26 déc. 2018

Abbé Innocent Mwela Kipoy in memoriam

25 décembre 2018. La nouvelle est tombée. Abbé Innocent Mwela Kipoy n'est plus, décédé en Italie de suite d'une maladie qui l'a cloué au lit pendant des mois. Que son âme repose en paix!
Deux messages. Le premier sur Messenger: "Je viens d'apprendre le décès depuis 10 heures ce matin de l'abbé Innocent Mwela Kipoyi!! Il fut mon professeur de religion au Collège Saint Paul (Institut Kivuvu) en 1989, avec comme recteur Abbé Tamuzi et Abbé Nkoy Leke chargé de discipline." (Arthur Mungwasi) Et presque au même moment sur Imo: "I heard that A. Mwela has passed away. Let his soul rest in peace!" (G Ilenda).  J'ai tout de suite appelé Arthur pour partager des condoléances communes. Lui a reçu le message de l'abbé Donat Tampwo. J'ai ensuite eu Jean-Robert Mifuku avec qui nous avons échangé assez longuement, car il y avait aussi Maman, Amélie et Godé. Puis d'autres messages confirmant la mort me sont parvenus. Ce n'est que tard dans la soirée que je joindrai Séra qui n'était pas informé. 
Je vais être bref car j'ai déjà parlé de l'abbé Innocent sur ce blog. C'est à l'occasion de son ordination à Bandundu en avril 1974 que je fis sa connaissance. Le premier prêtre ordonné formé au petit séminaire de Kalonda et à l'Urbaniana de Rome, fit la fierté de ses enseignants et anciens condisciples. Après la belle célébration liturgique où les abbes Nico Berends et Barthélemy Binia firent des prouesses, une grandiose fête populaire eut lieu au bar Bolingo si ma mémoire est bonne. Que d'inoubliables souvenirs! En septembre 74 il devint notre préfet de discipline au petit séminaire de Kalonda. C'est lui qui nous fit les photos de souches pour les examens d'état. De là il partit se spécialiser en catéchèse à Lumen Vitae. A notre retour de Rome en 82, il était curé à Notre-Dame de Kenge. J'eus comme diacre et prêtre le privilège de vivre dans la même communauté que lui. Cet homme de Dieu qui soignait sa Vespa vitrée comme un bijou était exemplaire, un sage guide pour les jeunes que nous fumes. 
Une anecdote. Avril ou mai 1984. Un jour qu'il revint de Kinshasa par Sotraz, il n'y aucun moyen de transport pour l'accueillir. Pas de jeep, pas de voitures de l'évêque à la procure. Seul le camion benne Magirus était disponible, mais pas de chauffeur. Imaginez ce que j'ai fait. Eh bien, j'ai conduit la Magirus jusqu'à la Sotraz pour chercher l'abbé curé, impressionné par mon initiative et très amusé par cette solution insolite. Sur ce court trajet, nous n'avons fait que rire, rire, rire jusqu'à la procure. Il m'a demandé: "Est-ce que tu as le permis de conduire approprié?" J'ai répondu: "Bien sûr que non, et personne n'osera m'arrêter." Ca, c'est moi.
Homme humble, discret et généreux, l'abbé Mwela a combattu le grand combat et a exercé son ministère sacerdotal avec passion et fidélité. 
Je l'ai revu une dernière fois à la procure de Kenge à Limete alors qu'il se préparait pour son voyage en Italie. C'était la nuit, et je ne l'ai pas reconnu. Par contre, nous avons des contacts emails pendant son séjour en Italie. Il était très impressionné et heureux quand je l'ai félicité à l'occasion de ses quarante années de sacerdoce. J'étais parmi les peu qui y avaient pensé. Et il a lu ce blog à cette occasion. Il me reste à m'unir à la douleur de sa famille biologique, et de la communauté diocésaine de Kenge. Que le Seigneur reçoive l'âme de son humble serviteur dans son Royaume Céleste.  
"Mbuta na mono, kwenda mbote. Ngemba na nge, kuvila beto ve!"

25 déc. 2018

24 déc. 2018

La dernière semaine de 2018

L'heure du bilan et des projets d'avenir continue. 2018 a été une année de défis à plusieurs égards. Défis aussi bien sur le plan professionnel et que social. L'université des West Indies s'est montrée très flexible dans sa gestion, ouvrant des portes à des initiatives susceptibles de générer des entrées. Des collègues ont obtenu des subventions d'organismes internationaux dans le cadre de leurs recherchers médicales ou économiques. Notre département a ouvert des opportunités d'apprentissage de la langue anglaise à des étrangers pour des courts séjours à la Barbade. On s'est donc montré créatifs en termes de moyens pour contourner la crise qui frappe la région et le monde depuis des années. 
Sur le plan social et humain, nous avons perdu beaucoup de parents, amis et connaissances qui ont quitté ce monde. Paix à leur âme! Des naissances, des anniversaires mémorables, des mariages; des promotions, des fins d'études, des réussites ont eu lieu à plusieurs niveaux dans notre environnement familial et social. A signaler les visites de Mado et Emos Mosimi en fèvrier; et de l'abbé Modeste Kisambu en avril.  A signaler le mariage de Jude et Alice Muzembo en juillet auquel j'ai participé. Ibangu et Mukawa sont passés à l'école secondaire, séparés pour la première depuis Little by Little. Une belle expérience pour les deux. Nous avons aussi connu, hélas, des événements peu reluisants. Cela fait partie de la vie. 
Des retrouvailles avec Franck Mapasu, Paulin Bampoli, mes aînés Mbuya et Kalala, avec Père Sébastien Kiwonghi, et en France Noel Manzanza, Declerd Midon; et Willy Musitu en Belgique et abbé Ngiengo. En Suisse les Schola et Lukas, Shambuyi et Véronique ainsi que leurs familles. Avec Traudl Schmitt à Wurmlingen. J'ai aussi connu du beau monde. MF ma muse littéraire m'a guidé de sa sagesse légendaire. Une année pleine quoi! Dieu a fait grâce en nous gardant en vie. Que son nom soit sanctifié!
Nos esprits sont spécialement tournés vers notre pays, la RDC. Les élections sont reportées au 30 décembre. Les sentiments des gens sont partagés selon leurs voeux ou attentes. Que les citoyens de ce pays s'acquittent pacifiquement de leur droit constitutionnel sans que le sang coule. Tel est mon voeu, telle est ma prière.  Ce soir les Barbadiens Ibangu et Mukawa chanteront à la messe de Noël des enfants à 18h, avec une pensée spéciale pour le pays d'origine de leurs parents. 

19 déc. 2018

Migritude ou littérature migrante

Juste pour commenter l'article précédent tiré du site de RFI d'hier, j'ajoute que le thème de la migration a toujours été d'actualité en littérature africaine toute expression confondue. Anglophones, hispanophones, lusophones et francophones n'ont jamais cessé, à de degrés divers et dans des tons variés, de rendre compte du déplacement forcé ou libre des hommes depuis l'esclavage, depuis les guerres tribales d'occupation, depuis le temps colonial jusqu'à ce jour où l'immigration constitue un problème de la communauté internationale. 
Ainsi ces dernières années, francophonie, littérature migrante, poétiques hybrides ou diasporiques comme préfèrent l'exprimer nos collègues canadiens, sont devenus mes domaines d'intérêt. Notons en passant que le Canada est paradigmatique du phénomène migratoire. C'est sans surprise que mes enseignements et ma production fictive baignent actuellement dans ce complexe et protéiforme registre. L'ici et l'ailleurs forment une mine d'inspiration et de création de littérature pour tout exilé. Il est aussi évident que ma pièce La sorcière aux tendres bombes (ILV, 2013) qui traite du retour de Johnny Playboy à son Pokedjan natal traduit essentiellement ce désir d'interstice entre les mondes divers, rencontre entre cultures, langues et expériences individuelles et communautaires aux origines différentes ainsi que les mutations profondes qui naissent de ce melting pot. Ainsi, des thèmes comme les conflits raciaux, le féminisme, le mariage de même sexe, l'homosexualité, jadis exclus de a sphère traditionnelle s'invitent désormais au débat dans un contexte impromptu et inattendu, global ou socio-politique. 
Mouvements et déplacements des hommes reflètent l'histoire de l'humanité et ont forcément des conséquences sur l'évolution du monde, sur l'éducation ou l'insertion sociale de nouveaux venus ou arrivés. L'entrée massive d'une ethnie minoritaire dans un pays voisin cause, à s'y méprendre, de graves problèmes inattendus auxquels le pays d'accueil n'a pas été préparé, ouvrant ainsi la voie à des conflits sociaux, à des xénophobies voire des mouvements de lynchage collectif. Je n'ai pas le temps ni l'intention d'abonder dans cette direction. J'estime avoir assez exposé pour donner matière à réflexion à mes lectrices et lecteurs. Je vais conclure en soutenant sur un ton d'enseignant de littérature, qu'à la suite des migrations, la notion même de littérature change.
La sorcière aux tendres bombes dont je suis l'auteur, fait-elle partie de la littérature congolaise? Elle ne parle nulle part de mon pays d'origine. Elle appartient à la catégorie littérature migrante ou d'exil, à la migritude sans aucun doute; mais ne saurait s'intégrer dans ces seules délimitations. Afrique et Europe s'y donnent rendez-vous, suscitant des implications sociopolitiques qui traduisent le malaise social, psychologique et mental de ce début de siècle. Littérature nationale ou globale? Littérature universelle ou World Literature? Tout cela y est, mais le texte africain avec sa couleur locale reste ouvert aux mouvances de l'esprit créatif, poétique et intellectuel.

18 décembre: "Journée internationale des migrants: la migration au prisme de la fiction africaine" (RFI)

Source: 

http://www.rfi.fr/afrique/20181218-migrants-prisme-fiction-africaine-migritude-beyala-biyaoula-tchak-diom 

L’immigration est l’un des thèmes majeurs de la fiction africaine francophone. Très tôt, les auteurs africains se sont focalisés sur les enjeux sociaux et identitaires des drames des allers et retours entre leur continent et les anciennes métropoles. Ils y ont puisé quelques-uns des récits les plus mémorables de leur corpus.

Depuis L’Odyssée jusqu’à Alain Mabanckou, en passant par Ovide, Dante, Pétrarque, Kafka, Victor Hugo, Nabokov, Edward Saïd, Wole Soyinka et Nuruddin Farah, l’histoire mondiale de la littérature est tissée de récits de migrations, de transits et d’exils. C’est ce que s’est employé à rappeler un colloque qui s’est tenu en octobre dernier à l’université du Mans (France), consacré aux figures du migrant et représentations de la migration dans les arts et la littérature.
Les participants à cette rencontre sur les migrations, saisies à travers les prismes de la littérature et des arts avaient pour objectif, comme l’écrivent les organisateurs, d’examiner les modalités mises en œuvre par les écrivains pour « restaurer l’humanité des migrants et éclairer les complexités subjectives et les singularités de sujets souvent perçus de manière monolithique, en leur donnant un visage et une voix qui déconstruisent les clichés (…) ».
« Migritude »
C’est à ce travail en profondeur de la déconstruction des clichés sur la migration à l’œuvre dans les lettres africaines que fait référence la notion de « migritude » inventée par l’historien de la francophonie africaine, Jacques Chevrier. Faisant écho au thème de la négritude qui a dominé les écritures africaines à ses débuts, ce néologisme « renvoie, explique son inventeur, à la thématique de la migration dans les récits africains contemporains, mais aussi au statut d’expatriés de la plupart de leurs producteurs qui ont délaissé Dakar et Douala au profit de Paris, Caen ou Pantin ».
Il s’agit en effet d’une nouvelle étape dans l’évolution des lettres africaines francophones dont la plupart des auteurs contemporains se retrouvent à l’étranger, ayant fui les régimes dictatoriaux qui se sont installés dans leurs pays à la suite des indépendances. Tel a été le cas du Guinéen Tierno Monembo, du trio togolais Kossi Efoui, Sami Tchak, Kangni Alem, du Djiboutien Abdourahman Waberi, du Congolais Daniel Biyaoula ou de la Camerounaise Calixthe Beyala. D’autres comme Simon Njami, Blaise N’Djehoya, Yodi Karone ou Catherine Ndiaye ont élu domicile sur le sol français car leurs parents s’y trouvaient ou parce qu’ils y étaient nés.
C’est sous la plume de ces « négropolitains » qu’est née au tournant des années 1980 la littérature de la « migritude », mettant en scène les heurs et malheurs de la vie des immigrés d’Afrique noire établis en France. Ce courant avait pour modèle la littérature « beur » née de l’immigration maghrébine, historiquement antérieure à l’immigration en provenance de l’Afrique subsaharienne.
« L’homme des deux mondes »
Si le surgissement de l’immigration comme l’un des topoï majeurs de la fiction africaine peut être historiquement datée, « le va-et-vient entre l’Afrique et l’Europe a été un thème fondateur des lettres africaines », rappelle pour sa part Bernard Magnier, responsable de la collection «  Afriques » aux éditions Actes Sud, basées à Paris. Le drame de l’écartèlement entre les valeurs spirituelles incarnées par l’Afrique et les valeurs matérielles européennes se trouve, on s’en souvient, au cœur de L’Aventure ambiguë (1961) du Sénégalais Cheikh Hamidou Kane et de l’Ivoirien Bernard Dadié Un Nègre à Paris (1969), deux romans africains emblématiques de la première génération. Dans ces récits pionniers, le drame se résolvait par le retour des protagonistes au pays natal et la réinscription de ces derniers dans la tradition ancestrale.
Aujourd’hui, les enjeux ne sont plus les mêmes. Les indépendances sont passées par là, avec leurs lots de désenchantement et désillusions. Pour les écrivains de la génération de la « migritude » nés pour la plupart après la décolonisation, le retour au pays natal n’est plus une solution pertinente. Leurs personnages, comme dans Bleu, Blanc, Rouge (1998) du Congolais Alain Mabanckou ou dans Le Ventre de l’Atlantique (2003) de la Sénégalaise Fatou Diome, aspirent à partir à tout prix. Ils rêvent de faire fortune à Paris, lieu de toutes les consécrations. Quant aux auteurs, ils se définissent à la différence de leurs aînés de l’époque héroïque de la Négritude, « d’abord comme écrivain et accessoirement nègres ».
Cette dernière citation est extraite de l’essai-manifeste du romancier Abdourahman Waberi, publié dans la revue Notre Librairie (1998), sous le titre ô combien éloquent : « Les enfants de la postcolonie. Esquisse d’une nouvelle génération d’écrivains francophones d’Afrique noire. » Reprenant pour son compte la formule de Salman Rushdie qualifiant les intellectuels postcoloniaux de « bâtards internationaux nés dans un endroit et qui décident de vivre dans un autre », l’auteur de Cahier nomade(1996) et Balbala(1997) revendique pour lui-même et ses compères une identité post-nationale et diasporique.
Cette génération est aussi soucieuse de s’intégrer dans sa société d’accueil. Cela ne les empêche pas de pointer du doigt, par romans interposés, le racisme et les injustices dont ils y sont victimes. C’est ce que fait le personnage de Daniel Biyaoula dans L’Impasse (1996), l’un des ouvrages les plus marquants de la littérature de la « migritude ». Joseph Gakatula incarne le vieux motif de « l’homme des deux mondes  » : rejeté à la fois par son pays natal, en l'occurrence le Congo, et incapable de trouver ses repères au sein du milieu parisien où il évolue, il échoue dans un hôpital psychiatrique. Plus joyeux dans leur mise en scène de l’hybridité, les romans de Calixthe Beyala – la grande dame de la « migritude » - donnent à voir de l’intérieur la condition de la vie immigrée, installée à équidistance entre l’africanité et la francité.
S'il y a eu une éclipse du thème de l’immigration au cours de la décennie écoulée dans la littérature francophone subsaharienne, on est peut-être en train d’assister aujourd'hui à un retour en force de la « migritude » avec l’entrée en scène d’une nouvelle génération de romanciers : Gauz, Mohamed Mbougar Sarr, Aminata Aïdara... Les romans de ces nouveaux-venus s’inspirent de la vie des émigrés africains en France, mais aussi du drame des migrants en Sicile.
Lire la «migritude» : 7 romans incontournables
Beyala Calixthe : Le Petit prince de Belleville , Paris, Albin Michel, 1992
Biyaoula Daniel : L’Impasse, Paris, Présence Africaine, 1996
Diome Fatou : Le Ventre de l’Atlantique, Paris, Anne Carrière, 2003
Mabanckou Alain : Bleu Blanc Rouge, Paris, Présence Africaine, 2001
Ngangu Nkashama Pius : Vie et mœurs d’un primitif en Essonne 91000, Paris,
L’Harmattan
Njami Simon : African Gigolo, Paris, Seghers, 1989
Sami Tchak: Place des fêtes, Gallimard, Coll. Continents noirs, 2001

17 déc. 2018

L'avant-dernière semaine de 2018

Une année est en train de s'achever. L'heure du bilan sonne pour revoir l'année qui s'écoule et tracer des projets pour celle qui vient. Seulement voilà. Pour nous rd-congolais, nous en sommes à nous interroger sur la tenue ou non des échéances électorales qui assureront l'avenir du pays pour les cinq prochaines années à venir. La campagne électorale se fait dans un climat de chasse aux sorcières. On m'a appris hier qu'un ami candidat a été tabassé dans son fief parce qu'il défendait les couleurs du pouvoir. Je crois que la tolérance est de mise pour une démocratie. Chacun a le droit d'exprimer librement son opinion et d'afficher son appartenance politique. Que chacun ait le droit de battre campagne dans les mêmes conditions que les autres sans se laisser intimider par ceux qui ne partagent pas son programme, tel devrait être l'idéal démocratique. C'est pourquoi je défends que nous rendions le concept de démocratie aux Hellènes qui l'ont créé. Tout montre que, quoi que nous fassions, il nous demeure étranger.
Sur le plan de la vie, beaucoup de choses se sont passées, de bonnes et de moins bonnes. De positives avancées comme de frustrantes déceptions. Des événements heureux comme des malheurs. Des naissances comme dans des morts dans nos cercles familiaux, amicaux ou professionnels. Des maladies comme des guérisons. Autant des raisons pour faire pencher la tendance dans un sens ou dans un autre selon qu'on est optimiste, pessimiste ou simplement stoïque. Heureusement qu'il y a la main de Dieu dans ce qui nous arrive.
Que promet l'année 2019? On ne peut que formuler des vœux de bonheur, santé, paix, amour, progrès, et toute la panoplie de bienfaits, aspirations individuelles, familiales ou nationales. Mais tout cela ne se réalise que sous certaines conditions minimales. On n'est parfois pas loin du fond du gouffre et tout ce que l'on a bâti pendant toute sa vie peut s'écrouler comme un château de sable. Quelque chose m'a ébranlé très profondément, que je ne m'étais jamais expliqué auparavant. Des réponses vous arrivent parfois au hasard d'une conversation ou d'une rencontre. J'ai passé plusieurs jours et nuits à y penser. Vous pouvez découvrir que celui que vous preniez pour un indéfectible frère n'est qu'un exécrable traître qui vous épie, vous hait et vous détruit ailleurs, à votre insu. Mais j'ai compris: l'homme par nature cynique et méchant peut irrémédiablement briser les plans des autres. Cela s'est vu, se voit et se verra tant que l'humanité existera. Ceci est personnel, je l'ai dit à quelques proches.
Une chose est cependant certaine: il faut rester soi-même, croire en soi, quelle que soit la fureur de l'ouragan qui menace. Cap sur 2019 chacune et chacun à sa manière.

16 déc. 2018

Chrystelle au Ballet


Du 14 au 16 décembre ont eu lieu une série de trois productions de ballet. Et comment parents nous avons été invités à apprécier les talents de nos enfants/ Depuis l'âge de trois ans, Chrystelle Ibangu  pratique le ballet de façon constante. Elle est maintenant en classe grade 3. Allez-y savoir ce que cela signifie. Un travail de longue haleine, patient et rigoureux, car l'erreur ne se pardonne pas dans ce domaine et pourrait se révéler fatale. La préparation est éreintante, exigeante et méticuleuse. Quel chemin parcouru ! Quel admirable aboutissement !
Je me souviens encore des séances de premières années où je me demandais si cela valait la peine de dépenser tant d'argent pour si peu de résultats. J'estimais que le résultat tardait à se concrétiser. C'était perdre de vue que la Royal Dance Academy était dirigée par une Louise Woodvine professionnelle et talentueuse. Au final, on se réjouit aujourd'hui de beaux spectacles auxquels nos enfants participent. Il y a deux années cette académie fêtait ses 25 ans d'existence. Un spectacle commémoratif grandiose était organisé au Frank Collymore Hall à la Banque Centrale de la Barbade. En juillet dernier, le départ en vacances a dû être retardé à cause des présentations de ballet de Chrystelle. C'est une passion, une vie.
C'est beau et agréable d'assister à de telles représentations, car l'art fait partie des activités humaines les plus raffinées et les plus valorisantes. C'est beau et agréable de goûter aux plaisirs éthérés de la musique et de la danse classiques, fruits d'un travail assidu, régulier et méthodique. On n'est certes  pas au Moulin Rouge de Paris, mais fier de voir nos enfants atteindre un tel degré de perfection dans la pratique de cet art si élitaire.  

14 déc. 2018

14.12.17 - 14.12.18: une année

Une année s'est écoulée depuis que nous avons élu domicile à Prior Park South, St James. Lorsque nous sommes arrivés à Barbados il y a dix-sept ans, nous avons d'abord habité à Warrens Heights pendant trois ans, puis à Clermont Drive pendant trois ans et à Apes Hill de 2018 à 2017. Prior Park est la demeure actuelle. Nous y avons emménagé alors que c'était encore un chantier avec l'idée de finir les travaux tout en y habitant. Une année après, c'est encore un chantier. L'intérieur est relativement arrangé mais il reste encore beaucoup à faire. Aujourd'hui comme par un coup de hasard prémédité viennent d'être achevées les entrées bétonnées de deux côtés de la maison. Ce n'est pas encore beau. 
Un coucou à MF, ma muse qui, inlassablement me poursuit partout, connait mes défauts et me souhaite tout de bon. Voilà une année que société civile vit dans cet environnent de sable, caillasses, ferrailles et bois. C'est donc parti pour une nouvelle année si Dieu le veut. 

A Wonderful Birthday to Marcela

December 14. Dobry Den Marcela, I wish you a wonderful birthday. May your dream become true. I hope you will be happy, healthy and successful in 2019. Peace and Love on your birthday. Milascu.

12 déc. 2018

Joyeux anniversaire à l'abbé Gustave Mombo

13 décembre. Dans le coin du diocèse de Toronto où il se terre comme un ermite, je souhaite à l'abbé Gustave Monbeau un bon anniversaire. Santé, joie, paix et grâces divines à cet homme de Dieu si discret, calme et zélé dans l'exercice de son ministère sacerdotal. 
Ma communauté civile prie pour toi en ce jour si important. Gustave, ndoya tata, buna bwa bukheti!

11 déc. 2018

Démocratie et violence

Dans ce blog je clame toujours, haut et fort, que la démocratie nous est étrangère et que nous n'avons qu'à la rendre a ceux qui l'ont inventée. Nous j'entends le tiers-monde sous-développé et crasseux en termes politiques. Nous avons des autorités qui veulent le pouvoir pour voler et piller leurs pays et se bâtir d'immenses fortunes alors que le petit peuple croupit dans la misère la plus inhumaine. Il existe une violence inadmissible pendant les campagnes électorales qui justifient notre immaturité dans la gestion de la res publica. Les scènes houleuses et meurtrières que nous observons ici et là démontrent clairement que la démocratie n'est pas faite pour nous. Comment peut-on inciter la population à ne pas accueillir un candidat présidentiel simplement parce qu'il n'appartient pas à cette province? Sur quelle base expliquer le rejet des candidats dans certains coins du pays? Les Occidentaux nous forcent à appliquer chez nous un mode de gouvernance qui ne nous convient pas. Nous appelons cela "démocratie" par convenance terminologique, mais le spectacle que nous offrons aux yeux du monde est indigne de nous. Des innocents qui veulent juste exercer leur droit d'électeurs perdent la vie à cause de la méchanceté des leaders peu enclins à supporter une alternative. Pourquoi maltraiter le peuple qu'on est censé servir et au nom duquel on exerce un mandat précis déterminé dans le temps et l'espace? Démocratie et violence ne riment que sur notre continent où le cynisme règne dans les cœurs de nos intouchables leaders. L'usage exagéré de la force rappelle la jungle et donne raison à ceux qui soutiennent que le pouvoir africain n'est que dictatorial, monolithique, injuste et égoïste. L'Afrique connait depuis son indépendance des régimes où la loi du plus fort s'exerce à plein. On n'organise jamais les élections pour les perdre... jusqu'au jour où le peuple libéré de la peur et conscient de la noble cause de son combat prendra son destin en mains. Autrement, jamais rien ne s'opérera en Afrique.    

10 déc. 2018

Le paysage électoral actuel en RDC

Le paysage électoral rd-congolais est des plus complexes à cause de plusieurs incertitudes concernant son organisation et ses résultats. Des divergences persistent concernant l'usage de la machine à voter qualifiée par l'Opposition de machine à voler ou tricher; concernant le nettoyage du ficher électoral et d'autres détails organisationnels. 
A deux semaines des élections présidentielles du 23 décembre, les tendances commencent à s'afficher. Martin Fayulu candidat officiel de l'Opposition après leur rencontre de Genève suscite un enthousiasme populaire partout où il passe. Sa popularité est fascinante, envoûtante: il draine un monde incroyable, provoquant des heurts avec les partisans de la majorité partout où il passe. Mieux que quiconque, il incarne les espoirs de ceux qui rêvent du changement et d'alternative démocratique ou  d'une RDC nouvelle, libre et bien gouvernée. De son côté, le pouvoir réuni au sein du FCC met à la disposition d'Emmanuel Shadari d'importants moyens logistiques, matériels, financiers ou médiatiques pour un mandat qui ouvrira la RDC au statut de pays émergent. Ce qui amène les opposants à se demander par quel miracle il réussirait à réaliser en cinq ans de mandat cet essor que sa majorité présidentielle n'a pas réussi en dix-sept ans de pouvoir. Le peuple souhaite certes un changement, mais sans compter avec un handicap majeur qui bloque l'Opposition divisée officiellement par leurs bases. 
Un petit calcul mathématique simple. Que les élections soient truquées ou transparentes, l'Opposition apparaît de prime abord perdante, défaillante et gravement anéantie par ses luttes internes de leadership, L'effort de Lamuka à obtenir le suffrage populaire est miné par un sabotage viscéralement opéré par ses pairs de l'Opposition dissidente Félix Tshisekedi et Vital Kamhere. Sa crédibilité est ruinée par une bande d'opportunistes et d'imposteurs achetables au prix de quelques billets d'argent. Si par consigne de vote toutes les voix qui reviendront à Tshisekedi s'étaient portées vers Fayulu, il y aurait de quoi faire basculer l'élection présidentielle du côté de l'Opposition. Ce n'est pas le cas, hélas, elle est affaiblie. Fayulu a beau draîner du monde à sa suite, il lui sera extrêmement difficile d'obtenir la majorité des voix susceptibles de l'élire président. A moins d'un miracle, et en l'absence d'un second tour, les faveurs du pronostic vont vers Shadari comme sur un plat d'or. Attendons voir l'évolution des choses. Nous serions mieux éclairés s'il y avait de sérieux instituts de sondage auxquels on pouvait se fier. 

9 déc. 2018

Il y a douze ans mourait Flavien

----- Message d'origine ----
De : Claver Mabana <clmabana@hotmail.com>
Envoyé le : Dimanche, 10 Décembre 2006, 13h41mn 51s
Objet : Décès de l'abbé Busina

Ami(es), Frères et Sœurs:


Ce que nous craignions à propos de Flavien, est arrivé. Il est décédé ce samedi 9 décembre à 23 heures à Kinshasa, abandonné à lui-même. Sa lettre-testament adressée au clergé de Kenge parlait clairement de cet événement fatal. Rien n'a été fait: il n'a pas reçu les soins appropriés. 

Homo homini lupus. Mon cœur brûle de douleur, d'indignation, de colère et de révolte devant le plaisir criminel et sadique que prennent les hommes à faire souffrir, que dis-je, mourir leur prochain. Quel scandale!
Flavien, aurais-je pu imaginer que la visite que je t'avais rendue à la procure en juillet 2005 serait notre dernière rencontre? Prêtre du Seigneur, tu es resté digne et fidèle serviteur jusqu'à la fin de ta vie. Tu as crié, mais personne n'a entendu ta voix. "Mpangi na mono kwenda mbote. Banzio ya 

Zulu bo kwisa kuyamba nge". Dieu te reçoive dans son royaume éternel.



En union de prières



Claver

6 déc. 2018

L'abbé Flavien Busina aurait eu 63 ans aujourd'hui

6 décembre 2018. Si Flavien Busina Bikakala avait vécu jusqu'à ce jour, il aurait eu 62 ans aujourd'hui. Il a quitté ce monde dans la fleur de l'âge trois jours après son cinquantième anniversaire. Le 9.12 je publierai l'email que j'avais jadis adressé à quelques proches et ami(e)s. Paix à son âme!
On se souviendra des circonstances difficiles de sa mort. On se souvient de sa dernière lettre-testament si émouvante dans laquelle, malade et abandonné à lui-même, il annonçait sa mort et implorait qu'assistance lui soit apportée. On se souvient de l'homme qu'il a été avec ses qualités et ses défauts. On se souviendra de lui. Que son âme repose en paix!


5 déc. 2018

L'honnêteté

L'honnêteté est une vertu que j'admire énormément chez les gens. Quoique ce soit toujours un défi, je l'ai placée parmi un des critères de mes relations. J'ai rencontré de bonnes gens dans ma vie, je les ai testées à l'aune de l'honnêteté. Beaucoup y ont succombé, et de ce fait, perdu ma considération. On l'est ou on ne l'est pas. Il n'y a d'entre-deux. Comme toutes les vertus, elle évolue en harmonie avec elles. Une personne honnête est souvent juste, sincère, compatissante, et droite dans ses intentions et ses actes. L'avez-vous trouvée? Oui, autour de vous, pas si loin. Pas moi, je crois que je prétends être honnête sans l'être vraiment, car lorsqu'il m'arrive de "juger", je me sens toujours guidé par une inidentifiable subjectivité. L'autre jour, j'en ai discuté avec MF, ma muse, qui m'a dit que c'est normal. Alors, j'en ai conclu que j'étais honnête. C'est un effort à faire et à maintenir chaque jour au diapason. Cultivons cette vertu dans un monde qui n'y croit plus. Le voleur, le menteur, l'imposteur est vénéré comme un héros épique alors que celui qui essaie de suivre la norme de la justice et de la vérité est vilipendé comme le dernier des monstres. Le tricheur règne impitoyablement sur les innocents, à coup de corruption, de népotisme, d'intimidation, de manipulation ou d'achat des consciences, de despotisme ou de démagogie. Les chiffres sont faussés afin de redorer l'image désastreuse de sa gestion. Tout s'achète en espèces sonnantes et trébuchantes. Très peu réussiront au test de l'honnêteté et passeront par la porte étroite. C'est le spectacle cynique qu'étale et déploie notre monde. 
Suivez attentivement les discours des hommes et femmes candidats aux élections, jugez-les à la mesure de l'honnêteté l'un après l'autre, individu par individu; considérez l'ampleur des promesses qu'ils proposent, vous serez stupéfaits et tirerez librement vos conclusions. Placez quelques billets d'argent ou des lingots d'or devant eux, vous les verrez perdre la tête et compromettre leur dignité. Le lendemain ils se prélasseront dans des bolides onéreuses, arrogants et inconscients ignorant totalement la situation misérable dont ils proviennent. Quelques liasses de billets suffisent pour trahir leurs alliés, changer leur destin, voire renoncer à leur personnalitè réelle et jouer au nouveau riche. Ou au parvenu. Et dire que c'est dans cette élite politique que le peuple devra choisir ses leaders des années à venir. Voilà le vrai choix qu'il y a à faire. L'honnêteté vaut de l'or. Entre un pauvre vertueux et un riche voleur et malhonnête, mon choix est sans équivoque. 

3 déc. 2018

Dec 3: Happy and Blessed Birthday to Twins Ibangu and Mukawa

Je voudrais remercier de tout coeur, pour les voeux qu'elles ont présentés aux jumeaux sur Facebook, les personnes suivantes ainsi que celles qu'elles représentent: Rosemary Alleyne, Baby Mukanu, Jude et Glodie  Muzembo, Freddy Mayamba, Dieudonné Bunda, Gaby Ilenda, Carine-Anne Tshitendji, Declerd Midon, Cathy Molasoko, Jean-Robert Mifuku, Parfait Kileya, Ledon Lukelu, Vincent Nziku, Modou Diagne, Anny, Daniella et Hermann Mawana, Passy et Vicky Mabana, Osula Holder, Serge Madilu, Noël Manzanza, Toussaint Nkonikq, Amina Mayamba, Monika Ilenda, Liz Bladh, Rose Lumenga, Fred Molwa Masikini, Kera Joseph, Nick Hoyte, Carvel Daniel, Shanelle Brathwaite, Carla Gaskin, Zola Nlandu, Lodo Radaelli, Brigitte Manu Abesin, Donat Mabana, Robert Lusilu, Bianca Arthur, etc. C'est parti pour une nouvelle année de vie.
Union de prières et de coeur!  

2 déc. 2018

Bon Avent à toutes et à tous

Paix, joie, foi, espérance, charité pour ce temps de l'Avent qui s'annonce crucial pour notre cher Congo Démocratique. C'est le temps des élections présidentielles et législatives. La campagne a commencé. Les différents candidats se positionnent pour le Jour J. Ce qui inquiète, c'est l'incertitude dans laquelle on s'enfonce autour du déroulement de ces élections. Y aura-t-il des troubles? Seront-ce des élections transparentes, libres, apaisées et sereines? Les avis sont partagés et vont dans tous les sens selon qu`on est pessimiste, optimiste ou neutre. Le plus important est que le sang de nos frères et sœurs soit préservé en dépit des affrontements politiques qui sèment des divergences énormes dans le chef des populations. Pouvoir et Opposition ne sont d'accord que sur la date le 23 décembre, ils ne s'accordent sur aucun autre point. Le pouvoir rassure du bon déroulement du processus démocratique tandis que l`Opposition dénonce les irrégularités logistiques et le truquage du ficher électoral. Impasse. Épreuve de forces. Les jours avancent sans qu'un consensus ne soit trouvé, durcissant ainsi l`environnement politique dans le pays tout entier. Et lorsque les réseaux sociaux et médias s'en mêlent, le climat devient tendu, confus et dangereux, vu que chacun tire la couverture de son côté. 
Que ce temps de l'Avent puisse amener un vent de paix et de responsabilité citoyenne chez tous les hommes et femmes de notre pays. A quoi le pouvoir sert-il s'il conduit à verser sans discernement le sang de nos propres concitoyennes et concitoyens?

1 déc. 2018

Happy Birthday to Olwen

1 December 2018. I wish a pleasant and blessed birthday to my good friend and colleague Olwen. May the Lord grant her health, peace and happiness.