6 octobre, ça me rappelle quelqu'un: Léopold Sédar Senghor, l'homme de Joal. Il est né le 9 octobre, mais son nom est lié au 6 dans mon univers mental. Comme par coïncidence, il y a deux jours Researchgate m'a informé que mon article "Léopold Sédar Senghor and the Civilization of the Universal" (Diogène, 59 (2012); 4-12) a atteint le chiffre de 100 citations. Autant dire que des lecteurs et des chercheurs s'intéressent encore à cet écrivain et homme politique du Sénégal décédé depuis vingt ans bientôt.
Ma perception de Senghor a changé depuis que j'ai visité Dakar et le Sénégal en 2016 et 2019. Comme tous ceux de ma génération, j'ai souvent été choqué par certaines déclarations controversées du maître de la parole auquel j'ai consacré quelques études critiques. J'ai eu la chance de rencontrer son ami Aimé Césaire à Fort-de-France en 2006. J'ai toujours cru que Senghor a trahi le peuple noir jusqu'au jour où rencontrant des personnes qui l'ont côtoyé au quotidien, je me suis rétracté. Je ne suis pas pour autant devenu son fanatique, loin s'en faut. Plus je le critique, plus je saisis le sens de sa démarche d'intellectuel et d'homme de culture. Senghor possède les défauts des génies. Paix à sa mémoire. Le parc des artistes à Thiès, une idée unique. Coucou Ambroise Tine.
Au fait savez-vous ce que j'évoque? C'est le souvenir du colloque que Isabelle Constant et moi avons organisé ici à Cave Hill en octobre 2006. Lequel colloque a eu comme conférenciers invités les profs Abiola Irele d'heureuse mémoire et Souleymane Bachir. Une bonne cinquantaine de chercheurs sont venus d'Afrique, d'Amérique, de la Caraïbe et d'Europe, à la Barbade pour participer à cet important événement. Sir Hilary Beckles alors recteur de Cave Hill avait personnellement soutenu l'initiative et a parlé de l'idée de réparation pour l'esclavage et le génocide antillais dans son discours d'ouverture. L'idée a fait son chemin jusqu'à ce jour. Les actes de ce colloque ont été publiés sous le titre de Negritude: Legacy and Present Relevance (2009). L'année du centenaire de la naissance du premier président du Sénégal a été célébrée avec enthousiasme et ferveur à travers le monde. Et le colloque Senghor de Cave Hill a vraiment placé la Barbade sur la carte du monde culturel francophone. Félicitations Isabelle!
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