Comment vivre? Telle est la question fondamentale de la poésie de Tchicaya U Tam'si. Voilà que par un tour de l'histoire cette question rejoint l'actualité congolaise. Le carnage de Goma qui totalise plus de 3000 morts est le spectre qui traumatise le pays. L'ampleur du drame n'est pas encore mesurée. Des activistes de la société civile comme des défenseurs des droits de l'homme sont tués sans ménagement. La loi du kalachnikov règne désormais à l'Est. Naanga et sa clique savourent leur victoire sur les cadavres de milliers de Congolais. Dans la foulée, comme pour concrétiser leur main-mise sur Goma et le Nord-Kivu, ils viennent d'y nommer un gouverneur et des vices-gouverneurs. Au nom de la Constitution congolaise, comble de malheur! Ils promettent de poursuivre keur conquête. On se croirait dans un film de Far East. La situation sécuritaire est incertaine dans tout le pays, et volatile dans certaines partis. Tout peut encore arriver. La tension est perceptible à l'intérieur comme dans la capitale du pays. Les réseaux sociaux et médias annoncent une insécurité et un tournant décisif de l'histoire. La psychose collective atteint le paroxysme au point de créer des histoires dignes d'une tragédie commanditée ou programmée. Le pays, aux dires de mauvaises langues, serait au bord du gouffre, et la catastrophe serait imminente. Des alertes de tout bord annoncent massacres de masse, déplacements, attaques criminelles et menaces de tout genre. Alors que le gouvernement congolais tente d'apaiser et de rassurer la population, les représentants étrangers, Américains et Occidentaux en tête, demandent à leurs compatriotes dont la présence n'est pas nécessaire de quitter au plus tôt la RDC. Balkanisation ou déstabilisation totales, c'est pareil. Des informations hasardeuses et intimidantes sèment la panique, la terreur et la désolation parmi la population. Intoxication totale! Qu'avons-nous fait au Bon Dieu pour mériter ce sort et ces malheurs? Où aller pour nous réfugier? A qui faire confiance? Dans ces conditions, comment vivre? Comment vivre? Oui, c'est la question: comment vivre?
5 févr. 2025
4 févr. 2025
Cours QSLA EF
Ce 4 février, j'ai eu 18 étudiants sur la trentaine attendue ou inscrite à ce cours de QSLA EF. Il y a une liste des présences qui reprend tous les noms. Que ferai-je pour les absents? A l'institut d'en décider. Grande était ma surprise d'apprendre que l'affiche à la valve officielle de l'ISP indiquait la fin du cours pour le jeudi 6 février. Décision de la section. Je vais m'y conformer. J'ai dû revoir à la baisse la matière, en imposant la lecture d'un article sur la Négritude publié dans les actes du colloque qui a célébré le cinquantenaire du 1er Festival Mondial des Arts nègre tenu à Dakar en novembre 2016. Quitte à en faire un compte-rendu le lendemain. Nous analyserons "Prière aux Masques" de LS Senghor pour renforcer l'analyse textuelle.
3 févr. 2025
Cours QSLA EF
Kenge, 3 janvier 2025. Mon troisième cours s'intitule: "Questions spéciales de littérature négro-africaine d'expression francaise". Cette année, il est exceptionnellement offert aux L3LMD. J'ai déjà mentionné l'autorisation du SGA. Aux séances de la première journée, il n'y a eu que 13 étudiants sur la trentaine attendue. J'assume que l'annonce de ce cours a été diffusée tardivement. Ou encore que des étudiants ne se sont pas présentés pour n'avoir pas payé les frais académiques. Je verrai comment cela se passera aujourd'hui.
Une enquête sommaire révèle qu'aucun étudiant présent n'a jamais lu un livre littéraire, sauf quelques extraits de Zamenga. La veille comme par coïncidence, l'honorable Kazundu avait justement mentionné cette lacune et le nom de Zabat. J'y ai réfléchi. Comment les amener ou les forcer à lire? Une habitude pareille ne se change pas du jour au lendemain. L'expérience du cours précédent m'a fait comprendre que ces étudiants n'y accordent aucune importance. Ils ont présenté des exposés sur Cahier d'un retour au pays natal de Césaire, Haikus dilatés de Mamingi et Mémoires de porc-épic de Mabanckou sans jamais citer une seule phrase de ces auteurs. Aucun extrait. Aucune citation. Aussi surprenant et pénible que cela puisse paraître, nos étudiants ne lisent pas. Et quand ils lisent, ils le font avec maladresse et sans méthode de lecture. Je vais les forcer à lire. Pas de bibliothèque! Pas de livres. Comme quoi tout manque à Kenge. Tel est le triste sort que subissent les étudiants de l'ISP Kenge.
2 févr. 2025
Kenge, ce 2.02.2025
2 février 2025. Depuis longtemps, l'idée m'est venue d'aller participer à une messe à la sous-paroisse Ste Marie Madeleine au camp Mukisi ou en face de la ville. La raison était de changer simplement. La messe prévue à 8h30 a commencé à 9h pour se terminer à 13h30. On célébrait la présentation de Jésus au temple, ou la fête des consacrés. L'abbé Jean-Hervé Minimio que je voyais pour la première fois s'est montré à la hauteur de sa mission, convaincant dans son homélie d'une heure, et inspirant une énergie dynamique très positive. La célébration était totale: la liturgie de la parole a pris deux heures; les offrandes plus de trente minutes, et la suite. J'ai compris qu'il fallait prévoir trois offrandes: une pour la paroisse, une pour la construction et une comme action de grâce. Une belle messe solennelle. On se serait cru à une messe d'ordination, de première communion ou de confirmation, tellement c'était long. Chapeau à la chorale des mamans et aux braves chrétiens de cette sous-paroisse.
Participer à cette messe m'a rappelé les débuts de Sts Pierre et Paul, devenu Mwense Anwarite par la suite. Nous sommes en octobre 84. La paroisse a été érigée le 29 juin précédent par décret épiscopal. Le curé Nicolas Berends et moi célébrons la toute première messe devant une bonne centaine de personnes. La partie avant du refectoire de l'évêché nous sert de sacristie, tandis que l'autel est placé sous la veranda attenante au même refectoire. Nous recourons au tabernacle de la chapelle de l'évêché pour conserver les saintes espèces. Nos paroissiens, très motivés, et nos jeunes apportent une contribution considérable. Nous sommes de vrais pionniers qui bénéficient du luxe du nouvel évêché pendant que les célébrations se passent en plein air. Les choses ont évolué relativement vite. Nous avons ensuite réussi dans la deuxième année à bâtir une sorte d'abri d'autel, près des eucalyptus dans l'espace situé en face de la salle paroissiale actuelle. Ces souvenirs-là me sont revenus spontanément à l'esprit. Nicolas a continué inlassablement à assurer la charge paroissiale. J'y suis revenu célébrer et concélébrer entre mai et octobre 92, retrouvant intacte l'ambiance insufflée quelque huit années auparavant. Dix-sept ans plus tard fut inaugurée sans pompe l'église-cathédrale Mwense Anuarite, une fresque architecturale grandiose et majestueuse mais qui selon les rumeurs fut boudée comme "un cadeau empoisonné" par le locataire suivant de l'ordinariat, qui n'en prit aucun soin. Respect au bâtisseur. Que les pères SVD Gerd Lesch et Alfons Müller que je salue en passant me lisent bien. Cette cathédrale fait aujourd'hui la fierté de Kenge dans le paysage catholique du Congo.
Dans l'après-midi, je me suis retrouvé avec les abbés Séraphin Kiosi et Tryphon Ilenda chez l'Honorable Placide Kazundu. Nous avions rendez-vous à Manzau avec le père Sébastin Kiwhongi SVD, mais pour une raison de communication, la rencontre n'a pas eu lieu. Le père assistait à la fête des consacrés chez ses confrères à la paroisse Saint-Esprit. A cette occasion, les élèves du petit séminaire de Katende sont allés animer la messe dans cette église qui porte beaucoup de souvenirs de mon enfance. Dans la foulée, nous avons pu joindre au téléphone l'abbé Jean-Chrysostome Akenda qui se trouve actuellement à Kin. Comme le temps s'étirait à longueur, et que le père Séba était inaccessible, nous avons avec regret renoncé à monter à Manzau. Séra devrait rentrer dans son fief, Tryphon préparer son voyage et moi mon troisième cours à l'ISP. Un dimanche avec quelques histoires!
C'est parti pour ma troisième et dernière semaine à Kenge. Des ordinations diaconales de deux pères SVD sont annoncées pour dimanche prochain à la cathédrale Anwarite. Encore quelques chats à fouetter, puis ce sera tout.
La chute de Goma
C'est avec un coeur meurtri que j'ai appris la chute de Goma, chef-lieu du Nord Kivu. Consternation, humiliation, calamité. Aucun mot ne convient pour exprimer cette catastrophe nationale. Les Congolais sont blessés dans leur amour-propre. Nos soldats et nos compatriotes sont tombés soit au front soit dans leur effort de fuir soit bombardés dans leurs maisons. Paix à leurs âmes! C'est le moment de panser nos plaies et d'enterrer nos morts massacrés dans ce carnage. Ce n'est plus le moment de se poser des questions, mais d'agir. Le Congo est un et indivisible. Des doutes s'élèvent quant à notre capacité de reconquérir les territoires perdus depuis Bunagana, du moment que nous n'avons pas su les dèfendre. Nos autorités élues doivent nous rendre des comptes sur leur gestion calamiteuse de cette guerre. A examiner les choses de près, cette guerre n'a pas été préparée en depit de nombreux signaux d'alarme qui nous alertaient. Nos soldats mal payés, mal nourris, mal équipés ont été irresponsablement sacrifiés sur l'autel de la perditon. Même des observateurs non politiques ni militaires ont remarqué des failles au niveau des informations, des renseignements, des préparatifs de la guerre et de la politique menée dans ce domaine. Le résultat se passe de commentaires. D'énormes erreurs tactiques et stratégiques ont été commises qui frisent le non-professionnalisme. Malheureusement dans des cas pareils, les autorités n'ont jamais tort. Elles savent justifier l'injustifiable quoique la réalité sur le terrain ne leur donne pas raison. L'heure est à l'action, à la résistance, à la résilience. Je suis nationaliste dans l'âme. Pro patria mori.
Une leçon de patriotisme doit absolument en être tirée si nous tenons à notre patrie et à notre nation. A moins que nous acceptions la balkanisation prônée par les forces négatives. De quoi donner raison à ceux qui soutiennent que l'ennemi du Congolais c'est le Congolais lui-même. La chute marque une nouvelle page sanglante et incertaine dans l'histoire de notre pays. Plus rien ne sera comme avant, qu'on se le dise.
1 févr. 2025
Impressions de Kenge
Je suis arrivé à Kenge le lundi 20 janvier 2025 autour de 16 heures. Un voyage avec quelques petites histoires locales. Rien de sérieux. J'avais une inquiétude à cause d'une erreur de prévision. En effet, j'avais pensé faire le plein au niveau de Nsele. Erreur. Aucune station d'essence n'avait du carburant ce jour-là. Le doute s'est aggravé dès que nous sommes arrivés à Bukanga Lonzo. J'ai dû prendre le risque d'ajouter 5 litres pour être sur d'atteindre Kenge où j'ai fait le plein. La leçon est apprise. Au Pont-Kwango, je me suis arrêté à la cure pour voir l'abbé Liévin M'Banga malade et grippé. Il était 17h30 lorsque j'ai placé mes pénates à "Je me repose", retrouvant les maîtres des lieux qui m'attendaient.
Dès le lendemain, j'ai commencé mon cours de Questions spéciales de littérature congolaise d'expression française aux étudiants de L2 FLA. Un auditoire de 60 étudiants parmi lesquels 4 dames. Une proportion frappante comparée à l'université des West Indies où les femmes représentent plus de 70% de la population estudiantine. La semaine suivante, j'ai animé un Séminaire de lecture. J'ai forcé les étudiants à lire en groupes de 7 ou 8 des livres et articles, en leur imposant un temps de lecture à l'issue duquel ils devraient présenter un exposé. Depuis hier ont eu lieu 4 présentations de groupe. Aujourd'hui, nous finissons avec les 3 dernières. Je dois avouer qu'au vu de la qualité des travaux, les étudiants s'en sont pas mal sortis. J'avais des doutes, mais j'ai été positivement surpris.
La semaine prochaine, du 3 au 8 février, je traiterai les Questions spéciales de littérature africaines d'exprssion française pour les L3LMD. Une version allégée de ce que je fais d'habitude. J'adapterai le cours au niveau des étudiants, car ce niveau correspond à l'ancienne troisième de graduat. J'ai dû solliciter une autorisation spéciale auprès du Secrétaire général académique pour enseigner ce cours. Quitte à voir commencer organiser la suite. L'application du système LMD pose encore quelques problèmes de réadjustement.
Comme pour dire que tout se passe bien en général. La SNEL fournit la lumière de 18 à 23 heures, ce qui est exceptionnel à Kenge. Le reste se résout aisément. J'ai revu la famille... elle va bien.
24 janv. 2025
Où enterrer les morts?
Où enterrer les morts? La réponse n'est pas évidente. Comment enterrer dignement les morts? Le lieu est important, mais qu'en est-il du respect des morts proné jadis comme une solide valeur traditionnelle?
Où enterrer les morts? Il y a à Kinshasa des cimetières huppés où l'espace se négocie à coup de milliers de dollars. Il y a des cimetières de basse classe pour les pauvres. Il y en a des privés, des officiels, des consacrés, des militaires, des religieux. etc. Au cimetière de Kinsuka des maisons habitées sont érigées entre des tombes. A Kintambo comme à Kimbanseke de même. On construit, l'hôtel de ville détruit, on reconstruit, l'hôtel de ville re-détruit... sur les sites de cimetières. Tout se passe comme si de rien n'était. Pourtant, ces gens exhibent des titres de propriété et prétendent acquérir ces terrains en toute légalité jusqu'au jour du déguerpissement.
Kinshasa 17 janvier 2025. J'ai fait déplacer la tombe de Maman Christine Matsasu Kayengo de Mikonga vers Nsele Bambou. Elle était menacée de destruction et de profanation. En effet, le cimetière est désormais loti, acquis par des propriétaires sans états d'âme. Les chefs de terre Bateke n'ont rien trouvé de mieux que de revendre ce terrain attenant à l'aéroport de Ndjili à des personnes sans scrupules. O tempora o mores! De voir la tombe de ma mère miraculeusement épargnée de spoliation m'a à la fois révolté, scandalisé et frustré. Le mouveau propriétaire ayant déjà payé les démolisseurs, s'est étonné d'apprendre que Maman m'attendait pour que je la mette à l'abri de cette malédiction. Il n'y a vraiment aucun respect des morts dans notre pays. Ces profanations se tiennent au nez complice des autorités urbaines et nationales, elles-mêmes peut-être comptant parmi les acquereurs de ces espaces funéraires transformés du jour au lendemain en un quartier résidentiel.
L'inimaginable et l'inconcevable se produisent sous nos yeux comme dans un no man's land. Quelle conscience anime ces revendeurs et acheteure de cimetière où reposent d'innocentes âmes défuntes? Des tombes chèrement construites sont détruites, profanées, réduites en pierres et poussières, sans qu'aucune sanction ne soit prises à l'encontre des malfaiteurs. Et vous parlez d'un état de droit? En réalité, il n'y a ni ordre ni loi. Du jamais vu ni entendu. C'est comme si cela se passait dans une bande dessinée. Un spectacle de dessins animés. Et pourtant, c'est la réalité. Où enterrer les morts?
22 janv. 2025
Adieu Claver Musety
[21/01, 20:07] Kahiudi: Merci Freddy, oui effectivement, j'étais à Kin et ai consacré toute la semaine à cette douloureuse épreuve. Tout s'est bien passé. Je suis à Kenge depuis hier soir pour mes enseignements. J'ai commencé ce matin.
[21/01, 20:10] Kahiudi: Condoléances mutuelles pour le décès de mon homonyme. Paix à son âme! Souffrait-il? Depuis quand?
Il y a pas mal de temps, j'étais en contact avec lui.
[21/01, 20:50] Freddy Mayamba: Il est décédé hier lundi à 10h
[21/01, 20:52] Freddy Mayamba: Son corps est à la morgue attendant que l'on prenne des dispositions,mal collecte des fonds pour les obsèques qui auront lieu à Moanda où il s'est installé.
Cet échange avec Freddy m'apprend la mort de mon homonyme Claver Musety Kipang Mpong. Claver est de ma génération. A l'école primaire comme au secondaire, il me précédait d'une année. En 1974-75, il était professeur de français au petit séminaire de Kalonda, alors que moi je finissais. On était proches avec lui et Timothée Mombo à cette époque. Puis il s'est orienté vers l'armée jusqu'à atteindre le grade de colonnel.
19 janv. 2025
Circuler à Kinshasa
Circuler à Kinshasa est un cauchemar tant pour les usagers motorisés que pour les piétons. Non seulement les routes sont dans un état piteux, mais aussi la circulation est cahotique. Il existe à Kin une façon unique de rouler. Les embouteillages est fréquents presque à toutes les jonctions routières. Un désordre inoui. Chacun semble pressé au détriment du code de la route. La réalité de la circulation se passe sur le terrain. Partir de la maison et retourner à la maison relèvent d'un coup de prestidigitatiom.
De tous mes séjours dans cette ville qui fut jadis réputée belle, celui-ci me semble être le plus frustrant. Il me fallait être mobile mais la Mitsubishi Colt devrait subir un entretien. Vidange, changement d'huiles moteur et freins, remplacement des bougies et plaques de freins, remplacement des pneus. Bref une ardoise salée. Pas de crique ni de clef de roue. A chaque panne de crevaison, il fallait emprunter crique et clef de roue, jusqu'à ce que j'en acquiers d'autres. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les fameux quado qii pullulent le long des artères principales de Kinshasa ne possèdent jamais tout le matériel de réparation de pneus. On emprunte chez le voisin. Congo mboka elengi, entend-on souvent dire. Ne vous étonnez de rien.
Les routes sont dans un état pitoyable. Après la pluie, elles sont souvent impraticables. La boue et les marécages germent de partout. Outre les inevitables embouteillages, il y a des inondations en pleines rues. L'eau n'est pas drainée et stagne, créant des foyers de moustiques et de nids de poule ou poulet. Les conducteurs sont souvent très agressifs: la priorité n'est respectée. On s'embourbe, s'enlise et s'en sort sans trop de dégâts. Jamais je n'ai vu Kinshasa comme ça. Les poubelles jonchent devant les habitations comme sur les places publiques. Des odeurs nauséabondes. Des saletés partout. De temps en temps on voit par-ci par-là des gens nettoyer les rues, des Chinois réparer ou installer des points abîmés des routes. L'effort existe, mais il est nettement insuffisant pour une si grande ville.
18 janv. 2025
Une semaine pleine de significations
Voici le déroulement de ma première semaine à Kinshasa. La semaine du 11 au 18 janvier 2025 s'est vécue dans l'attente de deux événements.
D'abord le décret du gouverneur de la ville autorisant l'exhumation des restes de Maman Christine Matsasu, enterrée il y a presque treize ans. En effet, le cimetière de Mikonga est transformé en habitations. Alors que toutes les tombes environnant celle de Maman étaient détruites, la nôtre n'était que partiellement touchée. Miracle! Seules la photo et les inscriptions de noms étaient enlevées. Nous étions en mars 2024, lorsque je suis descendu sur le site. Décision était alors prise de construire un mausolée et de déplacer les restes conformément à la loi. Le document officiel du gouverneur contenait deux fautes qui ont pris deux jours pour être corrigées. Comme j'etais décidé d'en finir avec cette responsabilité filiale, j'ai pris mon mal en patience. L'évènement a finalement eu lieu le jeudi 16.1 et vendredi 17.1.
Ensuite la récupération de ma valise restée à Bridgetown. Je reconnais le professionnalisme de Virgin Atlantic qui a assuré mon transport de la Barbade en Angleterre. Presque chaque jour je recevais une notice de VS sur l'évolution. Mon bagage est arrivé par Air France du 12 janvier 25. Eh bien, aussitôt qu'on a fini avec la re-sépulture de Maman, j'ai reçu un appel de l'aéroport m'invitant à aller retirer mon bagage. Blessed.
Le mythologue que je prétends être peut aisément interpréter ces deux événements. Coincidence? Non. Providence. En fait, le fait que la tombe ne soit pas touchée, constitue un message direct de Maman. Paix à son âme! Elle a fait attendre la destruction de sa tombe afin que je la voie et décide de la déplacer. Chose décidée en mars 2024, chose faite en janvier 2025. La Providence y est donc pour beaucoup. Re-enterrement cette fois à Nsele Bambou. Bain de consolation à Ndjili Quartier 1. A la grande satisfaction de tous les miens. Une semaine pleine d'émotions et de défis. Béni soit l'Eternel!
15 janv. 2025
De nouveau à Kinshasa
Je suis à Kinshasa depuis le samedi 11 janvier. J'ai pris Ethiopian Airlines depuis Londres via Addis-Abeba. Dieu soit loué. Ce voyage a commencé par un léger désagrément avec la perte de ma valise. Aux dernières nouvelles, Virgin Atlantic l'a retrouvée et mise sur un vol i France qui devrait arriver à Ndjili le 12 janvier au soir. Un embouteillage monstre. Mieux une série d'embouteillages. Puis un embouteillage monstre. Etc. Il nous a fallu plus de quatre heures pour arriver à Pigeon. Ereinté, je me mets au lit, pas de sommeil. Me voilà au pays de la malaria qui m'a forcé une hospitalisation en juin dernier. Je fais de la prophylaxie antimalariale (?). Espérons que celle-ci tiendra bon. En plus c'est la saison de pluies ici, donc beaucoup de moustiques. J'espère ne pas tomber malade à mon retour à Barbados.
12 janv. 2025
Hommage à l'abbé Charles Kapende (1946-2025)
J'étais encore à la Barbade lorsque j'ai par mon frère Dominique Kapende appris la mort de l’abbé Charles Kapende. Je me suis résolu de lui rendre hommage mais quelque chose m'a retenu. Je ne saurais dire quoi, mon coeur résiste à le croire ou voir mort. J'écris depuis un avion Ethiopian Airlines pour Kinshasa.
Nous qui avons dans notre jeunesse eu
le privilège de le connaître, alors qu'il venait d'étre ordonné sous-diacre
pleurons un aîné, un formateur, un confrère et un modèle. Le nom de l’abbé Charles apparait dans près
de cinquante articles de mon blog, en parfaite symbiose d’apothéose avec le maître
du verbe qu’a été Kapsy.
Aîné, il nous a appris la simplicité
et l’enthousiasme dans ce que nous faisons. “Chantez diables”, le voilà mort “brinkessement”
comme cet enseignant expliquant à l’inspecteur les raisons de la mauvaise
performance de ses élèves.
Formateur, mon prof de francais et
religion m’a inspiré de vibrer dans les belles lettres, appuyé par de bonnes
connaissances des langues classiques. Il m’a rendu attentif à des sciences dont
j'entendais l’existence de sa bouche pour la première fois. Exemple: l’exégèse ou
la psychanalyse. “Quidquid recipitur recipitur ad modum reccipientis” correspond
à une expression qu’il aimait répéter lorsque les circonstances ne lui
plaisaent pas: “ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd”.
Un confrère hors pair avec qui j’ai
développé une complicité inattendue. Dans son humour intarissable, ce prédicateur
sensationnel aimait s’atttribuer des noms : “Kapendson, CKapsie, Labé Salu, Don
Carlo, Kapende Swa Yamfu Nketu toma ku nzo nkwenu Nsinga nsitu…”. Tout ça c’était
lui. Feu Nestor Kiala alias Mr Boubou ajoutait: “Kapendson Fìls” Et moi il m’appelait “N’tikudi mayanda”
synonyme pelende de héros ou Hercules.
Modèle, oui l’abbé Kapsy a marqué
notre génération. Il est apparu à une époque difficile de l’histoire du Zaïre, l’époque
du conflit entre l’église catholique qui a vu le Cardinal Malula se refugier à Rome.
De voir un jeune homme opter pour le sacerdoce alors même que le monde se désacralisait
radicalement, que la société se sécularisait et que les valeurs chrétiennes
perdaient du terrain, nous fascinait outre-mesure. Ses services à Kalonda/Katende
restent à jamais gravés dans nos mémoires. Tous mes copains de classe sont
demeurés impressionnés par cet homme de Dieu. Son ordination fut la première à
laquelle nous tous assistames. Après son ministère auprès de l’abbé Nicolas à
St Hippolyte, il revint à Kalonda avant de s’envoler pour Rome. Il élevait un porc qu’il nomma “Bellinda”. Ça aussi c’était
l’abbé Charles Kapende. Quand adolescents,
nous rêvions de notre sacerdoce, notre ambition était d’être comme lui. Chaque rencontre etait une
célébration, une bénédiction.
Adieu, merci abbé Charles Kapende. Nous
te pleurons unis à ta famille diocésaine et biologique. Estimé confrère, curé, formateur
des séminaires, va en paix, que le Bon Dieu te patafiole. Requiescas in pace
aeterna Dei. (Kahiudi Claver Mabana)
NB: Ce texte a été lu par l'abbé Michel N’Gob lors des funérailles ce 11 janvier 2025 à Katende. Merci aux abbés Albert, Floribert et Michel.
6 janv. 2025
Le ton est donné: 2025 a commencé
Alors que l'année 2025 a commencé avec les enterrements de nos morts, voilà que s'ajoute un autre défunt: le patriarche abbé Charles Kapende Swa Yaamvu du diocèse de Kenge. Ce nom se retrouve plusieurs fois dans ce blog, tellement cet homme de Dieu a marqué ma jeunesse. Je lui dédierai un hommage à sa mesure. Que son âme repose en paix.
Le ton est donné. La mort fait partie de notre quotidien jusqu'à notre propre mort dont Dieu seul connait la date. Mais il ne faudrait pas être pessimiste. Se préparer à toutes les éventualités. Le monde est méchant. La vie est versatile, elle peut être dure et belle, mauvaise et heureuse. Jn jour ceci un jour cela. Ou le deux à la fois. Méfions-nous des apparences.
Dans deux semaines, je serai à l'ISP Kenge pour mes enseignements. J'apprends que le personnel enseignant de l"ESU est en grève sèche (sic). Donc je suis en grève, mais j'espère que la situation se détendra sous peu. Les pourparlers sont en cours pour que les revendications des professeurs soient honorées.
Personnellement et professoonnellement, beaucoup d'attentes et de défis. Des projets aboutiront, j'en suis sûr. L'environnement général jouera sans aucun doute un rôle prépondérant. A nous deux 2025. Meilleurs vœux à toutes et à tous pour une année 2025 prospère et heureuse.
5 janv. 2025
2025 a commencé
Le temps passe vite. Nous voici déjà au cinquième jour de janvier alors même que les arbres de Noël tardent à disparaître des maisons. Nous voici déjà en train de subir la pesanteur fébrile de janvier qui culmine en février. Longtemps ce mois fut celui où la malaria me frappait; mais l'hahitude a changé au fil du temps. Que réserve cette nouvelle année? La réponse est simple; tout ce que les autres années ont réservé. Bref, comme on dit, plus ça change, plus c'est la même chose. 2024 a eu son lot de surprises, de joies et de malheurs; 2025 aura aussi ses événements inattendus heureux et tristes. Le voeu est de les avoir plus joyeux que pénibles, mais rien ne les garantit.
Je dois interrompre. Je viens par un audio de Dominique d'apprendre la mort de notre cher abbé Charles Kapende, prêtre du diocèse de Kenge. Que son âme repose en paix.
4 janv. 2025
Luna, our cat
31 December 2024. Luna, our house cat, was run over by a mean motorist. Ibangu, Mukawa, Mama and Tata Mapasa will never forget you. Thank you for the joy you brought to our home. We will miss you forever Luna.
31 décembre 2024. Luna, notre chatte domestique, a été écrasée par un méchant automobiliste. Ibangu, Mukawa, Mama et Tata Mapasa ne t'oublieront jamais. Merci pour la joie que tu apportais dans notre maison. Tu nous manques à jamais Luna.
2 janv. 2025
Retour à la vie normale
En ce début de janvier 2025 le retour à la vie normale est marquée par des enterrements. Maman Izay le 3 janvier. Brigitte et Jacky le 4 janvier, Wivine le 5 janvier, Angèle le 6 janvier. Les autres suivront. Chacune sera enterrée dans la dignité, peu importe le lieu. Que leurs âmes reposent dans la paix éternelle de Dieu.
Les enterrements entraînent habituellemen d'énormes dépenses. Pour faire face à ces frais, nos familles pauvres et démunies comptent sur des cotisations parfois difficiles à rassembler. Ce qui a quelquefois ou souvent pour conséquence de les renvoyer à plus tard. Suivant les moyens à disposition, les familles nanties manifestent leur pouvoir financier. Les coûts engagés dépendent donc de la classe sociale. Toute famille n'étant pas en mesure d'assumer ces depenses, il arrive que l'état s'en charge en enterrant les morts dans des fosses communes.
Au-delà de tout le tralala autour des morts, des deuils et des enterrements, la réalité est que toute personne, riche ou pauvre, heureuse ou malheureuse, grande ou petite, meurt. C'est la loi de la nature. Les honneurs et les frais engagés sont illusoires. Mabele mokonzi. C'est, comme soutiennent certains, la seule justice qii existe au monde. Car même le roi qui condamne à mort, meurt. Même le soldat oh le bandit qui tuent, meurent. Tous sans exception retournent à la terre. La terre est la vraie reine de l'univers.
Bon retour à la vie normale après le goinfreries des fêtes de fin d'année. Halte à la licence et à la malbouffe.
1er janvier 2025
31 décembre 2024. Rien de spécial. Je ne suis presque pas sorti de la concession sauf pour aller avec Chrystelle à la plage. Toute la journée, Mama Mapasa s'est occupée à la cuisine. Elle a préparé de la viande de mouton, des tubercules de manioc, de la salade et du riz pour la fête avec avec notre communauté africaine francophone. C'était prévu pour 20h à la résidence des Martinez. Nous y sommes arrivés après un détour chez Ma Yvette pour chercher Imad. Aussitôt que toutes les familles invitees sont arrivées, la fête a commencé. Un repas copieux de gala.
Vers 22h20 nous sommes partis à la messe a St Francis siruée à quatre minutes de voiture. Belle messe de 22h30 a 23h40. Claver Jr a servi, fidèle à ses engagements. Le temps d'arranger les flûtes de champagne à l'espace paroissial situé directement sur la plage. Une bonne cinquantaine de personnes s'y sont donne rendez-vous. Retrouvailles, conversations de compagnie. Minuit a sonné, et les feux d'artifice ont été déclenchés depuis la Mer de Caraïbe. Spectacle grandiose et impressionnant. Eau, boissons sucrées, vins, champagnes et proseccos ont arrosé la soirée. J'ai retrouvé quelques collègues de U⁰wi, fait la connaissance de quelques visages déjà vus mais jamais abordés auparavant. Belle ambiance.
Retour chez les Martinez autour de 0h30. Champagnes, proseccos, sucrées, vins et bières ont de nouveau été offerts autour d'une excellente tarte à la pomme. La musique africaine, notamment sénégalaise, ivoirienne, camerounaise et congolaise, a agrémenté la matinée inaugurale de l'année 2025. Nous nous sommes séparés autour de 3h00 pour arriver vers 3h30 chez nous. Fatigués. Éreintés. Un peo de maux de tête que seul le repos soigne. Je me suis réveillé vers 11h30... après Jr et sa mère, mais avant Ibangu. Après un léger petit déjeuner, je suis retourné au lit. Quelques coups de fil. Vers 18h, je suis descendu à la Plage de Sandy Lane pour éliminer les alcools, sucres et autres aliments lourds consommés au réveillon du 1er janvier 2025.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous. Meilleurs vœux! Que le Bon Dieu nous protège et nous garde en 2025.