5 févr. 2025

Comment vivre?

Comment vivre? Telle est la question fondamentale de la poésie de Tchicaya U Tam'si. Voilà que par un tour de l'histoire cette question rejoint l'actualité congolaise. Le carnage de Goma qui totalise plus de 3000 morts est le spectre qui traumatise le pays. L'ampleur du drame n'est pas encore mesurée. Des activistes de la société civile comme des défenseurs des droits de l'homme sont tués sans ménagement. La loi du kalachnikov règne désormais à l'Est. Naanga et sa clique savourent leur victoire sur les cadavres de milliers de Congolais. Dans la foulée, comme pour concrétiser leur main-mise sur Goma et le Nord-Kivu, ils viennent d'y nommer un gouverneur et des vices-gouverneurs. Au nom de la Constitution congolaise, comble de malheur! Ils promettent de poursuivre keur conquête. On se croirait dans un film de Far East. La situation sécuritaire est incertaine  dans tout le pays, et volatile dans certaines partis. Tout peut encore arriver. La tension est perceptible à l'intérieur comme dans la capitale du pays. Les réseaux sociaux et médias annoncent une insécurité et un tournant décisif de l'histoire. La psychose collective atteint le paroxysme au point de créer des histoires dignes d'une tragédie commanditée ou programmée. Le pays, aux dires de mauvaises langues, serait au bord du gouffre, et la catastrophe serait imminente. Des alertes de tout bord annoncent massacres de masse, déplacements, attaques criminelles et menaces de tout genre. Alors que le gouvernement congolais tente d'apaiser et de rassurer la population, les représentants étrangers, Américains et Occidentaux en tête, demandent à leurs compatriotes dont la présence n'est pas nécessaire de quitter au plus tôt la RDC. Balkanisation ou déstabilisation totales, c'est pareil. Des informations hasardeuses et intimidantes sèment la panique, la terreur et la désolation parmi la population. Intoxication totale! Qu'avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter ce sort et ces malheurs? Où aller pour nous réfugier? A qui faire confiance? Dans ces conditions, comment vivre? Comment vivre? Oui, c'est la question: comment vivre?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire