25 juil. 2011

Paul Kagame II ou réponse à un objecteur

Un ami politologue scandalisé par mes propos de la semaine passée au sujet de Kagame, m'a appelé pour soulever mes erreurs d'analyse. Je lui ai rétorqué que je ne faisais pas de la politique.
- "Grave erreur. Kagame est la cause des malheurs dont souffre le Congo depuis bientôt vingt ans. C'est un criminel à juger devant le TPI mais qui est solidement protégé par l'Occident. Ta remarque sur le lobby américain est correcte. Un geste aussi sinistre et cynique que son retard aux festivités du cinquantenaire de l'indépendance de la RDC porte une signification historique malheureusement passée inaperçue auprès des naïfs Congolais", a-t-il dit.
Comme je suis resté silencieux pour réfléchir, il a continué:
- "Des femmes conglaises sont violées, des populations entières innocentes sauvagement décimées, déplacées du jour au lendemain à cause de sa seule volonté d'assurer l'hégémonie tutsie sur toute la partie-est de l'Afrique. Examine, pour t'en convaincre, l'identité réelle de tous les dirigeants. Eh bien, quand tu ne t'occupes pas de la politique, la politique s'occupe de toi".
Je lui ai répondu, sans doute naivement, que la politique ne s'occupait pas de moi, je ne suis qu'un littéraire.
- "Grave erreur de jugement encore ! N'est-ce pas toi qui as écrit "Les intellectuels africains: défis et espoirs" qui t'a valu quelques éloges dans certains milieux? Es-tu vraiment un penseur ou bien juste un parloteur aveugle et inconscient? Des milliers de personnes te lisent et s'inspirent de toi. Tu risques de les amener à admirer un impitoyable assassin. Or admirer cet homme sur quelque point que ce soit, qu'on soit politicien ou non, c'est se faire complice de ses crimes."
- "Ah bon? Euh... Lors de mes études à Rome, j'avais suivi des cours à l'Institut de l'Athéisme où j'ai été exposé aux analyses des documents de l'église catholique dans les pays communistes. Ces pays possédaient des espions-théologiens solidement formés au sein des instituts romains mais dont l'objectif était, guerre froide obligeait, de comprendre en profondeur la pensée catholique. Que ce soit clair. Je n'ai nullement adhéré à l'idéologie de Kagame, ma réflexion ne concernait que son discours au Rwanda Day 2011. Ton intervention, agressive et parfois épidermique, reste toutefois très instructive. Je respecte ton point de vue et t'en remercie de tout coeur."

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