"La grandeur du coeur", un titre d'un autre poème de l'époque où je fus poète. Je m'en souviens, mais je ne partage plus cette pratique d'écriture. Par contre je découvre que le contenu demeure le même. La tension identique. Et les nerfs également tendus qu'autrefois. A la seule différence, j'ai aujourd'hui une muse inspiratrice dont je ne me cache plus, aux dires de certaines langues.
Les lecteurs de ce blog ont déjà rencontré ce titre, car je ne me lasse jemais de défendre le coeur émotionnel et poétique. Lyrisme d'une âme blessée qui court après la biche. Transport frénétique dans un univers incontrôlé où seules les pulsions dramatiques modulent le mouvement des étoiles. Elevation du moi à un niveau surnaturel dans une symbiose de l'apothéose comme aurait un autre grand poète de mon panthéon personnel. Je pense à M'Khetu Toma ku Nzwa M'Kwenu M'Singa M'Situ! Grand faiseur de rêves à qui je rends un vibrant hommage car il m'a éveillé à la justesse des mots et des paroles. "Bien des choses ma soeur, enveloppées dans un mot: j'aime". Premières paroles de Cléante dans L'avare de Molière. Premières paroles jamais prononcées par Kahiudi dans une pièce de théâtre classique. Nous sommes en 1974. Metteur en scène: Abbé Charles Kapende.
Je suis donc passé par plusieurs rôles littéraires dans ma vie. Elève, étudiant, acteur, poète écrivailleur, critique, essayiste, professeur et écrivain. Tout cela, c'est moi ou presque. Sauf une chose. Je suis aussi maçon, ancien directeur d'une école de construction d'heureuse mémoire, le Cerca à Kenge. Que dis-je? Ancien ouvrier dans une usine textile, la Filzfabrik de Fulda. Enfin, ancien planteur de paspaloum au petit séminaire de Kalonda. Ancien, ancien, ancien... euh pourquoi pas combattant! Que suis-je aujourd'hui? Un vagabond Voyageur sans bagages de Jean Anouilh. Oui, alias "Véronique", rôle qui me fut m'imposé toujours à Kalonda par l'abbé Oscar Makolo, un autre de mes maîtres es langue. Bon à tous les rôles quoi!
En écrivant la grandeur du coeur, j'entendais à l'époque souligner ... quoi? Je ne me souviens plus. Attendez, je vais reconsulter le texte de peur de vous égarer. Oui, j'ai consulté. J'entendais rendre le lecteur conscient de la contradiction apparente qui existe dans les contraintes auxquelles l'amour soumet. Oui, je n'ai pas consulté le poète. Nous sommes à l'époque du mensonge romanesque et littéraire. Pourquoi mensonge poétique! Poétique non plus au sens de la poésie traditionnelle, mais de la stylistique contemporaines où l'on parle de "poétique francophone, poétiques hybrides, poétiques transculturelles, etc." Je me suis aussi baigné à cette thématique critique. Ceux qui ont accès à mon CV ou à mes paperasses littéraires voient de quoi je parle.... depuis mon monde inconnu.
Ainsi finit la salade que je vous ai préparée pour aujourd'hui. C'est mardi saint. Bonne semaine sainte à vous tous et toutes.
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