Lorsque j'étais enfant et jeune, je rêvais beaucoup; et quelques-uns de mes rêves se réalisaient dans la réalité. Je rêvais souvent que je sautais d'un lieu à l'autre comme par magie. Lorsque, plus tard, je me suis exercé à la méditation philosophique, je découvrais une partie de moi qui percevait, éveillée et consciente, des sensations prémonitoires. J'écrivais de la poésie que je garde encore jalousement dans mes tiroirs de crainte de me laisser révéler des vérités insoupçonnées. Ils font partie d'un chapitre de mon autobiographie en chantier. J'ai longtemps cru en ma bonne étoile, filante, guide précieuse de mes choix vitaux. Et j'y crois encore, mais avec un peu moins d'assiduité. Peut-être que j'aurais dû y faire plus attention et foi. Ces retournements, c'est aussi la vie. Du moins, je le pense et le crois. Mais seulement voilà, alors que j'ai aujourd'hui la cinquantaine révolue, ce rêve de saut dans l'espace revient. Je ne l'ai jamais complètement enfoui dans l'inconscient. Peut-être que je m'incarne allègrement dans mon fils, Claver Mukawa, de trois ans! Chi lo sà? Psychologues et psychanalystes, à vos trousses!
Une chose est vraie: les rêves m'ont longtemps forgé, guidé et aidé à me protéger contre certains assauts malintentionnés, et il y en a eu beaucoup dans ma vie. Ne dit-on pas que chacun a son petit démon? Mais je ne suis pas superstitieux, je ne crois pas en la sorcellerie.
A cette minute, ma pensée se tourne vers mon ami, Jean-Marie Matutu Ndombasi, professeur de psychologie au grand séminaire de Mayidi et aux facultés catholiques de Kinshasa. Plus d'une fois, au cours de nos conversations à Rome et même à Grez-Doiceau, je lui ai dit ma méfiance vis-à-vis de la science dans laquelle il s'est spécialisé. Diogène, je crois que c'est un cas pour toi.
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