"Claver,
Là, tu débloques complètement. Une de tes idées-phares, mais fausse. Tu pousses trop loin. Ne parle pas de choses que tu ne sais pas. Mesures-tu la portée des inconsistances que tu répands. Ta définition de la démocratie est caricaturale et insensée, elle n'a rien d'objectif. Avouer que les Africains ne sont pas capables de démocratie est une insulte. La démocratie est un processus, non pas un produit fini. Tu as le droit de dénoncer les erreurs de Wade et ses compairs, mais tu n'as pas le droit d'affirmer que la démocratie n'est pas faite pour les Africains. Et pourquoi ne le serait-elle pas? Des efforts réalisés dans des pays comme le Ghana sont remarquables; il faut les saluer.
Le Sénégal, c'est un fait, a pendant longtemps été un modèle en matière de démocratie. On ne peut que déplorer la dérive de Wade qui prend son peuple pour des moins que rien. Mais connais-tu vraiment la réalité politique sénégalaise? Etc." (Email du 29 janvier 2012)
A quoi je réponds:
"Salut cher ami,
Je me définis avant tout comme un littéraire. Je n'ai fait qu'avouer ce que je ressens. L'Afrique, colonisée et forcée par la suite d'avoir des états "modernes", a un très long chemin à parcourir pour arriver à atteindre le degré de démocratie telle que je l'entends. Elle est encore trop ancrée dans des pratiques d'un autre siècle pour appliquer la démocratie. Le pouvoir en Afrique est avant tout un système soutenu par des intérêts individuels. Il est arbitraire, fondé sur la force et la violence militaires, justifié par la prise en otage des ressources financières et minérales du pays pour son propre avantage. On jouit avec ses proches collaborateurs et sert les intérêts étrangers par le biais d'alliances et de coopérations. Le reste n'est que decorum. Relis mon article: "J'ai volé l'argent des Japonais" sur ce blog.
Tu donnes l'exemple du Ghana. Cites-en d'autres. Ta liste s'arrêtera à quatre ou cinq sur la cinquantaine que compte l'Afrique. On n'est jamais sorti de l'impérialisme et du néocolonialisme. La France peut intervenir en Côte d'Ivoire, au Congo, au Gabon, en Centrafrique comme en Libye, sans soulever la moindre réaction des autres. La démocratie est dictée d'en-haut, depuis les pays occidentaux qui, comme dirait Sony Labou Tansi, forment et envoient les guides providentiels.
La démocratie est un processus, je suis d'accord avec toi. Figure-toi que les femmes du canton d'Appenzell en Suisse, berceau de la démocratie directe, n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1990. Et d'ailleurs les hommes y avaient dit niet. Theresa Rohner avait gagné un combat héroique. Ce débat de démocratie, j'en ai été témoin, je l'ai vécu. Je répète: mot créé par l'Occident, la démocratie demeure la propriété de ses concepteurs. C'est pourquoi je te donne rendez-vous dans cent ans, bien après ma mort. En fait, la caricature constitue notre réalité; nous étions souverains à l'époque de Monomotapa.
Là, tu débloques complètement. Une de tes idées-phares, mais fausse. Tu pousses trop loin. Ne parle pas de choses que tu ne sais pas. Mesures-tu la portée des inconsistances que tu répands. Ta définition de la démocratie est caricaturale et insensée, elle n'a rien d'objectif. Avouer que les Africains ne sont pas capables de démocratie est une insulte. La démocratie est un processus, non pas un produit fini. Tu as le droit de dénoncer les erreurs de Wade et ses compairs, mais tu n'as pas le droit d'affirmer que la démocratie n'est pas faite pour les Africains. Et pourquoi ne le serait-elle pas? Des efforts réalisés dans des pays comme le Ghana sont remarquables; il faut les saluer.
Le Sénégal, c'est un fait, a pendant longtemps été un modèle en matière de démocratie. On ne peut que déplorer la dérive de Wade qui prend son peuple pour des moins que rien. Mais connais-tu vraiment la réalité politique sénégalaise? Etc." (Email du 29 janvier 2012)
A quoi je réponds:
"Salut cher ami,
Je me définis avant tout comme un littéraire. Je n'ai fait qu'avouer ce que je ressens. L'Afrique, colonisée et forcée par la suite d'avoir des états "modernes", a un très long chemin à parcourir pour arriver à atteindre le degré de démocratie telle que je l'entends. Elle est encore trop ancrée dans des pratiques d'un autre siècle pour appliquer la démocratie. Le pouvoir en Afrique est avant tout un système soutenu par des intérêts individuels. Il est arbitraire, fondé sur la force et la violence militaires, justifié par la prise en otage des ressources financières et minérales du pays pour son propre avantage. On jouit avec ses proches collaborateurs et sert les intérêts étrangers par le biais d'alliances et de coopérations. Le reste n'est que decorum. Relis mon article: "J'ai volé l'argent des Japonais" sur ce blog.
Tu donnes l'exemple du Ghana. Cites-en d'autres. Ta liste s'arrêtera à quatre ou cinq sur la cinquantaine que compte l'Afrique. On n'est jamais sorti de l'impérialisme et du néocolonialisme. La France peut intervenir en Côte d'Ivoire, au Congo, au Gabon, en Centrafrique comme en Libye, sans soulever la moindre réaction des autres. La démocratie est dictée d'en-haut, depuis les pays occidentaux qui, comme dirait Sony Labou Tansi, forment et envoient les guides providentiels.
La démocratie est un processus, je suis d'accord avec toi. Figure-toi que les femmes du canton d'Appenzell en Suisse, berceau de la démocratie directe, n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1990. Et d'ailleurs les hommes y avaient dit niet. Theresa Rohner avait gagné un combat héroique. Ce débat de démocratie, j'en ai été témoin, je l'ai vécu. Je répète: mot créé par l'Occident, la démocratie demeure la propriété de ses concepteurs. C'est pourquoi je te donne rendez-vous dans cent ans, bien après ma mort. En fait, la caricature constitue notre réalité; nous étions souverains à l'époque de Monomotapa.