"MPR = Servir", "Se servir? Non." Ces slogans de la révolution de Mobutu étaient inculqués à la population pauvre alors même que celle-ci n'y comprenait pas grand chose. On les répétait à gorges déployées sans vraiment observer ce qui se passait en réalité. Le grand Léopard et ses acolytes habillés en abacos s'époumonaient à en imposer la pratique, alors même que la réalité, la vraie, était différente. Qui ont vidé les caisses de l'état sinon les privilégiés de ce régime? Qui se sont servis sinon ceux qui y avaient accès? Ce régime a disparu mais pillage des ressources et des biens du pays continue à grande échelle. Qui a dit que c'était terminé? Tous nos présidents au statut intouchable sont des millionnaires, et leurs salaires sont des secrets d'état. La corruption et la gabegie sont le lot de la politique de nos pays. Servir son pays égale, jusqu'à preuve du contraire, le piller.
Mobutu n''est-il pas admiré pour avoir amassé des milliards de dollars alors que Kasa-Vubu est vilipendé pour être mort pauvre? Pas si pauvre que cela puisqu'une de ses filles était mise dans une école privée à Gstaad. J'ai vu la gouvernante qui s'occupait d'elle. Des miettes si l'on compare aux sommes colossales de son successeur. La logique continue jusqu'à ce jour. On sert son pays.
Servir son pays, c'est l'astuce la mieux trouvée dans l'exercice de la politique et la gestion des déniers publics. Tout le monde, même ceux qui n'en ont pas le talent, veut servir en politique. Je l'ai dit et le répète: Toute personne qui a une parcelle d'autorité corrompt et se sert. Du chef du village au chef coutumier, de la sentinelle au directeur de société, de la lavandière à la gouvernante de résidence, chacun sert et se sert. Je suis peut-être radical, qu'on me prouve le contraire.
L'échelle change avec la position qu'on occupe. Plus haut on monte, plus le gain et les rétrocessions augmentent. En toute légalité, puisque cela ne sera jamais puni. Que dis-je? Les boucs-émissaires paient pour les plus puissants. La spirale continue. La population pauvre retournera aux élections après avoir reçu quelques sacs de riz ou quelques bières pour réélire les mêmes qui se représenteront plus riches - que dis-je plus pilleurs - qu'auparavant, et avec les mêmes projets vides. Le service du pays n'a pas d'âge ni de fin. Rien de nouveau.
Après avoir publié les lignes ci-dessus, comme par coïncidence je reçois ce message sur Messenger: "Na bakiti ya nkani bo me yiba, ba mama ya me lamba, ba couverts betu louaka". Bilan après une fête: "On a volé les chaises empruntées, les mamans qui ont fait la cuisine ont emporté les couverts que nous avons loués." Ne soyez pas surpris, vous ne rêvez pas. C'est comme cela que cela fonctionne et se passe chez nous. A tous les niveaux alors! Le vol est, on dirait, dans le sang. Regrettable.
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