Au large de Crotone encore 60 personnes migrantes décédées dans des conditions atroces et indescriptibles. Toutes en quête de l’Eldorado européen. Paix à leurs âmes! Des personnes attirées par l’Europe Occidentale dont la vie s’est arrêtée à mi-chemin dans les eaux glaçantes de la Méditerranée. Comme toujours c’est ‘occasion de s’interroger sur le bien-fondé de ces risques. Ces naufragés à répétition n’ont jamais découragé les aventuriers de tout bord pour braver dangereusement la traversée méditerranéenne. Souvent ces malheureux n’ont pas d’autre choix que d’oser l’aventure. Les plus chanceux passent, mais beaucoup si pas la plupart y perdent la vie après avoir été arnaqués et abandonnés par les impitoyables passeurs qui les abandonne en pleine mer. On dirait que plus il y a des morts par naufrage. Il arrive aussi qu’ils périssent par massacres aveugles. À se demander vraiment si cette soif d’Occident ne soit éradiqués.
27 févr. 2023
22 févr. 2023
Mercredi des cendres
Beto kele mfututu, beto ta vutuka na mfututu.
Nous ne sommes que des humains poussières, nous retournerons à la poussière. Temps de carême pour nous préparer à la Pâque du Seigneur. Union de prières.
21 févr. 2023
Que se passe-t-il vraiment à l'est de la RDC?
Désolations, crimes, déplacements massifs des populations, massacres et incendies de villages, attaques à mains armées, pillages de ressources naturelles et minières, occupation des pans entiers pour asphyxier Goma et le Kivu, déploiements de nombreuses milices et d'armées étrangères, etc. Les rébelles du M23, équipés lourdement et bien entrainés au combat, occupent de vastes étendues de terre, qu'il retranche du contrôle du gouvernement central congolais. Une poudrière sans pareil. Une terre sans loi. Derrière tout cela on entend le nom du Rwanda qui prétend n'avoir aucun soldat sur le territoire congolais et que cette guerre serait congolo-congolaise. Derrière tout cela on entend le nom du président Kagame qui nie toute implication sur ce qui se passe à l'est de la RDC. Voilà tout le cafouillage!
Une confusion médiatique totale. Tout y est sauf la paix. Un génocide de millions des Congolais couvert par un silence complice de la communauté universelle. Les commanditaires sont adulés au lieu d’être sanctionnés. Hypocrisie!
La RDC acculée à défendre son territoire se ressaisit un peu tard alors que la balkanisation est déjà une réalité, selon certains experts et analystes. L'état de siège proclamé dans cette partie du pays bat de l'aile. Le résultat escompté n'est pas atteint, ou pas encore ou ne sera jamais atteint. A Kinshasa pendant ce temps, on discute enrôlements aux élections, détournements, insuffisance, pétage, immoralité des pasteurs de tout bord, corruption, tribalisme, déclaration du prélat catholique au pape, luxe des autorités, musique, alors que l'armée se bat au front.
Le vrai ennemi du Congolais, disait quelqu'un, c'est le Congolais lui-même. Égoïste, superficiel, inconstant, voire irresponsable. Des décisions engageant le destin national sont prises avec une immaturité parfois surprenante. Comme dans un conte des fées, une histoire de fesses peut prendre une ampleur nationale. Il est temps de défendre le territoire, l'avenir de ce pays meurtri, contre des ennemis qui affichent sans masque leur intention de le démembrer, de le piller et de l'occuper par la force avec l'appui supposé de la communauté internationales. Congolais, prenons notre destin en main. N'attendons rien de l'ONU ni de sa MONUSCO, encore moins des états d'Afrique Orientale supposés négocier pour la paix. Dieu seul sait comment la RDC se meut entre le centre, le sud et actuellement l’est de l’Afrique. Seul le Congolais peut défendre son pays. Le temps est à l’action.
La lutte continue, et la victoire est certaine.
14 févr. 2023
Pensées pour la dulcinée DQ
14 février de rêves! À toi que j’aime ces pensées qui me viennent spontanément: comment serait ma vie sentimentale si je ne t’avais jamais rencontrée? Tu es entrée dans mon cœur, je suis entré à la porte de ton cœur et tu m’as retenu. Des hauts et des bas aussi, mais toujours allant devant ensemble. Toujours capables de résoudre nos problèmes. Amour, complicité et confiance. Princesse, Unica, sache que jamais de ma vie personne n’a reçu autant de “je t’aime” que toi. Dulcinée, je t’offre en ce jour la fleur que je porte en moi: mon cœur. Je t’aime trop ma chérie.
14 février, St Valentin
Cette fête est une catastrophe naturelle. L’engouement qu’elle suscite chez les gens est indescriptible. Des affiches publicitaires, des offres spéciales pour des billets d’avion ou des croisières en bateau, des annonces spectaculaires dans les magasins ou centres commerciaux, etc. La St Valentin est une réalité. Nul ne saurait l’éluder. Tout le monde en parle, même les enfants d’école primaire en savent quelque chose. Au niveau des écoles, du moins sur cette île, des jeunes s’organisent pour la célébrer. Je vois que Ibangu apporte des cookies pour ses condisciples tandis que Mukawa ne se montre pas emballé par cette activité commerciale qui n’a de signification que populaire. De là à inclure tout le monde dans le procès, telle est la visée de cette dévastatrice imposture. Je ne suis pas contre les amoureux, mais contre le mythe qui se crée autour de cette fête aux formes incontrôlées. Du rêve et du flou pour les plus jeunes. De la parade et du paravent pour les adultes en mal de fortes sensations fortes. Enfin du questionnement pour les penseurs toujours en quête de la saisie du monde. Il s’agit en fait de justifier et refonder l’amour dans son enracinement culturel et religieux.
Heureuse St Valentin à toutes et tous!
12 févr. 2023
Critiques contre le Cardinal Ambongo
Comme tout le monde je suis les critiques que le pouvoir et ses alliés diffusent contre Mr le Cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa. Je crois que c’est injuste, infondé et sans mesure. La récupération politique de la visite pontificale estime que le Cardinal n’aurait pas dû déclarer que le peuple congolais souffrant de misère et d’insecurité attendait des élections libres, transparentes, pacifiques. Sous-entendu, il aurait dû comme Prof Mbata inciter les catholiques à voter pour un deuxième mandat le président Tshisekedi. En s'inscrivant en faux contre le schéma Mbata, le prélat aurait pourfendu les stratégies politiciennes de l'UDPS pour la reconduction de leur leader. Le Cardinal, que je sache, n'étant membre ni de l'UDPS ni d'aucun parti. a le devoir de se mettre au-dessus de la mêlée. Il a le droit d'exprimer librement sa voix et celle des catholiques, que cela plaise ou pas aux autorités en place. Si nous acceptons qu'en démocratie, il y a liberté d'expression et tolérance d'opinions, personne ne peut renier ce droit à l'homme de Dieu. Je ne suis pour ma part ni du pouvoir ni de l'opposition, et je suis totalement apolitique. La misère congolaise ne m'est pas étrangère. Je soutiens tout discours qui dénonce cette situation, et propose des solutions concrètes. Le Cardinal a fait office de garde-fou contre des velléités politiques trop enclines à encenser l'autorité en place plutôt que de juger objectivement son bilan social, politique et économique. Une réélection du régime ne pourrait se fonder que sur ce bilan et rien d'autre. Le reste est blablabla. Autrement dit, le Cardinal aurait été félicité s'il s'était aveuglement rangé du côté du pouvoir en place. Voilà tout!
11 févr. 2023
Adieu Prof Robert Lemba
11 février 2023. En ce moment se célèbrent à Kinshasa les funérailles du Professeur Robert Lemba Tiebwa. Que son âme repose en paix. J'écris cet éloge funèbre pour saluer un frère ainé, un confrère et collègue professeur. Nous nous sommes bien connus pour avoir vécu plusieurs années ensemble depuis 1967. Les souvenirs sont tellement nombreux que je préfère commencer par la fin.
Ma dernière rencontre avec Lerdot date d'août 2014 au Stade municipal de Masina. Je l'ai mentionné dans ce blog. Il était là pour le deuil d'une Mbala, alors que j'y étais pour celui de ma nièce Alida. Cela faisait plus de 20 ans que nous ne nous étions pas revus. Les dernières nouvelles le localisaient à l'ISP Bunia comme collaborateur de mon oncle Prof Prosper Yamfu d'heureuse mémoire. Après son départ de Jean 23, il a continué en licence en philosophie. Puis il a présenté deux doctorats en philosophie et en lettres à l'Unikin. Son passage de la Faculté (UCC aujourd'hui) à l'Unikin s'est effectué à la perfection comme d'ailleurs pour quelques-uns de ses collègues et amis. Il a été donc prof de philosophie et de littérature. Remontons maintenant au commencement.
Ma toute première rencontre avec Robert Lemba remonte à 1967 à Kimbau. Mon père nommé directeur de l'école primaire nous ramène à Kimbau. Je revois le lieu de ma naissance. Robert est en 1ere CO à l'Institut St Kizito et moi en 5e primaire. Il se distingue au chant et au théâtre, et surtout il parle très bien. Son élocution est impeccable, son intelligence étincelante. L'écolier du primaire que je suis se montre déjà très admiratif de lui et ses copains Théodore Itatu et Albert Mundende qui seront admis en troisième littéraire au petit séminaire de Kalonda. Nous découvrirons Kalonda ensemble. Ses camarades l'appelaient Mutufer. Avec Thys qui vient de mourir, il est condisciple de Mbuma, Tondi, Ndonda, Malembe, Kongo, Ndongo, Kayamba, et ceux que j’ai cités précédemment. Comme il n’y a pas de 6e année à Kalonda, Lerdot ira finir la 6e à Kinzambi. Nous avons tellement vécu d'événements qu'il m'est impossible de les retracer avec précision. Je vais toutefois me limiter à quelques points essentiels.
Lerdot Lemba appartient au groupe des séminaristes qui vivront la fermeture de Mayidi en 1974-75. Après il sera admis à la Faculté catholique de Théologie qui vient d'être détachée du Campus de Kinshasa et fonctionne désormais à la 13e rue, Limété, grâce aux bons offices du Cardinal Malula. De Kenge, ils sont à 5 au Département de philosophie et religions africaines: Benjamin Bwanana, Robert Lemba, Félix Manzanza, Séraphin Mbenza et Firmin Mukwasa. 10 grands séminaristes de Kenge seront admis à la reouverture de Mayidi. C'est de Lerdot que j'apprendrai les réalités de Mayidi, notamment l"existence du COSEM. L'idée selon laquelle au grand séminaire on n'est pas dirigé mais qu'on se dirige soi-même sur une base de consensus avec les formateurs m'est restée gravée à vie, et applicable à tout comportement responsable. Très éloquent, loquace par moments, Lerdot savait haranger et soutenir ses arguments avec consistance. Humoriste, il pouvait décrire l'abbé Bitono habillé en salopette comme un musicien de Zaiko exécutant le Cavacha tout comme il pouvait défendre mordicus la vision -ntu de Tshiamalenga, son maître de philosophie à la FCK. Il parlait de Nkombe ou Mutuza, tenant à marquer la différence entre le grand séminaire et la faculté. Combien de fois discutions-nous de sujets sans qu'on arrive à des conclusions palpables? Lors de notre session Eglise-Monde de Ngi septembre 77, il a réussi en bon conciliateur à harmoniser les relations parfois sensibles entre les animateurs de la session (PP Triebel, Müller et Sr Milolo), le curé Finazzi et les bouillants grands séminaristes. Aîné de nous tous, il s'est montré un vrai leader. Son parcours de grand séminariste s'est achevé à Jean 23 dans des circonstances assez particulières. Il s'est orienté autrement, avec un grand succès.
Lorsque j'examine ses deux thèses sur Roger Garaudy et Marc Quaghebeur, je perçois sa sensibilité intellectuelle des rapports interreligieux et interculturels. Le philosophe Roger Garaudy s'est converti du christianisme à l'islam, alors que l'écrivain belge Quaghebeur défend la langue et de l'interculturalité dans le contexte postmoderne de la francophonie. Un littérateur-monde avant la lettre. Le seul regret est que ses publications n'aient pas reçu la diffusion internationale qu'elles méritent. La faute au système éditorial et à la carence d'instruments appropriés pour la diffusion du livre dans notre pays. Auteur de deux thèses doctorales, bidoc ! C'est du solide, c'est du travail, c'est de la rigueur quand on connait les conditions de travail dans notre pays. Chapeau Professeur Lemba.
Il y a tellement des choses à dire sur Lerdot que j'opte de m'arrêter sur un événement personnel. Nous sommes en 1971: Lerdot est en 5e, Mukanu en 1ere et moi en 3e. Nous revenons de Kalonda pour les vacances dans le camion Magirus. Arrivés à Mutoni, nous débarquons avec Ghislain Mukanu tout joufflu alors que moi je suis plutôt maigre. Les gens du poste accourent pour nous accueillir. Ma mère nous voyant s'exclame: "Ah mini mwana bwe bampanga?" Le perspicace Lerdot a tout de suite compris et retenu la situation sans dire mot. C'est au retour à Kalonda qu'il me répétera avec une ironie dont lui seul avait le secret cette phrase de maman. Il avait d'autres blagues intellectuelles, ou culturelles des Basuku, avec lesquelles il animait ses auditeurs. Un bon parleur. C'était aussi cela, Lerdot Robert Lemba.
Merci frère ainé et bien-aimé pour ta présence sur mon cheminement humain. Paix à ton âme! Vives condoléances à ta famille biologique, à tes collègues et amis qui en ce jour te pleurent. Adieu Prof Lemba.
Wenda mboti mwana mama!
8 févr. 2023
"Le chaland" (Émile Verhaeren)
https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/émile_verhaeren/le_chaland
“Le chaland”, je découvre aujourd’hui seulement par la magie de l’Internet que ce poème a été écrit par Émile Verhaeren. Lorsque le nom de Verhaeren a été mentionné au cours de l’histoire littéraire, je ne me suis jamais imaginé qu’il aurait pu être le poète auteur de ce poème que je viens de revoir après plus de cinquante ans. Quelle découverte! Eureka.
1967-68, mon père Donatien Mabana en est à sa première année comme directeur à Kimbau. Je suis en cinquième primaire dans la classe de Mr Donatien Lufwa d’heureuse memoire. Un homme au français impeccable. Très marqué par son passage au collège jésuite de Kiniati, il a gardé la finesse d’élocution de cette grande école de formation. Des grands orateurs congolais sont sortis de cette pépinière intellectuelle. Voilà que parmi les premiers récitations qui étaient proposées figurait le fameux “chaland”. Je dis fameux parce que je ne l’avais jamais maîtrisé entièrement, mais en ai gardé quelques vers jusqu’à ce jour. Pendant longtemps, j’ai eu des doutes quant à la vraie existence de ce poème. Je revois visuellement la page du manuel dans lequel il était tiré. J’en arrivais à remettre en question sa nature au point d’en faire une sorte de mirage ou de création de mon imaginaire. Je n’ai plus jamais entendu parler de ce poème dont je ne connaissais même pas l’auteur, à moins que ce ne soit une création des éditeurs d’ouvrages scolaires. Je ne crois pas que mes condisciples encore vivants s’en souviennent. Je vais les tester et vous dirai l’issue. Un des brillants Mukangu, si pas tous les deux (Zephyrin ou Corneille) devrait en principe s’en souvenir. Depuis 1967, jusqu’à ce jour, personne ne m’a jamais parlé et je ne l’ai jamais évoqué dans une conversation Curieux n’est-ce pas?
Ce dont je me souviens à propos de ce poème, c’est qu’il était difficile à comprendre. Je ne l’avais jamais compris et l’ai mémorisé comme un perroquet. Et aujourd’hui 53 ans après, je me rends compte qu’il était complètement incompréhensible pour un enfant congolais de 11 ans né à Kimbau, passé par Kabwita, Mutoni, Makiosi, Kenge, Kinshasa. Lorsque je parle de mémoriser, c’est juste les deux premières strophes, la suite étant un charabia indigestible. Et même encore qu’avais-je retenu de ces mots. Tous les mots m’étaient absolument inconnus: “chaland, arrière, batelier, maison naine, canaux… cloisons rouges, etc.” En relisant ces strophes, je réalise que le mot “tranquillement” ne m’est jamais revenu, et que je ne crois pas non plus l’avoir compris à l’époque. Ridicule, inconsistant et inapproprié était notre enseignement colonial: comment un poème typiquement belge a-t-il été imposé à des écoliers congolais sans aucune idée de l’aliénation mentale à laquelle ces derniers sont exposés et soumis? La réforme de l'enseignement n'a pas eu lieu après l'indépendance. Maitre Lufwa a fait son travail, je ne le condamne pas de m’avoir inculqué des strophes de ce poème. Moi je condamne le système éducatif congolais et africain qui répond a des problèmes occidentaux plutôt que locaux et nationaux. Decolonize the Mind please.
De là à une critique plus sérieuse des leviers mentaux qui conduisent notre société, le pas se franchit vite. Observez toute la ruée qui s’opère vers l’Europe. Aliéné et acculturé, l’enfant de Kenge rêve de voir le Quai de Gand ou Bruges plutôt que de trouver comment capitaliser les eaux de Yete ou Manioka ou Bakali pour le mieux-vivre de sa communauté. Le Belge Verhaeren est nationaliste, et son poème est destiné à la consommation belge. Pas de place pour le primitif du Congo indigène. Je ne crois pas qu’il y ait un seul élève français, suisse ou luxembourgeois qui a mémorisé “Le chaland”. Migration, Lampedusa, Chypre, Turquie, Libye ou Maroc, sont les ports et quais vers l’Eldorado européen illustrés anticipativement par Verhaeren dont le poème figurait au programme congolais de nos récitations.
/ Sur l’arrière de son bateau / le batelier promène / sa maison naine / par les canaux/
Perroquets, perroquets, perroquets! École de perroquets. Nous ne nous développerons jamais tant que nous resterons des perroquets.
5 févr. 2023
Encore deux morts: Thys Mukuba et Robert Lemba
Comme ce message était initialement adressé à Anaclet Mutaba, je préfère transcrire notre échange..
CM : Bjr Anaclet, encore deux morts parmi les Kalondais. Mukuba Thys mort le 31.1 et Lemba Robert le 2.2. Tous deux condisciples au petit comme au grand séminaires. Paix à leurs âmes!
AM: Bonsoir Mbuta, j'ai appris cela. Sauf que je n'ai pas connu Mukuba, mais le vieux Lerdo on se connaissait. Paix à leurs âmes!
CM: Amen
Pour la petite histoire Thys Mukuba était à la base d’une brouille terrible entre notre 2e CO et la 4e littéraire des Munoko, Pashi, Mayobo, Mbuma, Tsakala, Mukwasa, Ndonda, Mosimi, etc. On a appelé cela l’affaire Quiproquo. Thys avait nettoyé notre classe mais l’avait laissée en désordre, faute de temps. Notre bidèle de classe Kiala ou Bipa était allé lui exprimer notre mécontentement. Le jour après, toute la 4e lésée est descendue de force en 2e. Leur bidèle Alphonse Pashi a lu un mot exigeant des excuses immédiates sinon ils nous considèreraient désormais comme des pierres. Mais les excuses n’ont pas été faites, une brouille à vu le jour qui a rendu la vie difficile au séminaire. Les dirigeants - les abbés M’Sanda et Kilunga - ont pris parti pour nous. Le directeur Mirabeau tentait d’apaiser la tension, sans réelle issue, alors que le préfet Carpe (Don Firmino) a renoncé à leur enseigner de mars à mai 71: « Fils de bonne famille et de mauvaise éducation, à nous revoir aux examens ». Les élèves de 4e portaient des pierres et nous ignoraient complètement. Et nous on s’entêtait. Confusion totale jusqu’au jour où nous nous sommes réconciliés sur le terrain de foot en mai 71. Entre-temps il y eu un match de foot mémorable entre les deux classes, gagné héroïquement par la 2e. Je n’oublierai jamais ce match qui s’est entièrement joué dans notre camp. Quelques rares échappées menées par Makakala, Talula, Kangiengo, Mbakata, Olenga, Ekwe, etc. nous ont permis de faire la différence. Nous avions un excellent gardien, Albert Titus Mbemba. Ce qui est sûr est que la 4e était de force supérieure avec ses vedettes Mbwete, Pashi à l’attaque, Tsakala à la médiane et Mukwasa, Mosimi ou même Munoko, véritables rocs à la défense. Un match genre “coupe du monde” où les grands “cognaient” et “chauffaient” impitoyablement les petits. Ces expressions possèdent des connotations particulières propres à Kalonda. Que des souvenirs! On en reparle souvent lorsque nous nous retrouvons. Avec le temps, au fils du temps, que des morts dans nos rangs! Je pense à Lewula, Kangiengo, Talula, Kiala, Nzundu, parmi les caillous, et à Mukwasa, Kayamba, Ndongo, Tsakala, etc. Et aujourd'hui c'est Thys et Lerdo. Paix à leurs âmes!
Thys et Robert, reposez dans la paix du Seigneur!
« Caillou Dit » vous dit affectueusement adieu.
2 févr. 2023
Joyeux anniversaire Grâce
Les dénouements des écoles d’Afrique
"Les systèmes éducatifs africains ont des dénouements surprenants. Les étudians les plus doués passent avec mention très bien et sont admis dans les écoles de médecine et d'ingénieurs. Les étudiants de seconde classe obtiennent des maîtrises en administration des affaires et dirigent les étudiants de première et deuxième classes. Les échoués entrent dans le monde souterrain du crime et contrôlent les politiciens et les affaires. Et les meilleurs de tous ceux qui ne sont pas allés à l'école deviennent des prophètes et tout le monde les suit" (Mgr Hassan Kukah)
“He’s so right” s’est exclamé mon ami Gim qui m’a transmis cette réflexion sarcastique et caricaturale de Mgr Mathew Kukah, évêque du diocèse de Sokoto, Nigeria. Cet évêque est connu pour son franc-parler et ses sévères critiques du régime politique nigérian. Mais le constat qu’il diffuse là est tellement surprenant qu’on n’y croit pas. Et pourtant, comme il le dit lui-même, c'est vrai. Et pourtant, il a raison.
Kakuh touche à un problème fondamental: l’éducation des écoles africaines héritée du colonialisme. Un système qui favorise l’ignorance plutôt que l’intelligence. À quoi sert l’école? Vaut-il la peine d’y aller si le monde est géré par des forces illettrées? Tant d’années d’études pour être géré par des analphabètes? Je pense à Ngugi wa Thiong’O avec son Devil on the Cross. Un roman que j’encourage les amis lecteurs à lire. Au final, médecins, ingénieurs, hommes d’affaires, avocats, criminels et politiciens, se font contrôler par des prophètes et autres illuminés sans scrupule. Moi qui ai étudié et pratique la Bible depuis des années me suis vu confronté à un cousin qui n’a même pas fini l’école primaire qui tenait mordicus à me l’expliquer. Ce dernier était convaincu que ma formation n’avait aucun impact sur la réalité du monde. Et s’il avait raison?
Ce blog possède plusieurs articles sur les pasteurs des églises du réveil. Ma position est claire: il y en a des bons comme Joël Ostende ou TD Jakes, mais c’est plein d’impressionnistes au verbiage vide et insipide. Il suffit de regarder autour de soi pour s’en convaincre. Ces prophètes ambulants bougent des montagnes, inculquent à leurs adeptes une crainte de Dieu telle qu’ils obtiennent d'eux tout ce qu’ils désirent. La manipulation est là. Le jeûne de plusieurs jours ou semaines est de rigueur, sans qu'on s'interroge sur son bien-fondé. Un pasteur est capable de te détrousser de ta voiture, de ton argent et de tes bijoux ou autres valeurs en un tour de main sans que tu t’en aperçoives. Des intellectuels au quotient élevé se laisse berner par des gourous incultes, et sont prêts à leur obéir au doigt et à l’œil. Un prof d’université, médecin de surcroît, versé dans ces obscurantismes voulait me convaincre de le suivre chez son prophète. Il revient à la charge. Ne me demandez pas combien de sommes il a offert à ce monsieur-prophète qui lui garantit le succès dans ses brillants enseignements et recherches. Le gourou sape tout schéma logique et intellectuel pour le remplacer par une croyance douteuse mais efficace. Impossible de les concurrencer. Le monde leur appartient et ils le gèrent à leur guise. Le plus puissant des présidents africains a aussi son marabout, plus fort que lui dans le monde des ténèbres. On ne sait finalement pas où est la magie, ni où s'arrête la foi. Lettrés, alphabétisés et illettrés sont maîtrisés par ces arnaqueurs funambilistes, comme des somnabules envoûtés dans des pratiques magico-religieuses.
Suis fatigué. J’arrête là. Il est 3h20. 2 février 2023. Oooo c’est la fête de St Blaise.