoritairement sa famille
et les gens de sa tribu. La liste des crimes est longue dans la bananeraie où le planteur saute sans élan au poste de ministre ou de conseiller chargé de l'agriculture; où le mécanicien assume du jour au lendemain le titre de ministre des travaux publics. Le seul fait d'avoir émis des faux chèques avec le chef vous rend compétent
pour gouverner la banque nationale. Bananeraie républicaine ou République bananière.
Où vont-nous? Disait Mr Boubou. Tchicaya U Tam'si avait raison en faisant dire à Nnikon: "C'est moi la constitution". Politique, politique, mani pulite!
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