1. Une victoire ne s'improvise pas, elle se prépare à coup de sacrifices. C'est comme réussir dans la vie, ce n'est pas donné. C'est le fruit d'un effort de chaque jour et de plusieurs années. Nous avons vu une équipe des Léopards complètement désorganisée avec une défense qui panique, un milieu de terrain inexistant, une attaque sans inspiration. Pour avoir pratiqué longtemps le foot, je crois avoir un sens de ce sport que beaucoup n'ont pas. Rien qu'à observer à la télévision un match, je sais spontanément déceler un bon défenseur dans une équipe ou un attaquant de pointe chasseur des buts. Qu'on me comprenne, j'entends par bon quelqu'un qui se met au-dessus de la mêlée. Pour en arriver là, un encadrement solide est nécessaire. En réalité, c'est à Kinshasa que la RDC a été éliminée. Casablanca n'a fait que parachever l'oeuvre commencée à Kin. Les Marocains étaient techniquement supérieurs, les plus forts; ils ont joué au foot pendant que les Congolais couraient derrière le ballon; ils ont construit leurs actions avec efficacité et ont obtenu le résultat souhaité.
2. Politisation du sport. Président de la république, députés et autres autres dignitaires politiques sont allés encourager les Léopards. Des millions des dollars ont été dépensés, non pas pour améliorer la performance des joueurs, mais pour décaisser des fonds du trésor national. S'il y avait eu qualification, des trompettes et clairons auraient retenti, soulignant sans répit les mérites du Président, des députés et du gouvernement, qui la mettraient au bilan positif de leurs mandats. La propagande électorale aurait commencé pour exiger immédiatement un autre mandat, en vantant le soutien de l’élite politique au pouvoir. Maintenant que la qualification n'a pas été obtenue, nul ne parle d'échec. Pas de mea culpa post mortem. On a plutôt cherché le bouc-émissaire. Alors que le foot est un sport collectif, on est allé saccager la propriété du sieur Luyindula qui a provoqué les deux premiers buts. L'entraîneur étranger importé a "jeté l'éponge", encaissant au passage ses milliers de dollars de décompte final.
3. Une meilleure préparation. On n'a pas préparé l'équipe mais on a attendu qu'elle se qualifie pour le Mundial. Avec ses deux coupes d'Afrique et une participation à la Coupe du Monde, le dictateur honni Mobutu avait réussi là où ses successeurs "démocrates" échouent depuis des décennies. Nous qui avons un certain âge, savons comment l'équipe des Léopards a été formée, comment des moyens importants ont été mis à disposition pour un encadrement professionnel approprié. Des stages d'entraînement organisés à la Base de Kitona, au Brésil, ou ailleurs. Les joueurs évoluaient pour la plupart au pays. Le retour des Kialunda et autres a marqué les esprits. L'effort et l'ambition étaient palpables, fondés sur du roc, dans le chef du Chef. Il y avait une réelle vision d'excellence et d'efficacité. Une équipe technique bien choisie, un service d'encadrement de grande qualité, un esprit compétitif. La RDC a une prestigieuse histoire du football et des sports dont on dirait que les jouisseurs et les corrompus actuels ne sont pas conscients.
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