22 févr. 2014

Politique et démocratie

Lorsque l'on suit les dernières randonnées de Monsieur Vital Kamerhe, on est en droit de se poser plusieurs questions sur le rapport entre "Politique et Démocratie". Cette réflexion très sommaire confirme mes éternelles déclarations vis-à-vis de cette réalité incontournable. Quel est notre modèle de démocratie? L'Afrique a-t-elle besoin de copier les pratiques politiques d'ailleurs ou des théories politiques conçues ailleurs pour les appliquer sur ses terres vides d'inspirations et d'idées originales? Ce dilemme justifie nos tâtonnements, nos incompétences, nos échecs, nos déconvenues et nos impasses. 
J'ai toujours soutenu que la démocratie était un phénomène étranger à l'Afrique. Ce processus inconnu de nos ancêtres est un système importé de l'Occident et imposé à nos sociétés par une sorte de clonage. Le colonialisme et le néocolonialisme demeurent des références perpétuelles pour nos états. Il s'agit pour les pays africains de se greffer sur une machine qui, historiquement, a fait ses preuves ailleurs, et de se développer en fonction de ce modèle pour prétendre à la légimité d'états modernes, c'est-à-dire démocratiques. En fonction de son degré de démocratie, selon les décideurs du monde, un pays est admis sur l'échiquier international et peut bénéficier des prêts du FMI ou de la Banque Mondiale ou de l'UE. Cette même démocratie est devenue un motif de guerre brandi par les puissances pour assujétir les sous-développés, les pauvres, là où il y a du pétrole et des matières premières indispensables à la bonne marche de l'ordre économique occidental. Démocratie égale droits de l'homme, liberté.
Arrêtons-nous à un événement survenu en RDC cette semaine. On apprend que Kamerhe et ses partisans ont été pris pour cibles d'attaques de la police supposée assurer l'ordre et la sécurité à Bukavu. On entend le porte-parole du gouvernement traiter le leader de l'UNC de menteur. Dans ce chassé-croisé de déclarations passionnées et d'agressions langagières, chaque groupe tire la couverture de son côté. Que s'est-il passé en réalité? Esprit libre, je retrouve dans ces éléments le schéma de la réalité politique de notre pays. C'est le pouvoir à venir qui est au centre de la dispute. Kamhere cherche à se positionner sur l'échelle nationale tandis que le pouvoir en place tente d'endiguer sa progression. L'enjeu, c'est à long terme les élections de 2016. Mais, il n'y a pas encore de campagne électorale à ma connaissance. La machine tourne déjà, et tous les moyens sont bons pour acquérir ou garder le pouvoir. C'est aussi cela la démocratie.
Le mot est le même, mais la réalité est différente suivant le lieu où l'on se trouve. Politique et démocratie ne vont pas forcément ensemble.
 
 
 
 
 

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