3 décembre 2012. J'ai lu avec intérêt les analyses de Kä Mana, écrivain, philosophe et théologien, et Thierry Nlandu Mayamba, dramaturge et professeur à l'Unikin. . Le premier raconte depuis Goma son récit de la prise de Goma; le second analyse avec perspicacité les scénarios mis en exergue par les accords avec le M23. J'ai eu le privilège de connaître ces deux éminents intellectuels congolais il y a quelque trente ans alors qu'ils peaufinaient encore leur formation. Ce qui m'intéresse dans leurs démarches, ce n'est pas tant ce qu'ils déclarent que le reçours à l'imaginaire dans leur herméneutique de la crise de Goma. Le pasteur Kä Mana s'inspire de La Plaisanterie de Milan Kundera et le metteur en scène Nlandu Mayamba étale sa maîtrise parfaite des portables. Et les deux arrivent pratiquement à des résultats ou conclusions semblables. Leurs lectures montrent à quel point les acteurs politiques, à quelque niveau que ce soit, jouent la "comédie humaine" comme aurait dit Balzac. Où est le souverain primaire dans tout cela? Pour les deux hommes de lettres, Goma et le Kivu Nord ou Sud subissent un destin à coup de pioches. Leurs essais constituent une tentative érudite d'amener nos compatriotes à réfléchir sur l'essence de leur nation, s'il en est une, et d'évaluer les méfaits d'une impasse "rationnelle" au sein de cette même nation. Le pouvoir des conducteurs d'hommes n'a de sens que lorsqu'il réussit à canaliser les aspirations profondes du peuple; il devient criminel et irresponsable dès qu'il s'éloigne de sa vocation première. Cette vérité-là prime sur les farces-sinistres des politiciens en cravate ou des militaires bottés.
(Articles lus: Kä Mana: "Comment j'ai vécu la prise de Goma et les questions qu'elles nous posent maintenant": http://www.pole-institute.org/site%20web/echos/echo181.htm
Th. Nlandu Mayamba: M23: "Rébellion de façade et d'un cynisme qui interpellent les Congolais"
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