6 déc. 2012

Opinion d'un lecteur anonyme

"Claver,

J'ai lu tes prises de position sur la situation à l'est du pays depuis un certain temps. Je les trouve parfois très tranchées bien que l'on soit des fois obligé d'accepter des concessions. Tu prétends ne pas être politologue mais tes analyses, généralement judicieuses et critiques, ouvrent des horizons sur le débat en cours parfois mieux que ne saurait le faire un politologue attitré. Je suis d'accord avec toi sur certains points. Notamment qu'il fallait chasser le M23 armes à la main. La conséquence directe du fait que le M23 est entré sans résistance à Goma et en est sorti de la même façon est que ce groupe a acquis une position irréfutable de force, et même une reconnaissance internationale. Les autorités de la RDC auraient dû éviter cette situation humiliante de faiblesse. Les voilà aujourd'hui obligées de négocier avec les rébelles... et sans aucun doute de se soumettre aux revendications de ces malfrats. Comme le RCD à l'époque, le CNDP après, ces terroristes mettent le gouvernement de Kinshasa à genou, exigent un traitement spécial et posent des conditions à leur intégration dans l'armée nationale alors qu'il est clair aux yeux de tous qu'ils roulent pour des intérêts étrangers. Pour moi, ce ne sont même pas des Congolais et ils veulent assurer la balkanisation de ce pays.
Ces gens du M23 doivent avant tout prouver leur nationalité congolaise car il paraît qu'un bon nombre ne parlent que le kinyarwanda. Opération impossible dans un état qui ne contrôle pas ses frontières ou incontrôlable à ses frontières. Lorsqu'on parle des Congolais exilés en Ouganda, Tanzanie, au Rwanda ou au Burundi, qui doivent retourner en RDC, rien ne prouve que ce seront des Congolais qui rentrent et pas des Ougandais, des Tanzaniens, des Rwandais et des Burundais pour mieux occuper le pays. La RDC n'a pas la stature d'un état moderne du moment qu'elle ne dresse aucun recensement crédible de sa population. Ce qui explique la présence de  nombreux "citoyens" à la nationalité douteuse. La Constitution donne certes des critères de nationalité ou de naturalisation, mais qui les applique?
Je suis très inquiet pour l'avenir de ce pays qui ne réussit pas à se débarrasser, à tous les niveaux, de l'emprise des étrangers. Ce pays ne nous appartient plus, nous l'avons perdu. A l'allure où vont les choses, je ne vois pas comment on s'en sortira. Nos dirigeants, autoritaires et beaux parleurs à l'intérieur du pays, ne convainquent pas de leur efficacité dans les assises internationales. On ne négocie pas avec les bandits, les ravisseurs, les violeurs, les envahisseurs à moins de légitimer leurs forfaits.
Telles sont les réflexions que je voulais partager aujourd'hui avec toi."


Merci de tout coeur: mes autres lecteurs apprécieront.
C



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