Je viens de lire sur digitalcongo.net un article au sujet des magouilles perpétrées dans les ambassades congolaises pour la vente des passeports biométriques. Obtenir ce passeport relève d'un héroïque parcours de combattant. C'est le passeport le plus cher qui existe au monde, alors que la population congolaise compte parmi les plus démunies. Je suis allé le chercher à Kinshasa-même, Dieu seul sait au prix de combien d'humiliants sacrifices et de perte inutile de temps. Ce qui surprend, c'est la corruption généralisée, c'est, à tous les niveaux, l'immense foule d'intermédiaires et facilitateurs prêts tous à tirer leur part de la manne. On y perd un temps précieux à ne rien faire, à attendre que la roue tourne en sa faveur. Une odieuse expérience où l'on est réduit à une chose! Les agents du service, moqueurs de votre naïveté, vous suggèrent de recourir au "nzela ya mukuse", un raccourci. Un ami m'a taquiné: "Tu aurais dû prendre une chambre au ministère des affaires étrangères, au lieu de prétendre que tu es venu nous voir".
D'autre part, le délai pour l'invalidation des anciens pass était très court, et l'information très mal diffusée. Au point de se demander si vraiment nos gouvernants ont le souci de faciliter les choses à leurs sujets. Il y a aujourd'hui des milliers des Congolais bloqués ou interdits de voyage à cause de ce passeport. Un autre s'étonnait qu'après tant d'années à l'étranger j'aie gardé la nationalité congolaise. Une chose est vraie: Malgré toute l'ignominie liée au statut congolais, je nourris au fond de moi un attachement très fort pour ce pays qui m'a vu naître. "Tu rêves debout, rétorque-t-on. Cher ami, le patriotisme est un mot vide et révolu dans ce pays-là et aucun miracle n'y est possible."
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