8 mars 2022. Pour la Journée internationale de la femme, ONU Femmes a choisi cette année le thème de "L'égalité des sexes aujourd'hui pour un avenir durable." Un message fort et un défi louable. Au vu des réalités de ce monde, cette égalité reste encore à conquérir et a encore un très long chemin à parcourir. Hier encore, une collègue activiste me disait: "Dans ce monde, il existe des femmes exceptionnelles, fortes et self-made. Cependant pour être entendue et atteindre son but, une femme doit être pistonnée par ceux qui gardent les leviers du pouvoir: les hommes. C'est un combat permanent, qui n'est jamais gagné d'avance quoiqu'il y ait de signifiantes avancées." J'ai apprécié cette réflexion si profonde et réaliste. Je remonte à nos anciennes conversations.
Juste une illustration. A la Barbade, nous avons une dame premier ministre, Mme Mia Amor Mottley. Dieu seul sait par quelles dures épreuves cette femme si intelligente et fascinante est passée pour atteindre ce sommet. Elle est là. Politique accomplie, elle sait affronter les problèmes actuels avec un courage surprenant, surtout associer la peuple à la réflexion avant de prendre des décisions parfois impopulaires. Elle a superbement géré la crise du coronavirus. Elle a mené la Barbade au statut de république parlementaire. Les femmes sont dans toutes les positions, et réussissent exceptionnellement. En politique, dans les universités, dans les affaires, dans les entreprises sociales, dans les administrations où elles constituent parfois la majorité des agents. Elles réussissent souvent là où les hommes ont échoué. Et même là, elles sont remises en question parce que femmes. Leur leadership est contesté en raison des considérations liées au genre.
Lorsque je regarde les images des zones de guerres ou d'insécurité, elles sont là, victimes de viol, de cruauté, d'exactions et de violences inédites. Leur souffrance se perçoit sur leurs visages, mais elles restent dignes et fortes. Terrorisées, mais tenant ferme. Menacées, mais intransigeantes dans leurs luttes. Combien de fois elles affrontent courageusement des policiers ou soldats armés jusqu'aux dents pour revendiquer leurs droits à la vie et à l'égalité. Elles se battent, convaincues de la victoire finale. Je revois cette Ukrainienne qui disait hier: "Nous allons gagner". Quelle force intérieure! Elles sont les gardiennes de la vie et de la société, protègent leurs enfants contre intempéries et conflits humains. Elles sont de tous les combats. Courageuses et discrètes, silencieuses mais rebelles dans leurs cœurs, mères au foyer ou travailleuses dans les champs, elles constituent le rempart de la vie. Rien ne les arrête dans leur noble combat, ni les brimades ni les coups de fouet, ni les lapidations ni les trahisons des hommes. Je parle des femmes, des vraies femmes.
Inégalité des salaires, traitement inégal dans le milieu du travail, privation des droits fondamentaux, congés maternités non considérés, dignité bafouée, agressions sexuelles, esclavage racial, prostitution forcée, etc. Elles affrontent ces fléaux injustifiés avec une persévérance et une résilience considérables. Elles sont: grand-mère, mère, belle-mère, tante, sœur, belle-sœur, cousine, nièce, bru, amie, collègue, connaissance, connues ou inconnues, mais dignes dans leur être-femme. Merci à toutes les femmes pour leur présence féminine, maternelle ou sociale. Merci pour ce qu'elles sont simplement. Hommage et respect soient rendus à toutes les femmes du monde!
ONU Femmes a donné le ton: "L'égalité des sexes aujourd'hui pour un avenir durable". Que cela ne reste pas un pieux vœu, mais devienne réalité. La lutte continue, et la victoire est certaine.
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