21 déc. 2010

Côte d'Ivoire: Démocratie à l'africaine ou triomphe de l'irrationnel?

A suivre ce qui se passe aujourd'hui en Côte d'Ivoire, on est en droit de se demander si jamais la démocratie prendra un jour racine en Afrique. La faiblesse fondamentale de l'Afrique, c'est la faiblesse de ses institutions. Un président peut changer la constitution comme bon lui semble pour s'octroyer des mandats illimités, il y a toujours des juristes pour justifier ses folies. Les élections, souvent organisées dans l'ambiguïte totale, sont souvent chaotiques et sources d'effusions de sang. Une commission électorale indépendante proclame un président qui n'est pas validé par la cour constitutionnelle, laquelle remet sur son trône le président sortant. Imbroglio et comble de chaos! Chacun a raison, seul l'affrontement à l'arme désignera le véritable vainqueur. A la seule différence que l'un commande l'armée nationale et que l'autre est soutenu par une force de rébellion. Allez-y voir. Le nombre de morts va bientôt dépasser la centaine; chacun durcit ses positions malgré les appels au calme et au respect de la volonté du peuple soutenus par la communauté internationale.
La démocratie, ce n'est pas pour l'Afrique des dictateurs. Pourquoi condamner Laurent Gbagbo? C'est comme ça partout en Afrique. Regardez un peu! Mugabe s'accroche, Kibaki supporte tant bien que mal Odinga. De plus en plus et presque partout en Afrique, les fils succèdent à leurs pères: Faure Nyassimbe, Joseph Kabila, Ali Bongo sont les fruits vivants de ces choix démocratiques. l'énarque Paul Biya positionne son fils au Cameroun, Abdoulaye Wade prépare Karim à lui succéder au Sénégal, tout comme Moubarak en Egypte. Créons donc un système propre à l'Afrique, un modèle plus original qui résorberait toutes les tensions et passions irrationnelles suscitées par cet exercice imposé à la suite de la colonisation. Ou mieux revenons à nos traditions en les modernisant.... sur la mesure des ambitions de nos tyrans. On aura ainsi la paix; que dis-je; le pays ne sera pas en guerre, le peuple sera muselé et réduit à acclamer son guide timonier pacificateur et bienfaiteur. Oui bienfaiteur, car il distribuera biens et argent dans sa magnanimité. Démocratie! Un vilain mot! Ne le dites surtout pas aux Africains.

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