Chaque fois que je vais au pays, je suis à la fois impressionné et choqué. Impressionné par la résilience des gens que je rencontre et choqué par l'intervalle qui existe socialement entre les riches et les pauvres. Des riches, il y en a, et de plus en plus nombreux. Ne me demandez surtout pas comment ils bâtissent ces immenses entreprises et amassent ces richesses. Ce sont des questions qu'il ne sied ni de poser ni de se poser. On peut rouler cabosse avec un salaire mensuel de moins de 1000 dollars américains. Cela s'est vu, cela se voit et se verra. Les pauvres croupissemt sans pitié dans une précarité qui dépasse tout entendement.
La route qui mène de Kinshasa à Kenge est bonne comme du temps où je travaillais à l'évêché dans les années 80. Moins de trois heures suffisaient pour joindre les deux villes. Certains croient que cette route remise sur pied par le "troisième" régime ne serait que le fruit de leurs efforts. Certains ignorent que ce pays a toujours existé avec tout ce que nous voyons aujourd'hui. Certaines routes ont été améliorées, élargies; d'autres sont tombées dans les oubliettes. Passez à Yolo pour vous en rendre compte. Ou encore mieux, sortez des grandes artères routières, et vous m'en direz des nouvelles. Le bus Transco semble fonctionner mieux que ne le fut la Sotraz. Il est ponctuel, rassurant et très bien organisé. Cette compagne mérite respect et admiration. Je l'ai empruntée à plusieurs reprises, et je sais de quoi je parle.
A Kenge on mange du pain venant de Kinshasa. Des agences de transfert d'argent comme Lutros ou M-pesa rendent des services énormes à la population. Mais les structures urbaines restent encore dans un état lamentable. Des difficultés normalement résolues ailleurs demeurent insolvables. Hier dans une conversation avec une amie nous sommes arrivés à la conclusion que les élus de Kenge l'ont été sur la base d'un programme visant l'amélioration de l'approvisionnement en eau, électricité et denrées alimentaires de première nécessite. On n'a jamais vu rien venir. Les pré-élections politiques augurent des batailles rangées entre les prétendants au couronnement national. Le discours propagandiste continue.
Kenge est un miroir sur le Kwango et les nouvelles provinces qui peinent encore à se doter d'infrastructures adéquates dans les différents secteurs de la vie. On ne peut que souhaiter un franc succès au nouveau gouverneur Kanys Makofi et à son gouvernement. Bon entrepreneur, ce monsieur a mis sur pied un restaurant; il roule en jeep Hummer, des fois avec sirènes et convoi. Pourquoi pas après tout? Les avis sont partagés quant à son avenir immédiat. Il sera jugé à la mesure de son bilan. Passons. Laissons la politique à qui de droit!
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