7 mars 2011

Abbé Faustin Mapwar (1945-2011)

C'est avec une profonde consternation que je viens d'apprendre, par un e-mail de l'abbé Michel Ngob, la mort par accident, hier à Kinshasa, de Mgr Faustin Mapwar, prêtre du diocèse d'Idiofa. Paix à son âme!
Voilà un aîné que j'ai appris à apprécier à cause de sa simplicité, de sa passion pour son ministère et son domaine de recherche. C'est plutôt à Rome que je l'ai connu d'assez près alors qu'il préparait sa thèse en histoire de l'église à la Gregorienne; son intérêt pour la patristique était envoûtant.
En juin 1980, orateur courageux, l'abbé Faustin a prononcé en notre nom, devant le président Mobutu Sese Seko un discours sans complaisance sur la situation du pays. C'était à la résidence de l'ambassadeur près le Saint Siège, feu Tshimbalanga. Ce jour-là, je parlai avec le "Léopard du Zaïre".
Mbuta Mapwar a eu la gentillesse d'associer des séminaristes à son apostolat à San Gervasio à Noël 1981. Les amis Ambroise Musala et Delphin M'Kwampangi d'heureuse mémoire, Mwamba Tshibanda, Willy Kindanda et moi-même, nous avons accompagné Don Fausto pour une messe au rite "zaïrois" dans ce coin de la Lombardie. Je suis encore en contact avec les Mantelli chez qui j'avais logé. Ce fut d'ailleurs le seul contact que j'eus avec des paysans italiens. Avec Jean-Roger Lumu on avait l'habitude de le croiser à la banque du Vatican (l'Istituto per le opere di religione) où il nous échangeait des Deutsche Mark. Lorsque nous quittions Rome en 82, il était devenu responsable de l'association des écclésiastiques de Rome.
A son retour au pays, il a été affecté comme professeur au théologat St. Cyprien de Kikwit nouvellement fondé. Je le revois avec l'abbé Michel Ngob me taquinant: "Monsignorino". Soucieux du bien-être de la population de son coin, l'abbé Faustin a initié un projet de développement à Banga (?) où il a fait venir ses amis de San Gervasio.
Il est retourné à l'Augustinianum pour une spécialisation en patristique, consolidant ainsi sa connaissance des pères de l'église. Professeur aux facultés catholiques de Kinshasa, il a dirigé le centre Stephane Kaoze en plus de ses charges pastorales au diocèse.
J'ai eu la chance de le revoir au Centre Lindongé au colloque du CRECEM en décembre 2010, dont il a été le rapporteur général. Et nous avons eu un échange avant et après la session de clôture. Il m'a dit: "Je suis épuisé. Tout ce que je souhaite, c'est de me retirer dans mon fief, me reposer et m'adonner à quelques travaux qui me tiennent à coeur." Décidément, les plans de Dieu ne sont pas les nôtres. Le mardi 14 décembre 2010, nous nous sommes revus à la procure de Kenge où l'abbé Fidèle Pindi me disait: "Tala abbé Mapwar. Je ne sais pas si tu le connais". "Bien sûr, et comment?" lui ai-je rétorqué vivement. Sic transit vita.
En m'associant au deuil et à la prière de la communauté diocésaine d'Idiofa, je garde un affectueux souvenir de ce serviteur de Dieu. Mbuta na mono, kwenda mbote. Nzambi me binga nge bubu yai na kifulu na yandi. Mono ta yindulaka nge na bisambu na mono. Nzambi kuyamba nge na kimfumu na yandi.
"Tal'e tala, e kidilu kieto e Tata Nzambi, tal'e kidilu kieto".

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