1er mai 2022. Labour Day, journée internationale des ouvriers/travailleurs, la fête du Travail est un jour important dans l'année.
Je me retrouve loin de mon pays natal, et vis depuis plus de 20 ans à la Barbade. Rien d'autre ne justifie ma présence ici que le travail quoique je me sois intégré dans la communauté locale au fil des années. J'ai trouvé du travail, je suis venu et j'y suis resté. J'y resterai jusqu'à ce que le travail m'appelle ailleurs. Avec l'âge, il faudrait penser à l'après-retraite. Toute ma vie, tous les mouvements de ma vie, ont été dictés par le travail. Enseignant à Kalonda, ouvrier à la FilzFabrik de Fulda, diacre-prêtre de Kenge (secrétaire, vicaire, curé administrateur de paroisses), chargé de cours à Berlin, professeur à la Barbade, ainsi pourrait se résumer mon parcours de travail. Depuis quelques années, je redonne à ma communauté, à l'ISP Kenge. Le travail que je fais le mieux, c'est l'enseignement que nous avons célébré hier. Je ne suis ni médecin ni avocat, ni homme d'affaires ni politique, ni ingénieur ni architecte, je ne suis qu'enseignant et très fier de ce que je fais. Le travail, parlons-en.
Les bosseurs/bosseuses. Il y a des personnes qui ont une capacité énorme de travail. Ils vous bossent plus de 10 - 15 heures par jour. Le travail, l'efficacité, le résultat, c'est leur raison de vivre. Pensez à ces boulangers, routiers, restaurateurs, manoeuvres, services médicaux, et autres pour qui le temps ne compte pas. La nature du travail exige une assiduité constante, un engagement sans équivoque. Pour eux, le travail passe avant tout. Chapeau! Mais il faut aussi un temps pour vivre, prier, réfléchir, méditer, se relaxer ou se distraire. Tout est la mesure.
Les mercenaires. Dans cette catégorie je place des personnes qui ne font jamais rien pour rien. Tout est payant, tout service est payable. Vous voulez X, ils vous fournissent X, rien de plus. Et sont payés pour le travail effectué. Ils n'exigent que le fruit de leur travail. Ils ne se préoccupent d'aucune moralité, et ne s'engagent pas au-delà de leur contrat. On les achète. Tueurs à gage, rébelles ou gangsters, intermédiaires de sociétés occultes ou obscures, commissionnaires, pompes funèbres, services traiteurs et de transport, etc. C'est de l'argent frais qu'ils ont besoin pour vivre et faire prospérer leurs affaires. En réalité, ils ne font que ce que vous leur demandez.
Les débrouilleurs ou informels. Le système économique est tellement délabré que les individus sont forcés de survivre en pratiquant des activités susceptibles de leur apporter le pain quotidien. Comme les rats ou les oiseaux dans la forêt, ils sortent de leurs cabanes pour trouver de quoi vivre. "Si tu ne sors pas, tu ne sauras pas manger ni nourrir ta famille." Pour ces gens-là, les opérations ville-morte leur causent des pertes énormes. Tout le monde vend. A chaque coin de parcelle, il y a un ligablo (une petite affaire de survie) qui va des allumettes aux conserves, des légumes aux produits manufacturés de première nécessite. Tout cela parce que le secteur formel est défaillant. Les vendeurs/vendeuses de marchés, les marchands à la criée ou à tue-tête, les serveurs ou serveuses de sombres opérations, les pousse-pousseurs, les taximen, les chargeurs, les commissionnaires attitrés... sans oublier les démarcheurs, agents de voyage ou de transport. Qu'un ingénieur n'ayant pas trouvé du travail se reconvertisse en gardien d'hôtel ou de magasin, n'est pas inhabituel. Les diplomés ne trouvent pas de débouchés sur le marché. Certains se font pasteurs, diaconesses, prophètes ou bishops à dîmes. Trop de confusions. L'état a le devoir d'organiser ce secteur.
Les parasites. Certaines personnes par paresse congénitale ou incapacité (physique ou psychologique) de travailler préfèrent renier le bénéfice du travail. Ces gens méprisent l'effort, la fatigue, l'endurance, et trouvent aisément des excuses ou prétextes pour justifier leur refus de travailler. Pourquoi passer des heures à bosser pour un salaire de misère? Pourquoi ne pas s'assoeir à la maison et bénéficier des avantages sociaux rétribués aux sans-emplois? A longueur des journées, ils sont dans un bar ou un kiosque à consommer alcools et fast-food. Ils ne se préoccupent de rien, n'assument aucune responsabilité. Ils passent leur semaine à bourlinguer, à parler argent, politique, musique, sape, femmes ou hommes, et autres futilités, en laissant croire qu'ils sont les meilleurs de la société. Les parasites se moquent éperdument des travailleurs, des politiciens. Ils sont souvent artistes, pasteurs sans inspirations, poètes de rue, comédiens à la criée, fous joyeux, mendiants... ou simplement chômeurs assis à la maison attendant les recettes journalières de ceux ou celles qui travaillent. La dîme peut se ranger comme solution pour les vendeurs de versets bibliques à sensation.
Honneur et respect à tous les travailleurs. Soyons fiers de ce que nous faisons honnêtement et moralement. L'argent certes, mais ce n'est pas tout. Hommage à toutes et à tous ceux qui travaillent manuellement ou intellectuelleent car dit-on, "il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens."
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