30 nov. 2010

Les quatre langues du Congo

Le kikongo, le lingala, le tshiluba et le swahili sont les quatres langues nationales de la RDC. Quatre langues comme en Suisse. En réalité, nous sommes encore tellement marqués par les pesanteurs coloniales que nous n'osons ni utiliser ni défendre, encore moins institutionaliser nos langues. A une époque donnée, ou dans la tête de quelques Congolais, être congolais revenait à maîtriser le lingala. Le régime congolais a inséré le swahili sur le passeport il y a quelques années; on est en droit de se demander pourquoi le swahili, et non les autres langues. Le passeport biométrique mis en vigueur depuis un an est revenu au français et à l'anglais. A quand la valorisation de nos langues vernaculaires sur toutes les emblèmes nationales? Nos gouvernants n'y pensent certainement pas. Même moi-même, j'écris plus aisément en français qu'en kikongo. Sambu na nki? Kana mono kusonika na kikongo to na kisuku, bantu ta seka mono nde mono kuzaba français ve. Inki nsoni? Décidément, l'aliénation mentale et le néocolonialisme occidental ont encore de longues années devant eux.

14 nov. 2010

Where is Barbados?

Some days ago I had to explain to a Congolese priest that Barbados is an island in the anglophone Caribbean. The gentleman has apparently never heard of Barbados in his whole life. I had to explain by e-mail that Barbados is not a part of Spain. Unfortunately, the German post officer who sold him the stamps for a letter he had to send me definitely convinced him after consulting his infallible computer: "Barbados liegt doch in Spanien." Nothing else could help, not even the mail address itself. An initial E was added on the envelope. For the time being the letter is lost somewhere in Spain whereas I here in Barbados am still waiting for it. Will it ever arrive? I don't think so but I am still hopeful.

13 nov. 2010

TP Englebert MAZEMBE Champion d'Afrique

Englebert, nom anachronique, mais c'est sous ce nom que j'ai connu l'actuel TP Mazembe qui vient d'arracher il y a quelques minutes la coupe d'Afrique des Clubs Champions. Félicitations les gars! J'ai suivi par internet le déroulement du match. Cela fait plaisir de voir une équipe presque renaître de ses cendres. Après les Kalala, Kazadi, Bwanga, Mwepu, Kalonzo, Saidi, Tshamala Machine, Tshinabu, Kapata et autres Kalambay, Katumba, Ndume, voilà quarante ans plus tard Mazembe deux fois de suite champion de la Ligue. Même sans Tresor Mputu, l'équipe est arrivée au bout du tunnel. Je n'oublie pas la coupe de l'année 80. Coup de chapeau au président Moïse Katumbi pour sa vision avant-gardiste. Asante sana wanduku wapenzi!

8 nov. 2010

Nous en sortirons-nous un jour?

Lorsqu'il s'agit de l'Afrique, la barbarie est des plus inhumaines. Les guerres, rébellions et guerillas qui sévissent en Afrique, les expulsions massives des étrangers d'un pays vers un autre à l'intérieur même de l'Afrique, sont souvent entachées d'une barbarie inimaginable. Lors de mes études, on me présentait toujours la face d'une Afrique idyllique et respectueuse des valeurs humaines. A Rome, j'ai appris que l'Afrique est l'avenir du monde puisqu'elle a gardé l'humanité que l'Europe a perdue. Cependant, depuis ma jeunesse, je n'ai jamais vraiment vu cela dans la réalité. Mes premières années d'école se sont passées dans la terreur des "jeunesses" mulelistes. J'ose avouer que l'Afrique, n'ayant rien tiré de l'esclavage et de la colonisation, est un continent de violence, d'injustice, de cruauté. Cinquante ans d'indépendance la voient encore au seuil de l'apprentissage démocratique. Les régimes militaires n'ont fait que terroriser leurs sujets sommés d'acclamer et de se réjouir même des humiliations les plus basses. Les intellectuels, nombreux et dispersés à travers le monde, sont le symbole même de l'échec du décollage africain. Leurs réflexions restent fluctuantes, vagues, pas du tout engagées ni réalistes. Même eux tentent de s'improviser politiciens ou gestionnaires d'une institution pour nouer les bouts des mois. Le gain rapide et facile, telle est la tentation. Comment dans ces conditions défendre les valeurs éthiques qui ont fait autrefois la fierté de l'Afrique face à l'Occident jugé trop rationaliste, matérialistes et technique? Pourquoi la barbarie prend-elle en Afrique des formes inédites et des proportions démesurées? La vie n'y est pas respectée. Les tortures des innocents et les viols massifs des femmes n'émeuvent plus personne dans ce continent où l'impunité est un maître-mot. Le silence devant de telles atrocités est coupable et complice; il est temps de se réveiller. On est souvent surpris par la bassesse, la cupidité, le goût exagéré des biens matériels, l'esprit d'extorsion, l'injustice, l'escroquerie et d'autres fléaux qui minent notre société et ceux qui sont censés la guider humainement et spirituellement. Nous en sortirons-nous un jour? C'est la question que je ne cesse de me poser.

2 nov. 2010

On a survécu à la tempête tropicale Tomas

Que faire de ce régime de bananes?


Certains appellent cela un orage, d'autres une tempête, d'autres encore un cyclone. Allez-y voir. En anglais c'est le tropical storm. Nous l'avons vécu à la Barbade le dernier weekend d'octobre. Quels dégâts matériels? Toitures arrachées, arbres défoncées, routes bloquées par des branches d'arbres, coupures de courant et électricité, coupures de téléphone et internet, etc. Nous étions coupés du monde; d'ailleurs certains coins de l'île le sont encore à ce jour.
Chez moi, un bananier qui portait déjà un régime s'est tordu en deux, et un manguier s'est penché sous l'effet du vent. Nous n'avons pratiquement pas pris de dispositions spéciales. Dieu merci, nous avions des provisions suffisantes. On a eu l'eau, mais pas l'électricité. Bref, on est vivants. Dieu soit loué!