Nous sommes en 1984. L’abbé recteur Kahang me conduit de Kenge à Kalonda pour une récollection que je dois y animer. Dans la descente de Kiwana peu avant la bifurcation de Katende, nous voyons vu un paysan transportant péniblement un lourd tronc d‘arbre sur ses épaules. Le philosophe, perspicace et émet une réflexion sur le sort de l‘homme: „Claver, tu vois cet homme. Son arrière, comme son grand-père comme son père transportaient le tronc d‘arbre sur la tête sans se préoccuper de s’alléger la tâche; lui fait la même et son fils fera demain la même chose. Statu quo! Pas de progrès! Seule compte l‘immédiateté.“ Il a continué sa pensée pour conclure que la préoccupation de l‘immédiateté freine le développement de l‘esprit et soumet l‘homme à une dépendance de la nature.
J‘irai plus loin en soutenant que l‘attrait de la jouissance immédiate est le fléau qui tue actuellement notre société. Ruée vers les postes lucratifs, lubricité débridée, célébrations baccanales et goinfreries à outrance, etc. Développement des anti-valeur à la place des vertus de la mesure, du sacrifice et le honneur. Le voleur n‘a plus honte de voler ni de le proclamer publiquement. Le tricheur impose sa vérité aux autres. Le nationalisme est loin des préoccupation du politique qui se prélasse dans le luxe de ses châteaux particuliers comme dans l’ostentation de ses onéreux avoirs. Comme disait Mobutu dans un contexte similaire: Makambo ya mboka, bendele ya mboka, hymne nationale La Zaïroise, etali yo te?“ Le sens patriotique n’existe que sur le bout des lèvres, telle est la triste réalité.
Le confort et le goût des biens neutralisent l’élan vers le progrès et le respect du patrimoine de l’état. L’enrichissement scandalous de nos compatriotes où qu’ils soient obéit à cette logique de l’immédiateté. “J’amasse tout ce que je trouve autour de moi” afin d’en faire bénéficier aux miens (famille, proches et mais). Un eudémonisme immodéré à tous les niveaux. Hic et nunc.
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