7 juin 2020

Le meurtre de George Floyd: Black Lives Matter.

En ce dimanche de la Trinité, Dieu trois fois un, je médite sur l'unicité du genre humain fondée sur l'unite trinitaire divine. Cette déclaration n'engage que moi. Je ne représente ici aucune doctrine particulière; je produis une libre réflexion de littéraire informé de théologie, de philosophie.
George Floyd. Un Noir, un Afro-Américain cruellement tué étouffé simplement parce qu'il était noir. Un homme éliminé par la violence haineuse des policiers blancs sur le territoire américain où tous sont pourtant des migrants. Les Blancs ont exterminé les Amérindiens autochtones, les ont campés dans des réserves comme des animaux; ils ont importé d'Afrique la main d'oeuvre d'esclaves achetés comme des marchandises et réduits en animaux. Les puissants envahisseurs se sont arogé le droit d'imposer leur rhétorique de colonisation basée sur le confiscation des ressources naturelles et minérales des autres pour fonder leur pouvoir économique et capitaliste. Dans ce contexte, les analystes déduisent que le Noir ne sera jamais l'égal du Blanc au "Land of the Free". La logique du pillage et de l'esclavage qui a présidé à la fondation de ce gigantesque mosaïque de peuples affirme toujours l'irréfutable suprématie raciale des Blancs sur les Noirs. Retenons toutes les attaques et caricatures racistes adressées en son temps au président Obama lors de son mandat au point de remettre en question sa nationalité américaine.
Intégrés de force dans un système socio-culturel et historique qui leur demeurera étrange et étranger, les Noirs n'échapperont jamais aux stéréotypes qui ont longtemeps justifié l'esclavage, l'oppression raciale, l'analphabétisme, la sous-intelligence, le comportement instinctif et irrationnel, qui leur collent à la peau comme un insurmontable destin. Marginalisés, infériorisés, muselés ou appauvris, traqués comme d'ignobles pilleurs, voleurs, violeurs ou criminels, les Noirs sont présentés comme naturellement violents et semeurs de troubles. D'où les agents de l'ordre sont sommés d'agir sur eux avec la plus extrême fermeté quand bien même ils ne sont pas armés, quand bien même l'innocent crie: "I can't breathe". Leurs oreilles sont sourdes et insensibles à la voix de leur victime afro-américaine. En fait, tuer un Noir n'est pas un crime, encore moins un péché. Sous-entendu, la race des damnés n'a pas d'âme. Les déclarations autour du Covid-19 ne sont pas loin de cette surdité discriminatoire.
Les mythes ont la caractéristique de faire agir et penser dans l'inconsciente irrationalité. Qui dit qu'un Noir est moins intelligent qu'un Blanc? Qui dit qu'il ne lit pas et que si on veut lui cacher quelque chose, il faut le mettre par écrit? Qui dit que l'écriture vaut mieux que l'oral et que l'histoire ne saurait s'écrire que sur base des documents écrits? Autant des barrières intellectuelles discutables mais qui répondent au système de pensée imposé par les clichés des Blancs. Le Blanc fascine le Noir par sa maîtrise du monde, et l'assimile au primitif, à l'animal, au singe. On tue un Noir comme on tue un singe. Un point, un trait. Avec son arme à feu, le Blanc a mis en place des structures discriminatoires pour s'assurer l'obséquosité noire, pour imposer au Noir la haine de sa propre race, le maintenir dans la précarité et la misère à travers le monde entier. Ainsi, tout Noir qui sort du lot et a le courage de leur résister ou contester cette suprématie, mérite le sort de la mort. Martin Luther King, Malcom X, et... aujourd'hui Floyd et leurs contre-parties diasporiques ont subi ce sort. Comme si cela ne suffisait pas, regardez un peu du côte de la Chinafrique pour percevoir ce qui s'y trame à travers une occupation systématique du monde africain. 
L'assassinat sauvage de George Floyd confirme cette rhétorique et montre à quel point le Noir dans ce monde n'a pas encore atteint le statut d'humain. Il doit se battre avec acharnement pour prouver qu'il est un homme et bénéficier des droits reconnus aux hommes. Je termine en reprenant des citations de l'activiste Prix Nobel de la Paix Wole Soyinka, sur la mort de Floyd: "Il ne faut attendre aucun salut ni aucune compassion d'un système fondé depuis le 15e siècle siècle sur le pillage de l'Afrique et l'asservissement ou l'infériorisation de ses descendants". Celui-là même qui, ironisant sur la négritude de Senghor, a créé le concept de la tigritude: "Le tigre n'a pas besoin de prouver sa tigritude, il tue sa proie et la dévore". Assimilation française et Indirect Rule britanique se répondent sur l'échiquier colonial.
"Black Lives Matter". Qu'on se le dise. Le droit s'arrache, il ne s'attend pas.    
  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire