17 févr. 2020

Expérience d'un Congolais voyageant à travers les Antilles

Du 9 au 14 février 2020, j'ai voyagé de la Barbade pour la Jamaïque. L'obtention du visa jamaïcain n'a posé aucun problème. Par contre j'ai demandé si possible un visa de deux ans vu que ces réunions universitaires ont lieu chaque année. L'agent qui m'a reçu a promis d'essayer. La fois passée j'ai eu droit à une année avec plusieurs entrées. Cette fois-ci on ne m'a accordé que trois mois et une seule entrée. Mme le Consul Honoraire m'expliquera qur l'Université aurait dû le notifier dans la lettre d'emploi. La prochaine fois sera sans doute la bonne. Langage diplomatique sans aucun doute car à mon arrivée à Kingston je verrai un grand panneau sensibilisant à l'expansion d'EBOLA. Dans le formulaire d'immigration est posée la question de savoir si on a visité la RDC ou la Chine au cours des trois ou quatre dernières semaines. Heureusement je ne tombais pas dans cette catégorie, ayant quitté Kinshasa le 30 décembre 2019.
L'officier jamaïcain était très gentil, se contentant de s'amuser sur la langue française qu'il haïssait du temps de son collège au profit de l'espagnol plus suave à son goût. Au retour à la Barbade le soir du 14 février, chaque passager était soumis, avant d'atteindre le hall de l'immigration, à un prélèvement systématique de température, supposant qu'une température élevée serait signe d'Ebola ou de Coronavirus. La Barbade tient à la santé de ses citoyens et visiteurs ou touristes.
La Barbade ayant tout informatisé, le questionnaire mentionne clairement une visite en RDC ou en Chine pendant les six dernières semaines. Le 1er janvier, j'ai subi un interrogatoire et il m'a été conseillé de me présenter à la Polyclinic Winston Scott en cas de fièvre ou d'un quelconque malaise de santé.
Une réflexion m'est venue spontanément à l'esprit à la suite de ces dispositions sécuritaires. La Chine prend des mesures drastiques pour contenir le Coronavirus. La RDC est partout montrée du doigt pour être un territoire dangereux où sévit le virus Ebola. Comment se fait-il qu'à l'aéroport de Kinshasa il n'y ait aucune alerte concernant cette épidémie si redoutée par la communauté universelle? Comment expliquer que le territoire-foyer d'Ebola ne dispose d'aucun système visible de prévention, de détection, ni de protection contre cette fatale maladie? Des gens vont à Beni-Butembo et en reviennent sans forcément être inquiétés ni examinés alors que le monde entier surveille attentivement l'expansion de cette pandémie. Les agents sanitaires présents sont plus préoccupés de rançonner les voyageurs sans carte de vaccination internationale que de protéger la population de Kinshasa d'éventuelles infections virales d'Ebola. Je n'ai pas de réponse rationnelle à cette indifférence vis-à-vis d'une maladie qui a fait tant des ravages il y a quelques années dans notre pays. Je suis étonné au point de me demander si cette maladie est vraie, si elle existe réellement en ce pays. Ne serait-ce pas une de ces fumeuses intoxications concoctées par les agences internationales, auxquelles nul Congolais ne croit? Je ne comprends pas. La solution ne relève pas d'une avancée technologique mais d'une conscience responsable de sauver la vie de l'humanité. 

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