2 février 2025. Depuis longtemps, l'idée m'est venue d'aller participer à une messe à la sous-paroisse Ste Marie Madeleine au camp Mukisi ou en face de la ville. La raison était de changer simplement. La messe prévue à 8h30 a commencé à 9h pour se terminer à 13h30. On célébrait la présentation de Jésus au temple, ou la fête des consacrés. L'abbé Jean-Hervé Minimio que je voyais pour la première fois s'est montré à la hauteur de sa mission, convaincant dans son homélie d'une heure, et inspirant une énergie dynamique très positive. La célébration était totale: la liturgie de la parole a pris deux heures; les offrandes plus de trente minutes, et la suite. J'ai compris qu'il fallait prévoir trois offrandes: une pour la paroisse, une pour la construction et une comme action de grâce. Une belle messe solennelle. On se serait cru à une messe d'ordination, de première communion ou de confirmation, tellement c'était long. Chapeau à la chorale des mamans et aux braves chrétiens de cette sous-paroisse.
Participer à cette messe m'a rappelé les débuts de Sts Pierre et Paul, devenu Mwense Anwarite par la suite. Nous sommes en octobre 84. La paroisse a été érigée le 29 juin précédent par décret épiscopal. Le curé Nicolas Berends et moi célébrons la toute première messe devant une bonne centaine de personnes. La partie avant du refectoire de l'évêché nous sert de sacristie, tandis que l'autel est placé sous la veranda attenante au même refectoire. Nous recourons au tabernacle de la chapelle de l'évêché pour conserver les saintes espèces. Nos paroissiens, très motivés, et nos jeunes apportent une contribution considérable. Nous sommes de vrais pionniers qui bénéficient du luxe du nouvel évêché pendant que les célébrations se passent en plein air. Les choses ont évolué relativement vite. Nous avons ensuite réussi dans la deuxième année à bâtir une sorte d'abri d'autel, près des eucalyptus dans l'espace situé en face de la salle paroissiale actuelle. Ces souvenirs-là me sont revenus spontanément à l'esprit. Nicolas a continué inlassablement à assurer la charge paroissiale. J'y suis revenu célébrer et concélébrer entre mai et octobre 92, retrouvant intacte l'ambiance insufflée quelque huit années auparavant. Dix-sept ans plus tard fut inaugurée sans pompe l'église-cathédrale Mwense Anuarite, une fresque architecturale grandiose et majestueuse mais qui selon les rumeurs fut boudée comme "un cadeau empoisonné" par le locataire suivant de l'ordinariat, qui n'en prit aucun soin. Respect au bâtisseur. Que les pères SVD Gerd Lesch et Alfons Müller que je salue en passant me lisent bien. Cette cathédrale fait aujourd'hui la fierté de Kenge dans le paysage catholique du Congo.
Dans l'après-midi, je me suis retrouvé avec les abbés Séraphin Kiosi et Tryphon Ilenda chez l'Honorable Placide Kazundu. Nous avions rendez-vous à Manzau avec le père Sébastin Kiwhongi SVD, mais pour une raison de communication, la rencontre n'a pas eu lieu. Le père assistait à la fête des consacrés chez ses confrères à la paroisse Saint-Esprit. A cette occasion, les élèves du petit séminaire de Katende sont allés animer la messe dans cette église qui porte beaucoup de souvenirs de mon enfance. Dans la foulée, nous avons pu joindre au téléphone l'abbé Jean-Chrysostome Akenda qui se trouve actuellement à Kin. Comme le temps s'étirait à longueur, et que le père Séba était inaccessible, nous avons avec regret renoncé à monter à Manzau. Séra devrait rentrer dans son fief, Tryphon préparer son voyage et moi mon troisième cours à l'ISP. Un dimanche avec quelques histoires!
C'est parti pour ma troisième et dernière semaine à Kenge. Des ordinations diaconales de deux pères SVD sont annoncées pour dimanche prochain à la cathédrale Anwarite. Encore quelques chats à fouetter, puis ce sera tout.
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