4 juil. 2011

Acte 1, scène 3: Le Sapeur (KM 2011)


PONTIFE: Je rêve. Karl Lagerfeld te connaît ?
SAPEUR: Et pourquoi ne me connaîtrait-il pas ? Tu voudrais que je l’appelle tout de suite. (Tente de composer un numéro)
MIMI LOVE: Nous sommes dans les affaires, mon cher. Tozali na kati ya makambo e ! Tu voudrais voir ses photos avec Calvin Klein ou Gautier ?
PONTIFE: Eh bien, là, je n’en reviens pas.
SAPEUR: Tu n’as encore rien vu. Je représente un empire invisible, comme tu me vois là.
PONTIFE: Comment as-tu fait pour joindre ces gens, et en plus obtenir leurs adresses ?
SAPEUR: La réponse, c’est ma tête. Je n’ai pas été à l’université, mais je gagne mieux ma vie que les universitaires dont les diplômes moisissent dans les tiroirs des archives. J’utilise mieux mon intelligence que les professeurs d’université sans le sou.
MIMI LOVE: Moi, je n’ai même pas mon diplôme d’état, mais je voyage tout le temps sur Paris, Milan, London, Bundes et Bruxelles. Je reviens là d’un défilé des sapeurs à Paris. J’ai pris des contacts avec les sapeurs de Montréal et New York.
PONTIFE: Comment obtiens-tu les visas Schengen qui sont devenus un cauchemar depuis la mise en circulation des passeports biométriques ?
MIMI LOVE: Je ne t’ai pas dit ? Grand Maître n’a pas achevé les présentations. Mais j’ai une carte de résidence en France, que je renouvellerai aux termes des dix ans. Je suis une mikiliste atypique, j’aime beaucoup trop Kinshasa pour m’en séparer.

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