8 déc. 2017

Le monde bascule 2

Ma réflexion précédente pourrait être approfondie dans plusieurs directions, mais je vais me limiter à quelques points que je juge intéressants. Nous sommes dans un temps où plus que jamais la raison du plus fort prévaut sur celle des autres. Cela n'est plus à démontrer.
1. L'histoire devient imprévisibles. Des valeurs jadis tenues pour stables et qui ont posé le fondement des plusieurs communautés humaines sont désormais remises en question, voire rendues caduques. Pour ne pas aller loin, pas plus tard que hier, l'Autriche a légalisé le mariage de même sexe. Et ils ne sont pas les derniers à le faire, d'autres nombreux suivront. Au nom de la liberté. le monde chrétien serait prétendument en avance sur les autres entités religieuses qui traînent les pas. D'autres groupes prônent la polygamie au nom d'une doctrine que leurs gourous fignolent judicieusement. Des déviations d'autrefois sont devenues des vertus aujourd'hui. Dernièrement, vous n'avez pas à le croire mais c'est diffusé en ligne, un pasteur congolais s'est marié simultanément à deux femmes au cours d'une même cérémonie religieuse. Ce n'est pas tout. L'Eglise catholique considère des réformes révolutionnaires pour la mettre au pas du siècle. On a l'impression que tout peut s'effondrer du jour au lendemain. A l'allure où vont les choses, une guerre à l'échelle planétaire n'est plus à exclure quoique je n'y croie pas du fond de mon coeur. 
2. L'être humain agit dans la précipitation sans toujours poser une vision juste sur les choses. L'immédiateté contrôle notre agir. Le monde est devenu affairiste: on investit,  pour tirer des intérêts démesurés. Une soif effreinée de l'argent pousse les gens vers des actes illicites, des détournements des déniers publics, les évasions fiscales sous toutes les formes. Les Panama Papers, et plus récemment, les Paradise Papers nous prouvent que des sommes colossales circulent au-dessus de nos têtes sans que nous nous en rendions compte. Ce monde est plein d'argent sale et criminel de provenance douteuse. La précipitation dans l'acquisition des biens et des espèces sonnantes mène à des pratiques peu honnêtes. Honnêteté? Tu parles. L'impression qui se dégage est comme si tout le monde était malhonnête. J'en étais convaincu à propos des politiciens quelle que soit leur appartenance idéologique, à présent ma liste s'étend à d'autres catégories. Le domaine des affaires offre aux puissants d'immenses zones d'exploitation des faibles. Grâce à ses réseaux tentaculaires, le capitalisme sauvage soumet les pays démunis à l'esclavage, à la misère. Dans sa propension à faire le plus de bénéfice possible, il agit souvent au détriment de la dignité humaine grâce à un système bien huilé de clientélisme et de corruption.
3. Des millionnaires et des milliardaires gouvernent les pays les plus pauvres de la planète avec la complicité de leurs attachés étrangers. Des sommes colossales sont tirées des ressoures naturelles des pays les plus démunis par des parains et des multinationales sans scrupule. C'est ici qu'intervient la complicité des compatriotes qui, souvent, facilitent des transactions désavantageuses au pays. Ont-ils vraiment le choix? Non. Au moins, ils se consolent de bénéficier des miettes qui leur sont proposées au titre de corruption. Lorsqu'il y a une dizaine d'années un ambassadeur de mes amis m'avait dit que la corruption ne finirait jamais parce qu'elle permettait d'effectuer les affaires, j'avais à l'époque émis de sérieux doutes à ses propos. A présent, je vois mieux. 
4. Pourquoi l'Afrique ou le Tiers-monde possèdent-ils des dirigeants souvent impliqués dans des meurtres ou soupçonnés de commanditer l'assassinat de leurs opposants? Je n'avais pas de réponse jusqu'il y a peu. Le départ précipité du président Robert Mugabé m'a révélé une chose. Il est tombé dès que l'armée l'a lâché. Le reste de négociations n'était qu'un scénario pour trouver une porte de sortie honorable alors qu'il a été écarté sans ménagement par sa propre armée. Ces dirigeants mettent simplement en place des systèmes pour ne pas être tués eux-mêmes. La logique est simple: l'élimination des opposants ou de potentiels rivaux répond à un devoir de survie pour le leader en place. Une faille dans cet appareil correspond à une sentence de mort. Ouvrez les yeux. C'est ce qui justifie les importants moyens souvent alloués aux services de la sécurité, de l'armée ou de la police. Un chef doit inspirer la crainte chez ses sujets jusqu'au jour où ceux-ci découvriront son tendon d'Achille. N'est-ce pas ce que Macchiavel a expliqué depuis des siècles? 

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