11 déc. 2025

Adieu Sr Charlotte Mangombo

La photo ci-dessous a été prise le 1er août 2025 à Kenge, chez Edo et Anessy. Cet après-midi là j'ai fait un rapport aux amis de MaCha sur le décès de cette dernière à Londres. Sr Charlotte était présente et m’a révélé qu’on l'appelait aussi MaCha lorsqu'elle étudiait à Ngi.


J’ai connu la sœur Charlotte alors qu'elle était encore à l’école primaire à Notre Dame de la Visitation. Papa Mangombo comme Kisalu Bakaba, Kapende ou Kutombuka, figurait parmi les notables de Kenge.  Ma Salaloti a été formée par les Salésiennes à Kenge et à Ngi et est devenue salésienne de la visitation. Je crois avoir assisté à sa première communion en l’église Saint Esprit, mais je ne saurais le confirmer avec certitude. J’étais à St Frédéric, servant de messe à la seule paroisse de Kenge. Ce qui est sûr, c’est que j’ai assisté à toutes les cérémonies de première communion entre 1965 et 1967. Je pourrais vérifier auprès de nos congénères. Kenge était petit à l’époque.  Bien que cousins, nous n'étions pas proches mais nous nous connaissions relativement bien, nous nous croisions sur le chemin de l’école. 
Soeur Charlotte a écrit une page dans l’histoire de ma génération. Je me rends compte qu’elle est, avec feue Sr Jacqueline Bindanda carmélite de la Charité, ma seule congénère connue à être devenue religieuse et professe à voeux perpétuels. J’ai évoqué son nom dans mon article à propos des 40 ans des Soeurs de Marie Reine de la Paix. J’ai parlé de mon tout premier voyage à Kikwit en 1979, quand je les ai accompagnées avec son amie Régine Malosa à une visite de contact auprès des Soeurs de Marie au Kwango. C'était l’année de ma régence au petit séminaire de Kalonda.  Quand je suis revenu de Rome en 1982, je l’ai trouvée déjà professe chez les Salésiennes de la Visitation. Elle avait participé à ma toute première messe le soir du 8 août 83 à Notre Dame de la Paix. Elle était à la cérémonie d'ouverture du noviciat des MRP le 7 septembre 83. Je possède encore des photos de ces événements où elle est reconnaissable.
Nous ne nous sommes plus revus pendant plus de vingt ans. Sr Charlotte  a entretemps entrepris avec brio des études de français et langues africaines à Kikwit. Après une carrière d'enseignante et de préfète d'école à Mwilambongo dans le diocèse d’Idiofa, elle est devenue assistante, puis cheffe de travaux au département de FLA à l’ISP Kenge.  Elle y a même assumé des responsabilités d'administrateur du budget. Fonction qu’elle occupait encore lorsque j’ai commencé mes enseignements à l’ISP Kenge en mai-juin 2017. Depuis, nous avons collaboré au département de FLA. Comme je dépose ma voiture chez les Salésiennes, je la conduisais souvent jusqu'à la procure. Et plusieurs fois, elle venait à ma rencontre pour une discussion ou un échange de nouvelles. Ayant activement assisté à quelques-uns de mes cours, elle en a critiqué le contenu. Linguiste expérimentée et spécialistes des parémies, elle dirigeait des travaux de fin d'étude. Elle a passé, il y a deux ans si ma memoire est bonne, un long séjour de soins médicaux à Kinshasa. Elle souffrait silencieusement. Chapeau!
Je préfère par respect et décence ne pas me prononcer sur les circonstances de son décès. Dieu seul est son juge. Je garde de Sr Charlotte le souvenir d’une personne très gentille, discrète, réservée, charitable et généreuse. Servante du Seigneur jusqu'à la moelle, elle a exercé sa profession religieuse avec une dignité, une humilité et un zéle remarquables. Je ne me souviens pas avoir entendu du mal à son sujet. Une réputation sans faille. La communauté 
Adieu Mama Ma Soeur Charlotte. Condoléances mutuelles à la Congrégation des Sœurs Salésiennes de la Visitation, à l’ISP Kenge, et à notre famille biologique. Wenda mboti Ma Salaloti. Tata Nzambi kakuyamba ku kimfumu kiandi. Amen.
  




10 déc. 2025

La prise d'Uvira

Une fois de plus, notre pays est humilié par le Rwanda. La ville d'Uvira est tombée, prise oar l'AFC/M23 ce 9 décembre 2025. Des sources concordantes le confirment. Il y a vraiment de quoi se poser des questions sur la défense nationale congolaise. Comme en 1997, le scénario se répète mais avec des acteurs diférents. Pas si différents que cela. Nord Kivu et Sud Kivu pris, cap sur le Katanga. Comment en sommes-nous arrivés là??? Cette question pourrait se poser dans tous les domaines. Un accord de paix se signe, et cinq jours après Uvira est pris par les rebelles ou par le Rwanda. Il y a guerre, et nous avez cédé, nous avons perdu Uvira, le dernier verrou vers le Katanga. Quelle humiliation! Je manque de mots. Le Rwanda constitue vraiment un poignard dans notre dos. A l'allure où évoluent les choses, le pire est à craindre. Si le Katanga est pris, mais ce sera une véritable hécatombe. 

J’ai reçu ce 10 décembre un message de Maman Solange, une compatriote médecin, je la cite: "J'ai des collègues médecins là bas qui disent qu'ils ne peuvent plus compter les morts... (sic)" un véritable carnage a eu lieu à Uvira. Nul ne saura jamais le nombre des victimes.  Tout ça pour le pouvoir, l'argent et les richesses minérales. La vie des Congolais ne compte pas; ne comptent que leurs intérêts. Quelle horreur! C'est aussi dans ce sens qu’il faudrait comprendre les termes de l'accord. Money Money Money. Rien de plus. Je suis radical: la piste de l'accord n’est pas la solution. Il aurait fallu fermer la frontière entre les deux pays belligérants. L’ennemi ne partit jamais que par les armes. 


9 déc. 2025

Discours sur l’état de la nation

8 décembre 2025. J’ai appris que le président Tshisekedi a prononcé un discours sur l'état de la nation au Palais du Peuple. Je suis tombé par hasard sur la vidéo de ce discours.  La partie que j’ai suivie était intéressante en termes de bilan 2025 et de projet pour l'avenir de la RDC. Le président a passé en revue des sujets et problèmes nationaux importants: Kinshasa, santé, éducation, social. Il a reconnu les difficultés de circulation à Kinshasa et a proposé des solutions, notamment la construction en extension d’une ville moderne de 400 km2 pour désengorger l'ancienne ville. La gratuité des accouchements est une réalité. Il a parlé de plusieurs projets à réaliser dès 2026: construction d'hôpitaux, d'universités, d'un centre de concerologie. Bref il s'engage à assurer aux Congolais des conditions meilleures de vie. Il a annoncé une augmentation du smig à 21.000 Fc, et du salaire des fonctionnaires ou enseignants à 100.000 Fc. Je ne me souviens pas de tout. 

J'ai comme tous les compatriotes suivi un discours politique de bilan et de projet pour l'avenir de la RDC. Chacun en a sa lecture. Je ne doute pas de la bonne intention du président de poser des réalisations pour la postérité. Les moyens seront certes mis à disposition, mais il faudra attendre leurs réalisations pour juger. L'assainissement de la ville de Kinshasa est un défi gigantesque qui exige un travail titanesque Comment en sommes-nous arrivés là? Moi qui ai vu Kin propre en 1966 n'en reviens pas lorsque je vois ces immondices et ces routes marécgageuses pleines d'eau stagnante, de trous et de nids de poule. Quel recul? Kin la belle est devenue au fil des temps poubelle. Les autorités urbaines sont dépassées. Kinshasa est invivable dans cet état, avec des embouteillages interminables, le nombre illimité des wewa ou l’insécurité des kuluna. Personnellement, je ne vois pas comment on va s'en sortir. L'impossible n'est pas congolais. Si tous ces ambitieux projets sont réalisés, la RDC décollera. Il faudra un changement fondamental de mentalité. Ce sera le plus difficile des défis. 
C'est notre pays. Nous y sommes nés, défendons-le contre vents et marées.

6 déc. 2025

Des questions non résolues

Je ne suis pas un prophète de malheurs, mais un critique, un observateur de la réalité du monde. La politique constitue pour moi un sujet de prédilection parce qu’elle m'offre de riches et précieuses pistes de réflexions. Je note plusieurs points. 

1. Plus ça change, plus c'est la même chose. Le Washington Accord vient de plus s'ajouter à d’autres. La seule différence c’est l'implication personnelle de Ronald Trump dans les pourparlers. L'intérêt américain est géostratégique. Il faut barrer les progrès chinois dans leur expansion et l’accès au minerais congolais, contrôler  et assurer leur hégémonie sur le commerce des énergies du futur. Le Rwanda et les pays voisins leur servent de relais. Cet accord leur permet de "damer les pions" aux autres puissances économiques et de se joindre au Qatar pour le partage de la manne des matières premières congolaises. 

2. Plus ça change, plus c’est la même chose. Pour embellir le décor, il faudra pacifier la région sans réellement mettre fin à la guerre. Brassage des armées et intégration des rebelles rwandais dans les FARDC, transformation des groupes rebelles en partis politiques, sont des bases sûres pour la main mise sur la politique congolaise. Il y aura dans l'armée, la police, la sécurité, les renseignements, les banques, les mines, des Rwandais à des positions sensibles et vitales de l’état congolais. Ce n’est pas nouveau. L’infiltration intégrale des institutions congolaises est désormais soutenue par la communauté internationale. 

3. Pourquoi RDC pour peu qu’on sache n’a-t-elle jamais fermé ses frontières avec le Rwanda tout en prétendant défendre son intégrité territoriale? Pourquoi n’a-t-elle jamais officiellement déclaré la guerre au Rwanda? Pourquoi l'accord de paix se signe-t-il entre la RDC et le Rwanda alors que ce pays a toujours nié sa présence au Congo? La neutralisation conjointe des groupes rebelles aura lieu sur le territoire congolais sans que les FARDC entrent au Rwanda. Il n’y a pas de réciprocité dans ce deal signé en conformité avec la rhétorique rwandaise qui justifie la déstabilisation de l’Est de la RDC.  

4. Il faudrait toutefois féliciter le président Tshisekedi pour ce succès diplomatique et historique. Son prédécesseur n’a jamais vraiment réussi à montrer à la face du monde la duplicité rwandaise dans la tragédie qui a lieu à l’Est depuis trois décennies. Par la voix du président Trump, la communauté internationale a reconnu les millions des morts congolais tués par le Rwanda. Vigilance s’impose. Au lieu de déstabiliser la RDC, les Rwandais n’ont qu’a rester chez eux, signer des relations économiques propres avec la RDC, et construire leur pays avec leurs mille collines. Tuer froidement des millions de Congolais afin de s’accaparer de leurs terres et ressources minières relève d’un exécrable cynisme. Désormais les atrocités (violences, déplacements, viols, massacres) subies par les Congolais sont connues du monde entier. 

5. Les jours à venir seront décisifs. L'accord a été signé, mais la paix ́n’est pas encore acquise. Il va sans dire que l’alliance AFC/M23 ne se laissera pas faire, ne cédera pas aux pressions extérieures et posera des conditions. Leur parrain Kagame en a déjà donné le ton. C’est sur le terrain à Bunagana, Minembwe, Goma, Walikale et Bukavu que tout se joue. Je n’y croirai que quand Kinshasa reprendra la gestion effective de cette partie occupée de l’Est. On parle d’une administration conjointe de ces territoires, pourquoi pas d’une annexion déguisée au Tutsiland. Tout est possible. La vraie solution à ce problème, a été et demeure la récupération par la guerre. Point barre. 


5 déc. 2025

La RDC et le Rwanda ont signé la paix

Washington DC, 4 décembre 2025: DRC and Rwanda signed Peace Deal. J’ai suivi avec attention et intérêt la signature de l'accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda sous les auspices du président américain Donald Trump. Des discours ont été prononcés, exaltant le leadership pragmatique de Mr Trump dans ce décor tout acquis à sa cause. Il y avait satisfaction en général malgré des signes de tension perceptibles sur certains visages. Une page historique s'écrivait sous nos yeux. Je ne suis pas un analyste politique mais littéraire. Comme pour dire que mes observations n'engagent que le critique de signes oraux ou textuels que je prétends être. 

J’ai trouvé le discours du président americain, maître des lieux, optimiste, clair et simple. Dans son style qui lui est propre, il a reconnu l'impact des accords antérieurs signés à Luanda, à Nairobi, à Doha, pour souligner l’importance de celui de Washington. En présence des présidents et des représentants de plusieurs pays africains - excluant l’Afrique du Sud - Trump a officiellement reconnu les dix millions des morts tués au cours de dernières décennies dans l’Est de la RDC sans pour autant condamner l'agresseur. Il a même affirmé que les deux "amazing leaders" en guerre s'estimaient mutuellement. 

Au-delà du désarmement des groupes rebelles, du retour des déplacés, de la pacification de région, le vrai deal était économique. Désormais les ressources minières congolaises sont mises à la disposition des intérêts financiers américains, qatari, rwandais et des grosses multinationales. Seule condition du retour à la paix. Le président angolais a dans son mot en portugais évoqué l'intérêt de son pays pour l’électrité du barrage d’Inga. De beaux discours ouvrant une ère nouvelle de prospérité économique et de décollage pour la région des Grands Lacs. 

Win-win Deal? Diplomatique, politique et financier sans aucun doute sur papier. La RDC a fait trop de concessions, à mon avis. Le Rwanda a obtenu ce qu’il a toujours cherché: l'exploitation des ressources minières de l’Est de la RDC. Obtiendra-t-il aussi le territoire? Le discours du président congolais m’a paru très diplomatique, prudent et modéré. Quoiqu'il ait enjoint le Rwanda de respecter les clauses de l'accord, il a joué, avec raison, la carte de la négociation pacifique. Dans toutes les interventions, je n’ai entendu aucune condamnation explicite des agresseurs. Ce n’était peut-être pas le lieu ni le temps de dénoncer le mal. Tout le monde était d’accord, il n'y a pas eu de mémorable "nous avons connu". Les milliards de dollars à obtenir de la manne minière congolaise ont calmé les esprits des uns et des autres. Les intérêts économiques et financiers sont trop immenses pour laisser la RDC bénéficier seule de son pactole naturel et minier. Et Trump, en bon entrepreneur et investisseur, a saisi la balle au point: "Everybody is going to make a lot of money". Money, money, money !

En attendant que le Rwanda retire ses troupes de Bunagana, Goma ou Bukavu, le chemin reste encore long. Kagame a mentionné l'implication de l’Union Africaine pour assurer la mise en application de ce Washington Accord. Congolaises et Congolais, disons-le nous, sans voiler nos faces, nous avons gagné la paix au prix de nos ressources. Et quelle paix? Des discours politiques ont été prononcés, un accord de paix a été signé dans un cadre américain exceptionnel, mais il a manqué une pièce maîtresse à cette kermesse: la population congolaise de l’Est victime des massacres, des pillages, des déplacements massifs, des tortures et viols. Les sans-voix. Et leur voix n’a pas été entendue. Je pourrais pousser la réflexion plus loin, mais je m'arrête là. 

Le Rwanda a toujours soutenu qu’il n’y avait aucun soldat rwandais sur le territoire congolais, pourquoi n’a-t-on vu aucune représentation M23/AFC? Réponse simple: leur parrain était là. Que va-t-il se passer concrètement sur le terrain? Les parties engagées sont-elles sincères. Dans des cas pareils la sincerité ne compte pas, seuls comptent les intérêts. Les Américains seront sans aucun doute les plus grands bénéficiaires de cet accord, car les grandes sociétés multinationales auront désormais accès à l'extraction et à l'exploitation des minerais stratégiques dont regorge le sol congolais. Le sort de la population n'intéresse personne bien qu'il soit primordial. Les négociateurs et les facilitateurs se félicitent de cet accord sans penser à ses conséquences concrètes. Attendons de voir avant d’y croire. Saint Thomas n’avait-il pas mis son doigt dans le côté transpercé du Ressuscité? Le doute critique n'est pas interdit.

Journée historique pour le trio Trump, Kagame et Tshisekedi. Félicitations aux héros du Washington Accord ! It is all about money. Le vrai accord se joue au Nord et au Sud Kivu. Triomphe de la ruse au détriment de l'honnêteté naïve? Paix des braves ou des dupes? Il serait intéressant d'observer comment la population de l’Est réagit face à cet accord, comment les recommandations seront appliquées. Il est encore trop tôt pour le savoir.

4 déc. 2025

3.12.2025: Ibangu et Mukawa @19

3 décembre 2006-25: 19 ans de vie. Conformément à leur voeu d'éviter une fête grandiose comme c’était le cas pour leurs 18e anniversaire, nous avons opté pour la sobriété pour commémorer cet événement important. Une nouvelle page de vie s’est tournée. Nous nous sommes limités à aller au Restaurant Bubbas à Hastings, Christ Church.  Belle fête, discrète et intime. Belle réunion familiale dans ma stricte simplicité des Mabana. 

Comment un père fête les 19 ans de ses jumeaux? Je remonte à une question que l’a posée mon fils: "Papa, qu'as-tu fait le jour de tes 19 ans" "Rien", ai-je répondu sans hésiter. J’etais au grand séminaire de Mayidi en 1ere année de philosophie. Une année de transition qui s’est révélée très difficile pour moi. J’avais perdu mes repères, je ne me voyais pas retourner à Mayidi; je m'ennuyais à mourir. J'écrivais des poèmes à mes heures perdues. Les cours de philosophie des pères jésuites Dirven, Mortieaux et Van Iseghem mettaient beaucoup de doutes dans mon esprit. Je crois que je traversais une crise d'adolescence. Le matin du 29 avril, je pris conscience de l’existence de Ste Catherine de Sienne honorée ce jour-là. Le père recteur De Cock se montra très gentil à mon égard. Le soir. on partagea quelques bières avec des amis au forum. A l’époque on ne chantait pas le Happy Birthday que je découvrirais une année plus tard, exécutée par Mambu. 

Aujourd'hui j’ai pensé particulièrement et intensément à mes enfants jumeaux. Ce dimanche-là, je fus appelé par Dr Jennings Daddy pour la première. Je découvris les deux enfants excortés par deux infirmières du théâtre de chirurgie vers l'unité des soins intensifs où ils furent mis dans deux couveuses. Je n’ai jamais oublié cet instant magique. Mes sentiments étaient partagés : j’étais préoccupé de l’état de leur mère pendant que je me réjouissais de voir les enfants. Ibangu se portait bien, tandis que Mukawa était fragile, sous observation. Le rêve étant devenu réalité, les images d’échographies étant changé en corps palpables, je pris conscience de la gravité et du poids d’être père. Le prêtre que j’avais été dans mon esprit, acceptait enfin sa charge sociale de paternité biologique. Les enfants.erzient là, devant moi. Leurs traits étaient encore indistinctement. La fillette teint clair ressemblait à ma soeur Trinité et le garçonnet à mon frère Nicolas. Je n’avais pas revu le Dr Laffont qui s'était acquitté très professionnellement de ses responsabilités. Les nouveaux-nés une fois installés au service de réanimation, on me demanda de sortir. Aujourd’hui, 19 ans plus tard, chacun a son propre visage, sa propre personnalité, sa propre vie. Que le Seigneur les accompagne de sa bonté merveilleuse. 

C’est l’occasion de rendre un vibrant hommage à Mama Mapasa, Clavère Mosimi Abuka. Quelle force de caractère ! Quel sens de sacrifice et d'entière disponibilité ! Elle s’est donnée corps et âme aux soins de ses enfants, avec une énergie que je ne lui connaissais pas auparavant. Alors que nous passions des nuits blanches au rythme des pleurs des jumeaux qui souvent s’alternaient et se relayaent, elle trouvait d’on ne sait où la puissance physique et psychique pour les calmer, les nourrir et les couvrir de sa tendresse maternelle. Alors que je me sentais épuisé, elle continuait de s'occuper de leurs caprices comme si de rien n'était. Ça ça m’a impressionné au plus haut point jusqu'à changer une conception fondamentale dans ma tête. A la question de savoir qui de l’homme et de la femme est le plus fort, le plus résilient et le plus efficace vis-à-vis des enfants, ma réponse est claire: c’est la femme. La femme est prête à affronter n'importe quel danger pour sauver la vie de son enfant. J’en ai fait l’expérience avec la présence des enfants dans ma vie. Honneur et gratitude envers toutes les mamans de la terre. 

Joyeux anniversaire à Madeleine Chrystelle et Claver. Paix, santé, amour, persévérance, succès et bonheur à eux. Que ́’Eternel soit leur guide et consolateur. 

3 déc. 2025

Joyeux anniversaire Ibangu et Mukawa

Aujourd'hui Madeleine Chrystelle et Claver Jr Mabana célèbrent leur 19e anniversaire de naissance. Qu’ils vivent dans la paix et la joie. Ci dessous quelques vœux

Maman Légionnaire: "Je profite pour souhaiter un très joyeux anniversaire à Mukawa et Ibangu. Que Dieu les bénisse abondamment. Qu'ils grandissent dans la crainte de Dieu, que Dieu pourvoie à tous leurs besoins, et qu'Il voud bénisse vous leurs chèrs parents."

1 déc. 2025

Détournement comme mode de vie

Tout le monde détourne chez nous. A tous les niveaux. Les détournements des fonds publics sont devenus monnaie courante, à tel point que plus personne n’est surpris de les apprendre. Pendant que d’autres s'attellent à améliorer la qualité et le rendement de leurs activités professionnelles, la préoccupation des leaders de chez nous consiste à chercher des moyens pour détourner les deniers publics. Et en principe tout ce qui mène au détournement est bon. Tout est motif de détournement. Par exemple la guerre de l’Est de la RDC enrichit des généraux qui vendent les armes de la république à l’ennemi, privent les soldats de leurs salaires, exploitent des carrés miniers, trahissent la patrie contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Chacun détourne au poste qu’il occupe. 

C’est un véritable mode de vie. Et nul ou presque ne déroge à ce défaut. Des fidèles sont engagés à des postes stratégiques afin de couvrir les malversations de leurs protecteurs ou commanditaires. Des gens jadis réputés intègres et incorruptibles se sont révélés être à la fin des corrompus  sans scrupule ni vergogne. C'est hélas la réalité de la vie chez nous. Ceux-là mêmes à qui a été confiée la charge de combattre et d'éradiquer la corruption ont fini pour utiliser le système à leur profit personnel. Il y a des pratiques très simples devenues ordinaires et habituelles qui relèvent de la corruption. Aucun contrôle ne réussira jamais, dans ces conditions, à changer la mentalité en vigueur. Le détourneur est vénéré, honoré et récompensé au lieu d'être blamé et honni. 

Avec l'argent détourné, on paie sa libération au cas où on serait arrêté. Avec l'argent détourné, on peut sortir avec gardes et geoliers hors du pays, faire l'opposition et revenir ministre ou président directeur général d'une société de l'état. Cela s'est vu, se voit et se verra encore sur la terre des hommes. La malhonnêteté, comme le pillage des ressources naturelles et minières du pays, ne dérange plus personne: c'est une vertu cardinale. Les villes sont sales, mais l’argent alloué à l'assainissement urbain disparaît impunément dans les poches des barons du régime. La propreté de la ville devient un fond de commerce, un slogan au lieu d’être appliquée effectivement. Dans un pays où les repères moraux n'existent plus, il est normal qu'on en vienne à se demander si la justice existe pour tous, au vu des personnalités intouchables exemptées de toute responsabilité pour les crimes qu'elles commettent. L'énormité des sommes détournées démontre un laisser-aller et une impunité qui dépasse tout entendement. 

Le pays donne l'impression d'être tout sauf l'état de droit hautement proclamé par les autorités, à moins de leur accorder le bénéfice du doute en changeant les paradigmes de considération. C'est certes un cheminement vers l'état de droit, mais qu'un long chemin reste encore à parcourir. Comment sévir contre les détournemement des fonds publics lorsque la justice du pays ne sévit pas sévèrement et unilatéralement contre tous les "détourneurs". Ne perdons pas l'espoir.

28 nov. 2025

La haine de soi-même

Aliénation mentale, assimilation culturelle, complexe d'infériorité, haine de soi, colonialisme, acculturation, intoxication spirituelle ou psychologique, tous ces termes peuvent illustrer mon propos de ce jour.  J’ai déjà touché à ce sujet dans mes publications antérieures. Je vais continuer dans le même sens mais en insistant sur le fait que tout se passe au niveau mental ou psychologique. Nous agissons souvent sans réfléchir, sans nous remettre en question ni évaluer la pertinence de nos actes. Je classe tout cela dans ce que j’appelle le mythe. J’ai tellement étudié le mythe que je sais en déchiffrer le fonctionnement dans des comportements singuliers et insoupçonnés. Et l'Occident colonial a réussi à nous rendre étrangers à nous-même et à notre peau.

Les femmes. Nos sœurs et mamans noires s'affichent souvent avec des cheveux d'indiens et la peau brunie. Elles ont tellement appris à se haïr qu'elles ne s'acceptent plus comme Dieu les a créées. Elles refusent leur état naturel. Des cheveux dits "humains" sont importés par centaines de tonnes depuis l'Inde. Une affaire qui brasse des milliards de dollars pour assouvir le désir des femmes noires à ressembler aux Blanches. Dans cette même optique, des millions de Noirs recourent à des produits chimiques pour obtenir une peau claire et brune, honteux qu’ils sont de leur peau noire. Une autre industrie pharmaceutique très florissante qui accumule des milliards. Les salons de beauté sont pleins de ces trucs comme si le noir bois d'ébène n’était pas beau.

Que cela concerne les cheveux ou le teint de la peau, il y a à la base une négation d’identité. Le Noir se modèle sur le Blanc, copie à la perfection les manières des Blancs jugés plus beaux, plus fascinants et plus intelligents que les Noirs. Les cheveux des Indes sont certains rasés des personnes décédées ou bien lors des cérémonies hindoues, récupérés par des entreprises qui en les exportant réalisent d'énormes bénéfices. Les Indiens ont ainsi découvert un marché lucratif sans vraiment investir. Sommes-nous maudits ou irrationnels? Nos mamans ne l’ignorent pas mais se vantent de porter des cheveux humains qui les rendraient plus jolies qu'avec leurs cheveux d’origine. Elles dépensent des milliers et passent de longues heures à se faire greffer ces immondices. Elles importent des perruques par centaines afin de paraître plus proches de l’idéal féminin de la beauté blanche. En ajoutant les produits éclaircissants de la peau, elles croient obtenir le portrait parfait de la femme, alors qu'elles se condamnent à la perdition. Au fin fond d'elles-mêmes, elles se haïssent. Femmes noires, soyez fières de votre peau noire et de vos cheveux crépus naturels. Tressez-les, soignez-les sans les ternir ni les édulcorer. Trop tard, l'environnement culturel a déjà tout bousillé dans les têtes désormais vidées de tout sens d'honneur et de dignité, dont les paradigmes ont changé.

Les sapeurs, parlons-en encore. J'ai écrit une pièce de théâtre intitulée Les Sapeurs, jouée en Jamaïque par mes étudiants lors d'un festival intercampus de notre université. La sape constitue le paroxysme du dédain de la mode africaine. C’est la victoire de la couture, de la lingerie et du luxe européen, américain, asiatique ou que sais-je encore. Mépris total de la créativité dans l’art de l'habillement africain. Nos propres couturiers sont vilipendés au profit des Non Africains. Le paraître, le paraître-riche, le goût du luxe importé et extraverti, constituent les justification de culte insensé du paraître. S'afficher avec d'onéreux vêtements et chaussures, voilà l'héritage de Papa Wemba, Niarckos ou Kester aux jeunes. Dieu seul sait comment ils acquièrent ces accoutrements excentriques et comiques. Sans le savoir, ces icones du paraître ont condamné notre jeunesse à la perversité et à la décrépitude morales pour plusieurs générations. La haine de soi se traduit par une perte totale d'identité, une vie d'emprunt ou d'aventurier, un paraître artificiel qui se limite à l'extérieur du corps mais ne touche pas l'âme. Une mentalité rétrograde sous des apparences de modernité.  

Parler comme le Blanc, "speak English through the nose" comme aurait dit Ngugi wa Thiong'O, c’est l’idéal linguistique du Noir. Là il se sent plus homme qu’il ne l’est. Mépriser les langues sauvages comme Sarzan Thiemoko qui nous a récité "Souffle.... écoute plus souvent", constitue l'attitude parfaite de l’acculturé. Et ce phénomène est plus enraciné en nous que nous ne croyons. Est considéré celui qui maîtrise la ou les langue-s des Blancs. Moralité: l'apprentissage des langues étrangères ne doit pas nous empêcher de pratiquer nos propres langues. Le problème est plus complexe qu'il ne paraît. Le mythe du Blanc doit être banni en dépit de la fascination qu'il exerce sur nous sous diverses formes. Nous devons trouver un moyen pour empêcher nos langues de mourir. Ce blog comporte des articles en kikongo, kisuku, lingala, mais cela ne suffit pas. Et même, je suis rattrapé par ce que j'avance: j'en parle parce que j'en connais l'effet dévastateur et destructeur de la culture. "Yakala bakudia ndinga bakudi". 

Aimons-nous tels que nous sommes. N'ayant pas honte de notre identité. Que le paraître ne détruise pas notre être. 

23 nov. 2025

Avantages et abus de l’Internet

Depuis des années, depuis que j'ai eu accès à  en 1999, année où j'ai ouvert mon premier compte email encore actif jusqu'à ce jour, je me suis intéressé à lire, voir, écouter des choses de toutes sortes. L’Internet m’a été très utile au point de construire pratiquement toute ma carrière universitaire. Jusqu'à ce jour, il est devenu un outil indispensable de travail, d’activités de toutes sortes. Il m’a permis et me permet encore de joindre les quatre bouts du monde. Une immense mine d’informations et de potentialités. En ouvrant ce blog fin 2009 je répondais à un besoin inexorable de communication. J’avais besoin d’une plate-forme personnelle où je pouvais poster mes pensées ou informations particulières. 

J’en suis aujourd'hui à plus de 3300 entrées. Je me suis familiarisé avec cette nouvelle technologie à tel point qu’elle m’est devenue indispensable. Je suis lu et suivi par plusieurs personnes connues et inconnues. Comme tout le monde j’en suis devenu, sans le savoir ni le vouloir, une victime pour les pirates informatiques et autres cybercriminels. Je me suis exposé.  Tout est connu de moi. Trop transparent pour jouir encore d’une certaine vie privée. C’est comme une drogue. Je suis surpris que des amis aient opté de s’en passer, alors que je ne conçois plus ma vie sans Internet. J'expose mes idées certes, mais je m'expose aussi. J'expose mon intégrité et ma vie privée. J’ai par exemple opté d'exposer de façon discontinue mon autobiographie par ce blog au lieu de la rassembler dans un livre mémoire qui serait publié dans une maison d'éditions. J'essaie toutefois de garder ma tête sur les épaules. 

Ce que je vois, lis et apprends par cette même voie, est parfois surprenant. O tempora o mores! Tout y est. Je suis souvent choqué par l'indécence, la violence, l'immoralité, la criminalité, la propagation des doctrines racistes ou ultranationalistes, la xénophobie ou la haine des étrangers, la pédophilie, l'homosexualité, etc. La liste est longue. Tik Tok, c'est le repaire de toutes les antivaleurs imaginables et inimaginables. Youtube, Facebook. Instagram, Trust, etc. diffusent n’importe quoi. Sans aller en profondeur, je voudrais m'arrêter sur deux phénomènes: l'automutilation et le suicide. A vouloir attirer le plus d'abonnés, on finit par passer à côté de l’essentiel. 

Pour ne parler que de la RDC, il y a des gens qui ont ouvert leurs chaînes rien que pour critiquer et insulter les autorités du pays. C’est des tribunes à sensations, très bien informées et populaires qui relaient et relisent tous les mouvements des autorités. Je ne parle pas des tiktokeuses qui s'insultent à longueur de journée ou diffusent des insanités sur elles-mêmes et leurs ennemies. Je pense à ces hommes qui ont élu l'insulte la plus vergogneuse comme leur langage ordinaire. Leurs animateurs sont devenus de véritables stars des réseaux sociaux, suivis par des centaines des milliers d'auditeurs et de téléspectateurs. Je ne pense pas aux télé-évangélistes, pasteur(e)s-pétages ou autres prophétes(ses) qui exposent des doctrines douteuses et exercent des ministères obscurs avec succès, et qui parfois se mêlent de la politique. 

Ces influenceurs et influenceuses  oublient souvent que, ce faisant, ils se critiquent et s’insultent eux-mêmes. Pire que cela: ils trahissent leur pays, affaiblissent leurs chefs et envoient des mauvais signaux aux ennemis de la patrie. Bref, au lieu de protéger notre pays, nous le détruisons. Préjugés et stéréotypes mis à part, les étrangers gardent de nous l'image que nous leur projetons de nous. A quelques nuances près, le dernier discours de Marine Le Pen contre Tshisekedi n’est pas différent de ceux de Boketshu, ou Pero Luwara ou Prof Yhombi. Politica politica mani pulite!

21 nov. 2025

Paix de dupes en RDC ?

A Doha; Qatar, a été signé un accord de paix entre la RDC et AFC/M23. Un accord qui ne reçoit pas l'unanimité des Congolais selon qu'on est du pouvoir et de l'opposition. Ça ne veut rien dire car l'invasion continue et les villes de Goma et Bukavu demeurent sous occupation. Qu'a-t-on réglé là-bas? Rien au profit des Congolais. Une capitulation à peine voilée.

Ces genres d'accords signent souvent une paix de dupes. Ils sont toujours au profit des plus forts. Voyons! Après la signature dote historique entre Israël et le Hamas, les bombardements massifs de Gaza continuét, avec plus d'ampleur. Accords de paix, une perte de temps. Une trêve éphémère pour s'arrêter et attaquer de nouveau. C’est ça la réalité. Ne soyons pas naïfs, ouvrons les yeux. 

Seule la guerre désigne le vainqueur et le vaincu. Aux armes Congolais pour la défense de la patrie. On nous endort pour prendre nos terres et nos richesses. Il ne faut pas croire à la paix de dupes car rien ne change sur le terrain. Cela aurait téte trop facile pour être vrai.

20 nov. 2025

Victime d'insécurité à Kenge

20 novembre 2025. Il est 2 heures ici, 7 heures ä Kenge. Je voulais vérifier une information sur les examens de deuxième session qui se déroule à l'ISP Kenge lorsque m'est arrivé un message de désespéré d'une maman du Camp SAS. Cette dame fut écolière quand j'étais vicaire à la paroisse Anuarite Kenge. Elle est actuellement mère de cinq ou six enfants. Nous communiquons de temps en temps. 

"O MD: Prof miyibi me kotila beto bubu na 1h30 bo me baka bavalise, bakiti, batelephone ya bana; muke mona ya kutuba ve... Bo me bloqué bavoisin na ba cadenas... Chance téléphone na mu kuvanda na nsi ya drap... Bo me yiba banzo 5 na quartier... Bana me kwenda classe ve baketch nionso bo me baka... Bana kedila sana classe...  Bo drogua beto ...: Bilele nionso me kwenda yo ke mpasi" (Sic)

[ Prof, des voleurs sont entrés chez nous à 1h30, ils ont pris des valises, des chaises, des téléphones des enfants; je ne sais quoi dire... Ils ont bloqué les voisins avec des cadenas... Par chance mon téléphone se trouvait sous les draps ...  Ils ont volé dans 5 maisons du quartier... Les enfants ne sont pas allés à l'école, tous leurs ketchs ont été pris... Ils pleurent ä cause de l'école... Ils nous ont drogués... Tous les habits sont emportés, c'est dur ]

L'insécurité règne à Kenge. J'ai alerté une autorité locale pour voir si elle pouvait assister. Kuluna, bandits et voleurs opèrent désormais dans tous les quartiers de Kenge. Des pratiques inexistantes il y a quelques décennies sont devenues fréquentes. Les voleurs opèrent après avoir drogué les occupants de la maison, prennent tout ce qu'ils trouvent, violent ou tuent en cas de résistance. La nuit, c'est leur règne sur le monde et tout ce qui bouge. Ils prennent tout, sans tenir compte des dégâts, des frustrations et des préjudices qu'ils causent. Nos familles, déjà pauvres, sont dépouillées du peu de biens qu'elles possèdent. Sans pitié pour les enfants dont ils prennent uniformes. chaussures et téléphones. Sans pitié ils laissent des familles terrorisées en emportant tous leurs avoirs, en les dépouillant de leur dignité. Quelle conscience ces malfrats ont-ils pour agir de la sorte? 

Le phénomène existe partout, hélas. D'un moment à l'autre vous pouvez tout perdre. Les autorités ont vraiment du pain sur la planche. Où va le pays? On dirait que le malheur des autres fait le bonheur des uns. Tout le monde est inquiet, agité, perplexe. Marche dans la rue avec ton téléphone ou ton sac, on te les arrache. Ose circuler la nuit dans les rues sombres, on t'attaque. Reste dans ta maison, on vient t'assaillir ou t'assommer. L'insécurité est totale. Le pouvoir ne semble pas assurer la protection des paisibles citoyens. A quand le retour à la vie paisible et heureuse d'autrefois?

19 nov. 2025

Qualification de la RDC contre le Nigeria

Je n'ai pas vu le match contre le Cameroun, par contre j'ai vu celui contre le Nigeria. Comme par hasard, j'ai ouvert la télé sans conviction. Je m'attendais à voir un match européen ou américain comme c'est souvent le cas. Eh bien, je suis tombé sur ce match qui commençait. Et dès la première attaque, le Nigeria a marqué sur une grave erreur défensive. Un manque de concentration total. J'ai toutefois remarqué que les gars reprenaient le match en main, jusqu'à égaliser tellement ils ont "menacé" le camp adverse. Dans ce genre de match, ne compte que le résultat final: il ne s'agit pas de bien jouer, mais de marquer. Les prolongations ont mené aux tirs de penalty. Je suis de la vieille école; pour moi un penalty se frappe fort sans forcément chercher à dérouter le gardien. Je n'ai pas suivi la fin des tirs, tellement j'étais pris dans mes émotions. "Tika koganga, okoya kosala crise ya pamba", a crié Mama Mapasa d'en haut. Ca, c'est moi. Le temps de me ressaisir, je suis entré dans mon bureau pour écrire un ou deux messages sur WhatsApp. Pendant ce temps, m'est arrivé un message de Gaby: "RDC Eloko ya makasi". J'ai compris que la RDC était qualifiée. Et j'ai rouvert la télé. Bravo les gars!  

15 nov. 2025

Deux anniversaires de naissance



15 novembre 2025. Aujourd'hui mon Papa Bunda et ma soeur Adrienne célèbrent leur anniversaire, quoique les années different. Tant mieux pour expliquer leur destin commun. Cela facilité aussi les choses. On fait d'une pierre deux coups. 

Joyeux anniversaire Papa et Adrienne. Gloire et louange a l'Eternel en ce jour si mémorable. C'est parti pour une nouvelle année de vie. Qu'elle soit de bonheur et de paix, de santé et bien-être physique et spirituel, de joie et de rayonnement autour de vous. 

Papa Dieudonné, le cadet de mes papas nés de Kahiudi et Kalongo, est mon congénère et nous avons grandi ensemble. Nous nous connaissons relativement bien; nous sommes amis plutôt que oncle et neveu.. Dans notre enfance, nous avions développé une complicité dont il nois arrive encore de devoiler les secrets enfouis dans nos coeurs. Nous avons nos histoires, certaines déjà relatées dans ce blog. Proficiat.

Quant à Adrienne, c'est la fille ainée du grand-frère de Papa Benz. Donc ma cousine, que dis-je, ma soeur.  Nous sommes très liés. Peu avant de mourir Papa Donatien Mabana nous a bénisse ensemble, la main dans la main, pour ne jamais éteindre le feu de l'amour qui nous unit et nois anime. Nous mettons au défi quiconque de délier nos mains. Proficiat. 


14 nov. 2025

Un grand coeur

S'il est des vertus que j'ai prônées dans ma vie, c'est entre autres la gratitude et l'honnêteté.  Elles vont ensemble. L'ingrat n'est souvent pas honnête comme l'honnête n'est souventnpas ingrat. La malhonnêteté rime souvent avec l'ingratitude. Est honnête celui qui est reconnaissant, et vice verça. C'est le propre de l'homme honnête d'être reconnaissant. C'est le propre de l'ingrat d'être malhonnête. Comme j'aime soutenir que je vis au passé, je n'ai jamais oublié la générosité de mes bienfaiteurs et bienfaitrices; je n'ai jamais oublié toutes les personnes qui m'ont fait du bien, certains même m'en ont fait a contrario. Mon assez bonne mémoire me permet de retenir des détails que d'autres ont oubliés. A dessein, je la brandis souvent pour fasciner mes proches, sauf mes frères et soeurs consanguins, héritiers eux aussi d'une bonne mémoire. Merci Ngudia Miledi mia Khatu de pieux souvenir. 

Je n'ai jamais oublié un bien, fut-il minime ou insignifiant, qui m'a été rendu. Je suis éternellement reconnaissant envers tous ceux et toutes celles qui m'ont manifesté amour et sympathie. Oublier ces personnes comme ignorer leurs bienfaits reviendrait à me vouer à la géhenne de feu. Cinquante-huit ans après l'avoir vue pour la dernière fois, je garde encore présent dans mon coeur un tendre souvenir d'enfance pour Félicité. C’est ce que j'appelle la grandeur du coeur. D'autre part, je n'oublie jamais un mal ni un tort qu'on m'a faits quoique j'aie pardonné. Il y a quelques années, j'étais profondément blessé par des propos mensongers tenus contre moi dans une affaire que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam. J'ai découvert le démolisseur, et je lui ai pardonné. Ce mensonge a marqué ma vie; je l'ai déjà plusieurs fois évoqué dans ce blog. Le mensonge fait très mal lorsqu'on en est innocent victime. Un menteur est un bourreau, un meurtrier pire que l'assassin ou le persécuteur des martyrs. Il torture l'esprit et la conscience de la victime, sommée de se justifier souvent sans connaître les mobiles de ces agissements. Mensonge, tricherie, jalousie, vol et corruption vont aussi de paire. Là je vais loin de mon propos initial, bien que cette digression concerne le contraire du grand coeur. Revenons-y. 

Les gens sont tellement ingrats qu'ils oublient à la moindre faille tous les biens antérieurs dont ils ont bénéficié. Certains reconnaissants se transforment en ennemis jurés dès que la roue tourne contre leurs voeux. Rares, et heureusement qu'il y en a, sont ceux et celles qui comprennent que le robinet pourrait un jour cesser de fournir de l'eau. La cause serait soit un dysfonctionnement technique soit un tarissement du puits ou de la source. Ayez l'argent, vous avez des amis. L'argent terminé, vous êtes oublié et abandonné à votre triste sort par ces mêmes amis. Vous n'avez jamais eu l'argent, vous êtes la risée, le maudit, l'infortuné et vous n'interessez personne. Un sous-homme. C’est ça la vie. C’est cela la vraie vie. Pas la fable des romans mais la rèalité cruelle vécue au quotidien. Le château de Charlottenburg existe encore à Berlin, mais sa propriétaire n'y a dormi que dans un petit coin de son immense chambre. Et elle l'a laissé à une postérité impériale ou nationale qui a oublié la bâtisseuse mais bénéficie des rentrées touristiques que génère le château-musée classé patrimoine berlinois. Don't touch! Reconnaissance nationale est rendue à la héroïne féerique. Comme quoi, le Berlinois a un coeur grand comme ça.

13 nov. 2025

Séparation de couples

Je croyais connaître les hommes mais je me trompe chaque fois, surpris par la réalité de la vie. La vie nous met devant des épreuves inattendues et surprenantes. J'ai suivi le drame d'un couple séparé après deux semaines de mariage; la dame s'est envolée avec un vieux monsieur "friqué" rencontré à la féte nuptiale. Un autre couple s'est séparé après près de treize ans de mariage. Les deux cas se ressemblent parce que ce sont les femmes qui en sont la cause. Coup de foudre et goût de l'argent. Le premier cas relève d'une émotion passionnée et incendiaire, et le deuxième d'un froid calcul de gains et avantages financiers. La femme part  attirée par le regard insistant d'un invité qui sait faire vibrer son coeur comme jamais auparavant.  La femme déguerpit dès que l'argent de son époux finit, prête à s'offrir au prochain client contre des espèces trébuchantes et sonnantes. Tendresse et sécurité financière sont des causes dévastatrices de mariage. Donnez-lui la tendresse, elle cherchera l'argent. Donnez-lui l'argent, elle cherchera la tendresse. Eternelle insatisfaite! Féministe, s'abstenir! La leçon est apprise. 

11 nov. 2025

Grand Séminaire de Kalonda: 47 ans d'existence

12 novembre 1978 - 2025: 47 ans depuis que le Grand Séminaire St Augustin a été inauguré à Kalonda par SE Mgr Raphaël Lubaki, évêque coadjuteur de Matadi et président de la CEPKIN de l'époque.

J'ai déjà relaté cet événement antérieurement. Cette année-là, j'étais régent au petit séminaire de Kalonda avec mon ami Faustin Antoine Mampuya d'heureuse mémoire. J'assistai à la naissance de cette institution ecclésiastique qui aura entre-temps formé quelques centaines de prêtres. Je vécus en septembre-octobre 78 dans la même communauté que les abbés Boniface Ndoy et Jean-Valère Mbuluku, pionniers fondateurs, avant que ces derniers n'aménagent dans leurs propres locaux. Je revois la messe célébrée en présence des évêques du Bandundu (Biletsi d'Idiofa, Lesambo d'Idiofa, Mayamba de Popokabaka, Mbuka-Nzundu de Kikwit, et M'Sanda de Kenge), de nombreux prêtres, religieux et religieuses venus des quatre coins de la province. C'est à la séance académique inaugurale, tenue juste après la messe, que nous fûmes informés par l'abbé recteur du nom du saint patron de l'institution qui naissait sous nos yeux. Une quarantaine de séminaristes servirent en quelque sorte de cobayes. Je cite quelque noms au hasard: Georges Molo, Victor Mesongolo, Titus Ndala, Claude Ozankom, Paul Lusengi (transfuge de Mayidi), Gaston Kibefo, Georges Mbukamundele, Sawana, Berro, etc. Inongo n'avait pas envoyé de séminaristes cette année-là. Je garde de bons souvenirs des débuts de ce grand séminaire.

Pensées pieuses pour tous ceux et toutes celles, morts ou encore vivants, qui ont travaillé sur ce beau plateau, pour les formateurs, pour ceux qui y ont été formés. Que ce foyer intellectuel et spirituel brille toujours dans ce pays qui se trouve meurtri aujourd'hui par la guerre et l'insécurité, la pauvreté et l'insalubrité. Qu'il contribue au règne de la paix et de l'amour entre les hommes de ce monde. Vive le Grand Séminaire St Augustin de Kalonda. Dieu le bénisse!     

Abbé Charles Kapende ordonné il y a 53 ans


 

Kenge, 12 novembre 1972 - 2025: L'abbé Kapendson Fils aurait accompli 53 ans de sacerdoce s'il avait vécu jusqu'à ce jour. Pieuses pensées pour notre aîné et formateur. Paix à son âme! 


5 nov. 2025

On ne change pas l'histoire

S'il y a un problème qui gangrène la RDC, c'est la falsification de son histoire. Les débats sont nombreux, houleux et passionnés à ce sujet. J'y reviens après avoir lu une interview de Mgr Faustin Ngabu, évêque émérite de Goma, qui vient de nous quitter. Paix à son âme! Mgr Ngabu est de ceux qui défendent la présence des Banyarwanda en RDC avant la période coloniale. C'est un débat fondamental pour comprendre les soubassements de la guerre d'occupation qui sévit dans l'est de la RDC. J'ai jugé intéressant de publier verbatim sur ce blog les réactions de quelques amis à cette interview.

CM: "Oui Arthur. J'ai relativement bien connu Mgr Ngabu, ami de Mgr M'Sanda. Plus d'une fois, je l'ai entendu discuter de la nationalité des Banyarwanda. Par lui j'ai connu Mr Rwayitare et Mgr Kanyamachumbi, ancien secrétaire général de la CEZ. Il était un Tutsi pur et dur, comme Mgr Dheju ou Mgr Gapangwa. Quand il était président de la CEZ, il imposait aux autres évêques cette vision de l'histoire. Il s'est vraiment engagé dans ce débat. Etc."

RN: "Paix à son âme! Mais la version qu'il donne de l'origine de la présence des Banyarwanda au Congo n'est pas seulement contestable. Elle est absolument fausse. Des écrits émanant des auteurs sérieux existent, qui le démontrent. Mgr, qui s'improvise ici historien, oublie de faire mention des guerres sanglantes qui ont opposé les Bami Banyarwanda aux chefs tribaux de l'actuel Kivu. Le dernier d'entre eux s'appelait Rwabugiri. Il est mort en 1895 sur l'île d'Idjwi, quand il tentait de rejoindre le Ruanda, après avoir perdu son ultime bataille contre le roi des Bahavu (Bashi). Après cette dernière tentative de conquête, les deux parties ont été occupées par des puissances coloniales qui n'ont pas mené de guerre de conquête territoriale. C'est une aberration historique que de parler d'une présence des Banyarwanda au Congo avant la conquête coloniale. A l'indépendance, les membres de cette communauté, qui s'appelle elle-même "communauté" et non pas tribu, n'étaient pas autorisés à briguer un mandat électoral au niveau national. Ils étaient seulement électeurs et éligibles aux municipales...."

AP: "J'ai connu ou connais beaucoup de ce genre d'individus à l'Unikin et aux Etats-Unis qui s'illustrent comme ce Mr.- là. Quand Kagame devint leader du Rwanda en 1994  certains Zaïrois devinrent Rwandais! Lors d'une confèrence organisée par la Faculté des Sciences Politiques de "University of Missouri- Columbia" en 1997, javais été le speaker pour parler de la révolution qui avait renversé Mobutu. Bantu ya ANR ya awa kuvandaka na conference yina, ti Robert McNamara, ministre ya ntama ya Defense, baprofs, étudiants, etc. On me posa une question si je connaissais une femme Prof. Zaïroise. Surprise: elle était devenue rwandaise après la prise de pouvoir à Kigali! Plus tard, cette même dame organisa une conférence sur le génocide de tutsi. Général Dallaire (fut à Kigali en 1994, ONU) fut l'invité. Des profs jadis zaïrois (des Etats-Unis) étaient invités comme rwandais tutsi... beaucoup de mensonges..."

EP: "Dans cette affaire tout est faux. Et c'est pour cette raison que cette opération kamikaze perdure et prospère. Leurs parrains, Américains, Anglais, Français, Allemands, sont des hypocrites professionnels."

CM: "Et nous-mêmes, nous sommes naïfs, corruptibles, inconscients de notre sort, prêts à signer n'importe quel pacte pour des futilités immédiates, sans vision lointaine ni patriotisme. Le monde entier se joue et se moque de nous."

Et moi de conclure: "On ne change pas l'histoire". 

1 nov. 2025

Tanzanie: quel gachis?

Fin octobre 2025. Les élections présidentielles tanzaniennes ont accordé un deuxième mandat à Mme Samia Suluhu Hassan. Réélue à 98% comme du temps des putschistes autoproclamés ou des tyrans installés par les producteurs de guides providentiels. La Tanzanie a eu à sa tête des messieurs brillants et unanimement respectés. Citons: Julius Nyerere ou Magufili.  En Afrique aucun président, je dis aucun. n’organise les élections pour céder le pouvoir. Personne. Souvent les résultats sont établis d'avance. Robert Gueï en Côte d'Ivoire. Longtemps nous avons cru que le leadership féminin serait exemplaire, mais ce qui s’est passé dernièrement en Tanzanie, est loin de ressembler à des élections démocratiques, libres et transparentes. L’Afrique entière est abasourdie: opposants emprisonnés ou empêchés de faire campagne. Des protestations ont éclaté, causant la mort de plusieurs centaines de manifestants. Des morts qu’on aurait pu éviter qui entachent la réputation de la Tanzanie. Autrefois les hommes étaient dictateurs, aujourd'hui nous assistons à  la dictature au féminin. Douce comme la femme, mais pire et plus cruelle que celle au masculin. La pragmatique ne préconise-t-elle la primauté féminine dans la formation des mots? Les 98% ne convainquent plus personne. C’est du gâchis, un retour en arrière. Stand up Africa. Stand up Tanzania. Politica politica mani pulite! 

C'est déjà Novembre 25

Oui nous sommes déjà en novembre 2025. Petit à petit, mais à une vive allure, nous allons vers 2026. Le temps passe vite. La longueur dépend beaucoup de l'ambiance environnante: activités, souffrances, joie, travaux pénibles ou légers, etc. La dimension psychologique est très importante selon qu'on est primaire ou secondaire. Moi, je me connais secondaire, je vis beaucoup au passé. C'est pourquoi je garde une certaine fidélité à mes amitiés et contacts passés. Je ressens certains événements passés de façon intemporelle. Je n'oublie jamais une douleur ni une joie, quand elles sont causées par des individus ou des circonstances ambiantes. Surtout en sport ou en musique. Je reste attaché au vieux, pas au présent. Je n'ai jamais réussi à prendre du recul devant certains faits passés. Je suis comme ça, je ne sais pas tourner la page, quoique je m'en accommode. Je n'oublie pas, Dieu m'a donné une assez bonne mémoire. Tout lecteur régulier de ce blog s'en rend compte à un moment ou à un autre. 

Novembre 25. C'est, avec décembre, le crépuscule de l'année. L'heure n’est pas encore au bilan, mais c'est comme presque. J’ai bénéficié d’un temps relativement calme et contrôlé. Deux voyages au Congo, accompagnés d’un saut en Allemagne, en Belgique et en Suisse. Trois nuits à Bonn, Wurmlingen et une nuit à Volketswil près de Zürich.  Des expériences diversifiées. Des circonstances totalement différentes de celles habituelles. Quelques rencontres inattendues, mais pas du tout surprenantes. Je crois avoir déjà tout vu dans ma vie. Au niveau du boulot à Kenge, j’ai été dégommé de mon prestigieux poste de chef sans autre forme de procès. Pas de remise ni reprise. Une cacophonie propre à nos institutions.  No comment. Ça c'est moi, et les autres? 

J’arrête là. Le reste pour décembre et janvier si je vis encore. Sinon beh, contentez-vous de mes gribouillis ou graffitis. 

30 oct. 2025

A propos de Mr Sarkozy

"Cher Claver, 

Tu as écrit un pamphlet dans ton style exprimant ton désaccord avec Mr Sarkozy. Mais comme bon littéraire, ou écrivailleur de paperasses, tu as pris le soin de ressasser ce que tout le monde sait ou a su de Mr Sarkozy. J'aimerais juste expliciter deux éléments dans ce que tu as écrit. Mr Sarkozy pour moi était à la fois fascinant et répulsif. Fascination répulsive, une expression que tu connais bien et que j'ai retrouvée dans tes écrits antérieurs. Ou bien on l'aime ou bien on le déteste. Un homme de la démesure qui tient à monter au dessus de sa taille, et qui comme tu l'as dit, ne recule devant rien. L'appât de l'argent est une tare chez le président honoraire de la république française aujourd'hui incarceré. L'affaire Bettencourt par exemple, tu n'en as pas parlé: c'est pareil. Même dans sa vie privée, ses liens avec des vedettes du cinéma ou de la mode. Son rapport avec les grands de ce monde. Son arrogance égocentrique au point de vilipender tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Son analyse et son regard sur le monde actuel, sur l'Afrique et son avenir, sont sujets à controverses. Ses détracteurs sont aux anges, tandis que sa famille et ses supporters rient jaune. Le terrain est encore propice pour écrire des livres, produire des pièces de cinéma, ou inventer des sketchs comiques genre guignol sur Mr Sarko. 

Bonne journée

Le pourfendeur"    

26 oct. 2025

Mr Nicolas Sarkozy en prison

Comment dire? Le monde est méchant. La roue de la fortune tourne. Du sommet à la chute au point zéro. De l'honneur à la déchéance. De la gloire à la décripitude. De la splendeur à la disgrâce. Qui aurait cru? Qui l'aurait cru que le tout puissant président à la montre Rollex pouvait un jour être confiné dans une étroite cellule de prison? Le voilà croupissant comme monsieur tout le monde dans le réduit puant et nauséabond d'une géôle mal éclairée. Le voilà écroulé de la suprême cour royale vers le bas-fond d'une crasse poussiéreuse, infecte et dégoûtante. Ah non, il est dans une prison dorée. Soit. En prison quand même. Comme Napoléon, comme Mengitsu, comme Bokasa, comme qui encore? Ah comme le dernier des truands de la terre. Parlons en de l'homme Sarkozy. 

Je ne suis pas un connaisseur en la matière. Mais j'ai vu Mr Nicolas Sarkozy évoluer dans son ascension politique. De chiraquien, il est devenu balladurien. Cette volte-face est la clé qui l'a conduit à la présidence de la république française. Un homme qui ne recule devant rien pour obtenir ce qu'il veut. Qui a démoli PPA à la suite d'une question maladroite. Qui a détruit la Libye et tué Kadhaffi après avoir pris son argent. Qui a pris la femme de Jacques Martin après l'avoir mariée au civil à ce dernier. Tout lui a réussi à tous les niveaux: politique, social et privé. Tout et tout. Seulement voilà, il a dû se rendre compte après sa défaite électorale que dans la vie tout ne réussit pas toujours. Il y a un temps pour tout. Le succès n'exclut pas l'échec ni la défaite. Voilà ce en quoi la politique est passionnante et exécrable à la fois. Je suis apolitique. Je ne suis fanatique d'aucun politicien, parce que je hais la manipulation. J'aurais peut-être été le meilleur politicien du monde si j'y avais adhéré. Horreur! Politica politica mani pulite!

Mr Nicolas Sarkozy est un battant. Increvable et obstiné. Ne reculant devant rien, il est toujours prêt à rebondir, même depuis sa cellule de prison. Cinq ans, c'est quoi dans la vie d'un homme extraordinaire comme le héros Tarzan des forêts vierges? A qui veut l'entendre, il clame son innocence. Mais alors pourquoi a-t-il été condamné, tant d'années après avoir quitté la présidence française? Le tout-puissant est devenu l'un des nôtres, comme nous, pauvres Fellah. Tout a une limite, c'est la leçon à tirer du film de la vie de Sarkozy. Suis-je sarcastique? Peut-être oui peut-être non, comme nous disions du temps de notre petit séminaire. Seulement je lui reproche son attitude dédaigneuse, voire "raciste"  envers l'Afrique et les Africains. Son discours de Dakar reste gravé dans nos mémoires. Je lui reproche d'avoir pris part à nos conflits internes d'Afrique en soutenant une gestion partagée des ressources minières de la RDC, et de surcroît la balkanisation de la RDC. Je lui reproche la Françafrique, d'avoir été un faiseur des rois en Afrique. Je lui reproche, je lui reproche, etc... Espérons qu'il ne va pas, comme Meursault, le protagoniste de Camus dont il voulait placer les restes au Panthéon, dormir "sur un bat-flanc de bois". 

Un destin pareil fait réfléchir. Comble de l'absurdité du monde. Un président qui a chuté du somptueux palais de l'Elysée à la cellule aux rats et termites de la prison. Il ne me revient pas de le juger, son pays lui-même l'a fait. La Libye est coupée en morceaux. L'Afrique subit encore la loi du FCFA, gérée depuis Paris par le truchement de la Banque centrale de France. La Francophonie continue sa besogne d'intoxication culturelle. Vive le colonialisme! Sarkozy en prison, c'est la leçon à tirer de l'engagment politique à tous les niveaux. Je me proclame apolitique, et je le suis. 

SE Mgr Faustin Ngabu (1935-2025) in memoriam



25 octobre 2025. Monseigneur Faustin Ngabu, évêque émérite de Goma, est mort à l'hôpital Charité de Goma. Que son âme repose en paix! Avec cette mort, l'église catholique de la RDC perd un de ses fils qui l'a longtemps servie comme évêque diocésain, comme président de la conférence et comme membre de plusieurs commissions centrales. J'ai relativement (bien) connu Mgr Faustin Ngabu à cause de son amitié avec Mgr Dieudonné M'Sanda. Longtemps, il résidait à la procure diocésaine de Kenge pendant ses séjours à Kinshasa. Je voudrais relater quelques événements qui me reviennent à l'esprit. 
Je l'ai vu pour la première fois à Rome en 1980 à la Casa Internationazionale del Clero. Ils étaient venus participer à une réunion de la révision du code du droit canon, si ma mémoire est bonne. Mgr M'Sanda nous a présentés à son collègue et ami. Son nom revenait souvent dans la bouche de Mgr M'Sanda. A mon retour de Rome au diocèse ,que j'ai été un témoin privilégié de leur relation. 
En octobre 82, il était à notre procure peu avant leur visite ad limina de 1982. Son secrétaire, un père blanc belge, l'avait accompagné pour finaliser leur rapport quinquennal. J'en étais encore à mon temps d'apprentissage, et ce dernier m'a initié au traitement statistique des données en imposant une augmentation annuelle de 3% de la population catholique. Les deux évêques se consultaient souvent, et traitaient beaucoup de dossiers sensibles dans un cercle de quelque cinq évêques. Comme son collègue, l'évêque de Goma séjournait souvent à Kinshasa à cause de ses nombreuses responsabilités au sein de la conférence épiscopale nationale dont il devint plus tard le président. Il laissait sa voiture VW de couleur verte à la procure de Kenge. Un soir, je les ai conduits, les deux évêques, de la procure de Kenge à la maison de Popo à Bon Marché voir Mgr Mayamba. Chose impossible aujourd'hui avec l'insécurité qui règne à Kin. Il y avait urgence, je n'ai jamais su de quoi il était question. Mgr Ngabu était connu des prêtres de Kenge comme l'ami de leur évêque. A deux ou trois reprises, il était aussi descendu à l'évêché de Kenge. J'étais du sérail.   
Un épisode singulier qui m'a affecté. C'est lui qui au nom de la CEZ avait signé, en mai-juin 1987, le rapport de l’église sur le Code de la Famille promulgée par le président Mobutu. Ce dernier tenait à avoir l'aval de l'église catholique avant de l'officialiser. Dans les coulisses, ce document devrait être signé par Mgr M'Sanda qui en avait dirigé les travaux. Mais ayant appris que le président Mobutu se trouvait à Goma où il serait aisé de le rencontrer, Mgr Kanyamachumbi et l'abbé Nzala du Secrétariat général de la CEZ ont voyagé pour Goma faire endosser le document par Mgr Ngabu, lui aussi canoniste. Ceux qui ont un certain âge savent de quoi je parle. Il était une fois de passage à Fribourg en 1991, nous l'avions reçu avec l'abbé Modeste Kisambu. 
Sur un plan strictement personnel, sans que je le lui demande, Mgr Ngabu est intervenu en ma faveur à deux reprises pour moi auprès de son ami et collègue. Je le lui ai rappelé avec gratitude lors de notre dernière rencontre à Berlin en  mars ou avril 2001 à la conférence sur la paix en RDC organisée par la Friedrich Ebert Stiftung. Voici à peu près un extrait de notre dialogue dans les couloirs de l'hôtel Esplannade: 
"- Claver, que fais-tu ici?
- Je suis chargé de cours à l'université Humboldt. 
- Ah oui, Dieudonné m'a dit que tu enseignais à Berlin. Au fait, il faut prier pour lui, car il est très malade. Moi, je m'en sors pas mal. Mais la situation politique et sécuritaire de notre pays est difficile. J'ai échappé à deux attentats d'avion presque par miracle. Une fois, l'avion est sorti de la piste."
Depuis ce temps-là, aucune nouvelle, aucun contact personnels. J'ai su par la suite que Mgr Ngabu est devenu émérite en 2010 après 36 ans à la tête du diocèse de Goma. Le voilà aujourd'hui à la maison du Père, que son âme repose dans la félicité éternelle. Je m'unis à la douleur de sa famille biologique et présente au diocèse de Goma mes sincères condoléances. Va en paix, brave serviteur de l'église et du peuple congolais.
   

25 oct. 2025

Veuve et accusée de crime 2

La mort d’un mari donne souvent lieu à des troubles incommensurables à l’épouse du défunt. Les commentaires vont dans tous les sens, bons et mauvais selon que l’on appartient au groupe du mari ou à celui de l’épouse. Et au sujet de ma nièce, j’en ai entendu tellement que je ne saurais où donner de la tête. Tous les défauts de la veuve sont révélés au grand jour, mêlés à des pertes d'argent. Il se trouve que le défunt aurait laissé des dettes à la suite d’un parrainage bancaire qui aurait mal tourné jusqu'à hypothéquer sa maison. Ce qui en partie aurait provoqué l’accident cardiovasculaire fatal. Et d’autres inepties difficiles à soutenir ont été  évoquées. Réfléchissons-y froidement. 

S’il y a eu empoisonnement et vol d’argent, que la justice les établisse et tranche en toute objectivité. Un conflit entre les deux partenaires  aurait pu se terminer par une réconciliation ou un divorce, plutôt que par un crime fatal.  Si c’est au niveau de la sorcellerie, ce dont je doute fort, que la sagesse traditionnelle prévale. Je ne crois pas au miracle dans un conflit de ce genre. Les hommes sont méchants de nature. Dans une situation comme celle-ci,  ce sont les enfants dont l’aîné a 12 ou 13 ans, qui en pâtissent. C’est la veuve accusée, dont l’honneur est sali, qui est meurtrie. L’intérêt des victimes n’intéresse personne. Comment tourner cette douloureuse page et continuer de vivre? Tel est le problème qu’affrontent actuellement la veuve et ses enfants. Ils sont seuls. La douleur due à la perte d’un être cher se porte seule. Elle n’est jamais transférable. Les autres en réalité ne sont finalement que des embrouilleurs, comme disent les Congolais. Parlons-en avec modération.

Dans le cas inverse, où ce serait la mort de la femme, la famille de cette dernière aurait privilégié un sacrifice d’initié aux loges qui pullulent au pays. D’une façon où d’une autre, le partenaire sera aussi soupçonné d’en savoir plus que ce qui se voit ou se dit. Il est temps que nous nous débarrassions de certaines coutumes rétrogrades qui minent nos vies. Une catharsis s’impose. Que l'appât immédiat des gains n’étouffe pas nos esprits.  Justice et bon sens!


24 oct. 2025

Veuve et accusée de crime

Un phénomène m'intrigue depuis plusieurs années, qui se répète pratiquement à chaque  décès. Hier encore cela s'est répété.  Ma nièce a perdu son mari, qui la laisse avec quatre enfants. Le cynisme de sa belle-famille les amène à l'accuser d'avoir tué son mari; raison pour laquelle ils ont refusé de la "purifier" comme le veut la tradition. Et les gens admettent cela sans se poser des questions. Que gagne-t-elle à tuer son mari et père de ses enfants? Comment va-t-elle vivre seule avec ses enfants? Qui les élevera, les nourrira, les vêtira, leur payera l'école? Ses accusateurs aveuglés par le matérialisme ne voient que les biens et l'argent qu'il aurait laissés. Quelle est la valeur de ces biens et à combien s'élève cet argent, qui justifieraient que la femme tue son mari? La belle-famille oublie que la veuve est la plus malheureuse et la perdante à la suite de ce décès. C'est elle qui va trimer et subir toute sa vie durant le poids réel de cette tragédie.
Ce cas n'est pas isolé.  Nos familles - africaines ou congolaises - ont l'habitude de soupçonner la femme à chaque décès de mari. La violence et l'agressivité vont souvent au-delà du permis et de la tolérance. La femme est souvent persécutée, vilipendée, dépossédée de tout. Les traditions, derriere lesquelles nous nous cachons pour justifier ces excentricités, ne sont jamais rigoureusement appliquées, tellement elles sont détournées de leur fonction de justice et de régulation sociales. Elles sont devenues obsoletes et caduques. Pour "purifier" la veuve, tout prêtre ou pasteur peut procéder à la cérémonie. Que les imposteurs ne s'imposent pas et que soient défendus les droits de la femme et des enfants. C'est le cas de le dire, le monde est méchant. Comprenne qui pourra. 

Mgr Dieudonné M’Sanda: 24 ans déjà

24 octobre 2001-25, voilà 24 ans depuis que Mgr Dieudonné M’Sanda Tsinda Hata est décédé à St Luc, Bruxelles. Que son âme repose éternellement en paix! Que dire de nouveau que je n’ai pas encore raconté au sujet de cet homme de Dieu?

Je ne cesserai jamais d'affirmer mon attachement à Mgr M’Sanda et de reconnaître son influence directe dans ma vie. J’ai osé, il y a quelques jours, rechercher sur AI des informations sur nos deux personnages. J'étais surpris par ce que j'ai trouvé. Le fait que j'ai publié ä son sujet plusieurs entrées directes et indirectes dans ce blog prouve la solidité de ma gratitude envers l'ancien évêque de Kenge.  Au-delà des tumultes qui ont marqué nos parcours personnels, je dois avouer que le lien essentiel qui nous soudait est demeuré inamovible. C'est cela qui compte pour moi. 

J'ai connu l'homme, le vrai. J'ai connu l'enseignant et le formateur  des séminaristes. J'ai connu aussi le canoniste, rigoureux prêtre et évêque. Peut-être autant si pas mieux que beaucoup qui prétendent l'avoir connu, aimé ou détesté. J'ai subi ses humeurs.  Pour avoir été son secrétaire de septembre 82 à septembre 87, j'ai eu un privilège énorme d'assister et de collaborer à certaines de ses grandes réalisations. Par dessus-tout, il m'a appris à travailler. A travailler dur. Je disais hier à Séraphin que je pouvais expliquer ses actes et anticiper ses réactions sans risque de me tromper. Je crois avoir connu l'homme. Derrière la face intransigeante de l'autorité se percevaient les signes d'une bonté et d'une générosité surprenantes. Un peu d'humilité diantre!

Dans une année se commémoreront les 25 ans de la mort de Mgr Dieudonné M'Sanda. Le diocèse de Kenge a prévu, en collaboration avec la Fraternité des Sœurs de Marie Reine de la Paix, d'organiser quelques activités religieuses et culturelles en son honneur. Un comité y travaille. S'il plait à Dieu, je ne manquerai pas d'y apporter ma contribution et mon humble témoignage. Que son âme repose en paix! 


19 oct. 2025

Jubilé Sr Angélique Kayolo


Ath, 19 octobre 2025. Ce dimanche trois Soeurs salésiennes de la visitation ont fêté leur jubilé d'argent de profession perpétuelle, soit 25 ans de vie religieuse. Il s'agit des soeurs Bernardine May, Angélique Kayolo et Marthe Kapumba. Félicitations aux soeurs, bénédictions et grâces divines abondantes pour leur engagement au service total de Dieu et de l'église, en conformité avec le charisme des Soeurs salésiennes de la Visitation. Je n'ai pas (encore) reçu des détails en dehors d'une conversation que j'ai eue jeudi 16 octobre avec Rita, qui préparait depuis Paris des brochettes pour l'occasion. Je balancerai quelques photos de la cérémonnie ou de la fête dès que je les obtiendrai. Voici ce que j'ai écrit à ma soeur, Sr Angélique:

CM: "Proficiat ma soeur Angélique pour ton jubilé. Toutes mes félicitations pour les merveilles que le Seigneur accomplit chaque jour dans ta vie. Paix, joie, santé et persévérance ! Ici à la Barbade, nous avons spécialement prié pour toi à la messe dominicale de St Francis. Que la lumière divine continue de briller dans ta vie de consacrée. Amen."

18 oct. 2025

Quelques photos des 40 ans A. Mundele

 













40 ans: Abbé Albert Mundele

 Kenge, 18 octobre 2025. L'abbé Prof. Albert Mundele Ngeni a fêté ses 40 ans de sacerdoce en la cathédrale Mwense Anwarite à Kenge. La messe a été célébrée par Mgr Jean-Pierre Kwambamba, évêque de Kenge. Félicitations cher ami et frère Albert! Proficiat!


Comme je l'ai déclaré dans mon article en son honneur, paru dans les mélanges en son honneur, l'abbé Albert est un habitué de ce blog. C'est un proche qui fait partie de mon cercle fermé d'amis. Nous tenons une relation d'appréciation et de respect mutuels. Tout en lui souhaitant un heureux anniversaire sacerdotal et un fructueux ministère, je prie le Seigneur pour qu'il lui accorde la paix, la joie, la santé et la persévérance au service de l'église peuple de Dieu. 
Ordonné prêtre le 6 octobre 1985 à Kenge par Mgr Dieudonné M'Sanda, l'abbé Albert est docteur en écriture sainte de l'Université Ludwig Maximilian de Munich, après une licence au Biblicum de Rome. Exégète chevronné, ce prêtre a été secrétaire chancelier de l'évêque de Kenge et recteur du grand séminaire St Cyprien de Kikwit. Il a exercé son ministère essentiellement dans l'enseignement, la formation des futurs prêtres aux petits et grands séminaires, à Matari, Katende, Kikwit, Kinshasa. Depuis plus de vingt ans, il travaille à l'Université Catholique de Nairobi où il assure les cours d'exégèse biblique et d'herméneutique. Le littéraire que je suis et l'exégète qu'il est partageons le même intérêt pour la lecture et l'interprétation des textes. 
Permettez que je reprenne les mots que je lui écrivis il y a quinze ans: 

"Albert, sois sûr d'une chose: ma petite société civile ,comme tu l'appelles, a été et est en union de coeur et de prières avec toi, en ces jours mémorables.
Meilleurs voeux et félicitations, cher frère et ami! Mbote mingi kuna na Nairobi. Puisse le Seigneur t'accompagner dans la vie et te garder, Melchisedeck, à jamais à son service. "

Notre pays est surprenant

La RDC, il faut le reconnaître honnêtement est un pays surprenant. Je ne pense pas au monde politique qui n’inspire aucune confiance, mais au social et à la justice. La pauvreté s’accroît, la criminalité et l’insécurité prennent une extension effroyable. Des choses jamais vues s’y passent chaque jour. 

Depuis des décennies, j’étais surpris par le nombre d’églises du réveil sur chaque rue. Certaines de nos maisons sont devenues des lieux de culte. Je pense à un cousin qui ne s’étant pas entendu avec le pasteur titulaire n’a  ́trouvé bon que de faire de la maison  familiale une église et de son épouse une prophétesse. L’argent qui échappe d’une main est récupéré de l’autre. Et les enfants deviennent leurs collaborateurs et fidèles immédiats. La boucle est bouclée. Trop d’églises, trop de pasteurs, trop d’évangélistes, trop de diaconesses ou prophétesses, de révérends, etc. Et chacun de ces hommes et femmes de Dieu possède ses ouailles, clients ou victimes soumis à l’escroquerie.  Comment une société pourrait-elle fonctionnner dans ce désordre époustouflant?

L’autre phénomène est du domaine de l’économie informelle. Chacun vend. Chacun vend quelque chose. Des tableaux de change sont visibles à tous les cent mètres. Tout le monde ou presque est cambiste. Tout le monde, même l’écolier peut vous dire le taux du dollar. "Eh papa dollar ekiti" Du jamais vu. Aujourd’hui l’argent s’échange à tous les coins de rue. Moi je n’avais jamais vu un billet de dollar avant mes 22 ans de vie. Des francs belges oui, mais pas des dollars. Le métier de cambiste  n’existait pas il y a cinquante ans, du moins je ne le voyais pas. Vers la fin de l’ère Mobutu sont soudain apparus au centre-ville des gens, hommes et femmes, brassant des centaines de billets en pleine rue. Aujourd’hui c’est partout que les devises s’échangent, même dans les villages. Tout se monnaie en dollars. 

Seulement voilà.  Le gouvernement a décidé de réduire le taux du dollar de 2.800  à 2.200 Fc. A la cité  ça descend jusqu'à 1900, voire 1600 Fc. Il aurait largué 50 ou 500 millions de dollars sur le marché pour baisser ce taux. Allez-y voir. Décision brusque, et pas accompagnée dans son application. La spéculation est totale. Oui, j’ai vu un ministre parler d’une diminution du prix d’essence de 300 Fc. Les prix ne baissent pas sur le marché au contraire; la vie devient plus cher. Sur le terrain ce qui se vendait à 10$ ou 28000 fc reste à 28000 fc tandis que les 10 dollars valent maintenant 19 ou 23000 fc. A qui profite cette baisse du taux de dollar ? Du jamais vu. 

Les braquages à main armée. Le cas récent de la RawBank sise Rond-point Victoire illustre la montée de la criminalité urbaine. Des kuluna et des agents de l’ordre armés font irruption dans des ́maisons, pillent argent et biens, violent les filles, tuent les propriétaires sans être inquiétés. Les voisins assistent, impuissants et intimidés. Agents de sécurité le jour, bandits la nuit. L’insécurité est totale dans toutes nos villes. Des taxis dissimulent des tueurs, malheur aux clients qui osent les prendre. Des jeunes gens armés de machettes sillonnent les rues et sèment la panique dans les divers quartiers de nos villes. Des familles entières sont parfois décimées par ces bandits cruels sans scrupules. Sans parler de la rébellion ni des mobondo, il y a quotidiennement des meurtres atroces des citoyens innocents dans nos villes et nos provinces. Trop de sang congolais coule. On dirait qu'il y a intention d'extermination ou d'un nettoyage ethnique qui ne dit pas son nom. La montée du crime est effroyable, les mesures de protection prises par les autorités se révèlent insuffisantes. Des vidéos circulent où des policiers et soldats sont lynchés sans ménagement; des femmes dénudées à poil, des voleurs tués ou brûlés au pneu. Quelle cruauté ?Le peuple se rend justice. De quoi vraiment se demander où le pays va.

Ça ne va pas. L’ordre n’existe pas. Les autorités se la coulent douce lorsque le petit peuple trinque. Insécurité, pauvreté, sous-alimentation ou faim, insalubrité et maladies, tel est le lot de notre peuple. Le pays est pillé, occupé, saigné à blanc; sa population terrorisée, déplacée de force de ses terres natales, ne sait plus à quel Dieu se vouer. Aucune solution immédiate à l'horizon. Sommes-nous vraiment maudits? Au point de ne pas assurer "la justice, la paix et le travail" (notre devise) à tous les citoyens congolais. Oui, c’est surprenant. Je dirais même plus: c’est scandaleux, révoltant. 

15 oct. 2025

14 octobre 2025: 95e anniversaire de Sésé.

14 octobre 1930-2025. Il y a 95 ans est né Mr Joseph Désiré Mobutu qui fut président du Congo-Zaïre entre 1965 et 1997. Cet homme a dirigé la RDC pendant tout le temps de mes études primaires, secondaires, supérieures et universitaires. Quoique je les aies commencées deux années auparavant, Mobutu demeure le président qui a le plus marqué mon pays. Il a été jugé dictateur par ses détracteurs; des mythes se sont vite créés autour de son être et de son pouvoir absolu. Bon orateur et très doué en analyses des situations, il savait convaincre son auditoire par la pertinence de ses propos et actions. Il était tout, sauf un amateur. J'eus le priviliège de lui parler à deux reprises, et même de remarquer comment il procédait avec son équipe. Je ne suis pas mobutiste, je suis apolitique et je ne suis supporter d'aucun politicien. J'ai assez de jugeote pour discerner le bon du mauvais, le bien du mal. Par contre, je reste marqué par cet homme politique qui me fascinait à chacun de ses discours, tellement il parlait bien et présentait bien les choses. J'ai relativement bien suivi son parcours, et noté qu'il s'est égaré après son discours du 24 avril 1990. Au lieu d'abdiquer, il a continué de croire qu'il détenait les solutions à toutes les crises du Zaïre. "Il n'a pas su partir à temps" quand sa mission était terminée. Le pouvoir use; le pouvoir aveugle le leader qui se croit omnipuissant alors que la roue de l'histoire tourne en sa défaveur. L'homme à la toque de léopard ne parlait de son remplacement que du bout des lèvres jusqu'au jour où il a été défenestré par LD Kabila. La suite est connue. Il est mort le 27 septembre 1997 à Rabbat, en exil, au Maroc. Comme un certain Napoléon à l'île de St Hélène. 

Regardez autour de vous en Afrique. Ces vieux leaders qui peinent à partir alors qu'ils ont déjà tout donné et montré à leur pays. Leur santé décline, leurs facultés flanchent. Ils n'en ont cure pourvu qu'ils soient réélus pour la enième fois comme si se retirer honorablement constituait une défaite. Le président, je ne cesserai de le dire, n'est pas un individu, c'est un système. Il est au service d'intérêts multiples et insoupçonnés, visibles et opaques. Le bien du peuple, qui justifie son pouvoir, n’existe pas en réalité pour lui. A lui s'accrochent des pesanteurs internes et externes qui le manipulent et le maintiennent au pouvoir pour leurs propres intérêts. Même les plus jeunes présidents, qu'on se le dise, n'ont pas l'intention de raccrocher les crampons. Ils font tout pour conserver le pouvoir par tous les moyens honnêtes ou malhonnêtes, car ils en détiennent les clés. Ceux qui partent à la fin de leurs mandats ne le font jamais sans avoir tenté de résister ni de réviser la constitution. Certains dans ce tumulte se sont astucieusement ajouté des années au pouvoir en brouillant les situations ou en suspendant les activités des institutions: des coups d'état constitutionnels. Aujourd'hui, les mobutistes commémorent le 95e anniversaire de la naissance de Sésé.     

9 oct. 2025

Où va le pays?

A suivre les actualités récentes du pays, nous sommes en droit de nous demander où le pays va. Nous ne voyons pas tous les choses de la même façon. Le pays est pris, mais nous continuons de vivre comme si de rien n'était. Nos dirigeants envoient des signaux mitigés. Au lieu de privilégier l'option militaire, ils préfèrent l'option diplomatique. Peut-être qu'ils ont raison. Il faudrait donc miser sur les deux options quoique moi, je reste de l'opinion radicale de la guerre. Les envahisseurs ont pris Bunagana, Goma et Bukavu armes à la main, ils n'en partiront que s’ils sont chassés par les armes. Il serait naïf de croire à une solution issue des négociations. Aussi cruelle que cette  vérité puisse paraître, c'est la logique de la jungle qui prévaut. Négocier oui mais faire la guerre en même temps.
Répéter que notre pays est envié de nos voisins relève de la candeur. Un lieu commun sans intérêt. L'important est de défendre l'intégrité territoriale et ses habitants armes à la main. Cela prendra le temps qu’il faudra. La détermination est de rigueur. Apprenons les leçons de l’histoire. La guerre redessine les frontières, déplace les natifs du pays vers d’autres lieux, et seuls les vainqueurs en tirent profit. Une récupération pacifique de l’Est de la RDC est une illusion. Cessons de rêver.
Un autre heurt, c'est l'infiltration étrangère à tous les niveaux dans toutes les structures. Parmi les généraux capables de faire la guerre et parmi les négociateurs de la paix dits congolais à Washington ou à Doha, il y a des infiltrés de l’ennemi. Ils sont connus et ne se voilent pas la face. Dans leurs déclarations se perçoit toute l'ambiguïté de leur mission. Les discours des facilitateurs dits neutres sont entachés de partialité évidente. Il arrive que des phrases lancées au hasard (?) reprennent mot à mot  la rhétorique de l’ennemi. 
En fait, la confusion est totale; nous ne savons pas qui est qui. Ni qui est avec ou de nous, ni qui est contre nous. Il y a des Congolais qui ne sont pas congolais dans leur esprit, prêts à trahir, à tuer nos frères et sœurs, et à piller nos ressources. Pour qui roulent-ils? Certains leaders politiques possèdent une double nationalité. D'autres demeurent étrangers, mais occupent des postes sensibles. Qui est qui? Question sans réponse. Où va le pays ? Nos leaders estiment, peut-être sans y croire ou obstinément, que le pays va dans la bonne direction. L’histoire jugera. Qu’ils entendent les cris du peuple que nous sommes. 



Adieu Richard Kapanzi Mungundu (1960-2025)

Avec tristesse je viens d'apprendre la mort de Richard Kapanzi à Kinshasa. L'enterrement est prévu pour demain le 10 octobre 2025. Que son âme repose en paix!

Kapanzi de Kimbau me suivait de deux ans au petit séminaire de Kalonda. Il venait de Ntumbuta. Une foulure mal sojgnée au sport l'a rendu infirme, boiteux jussqu'à ce jour. A l'époque, j'avais exprimé ma révolte auprès des autorités pour cette négligence. Comme pour dire que certaines personnes ont des séquelles de leur séjour à Kalonda. 

La dernière fois que j'ai revu Kapanzilo, c'était à l'occasion de la première communion de mes nièces Mawana en juillet 2012 à Kingabwa. Pascaline m'a appris que sa première épouse était une cousine à nous du côté Kimwanza. Ils ont eu deux enfants. 

Wenda mboti Richard kwena bakhaka mwan'etu. Nzambi kakumonga mu ngemba. Amen. 

8 oct. 2025

Démocratie en Afrique

J’ai déjà écrit plusieurs articles sur la démocratie en Afrique. Ma pensée reste identique au fil des années. La démocratie est grecque, rendons-la aux propriétaires. Elle est complètement étrangère en Afrique. On joue la comédie, a jadis écrit Zinsou. Je ne trouve pas une meilleure expression pour décrire les scènes rocambolesques auxquelles l’Afrique nous fait assister. A voir de près, la démocratie est un faux semblant, une farce de bon goût. Le président camerounais Paul Biya a 92 ans, le président ivoirien Alassane Ouattara 81 ans, le président équato-guinéen Obiang et le président Sassou Nguessou au Congo sont aussi octogénaires. Ils totalisent chacun ou presque plus de vingt ans de pouvoir et ont mis en place des mécanismes très efficaces pour s'éterniser à la tête de leurs pays. Inamovibles, imperturbables, ces guides providentiels règnent comme des rois et empereurs sur leurs pays. Sans concession ni partage. Un pouvoir absolu justifié et maintenu par la démocratie. Allez-y savoir. Quelle démocratie ? Le président africain ́n’est pas un individu mais un système téléguidé par des forces externes et internes au profit desquelles il travaille. Ses maîtres ont le dernier mot, pas le peuple.

Je lis sur RFI que M Paul Biya vient d’entamer sa campagne à Garoua à seulement cinq jours du scrutin présidentiel. Rationnellement inconcevable, mais pragmatiquement vrai. A-t-il vraiment besoin de cette propagande? Mais les résultats sont connus, selon le commun des Camerounais. Que ferait-il encore qu'il n'a pas fait pendant sa quarantaine d'années de pouvoirs? Il sera réellement élu, massivement réélu comme si les Camerounais n’avaient pas d’autres candidats. Je parodie: "Vous voulez le changement la stabilité et la sécurité, votez Paul Biya, votez, ne raisonnez pas." C’est ça la démocratie, la logique des présidents africains leurs thuriféraires. Tous sont les mêmes: j'y suis, j’y reste. C’est pas nouveau. Inteliggenti pauca!

4 oct. 2025

Mme Schmitt a 90 ans aujourd'hui

4 octobre 2025. Aujourd’hui, Mme Traudl Schmitt totalise 90 ans de vie sur cette terre des hommes. Je rends grâce et gloire à l’Eternel Dieu pour ses merveilles et tout ce qu’il a accompli dans la vie de Traudl. Je remercie l’heureuse nonagénaire pour sa présence dans ma vie. Du fond de mon coeur, je lui présente ma profonde gratitude. J’écris en désordre, qu’importe? L’essentiel pour moi est d’exprimer ma pensée telle qu’elle vient de mon coeur. S’il est des personnes avec lesquelles j’ai lié en quelque sorte mon destin, Traudl est l’une d’elles. Je la respecte et lui suis reconnaissant parce qu’elle m’a rencontré et soutenu à une période difficile, douloureuse et décisive de ma vie. Et jusqu’à ce jour, elle est restée avec moi, toujours attentive à ma vie, ma confidente. 

5 août 1994. Premier vendredi du mois: visite et distribution de communion aux personnes âgées ou malades. Je venais d’arriver d’Enney à Wurmlingen pour un ministère de deux mois à la paroisse St Gallus. J’avais à célébrer mes 11 ans de sacerdoce deux jours plus tard. Entretemps le 25 juillet était décédée à Kenge ma sœur bien-aimée Anne-Louise.  C’est dans ces circonstances psychologiques et spirituelles que j’arrivai sur Goethestraße pour accompagner Mme Pia, sa maman presque centenaire. Tout était chronométré comme les Allemands savent le faire. Trés gentille, Mme Schmitt m’a proposé un verre d’eau avant que je reprenne mon vélo pour la visite suivante. Le temps était trop court. "Mon père, je sais comme c’est dur de perdre un être cher si jeune. Moi-même j’ai inopinément perdu mon mari en janvier dernier. Si vous avez envie de parler ou d’une aide quelconque, n’hésitez pas." 

La porte de la maison de Traudl s’est ouverte depuis ce jour-là. Je ne saurais dire combien de fois je suis retourné à Wurmlingen. Notre contact a dépassé nos deux personnes pour s’étendre à nos familles et amis réciproques. J'ai ainsi connu Meta, Gerhard et Ursula Neipp, Carlo, Arnold et Gisela, Anita Steiert, son cousin l’abbé Peter Mettenleiter, les familles Becks, Leibinger, Schmied, Günter Zuffel, Irmgard Schmitt, Tante Ida à Heilbronn, etc. Cette rencontre fut providentielle car Traudl venait ren quelque sorte remplacer ma toute première bienfaitrice, Mme Thérèse Weingärtner d’heureuse mémoire morte en mai 97 à 92 ans. Oui ́la Providence a réglé tout pour moi. Ich bin gebenedeit. Ces deux dames m’ont assuré un confort financier et matériel inestimable, pour lequel je les remercie infiniment. Combien de fois sont-elles venues toutes les deux me rendre visite à Enney?

Depuis août 1994 jusqu'à ce jour, Traudl et moi sommes en contact permanent. Jamais nous n’avons passé une semaine sans nous parler. 31 ans d’amitié sans interruption. Nos conversations étaient très instructives. Ancienne secrétaire de direction dans une entreprise de fabrique d’instruments chirurgicaux, Traudl parle couramment l’anglais et le français. Elle a assisté à la défense de ma thèse doctorale à Fribourg et a offert le cocktail de circonstances. Elle m’a énormément aidé pour mes publications chez Peter Lang, et je possède une version "pirate" de mon second livre avec elle sur la couverture. Elle a toujours été là pour moi, mes frères et amis. Elle connaît Rigo, Donat, Nicolas, les pères Kiosi, Mombo, Mifuku, Kisambu, tout comme Bernardin Mbuku, Albertine Kuketuka. Merci Traudl.  

Traudl appartient au cercle très fermé  de mes amis et confidents:  "Mein Freundeskreis". Elle a été parmi les rares personnes qui m’ont accompagné dans le processus de ma renonciation au sacerdoce. Elle n’était pas d’accord, mais a compris et accepté ma décision. Un moment pivotal de ma vie. Et si j’ai tenu bon, c’était aussi grâce à son soutien moral. Jamais elle ne s’est permise de me le reprocher. Elle a toujours cru en moi. Mére attentionnée, elle n’a jamais cessé de s’enquérir sur ma santé, mon travail, ma famille, voire ma situation financière et matérielle. Signe évident de la solidité de notre relation.

Ayant remarqué chez elle des capacités d’écriture, je l’ai en bon littéraire encouragée à écrire et publier ses poèmes. Pendant plusieurs années, elle publiait régulièrement des reportages sur des activités culturelles de Wurmlingen dans le journal Gänzbote de Tuttlingen. Artiste-peintre à ses heures de loisirs, Traudl a réalisé un portarit de moi que j’appelle: Der Terrorist. Je l'ai également initié à l’usage de l’ordinateur, de Callserve et de Skype. Depuis quelques mois nous utilisons Teams pour communiquer. Avec le poids de l’âge elle marche avec une poussette de marché, a des trous de mémoire, oublie beaucoup, se perd si le raisonnement est complexe. Mais dans l’ensemble, elle reste lucide. La solitude la rend anxieuse, soucieuse, voire dépressive. J’estime pour ma part qu’elle "vieillit bien quoiqu’elle prétende le contraire. "Mir geht es nicht gut. Das Alter und das Alleinsein sind meine Probleme", ne cesse-t-elle de me dire. Je la comprends.  

"Liebe Traudl, 
Herzlichen Glückwunsch zum Geburtstag. Alles Gute, Schöne und Liebe für das neue Lebensjahr. Inneren Frieden, Gesundheit und Freude.  
Gott sei gepfiffen, bejubelt und geehrt. 
Amen"