J'ai grandi à une époque, dans une école de la vie (le petit séminaire), où on m'a appris à dédaigner l'argent, à l'utiliser pour des besoins essentiels sans plus. Les vertus les plus prisées étaient: la foi, l'obéissance, l'humilité, l'imitation de Jésus-Christ, l'honnêteté, la droiture, la liberté. Une vie de sobriété spartiate et orientée vers la pauvreté matérielle. J'ai été formé à ne jamais opter pour tout ce qui implique l'argent, le compte de l'argent. J'étais éduqué de telle sorte qu'opter de faire la comptabilité, l'école commerciale ou l'économie ne serait jamais venu à mon esprit. De tout cela, j'ai retenu une chose: l'indépendance vis-à-vis de l'argent. Au contraire de certains de mes congénères, j'ai eu le bonheur de n'avoir été jamais dans le besoin ni dans le dénuement total.
Tout en vivant dans ces situations, j'ai appris à juger de la capacité financière des gens à une époque où le pays semblait fonctionner plus ou moins correctement sur le plan économique. C'est ce qu'on nous laissait entendre tous les jours à travers les diverses sources d'informations. On vivait bien, on avait tout ce dont on avait besoin. Sans plus! L'école, la vie familiale, la santé, le vivre, tout était dans un système maîtrisé. On avait l'impression que tout fonctionnait à merveille jusqu'au jour où la folie des grandeurs a pris la tête du Guide de la Révolution.
Au fil du temps, j'ai appris à reconnaître l'importance de l'argent et son pouvoir dévastateur. Ce qui était discret ou pudique à ce propos ne l'est plus. On s'affiche par l'argent. On vaut ce que vaut sa poche. On est respecté selon qu'on a de l'argent ou pas. En fait, le monde entier est formé et informé par l'argent. Il a construit et détruit des empires. Il a fait et défait des systèmes, des pays, des relations, des familles, des sociétés. L'Afrique ne s'y retrouve plus parce qu'il lui a été imposé comme moyen privilégié de vie. L'Afrique se perd parce que l'argent lui a été imposé comme la seule valeur de référence. Ceci explique cela. On ne sait pas gérer l'argent. Regardez nos états, nos chefs, nos gestionnaires où le fond public se confond avec la poche du leader et du gestionnaire. D'où l'impunité car on n'y comprend rien. Regardez le train de vie qu'il mène. Considérez l'ampleur de la corruption amenée par l'Occident mais transformée en système de gouvernement. Considérez les pillages des ressources naturelles ou minières de nos pays par les multinationales sous l'égide des institutions internationales. Dites-moi que vous vaincrez la pauvreté dans le monde tout en gardant cet ordre monétaire et économique injuste qui méprise le pauvre hère qui n'a rien.
Sur le plan éthique, on a toujours clamé que l'Afrique est l'avenir du monde vu que l'Occident est essoufflé, à cours d'inspiration. L'Afrique-refuge des valeurs morales demeure un leurre. L'Afrique de la Teranga et de la solidarité appartient au mythe, au rêve. Elle est envahie, détruite, ravagée, déréglée, désaxée depuis le temps de la colonisation, depuis qu'elle a opté de copier les valeurs de l'Occident. Nos coutumes et traditions valent ce qu'elles valent. Guident-elles encore nos consciences comme du temps de nos ancêtres? J'en doute. On oublie que, plus les années avancent, plus l'Afrique perd ses repères dans un mirage de l'Occident. Pour preuve, lisez la presse. C'est chaque jour que des Africains sont traqués comme des bêtes, discriminés, humiliés, expulsés manu militari de l'Europe, des Etats-Unis, du Canada vers leur continent natal. C'est chaque jour qu'il y a des naufragés, des tués, des rescapés... sur les navires qui lient clandestinément l'Afrique à l'Europe. Que des risques! Que d'humiliations pour rejoindre l'eldorado européen! Tout cela parce que l'Europe a le monopole de l'argent qu'elle nous a imposé comme valeur suprême.
Et même au sein de l'Europe, les discriminations se font en fonction de l'argent. La dernière votation suisse sur la limitation de l'immigration comporte une grave signification. Pourquoi? Parce que simplement la Suisse, un des coffres-forts des puissants de ce monde, possède l'argent et peut, de ce fait, imposer ses lois même à ses co-européens désemparés par la récession. Parce que, contrairement à l'Afrique, la Suisse sait gérer l'argent. Et quand je dis gérer, c'est gérer. Cela donne quoi en fin ce compte? Arrogance? Racisme? Discrimination? Puissance? Malgré cela, on continuera à frapper aux portes de la Suisse. Le co-pilote éthiopien qui a détourné Ethiopian Airlines sur Genève en sait quelque chose. Je m'arrête là.
Tout en vivant dans ces situations, j'ai appris à juger de la capacité financière des gens à une époque où le pays semblait fonctionner plus ou moins correctement sur le plan économique. C'est ce qu'on nous laissait entendre tous les jours à travers les diverses sources d'informations. On vivait bien, on avait tout ce dont on avait besoin. Sans plus! L'école, la vie familiale, la santé, le vivre, tout était dans un système maîtrisé. On avait l'impression que tout fonctionnait à merveille jusqu'au jour où la folie des grandeurs a pris la tête du Guide de la Révolution.
Au fil du temps, j'ai appris à reconnaître l'importance de l'argent et son pouvoir dévastateur. Ce qui était discret ou pudique à ce propos ne l'est plus. On s'affiche par l'argent. On vaut ce que vaut sa poche. On est respecté selon qu'on a de l'argent ou pas. En fait, le monde entier est formé et informé par l'argent. Il a construit et détruit des empires. Il a fait et défait des systèmes, des pays, des relations, des familles, des sociétés. L'Afrique ne s'y retrouve plus parce qu'il lui a été imposé comme moyen privilégié de vie. L'Afrique se perd parce que l'argent lui a été imposé comme la seule valeur de référence. Ceci explique cela. On ne sait pas gérer l'argent. Regardez nos états, nos chefs, nos gestionnaires où le fond public se confond avec la poche du leader et du gestionnaire. D'où l'impunité car on n'y comprend rien. Regardez le train de vie qu'il mène. Considérez l'ampleur de la corruption amenée par l'Occident mais transformée en système de gouvernement. Considérez les pillages des ressources naturelles ou minières de nos pays par les multinationales sous l'égide des institutions internationales. Dites-moi que vous vaincrez la pauvreté dans le monde tout en gardant cet ordre monétaire et économique injuste qui méprise le pauvre hère qui n'a rien.
Sur le plan éthique, on a toujours clamé que l'Afrique est l'avenir du monde vu que l'Occident est essoufflé, à cours d'inspiration. L'Afrique-refuge des valeurs morales demeure un leurre. L'Afrique de la Teranga et de la solidarité appartient au mythe, au rêve. Elle est envahie, détruite, ravagée, déréglée, désaxée depuis le temps de la colonisation, depuis qu'elle a opté de copier les valeurs de l'Occident. Nos coutumes et traditions valent ce qu'elles valent. Guident-elles encore nos consciences comme du temps de nos ancêtres? J'en doute. On oublie que, plus les années avancent, plus l'Afrique perd ses repères dans un mirage de l'Occident. Pour preuve, lisez la presse. C'est chaque jour que des Africains sont traqués comme des bêtes, discriminés, humiliés, expulsés manu militari de l'Europe, des Etats-Unis, du Canada vers leur continent natal. C'est chaque jour qu'il y a des naufragés, des tués, des rescapés... sur les navires qui lient clandestinément l'Afrique à l'Europe. Que des risques! Que d'humiliations pour rejoindre l'eldorado européen! Tout cela parce que l'Europe a le monopole de l'argent qu'elle nous a imposé comme valeur suprême.
Et même au sein de l'Europe, les discriminations se font en fonction de l'argent. La dernière votation suisse sur la limitation de l'immigration comporte une grave signification. Pourquoi? Parce que simplement la Suisse, un des coffres-forts des puissants de ce monde, possède l'argent et peut, de ce fait, imposer ses lois même à ses co-européens désemparés par la récession. Parce que, contrairement à l'Afrique, la Suisse sait gérer l'argent. Et quand je dis gérer, c'est gérer. Cela donne quoi en fin ce compte? Arrogance? Racisme? Discrimination? Puissance? Malgré cela, on continuera à frapper aux portes de la Suisse. Le co-pilote éthiopien qui a détourné Ethiopian Airlines sur Genève en sait quelque chose. Je m'arrête là.
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