L'abbé Christian Mofort du diocèse de Bamenda au Cameroun est mort et enterré depuis juin 2015. Paix à son âme!
C'est aujourd'hui que par hasard, comme il m'arrive souvent de le faire, je suis tombé sur la triste nouvelle. Je savais qu'à son retour au pays, il était recteur d'une université catholique à Yaoundé. Rien ne présageait une telle épreuve. J'ai connu l'abbé Christian Mofor à Fribourg, au Foyer St Justin où il est arrivé deux ou trois années après moi pour des études de philosophie. Très brillant, il est passé en doctorat sans obtenir au préalable la maîtrise. En effet, le gremium de la section de philosophie de l'époque - les profs. Evandro Aggazzi, Hugo Küng, Rudi Imbach, Dominic O'Meara et Otfried Höffe - en avait décidé ainsi après avoir testé son niveau. Venu à Fribourg avec son diplôme du grand séminaire, Christian devrait faire l'équivalence en passant ce test d'orientation auquel il s'est révélé impressionnant. Il a été tellement surpris par cette disposition qu'il en est arrivé à s'interroger sur son sort. A son départ du Cameroun, son évêque ne lui a pas explicitement donné la permission de faire un doctorat. Devant son doute, j'ai été l'un de ceux qui l'ont encouragé à aller de l'avant plutôt que de retourner au pays. Il a fait sa thèse sur Plotin. Christian et moi avons gardé de bons rapports, nous discutions souvent de l'évolution de nos recherches jusqu'à ce que le temps nous a séparés. Nous officions ensemble chez les Soeurs de St Joseph.
Je garde de Christian Mofort le souvenir d'un homme très réservé, très travailleur, discret et de bon conseil. De l'Afrique, il avait une vision pleine d'espoir. "Nous ne devons céder ni à la résignation ni au désespoir" soutenait-il. Merci d'avoir fait partie de mon cercle d'amis, à un moment crucial de ma vie.
Christian, repose dans la paix du Royaume Eternel.
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