Le paysage électoral rd-congolais est des plus complexes à cause de plusieurs incertitudes concernant son organisation et ses résultats. Des divergences persistent concernant l'usage de la machine à voter qualifiée par l'Opposition de machine à voler ou tricher; concernant le nettoyage du ficher électoral et d'autres détails organisationnels.
A deux semaines des élections présidentielles du 23 décembre, les tendances commencent à s'afficher. Martin Fayulu candidat officiel de l'Opposition après leur rencontre de Genève suscite un enthousiasme populaire partout où il passe. Sa popularité est fascinante, envoûtante: il draine un monde incroyable, provoquant des heurts avec les partisans de la majorité partout où il passe. Mieux que quiconque, il incarne les espoirs de ceux qui rêvent du changement et d'alternative démocratique ou d'une RDC nouvelle, libre et bien gouvernée. De son côté, le pouvoir réuni au sein du FCC met à la disposition d'Emmanuel Shadari d'importants moyens logistiques, matériels, financiers ou médiatiques pour un mandat qui ouvrira la RDC au statut de pays émergent. Ce qui amène les opposants à se demander par quel miracle il réussirait à réaliser en cinq ans de mandat cet essor que sa majorité présidentielle n'a pas réussi en dix-sept ans de pouvoir. Le peuple souhaite certes un changement, mais sans compter avec un handicap majeur qui bloque l'Opposition divisée officiellement par leurs bases.
Un petit calcul mathématique simple. Que les élections soient truquées ou transparentes, l'Opposition apparaît de prime abord perdante, défaillante et gravement anéantie par ses luttes internes de leadership, L'effort de Lamuka à obtenir le suffrage populaire est miné par un sabotage viscéralement opéré par ses pairs de l'Opposition dissidente Félix Tshisekedi et Vital Kamhere. Sa crédibilité est ruinée par une bande d'opportunistes et d'imposteurs achetables au prix de quelques billets d'argent. Si par consigne de vote toutes les voix qui reviendront à Tshisekedi s'étaient portées vers Fayulu, il y aurait de quoi faire basculer l'élection présidentielle du côté de l'Opposition. Ce n'est pas le cas, hélas, elle est affaiblie. Fayulu a beau draîner du monde à sa suite, il lui sera extrêmement difficile d'obtenir la majorité des voix susceptibles de l'élire président. A moins d'un miracle, et en l'absence d'un second tour, les faveurs du pronostic vont vers Shadari comme sur un plat d'or. Attendons voir l'évolution des choses. Nous serions mieux éclairés s'il y avait de sérieux instituts de sondage auxquels on pouvait se fier.
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