Dans la nuit du 25 au 26 mai 2020 est mort à Kikwit l'abbé Célestin Manzanza, alias Macélé, du diocèse de Kikwit. Selon une lectrice qui m'a recommandé d'écrire un éloge à son sujet, il a été enterré hier au cimetière ecclésiastique de Kinzambi. Que son âme repose en paix!
Voilà quelqu'un qui est resté égal à lui-même. Un prêtre original, un agréable plaisantain, un animateur comique, un entreteneur éloquent, et surtout et pas des moindres, un acteur exceptionnel de théâtre. Oui, il est le meilleur acteur que j'aie jamais eu comme condisciple. Le littéraire-dramaturge et metteur en scène que je suis sait de quoi il parler. C'est en octobre 1975 que je fis sa connaissance au grand séminaire régional de Mayidi alors qu'on venait de le rouvrir après une fermeture qui a dispersé les grands séminaristes dans différents diocèses. Il venait de Kikwit avec Odon Shita (+), Jean Chrysostome Akenda, Honoré Mitelezi, Robert Mangala, Sébastien Maluma, etc. pour la première année de philosophie. Il se fit remarquer dès la première année. Il était de ceux qui, par leur talent de créativité, rendaient la vie monotone de Mayidi agréable et supportable.
Pour moi, Macélé, c'est d'abord "Doux Soleil", "cigalomanie", "Mayidi Kiese Yaye", "trou d'air" au football et "Caliban dialecticien" dans la pièce Une tempête. Ou encore : "La nouvelle neuve n'a-t-elle pas remplacé l'ancienne vieille." On s'appelait mutuellement "Djo Pop". Pendant les trois années de Mayidi, Célestin jouait le rôle d'acteur principal à chaque pièce créée à la Saint Bellarmin, le 13 mai. Ce fut toujours une soirée de gloire pour notre ami qui y mettait son coeur et sa passion. C'est lui qui en décembre 1977 découvrit, en marchant dessus, le cadavre de Munguruba, séminariste d'Idiofa, mort noyé à l'étang (cf. article du 11 février 2018). Nos chemins se sont séparés après Mayidi: il est allé à Jean 23 et moi en régence à Kalonda.
De là à devenir un excellent prédicateur, le trajet était planifié pour lui. L'abbé Célestin Manzanza ordonné en août 1982 s'est spécialisé dans l'animation et l'accompagnement des Légionnaires de Marie. La Légion de la SV Marie a été son domaine d'action de prédilection auquel il a principalement consacré son ministère pastoral. Mwana ya Mama, il a à ce titre sillonné quelques coins du pays et de la région. C'est dans le cadre de ses activités d'aumônier des légionnaires que je l'ai rencontré à la Procure de Kenge en 2018. Nos retrouvailles étaient émouvantes après plus de vingt ans de séparation. Au menu de nos échanges figuraient les souvenirs de Mayidi, Kisantu, Ngeba, Zunzi, Mbanza-Ngungu, les récits des ngemba-ngemba, et bien entendu les nouvelles de nos formateurs et amis. Ma lectrice m'a révélé qu'il allait suivre sa maman pour l'aider au champ de manioc, de maïs ou d'arachides.
Macélé est un homme plein de vitalité, de jovialité et de pieuse ferveur. Il ne me reste qu'à m'unir à la douleur de sa famille biologique et spirituelle. Djo Pop kwenda mbote! Kuvila beto ve.
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