27 sept. 2011
An denTodestag hat die liebe Traudy auch gedacht
> Date: Tue, 27 Sep 2011 18:05:17 +0200
>> Subject: R.i.P.
>
> In liebem Gedenken an Papa Mabana.
> Deine Traudy
Meine Antwort:
>> Subject: R.i.P.
>
> In liebem Gedenken an Papa Mabana.
> Deine Traudy
Meine Antwort:
Ich danke Dir sehr tief herzlich, liebe Traudl.
Gestern habe ich, an das versprochene unrealisierte Gespräch noch gedacht. Papa hatte mich am 23 Sept. angerufen, ich sollte ihn zurückrufen aber habe es nie getan.
C
Gestern habe ich, an das versprochene unrealisierte Gespräch noch gedacht. Papa hatte mich am 23 Sept. angerufen, ich sollte ihn zurückrufen aber habe es nie getan.
C
26 sept. 2011
Vous avez dit, Tradition africaine?
La tradition africaine prône le respect des parents, dieux terrestres, et des aînés. Seulement, cela ne marche pas toujours comme cela.
Juillet - Août 1972 (?). Ou 1973, je ne suis plus sûr de la date. Je suis en vacances en famille. La nouvelle nous arrive, que mon grand-père Kahiudi est malade. Mon père, fils aimant infiniment ses parents, fait venir le vieux Kahiudi et sa vénérable épouse Kalongo, à Mutoni pour des soins plus appropriés. A l'époque, le centre de santé du Fond du bien-être indigène laissé par les Belges fonctionnait encore, de façon plus ou moins régulière. Les médicaments étaient à disposition. L'infirmier, Jean-Marie Lombi, un oncle, s'acquittait avec compétence de ses fonctions. Seulement voilà!
En cette période, le vieux et la vieille - Dieu seul sait s'ils étaient si vieux que ça - ne se parlaient plus, de suite d'une dispute qui les a amenés à invoquer les morts, à faire des "misasu". Ils s'étaient jurés de ne plus jamais partager un repas préparé du "même feu". Lorsqu'ils sont venus, mon père n'était pas mis au courant de la situation. Cette tradition veut qu'avant de "se remettre en entente" on opère des sacrifices, des offrandes appelées - des tatu ye mbakala -; faute de quoi il y aura des morts dans la grande famille. Ainsi donc, Kahiudi et Kalongo une fois chez nous ne pouvaient prendre la nourriture de notre maison. Ma mère, aussitôt informée et priée de ne pas alerter papa, s'est arrangée pour que la nourriture de l'un provienne d'un "autre feu", d'une famille amie et proche, les Kimbinda. Ainsi, des va-et-vient de plats s'opéraient, à l'insu de papa, entre les deux maisons. Nous les enfants en savions quelque chose, mais étions également sommés de nous taire. Jusqu'au jour J.
Papa, très observateur, avait remarqué que ses parents ne s'adressaient jamais la parole; chacun s'arrangeant pour se retrouver seul à seul avec lui pour poser ses doléances. Un bon matin, je l'entendis fulminer contre les pratiques rétrogrades d'un temps passé, contre l'inadéquation de telles attitudes dans un monde moderne. Il démanda, calmement mais fermement, à ses parents de rentrer chez eux aussitôt que l'infirmier jugea leur situation salutaire saine et résolue.
Je n'oubliai jamais cet événement, car plus de vingt ans plus tard, je continuai à reprocher à mon père d'avoir congédié de chez lui ses propres parents entre-temps morts. Vous avez dit quoi? Tradition africaine? On en reparlera. En attendant, préoccupez-vous de vivre ici et maintenant.
Juillet - Août 1972 (?). Ou 1973, je ne suis plus sûr de la date. Je suis en vacances en famille. La nouvelle nous arrive, que mon grand-père Kahiudi est malade. Mon père, fils aimant infiniment ses parents, fait venir le vieux Kahiudi et sa vénérable épouse Kalongo, à Mutoni pour des soins plus appropriés. A l'époque, le centre de santé du Fond du bien-être indigène laissé par les Belges fonctionnait encore, de façon plus ou moins régulière. Les médicaments étaient à disposition. L'infirmier, Jean-Marie Lombi, un oncle, s'acquittait avec compétence de ses fonctions. Seulement voilà!
En cette période, le vieux et la vieille - Dieu seul sait s'ils étaient si vieux que ça - ne se parlaient plus, de suite d'une dispute qui les a amenés à invoquer les morts, à faire des "misasu". Ils s'étaient jurés de ne plus jamais partager un repas préparé du "même feu". Lorsqu'ils sont venus, mon père n'était pas mis au courant de la situation. Cette tradition veut qu'avant de "se remettre en entente" on opère des sacrifices, des offrandes appelées - des tatu ye mbakala -; faute de quoi il y aura des morts dans la grande famille. Ainsi donc, Kahiudi et Kalongo une fois chez nous ne pouvaient prendre la nourriture de notre maison. Ma mère, aussitôt informée et priée de ne pas alerter papa, s'est arrangée pour que la nourriture de l'un provienne d'un "autre feu", d'une famille amie et proche, les Kimbinda. Ainsi, des va-et-vient de plats s'opéraient, à l'insu de papa, entre les deux maisons. Nous les enfants en savions quelque chose, mais étions également sommés de nous taire. Jusqu'au jour J.
Papa, très observateur, avait remarqué que ses parents ne s'adressaient jamais la parole; chacun s'arrangeant pour se retrouver seul à seul avec lui pour poser ses doléances. Un bon matin, je l'entendis fulminer contre les pratiques rétrogrades d'un temps passé, contre l'inadéquation de telles attitudes dans un monde moderne. Il démanda, calmement mais fermement, à ses parents de rentrer chez eux aussitôt que l'infirmier jugea leur situation salutaire saine et résolue.
Je n'oubliai jamais cet événement, car plus de vingt ans plus tard, je continuai à reprocher à mon père d'avoir congédié de chez lui ses propres parents entre-temps morts. Vous avez dit quoi? Tradition africaine? On en reparlera. En attendant, préoccupez-vous de vivre ici et maintenant.
Tata, tusambilaka (26.9.07-26.9.11)
Lelo mvula ya hana wafwila, Tata. Yakuyindula bwingi. Twakuyindulaka bwingi, nzala ngeyi yakukaku. Kima kimosi kiatsala ku mbundu... Twa solulaku, mana ngeyi wathedi kia phosa. Yakutelaku ti kilumbu tii kilumbu wa fwa. Kiadi kina ye lelu diadi kiakukaku. Bwa lwena luzingu. Wadi yazayika ni wa fawa, wadi ya khana kutela twazonza, twamanisa mambu mosu. Ndolula Tata. Tsambilaka mini mwanaku. Tusambilaka betu bosu. Whena mu ngemba ya Nzambi!
C
C
25 sept. 2011
RDC: 20 000 candidats députés pour 500 sièges
Ce matin, mon frère Nicolas m'a écrit: "Hier j'ai ete surpris de constater que certains des nôtres sont candidats députés: Ya Alexandre et Jungle, rires...Tu peux bien voir la liste sur la liste de la CENI." (sic).
Je lui ai répondu: "Enfin un e-mail de toi. Je ne suis pas étonné. La politique, c'est un métier comme un autre. Plus qu'une simple source de survie car, en plus de l'argent assuré, on dispose du pouvoir de conduire les hommes."
Peu de temps après, je découvre un article qui va dans le même sens:
"Avec la liste complémentaire livrée par la Céni, les candidats députés nationaux se comptent désormais à près de 20 000, pour seulement 500 sièges. On n'en a sans doute pas encore fini avec les postulants, dont un certain nombre de ceux qui ont été écartés entendent saisir la cour suprême de justice qui fait office ici de cour constitutionnelle.
Parmi eux figurent des candidats disqualifiés parce qu'inscrits pour le compte de plusieurs partis politiques. L'engouement, et même la détermination, des uns et des autres de figurer coût de coût parmi les éligibles paraît n'avoir qu'une seule explication : la fonction politique rémunère bien en RDC. Elle attire tout le monde, médecins, ingénieurs, enseignants de tous les niveaux, paysans."
(Source:http://www.asadhu.com/en-rdc-20-000-candidats-postulent-aux-elections-legislatives)
J'ajouterais cependant qu'il y en a qui s'y lancent par vrai amour pour le peuple congolais: ils veulent éradiquer la misère et lutter pour plus de justice, de liberté et de prospérité. Ainsi en est-il des pasteurs, prêtres, musiciens, et autres "chômeurs américains" ou hommes et femmes d'affaires. J'y croirai lorsque les faits le prouveront.
Dans deux mois, une chose est sûre: 15 000 candidats malheureux mettront en doute la transparence des élections; ils clameront haut et fort qu'ils ont gagné mais n'ont pas "corrompu" le système pour être repris sur la liste définitive des élus. Telle est la dure réalité politique des pays non alignés.
PS: Je viens de parcourir la liste de Kenge: 101 candidats pour 3 sièges. Sur la liste: des politiciens connus, des professeurs d'université, des avocats, des agents d'administration, des prêtres, des médecins, des enseignants, chômeurs, etc. J'y ai identifié de nombreux amis, même des anciens condisciples du primaire, 14 anciens élèves de Kalonda, des élèves et des cousins germains. La lutte sera acharnée entre les candidats: déchirement, dissension, mensonge, déballage, incitation au dénigrement, haine, voire hélas de sales trahisons... rien que pour le pouvoir et ses dividendes.
Je lui ai répondu: "Enfin un e-mail de toi. Je ne suis pas étonné. La politique, c'est un métier comme un autre. Plus qu'une simple source de survie car, en plus de l'argent assuré, on dispose du pouvoir de conduire les hommes."
Peu de temps après, je découvre un article qui va dans le même sens:
"Avec la liste complémentaire livrée par la Céni, les candidats députés nationaux se comptent désormais à près de 20 000, pour seulement 500 sièges. On n'en a sans doute pas encore fini avec les postulants, dont un certain nombre de ceux qui ont été écartés entendent saisir la cour suprême de justice qui fait office ici de cour constitutionnelle.
Parmi eux figurent des candidats disqualifiés parce qu'inscrits pour le compte de plusieurs partis politiques. L'engouement, et même la détermination, des uns et des autres de figurer coût de coût parmi les éligibles paraît n'avoir qu'une seule explication : la fonction politique rémunère bien en RDC. Elle attire tout le monde, médecins, ingénieurs, enseignants de tous les niveaux, paysans."
(Source:http://www.asadhu.com/en-rdc-20-000-candidats-postulent-aux-elections-legislatives)
J'ajouterais cependant qu'il y en a qui s'y lancent par vrai amour pour le peuple congolais: ils veulent éradiquer la misère et lutter pour plus de justice, de liberté et de prospérité. Ainsi en est-il des pasteurs, prêtres, musiciens, et autres "chômeurs américains" ou hommes et femmes d'affaires. J'y croirai lorsque les faits le prouveront.
Dans deux mois, une chose est sûre: 15 000 candidats malheureux mettront en doute la transparence des élections; ils clameront haut et fort qu'ils ont gagné mais n'ont pas "corrompu" le système pour être repris sur la liste définitive des élus. Telle est la dure réalité politique des pays non alignés.
PS: Je viens de parcourir la liste de Kenge: 101 candidats pour 3 sièges. Sur la liste: des politiciens connus, des professeurs d'université, des avocats, des agents d'administration, des prêtres, des médecins, des enseignants, chômeurs, etc. J'y ai identifié de nombreux amis, même des anciens condisciples du primaire, 14 anciens élèves de Kalonda, des élèves et des cousins germains. La lutte sera acharnée entre les candidats: déchirement, dissension, mensonge, déballage, incitation au dénigrement, haine, voire hélas de sales trahisons... rien que pour le pouvoir et ses dividendes.
24 sept. 2011
Abbé Ese Nsangi, in memoriam
Je viens de lire avec émotion la nouvelle du décès de l'abbé Antoine Nsangi Ese du diocèse d'Inongo. Que son âme repose en paix! J'ai connu l'abbé Nsangi à Rome. Je le croisais souvent dans les couloirs de l'Urbaniana et à la bibliothèque; et j'étais présent à la défense de sa thèse de doctorat. La première à laquelle j'avais jamais assisté d'ailleurs. Je garde de lui le souvenir d'un homme simple, pieux, intelligent, réservé et réfléchi, mais aussi aimable et affable. Mes vives condoléances au diocèse d'Inongo et à sa famille biologique!
18 sept. 2011
Shaloom, Mgr Matondo Kwa Nzambi (1932-2011)
Le Congo vient de perdre un grand pasteur en la personne de Mgr Ignace Matondo kwa Nzambi. Je ne l'ai pas connu personnellement, mais suis resté fasciné par son charisme et son engagement pour la jeunesse à une époque où l'Eglise catholique avait des rapports difficiles avec les autorités politiques. En créant les Bilenge ya Mwinda, les "Jeunes de la Lumière", le père Matondo dans sa vision prophétique a, contre vents et marées, réussi à confirmer les jeunes dans la foi. Ayant formé en de 84 à 87 un groupe des Bilenge ya Mwinda à la paroisse Anuarite de Kenge, je lui dis: Shaloom, Ndeko! Que votre âme repose en paix!
Ci-joint un extrait de l'émouvant message de Mgr Nicolas Djomo, président de la CENCO, à l'occasion des funérailles:
"Cher Mgr Ignace,
Matondo kwa Nzambi, Merci au Seigneur, de nous vous avoir été donné comme vrai et bon pasteur des âmes.
Matondo kwa Nzambi , Merci au Seigneur, qui vous accueille auprès de lui, après avoir combattu le bon combat.
Bansankusu vous pleure ; Molegbe vous pleure ; Kinshasa vous pleure, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, tous les diocèses de la RDC vous pleurent, notamment à travers les BILENGE YA MWINDA."
(Source: www.cenco.cd du 17 septembre 2011)
Ci-joint un extrait de l'émouvant message de Mgr Nicolas Djomo, président de la CENCO, à l'occasion des funérailles:
"Cher Mgr Ignace,
Matondo kwa Nzambi, Merci au Seigneur, de nous vous avoir été donné comme vrai et bon pasteur des âmes.
Matondo kwa Nzambi , Merci au Seigneur, qui vous accueille auprès de lui, après avoir combattu le bon combat.
Bansankusu vous pleure ; Molegbe vous pleure ; Kinshasa vous pleure, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, tous les diocèses de la RDC vous pleurent, notamment à travers les BILENGE YA MWINDA."
(Source: www.cenco.cd du 17 septembre 2011)
14 sept. 2011
Le financement du riche par le pauvre
Que la nouvelle du financement des campagnes électorales françaises sorte seulement ces jours-ci en France est un secret de polichenelle. De qui se moque-t-on? Lorsque le fils Kadhafi a révélé que le leader libyen avait financé la campagne du vénérable président Sarkozy, personne ne l'a pris au sérieux. Lorsqu'on disait que Houphouët-Boigny ou Mobutu finançaient les campagnes de la droite en France, la nouvelle n'avait jamais été entendue par les Français. Eh Oui, la Françafrique. Un concept de traffic d'influences et de manipulations en sourdine. Tous les présidents francophones africains ont versé des millions à leurs protecteurs pour se maintenir au pouvoir. Des sommes colossales qui auraient pu servir à construire des écoles ou des hôpitaux pour les pauvres Africains. Le pauvre est très généreux vis-à-vis du riche. Ces bénéficiaires n'ont jamais refusé ces malles de diamant, d'or ou d'espèces trébuchantes et sonnantes. Aujourd'hui, on dénonce Chirac et Villepin. Il ne viendrait à l'esprit de personne de réclamer une réparation à ces bénéficiaires, encore moins de poursuivre en justice les fameux bienfaiteurs pour détournement des fonds... On parle peu ou prou de Bongo, Gbagbo, Sassou, Eyadema, c'est-à-dire des fournisseurs. Ne devraient-ils pas des explications à leurs peuples, fut-ce pour justifier la provenance de ces valeurs? Et vous me dites qu'il y a la démocratie en Afrique! Vous rêvez ou bien? Démocratie, c'est pour les Occidentaux qui ont créé le mot. Pas pour les Africains.
J'entendais des Belges avouer "aimer le peuple congolais" du bout des lèvres, mais je n'ai jamais entendu un Belge suggérer la réparation, ie de rembourser ou de rendre ne fut-ce qu'un centième de ce que les Belges ont tiré du Congo. Haïti indépendant a été sommé de payer des centaines de millions à la France. C'est peut-être une façon de rendre les bienfaits des paternalistes colons. Le maître est très rusé. BM, FMI, Club de Paris, UE, et tout le tralala des ACP-EEC de Lomé. Autant des moyens pour saigner l'Afrique du peu qu'elle a en l'étranglant par la dette, et la coopération bi-latérale, et les mesures d'austérité, etc. Tant que l'ordre économique mondial restera le même que ce qu'il est aujourd'hui, l'Afrique ne se développera jamais. Africains, réveillez-vous! Votre destin vous échappe.
J'entendais des Belges avouer "aimer le peuple congolais" du bout des lèvres, mais je n'ai jamais entendu un Belge suggérer la réparation, ie de rembourser ou de rendre ne fut-ce qu'un centième de ce que les Belges ont tiré du Congo. Haïti indépendant a été sommé de payer des centaines de millions à la France. C'est peut-être une façon de rendre les bienfaits des paternalistes colons. Le maître est très rusé. BM, FMI, Club de Paris, UE, et tout le tralala des ACP-EEC de Lomé. Autant des moyens pour saigner l'Afrique du peu qu'elle a en l'étranglant par la dette, et la coopération bi-latérale, et les mesures d'austérité, etc. Tant que l'ordre économique mondial restera le même que ce qu'il est aujourd'hui, l'Afrique ne se développera jamais. Africains, réveillez-vous! Votre destin vous échappe.
11 sept. 2011
Mais de quoi te mêles-tu encore?
Mon persécuteur m'a interpelé: "Mais de quoi te mêles-tu, pauvre hère qui n'a pas su assumer ses engagements? Laisse les gens s'entredéchirer? Qu'y gagnes-tu à faire le moraliste de grands chemins? En plus, tu ne dis jamais du bien de ce diocèse dans tes écrits. Même parmi les noms que tu as cités, on sait voir de quel côté tu te situes."
Je lui ai répondu que je tenais pour charité que de chercher à calmer des passions irrationnelles. Seule compte mon option personnelle. Ce que j'ai écrit reste comme tel, c'est mon opinion. Mon blog n'engage que moi. J'y écris ce que je veux, ce qui me vient en tête, comme et quand je veux. Oublie surtout ce que j'ai écrit avant-hier, car quelques jours après, je pourrai soutenir le contraire; ce n'est qu'humain. Mais j'ai des principes auxquels je tiens, qu'aucune autorité terrestre, quelle que soit sa puissance, ne saura ébranler. Dixi.
Je lui ai répondu que je tenais pour charité que de chercher à calmer des passions irrationnelles. Seule compte mon option personnelle. Ce que j'ai écrit reste comme tel, c'est mon opinion. Mon blog n'engage que moi. J'y écris ce que je veux, ce qui me vient en tête, comme et quand je veux. Oublie surtout ce que j'ai écrit avant-hier, car quelques jours après, je pourrai soutenir le contraire; ce n'est qu'humain. Mais j'ai des principes auxquels je tiens, qu'aucune autorité terrestre, quelle que soit sa puissance, ne saura ébranler. Dixi.
9 sept. 2011
La guerre entre prêtres sur Internet
Diocèse de Kenge. Depuis plusieurs mois circulent sur le net des lettres signées et anonymes entre les prêtres de ce diocèse qui se trouve être le mien et dans lequel je suis né à l'époque de la préfecture et ai évolué, dans lequel j'ai été ordonné et auquel je reste attaché car j'y ai (eu) mes meilleurs amis, aînés, cadets et membres de famille. Je ne compte pas moins de cinq cousins, oncles et neveux parmi les prêtres. J'y ai travaillé comme enseignant au petit séminaire de Kalonda et de Katende, comme secrétaire à l'évêché, comme responsable de la Caritas, comme directeur du Cerca, et ai participé à l'érection de la congrégation diocésaine des soeurs de Marie Reine de la Paix. J'ai été le premier vicaire dominical de toute l'histoire de ce diocèse, de 84 à 87 à la paroisse Sts Pierre et Paul, rebaptisée Anuarite. La toute première cargaison du sable qui a servi à la construction de la cathédrale, a été transportée de la rivière Kwango à Kenge, sous mes ordres. Bien que je sois parti de Kenge, mes attaches y sont encore vivantes. C'est de l'antiquité certes, mais le problème Nord-Sud-Centre resurgit honteusement, avec une acuité qui frise l'irrationnel.
Ce que je lis me déconcerte, me révolte, me pousse parfois à me conforter dans la satisfaction d'avoir renoncé au sacerdoce tellement c'est dégradant. Que des prêtres censés prêcher l'amour du Christ en viennent à s'insulter publiquement, à se menacer de mort et d'empoisonnement, dépasse tout entendement. Je connais bien ce milieu dans lequel le confident peut se révéler être le pourfendeur de son protégé. C'est un monde plein de haine, de mensonge, de soupçon et de jalousie contre lequel j'ai réagi en le quittant. J'y avais cru mais j'en ai eu le dégoût. Mais je voue un profond respect à tous mes anciens collègues. Les deux lettres les plus touchantes que j'ai reçues, quand j'avais annoncé officiellement mon départ, me sont venue des pères Séraphin Kiosi et René Ngambele. Je ne suis pas un ange, loin de là. J'ai dépassé l'étroite vision tribaliste, quoique je sois très fière de mes racines suku-tsamba-yaka.
Avril 86. Un prêtre convoqué par l'évêque arrive à l'évêché. L'évêché de l'époque était réputé être luxueux. Mgr Fataki de passage pour Kikwit avait été surpris par la modernité et la beauté de ce lieu. Comme j'étais dans ma chambre, l'ami y entre, trouve une bouteille de whisky. "Vous autres, vous jouissez de bonnes choses, alors que nous on trime dans la misère". "Attends, je te cherche un verre propre". Le temps que je revienne avec un verre, mon collègue s'était déjà servi dans le verre qui gisait là sans se préoccuper des microbes. J'ai tout de suite compris le sens de son geste. Il avait craint que je l'empoisonne, sans aucun doute. Je l'ai laissé boire sans dire un mot. La tension Nord-Sud battait son plein. Le gars est encore en vie, Dieu merci. Il se reconnaîtra dans ce propos.
Mon père ne cessait de dire: Fils, on ne voit jamais du sang de la souris sur la moustache d'un chat. Méfie-toi. Lui avait de bons rapports avec l'abbé Binton, le vicaire général qui l'avait nommé directeur d'école sans savoir qu'il était le frère aîné de Papa Frédéric Kayolo. Et lorsqu'il l'a découvert: "Votre compétence est donc familiale", s'était-il écrié, admiratif. Ils partageaient ensemble un verre de skol à la procure alors que les rapports de Binton avec l'évêque se détérioraient. Ce n'était pas ma querelle, c'était clair dans ma tête. Je respectais l'abbé et admirais son énorme contribution à ce diocèse. Un jour, il avait versé des larmes lorsque je lui ai raconté que j'étais servant de messe à l'église St-Esprit de Kenge, lors des funérailles pour sa défunte mère. Bien que j'aie été le proche collaborateur de l'évêque, il ne m'était jamais venu à l'idée de porter un quelconque jugement sur l'abbé Binton. Encore moins de lui écrire une lettre anonyme. Dieu ait son âme. Qu'on me comprenne bien, je n'ai cité le nom de Mgr Binton que pour illustrer mon propos. J'aurais pu prendre un autre.
L'abbé Charles Kapende disait: "Là où il y a des hommes, il y a de l'hommerie". Nous ne sommes que des hommes, avec ce que cela implique. Kenge a des problèmes. Quel diocèse n'en a pas? Pourquoi ceux de Kenge doivent-ils être étalés sur la place publique? Les autorités hiérarchiques devraient gérer les crises humaines et financières en toute équité, en s'inspirant de l'amour du Christ. Le tribalisme, le népotisme, les injustices, les dissensions interethniques, la haine, le manque de respect de l'autre, n'ont jamais uni les hommes. Le petit geste anodin qu'on pose négligemment peut se révéler d'une générosité d'âme comme d'une cruauté exécrable.
Mes chers frères prêtres du diocèse de Kenge, je vous exhorte à la mesure: lavez vos linges sales à la maison, cessez la guerre ignoble de l'internet. Un peu de discrétion quand même. Protégez-vous et valorisez votre sacerdoce. Ce n'est qu'à ce prix que vous construirez l'église de Dieu. Pro fide, spe et caritate.
En la fête de St. Pierre Claver
ce 9 septembre 2011
7 sept. 2011
Deux jumeaux, deux individualités
Une fille et un garçon. Des faux jumeaux. Pas si faux que cela? Peut-être. La fille est de teint clair, le garçon de teint plutôt sombre: ils se ressemblent beaucoup. Il existe entre eux des situations relationnelles difficiles à expliquer: disputes, concurrences, jalousies, brutalités, ironies tracassantes. L'un est toujours la cible des attaques langagières ou physiques de l'autre. Chacun veut gagner à tout prix. Seulement voilà! Il existe également entre les deux une complicité très profonde. Lorsqu'ils se disputent, prenez garde de trop vous imisquer entre les deux. La volte-face est souvent surprenante: "Laisse ma soeur tranquille" ou bien "My brother is my best friend". Vraiment de quoi perdre son latin. La personne qui venait tantôt de demander secours pour que l'autre soit puni, la voilà qui soudain défend son frère ou sa soeur. N'est-ce pas le comble de la contradiction. Pour les adultes sans aucun doute! Sûr qu'ils se moquent éperdument des adultes et de leur monde. Le ton anglais de la fille est bajan, celui de son frère américain hérité de la télévision. Mais à ce jour, la compétence linguistique de la fille semble légèrement plus avancée que celle de son frère. Pourquoi? Eh bien, les femmes savent jacasser. Et ça commence tôt.
La fille a demandé de suivre une formation de ballet. Le garçon voudrait faire du karaté comme son condisciple chinois qui déjà excelle dans cet art martial.
Le jeune homme s'intéresse au computer sur lequel il manipule ses jeux alors que sa soeur s'occupe inlassablement de ses bébés poupées. Est-ce une différence de niveau intellectuel? L'homme réfléchit, la femme est émotionnelle. Préjugé d'un autre siècle, oui mais pas si faux que cela. Mon feu père Kasongo Bunda d'heureuse mémoire mettait ses fils à l'école à l'âge de six ans et ses filles à sept ans. Vieille école, dépassée, machiste. Le monde moderne suggère une égalité de chances et d'opportunités, qu'on soit homme ou femme. Est-ce si vrai que cela? C'est le défi de l'éducation. L'école de la vie est de loin plus instructive que les résidus de l'alphabetisation impériale coloniale.
4 sept. 2011
L'usage de l'internet
From:
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Sent:
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Sunday, September 04, 2011 4:00:43 PM
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To:
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clmabana@hotmail.com
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Cher(ère) clmabana@hotmail.com,
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L'équipe NBC.
Voilà un message complètement anonyme envoyé à un destinataire quelconque. Il n'est pas adressé à moi, mais à mon e-mail address. On voit clairement que c'est traduit de l'anglais. (Thank u for ..., votre banque service, NBC). L'équipe NBC c'est n'importe qui, n'importe quoi? Je ne connais pas cette banque et n'ai jamais eu à traiter avec elle. Derrière la toile, une bande d'escrocs professionnels, de pêcheurs en eaux troubles comme le calotin Terminator (Supra 1.9.11). Méfiez-vous de ce genre de messages! Et croyez-moi, cette bande braque des millions par cette seule astuce: il aurait suffi que par coïncidence je sois un client de la BNC et que je panique à cette "menace".
3 sept. 2011
Côte d'Ivoire, Tunisie, Egypte, Libye: une recolonisation de l'Afrique?
Il est indispensable d'obtenir le soutien des grandes puissances pour prendre le pouvoir dans son pays africain. Si par le passé, le soutien était couvert par une idéologie dictée par la guerre froide. Aujourd'hui, les Etats-Unis, la France et l'Angleterre procèdent sans cacher leurs faces. Aujourd'hui, par les services de renseignements, par des raïds aériens, par la diplomatie d'intimidation, par des suggestions de rébellion, ces grandes puissances peuvent du jour au lendemain déloger un dictateur de son piédestal et installer un groupe de rebelles aspirant à une démocratie sur le modèle franco-anglo-américain. C'est-à-dire, une démocratie qui, sur la terre africaine, défend les intérêts économiques et géostratégiques de ces puissances, en leur fournissant le pétrole, en offrant à leurs entreprises des contrats à clauses léonines sur les ressources naturelles et minières. Américains, Anglais, Français, et autres puissants, ne visent que leurs propres intérêts! Qu'on se le dise, le destin des Africains appartient aux Africains eux-mêmes.
Mon lecteur me dira, comme toujours: "Intellectuel sans pragmatisme! Le pouvoir et le destin africains se décident à Washington DC, à Paris et à Londres. Pas à Prétoria ni à Ibadan, encore moins à Kisumu. Pourquoi? Parce que les Africains cèdent facilement à la corruption, à l'égoïsme et à l'appât du gain. Et les grandes puissances le savent parfaitement. Il n'y a aucun nationaliste au vrai sens du terme. Les vrais subissent le martyre. Et crois-moi, personne n'est prêt au martyre."
Et l'Union africaine, quel est son rôle? Euh... De quoi parles-tu? Elle ne joue aucun rôle, sinon de servir de relai aux grandes puissance. Une union encore gangrenée par ses alliances coloniales.
1 sept. 2011
L'Internet et les masques
Un prêtre qui voulait passer inaperçu a écrit une aimable lettre de menace de mort à son aîné prêtre à cause de ses prises de position intransigeantes vis-à-vis de la hiérarchie diocésaine accusée de tribalisme, de malversations financières, de clientélisme et de favoritisme. L'exercice consistait à lêcher les bottes du patron et faire bloc avec son camp. Bouchez vos oreilles car c'est un conte moderne. Le littéraire que je suis aime bien écrire n'importe quoi. Je ne parle pas de moi, mais d'un gribouilleur à la sainte plume assassine. L'anonymat lui a permis de s'attribuer froidement un surnom de Terminator sacré et de terroriser impitoyablement son confrère avec lequel il a beaucoup de comptes à régler. Un crime parfait sans tâches de sang ni empreintes digitales. Car sous ce masque, sous des titres peu dignes de son rang, le malfrat a déployé sur près de vingt pages ses talents de chien indomptable, d'asticot en soutane et de criminel impénitent, distribuant des cartes de bon service et des autodafés à ses ennemis, maudissant telle personne et vilipendant telle autre, étalant les malversations financières et les écarts de sa future victime à qui il a intimé de dresser sans délai le bilan (négatif et honteux) de sa longue vie sacerdotale. Tout tourne autour de l'argent, curieusement, chez cet arriéré mental. De quoi perdre votre foi en l'église une, sainte et catholique! Mal lui en a pris car il n'a malheureusement pas compté avec les ruses de l'Internet. Il a oublié que les documents de Microsoft Word gardent des propriétés de base. L'anathème largement diffusé à travers le net va sans doute réjouir les exploiteurs de scandales. Quidquid latet apparebit!
Ce qui m'intéresse dans cet acte insensé, c'est l'extension du désir de faire mal que l'on atteint dans l'anonymat. C'est le danger de l'internet. Derrière le personnage diffusant une nouvelle alléchante peut se cacher le plus abominable des mécréants et des tueurs à gage. Le nom s'efface au profit du prête-nom. Le réel s'efface au profit de l'épouvantail comme le loup du petit chaperon rouge. En cinq minutes, il est possible d'ouvrir une boite électronique et de diffuser, sous un pseudonyme anonyme, à des millions de personnes des menaces dignes d'une bombe. Le camouflage, le déguisement, le faux-fuyant, le vague, le nébuleux, le voile, le masque, le clin d'oeil, l'esquive, la feinte, le trompe-l'oeil, le clair-obscur... autant de subterfuges pour draper son revenant. L'internet, c'est aussi le lieu de l'expansion du suintement, de la fuite. Le secret se dévoile sous la forme de la fuite, et atteint le monde entier sans qu'on s'en rende compte. N'en est dupe qu'un étourdi, car il n'y a en réalité aucun secret sur l'Internet, c'est question de disposer d'outils susceptibles de fonctionner derrière la toile. Dans une entreprise, le patron peut contrôler par ce biais les activités de ses collaborateurs.
Vous avez dit Internet? Hier encore, j'ai reçu un message m'intimant de remplir un formulaire, faute de quoi mon blog et ma boîte seraient bloqués. Sans compter les millions qu'on m'offre si je donne toutes mes coordonnées personnelles. Cela se sait. J'en sais quelque chose, moi. Il y a quelque quatre ans, j'avais écrit un email à mon doyen dans lequel je donnais mes arguments sur le dossier d'une étudiante de terminale. Je défendais l'idée qu'elle devrait refaire le cours au lieu d'un examen supplémentaire. Eh bien, cette lettre confidentielle "emailée" à mon doyen avec copies pour mes collègues est tombée, Dieu seul sait comment, droit dans la boite de l'étudiante. Imaginez mon embarras! Que s'est-il passé? J'avais un mailing-list intitulé "French", mais je ne savais pas que l'adresse email de l'étudiante commençait par "Fren". Je découvris également que l'étudiante, bonne espionne, recevait régulièrement notre courrier interne... et se taisait, sauf lorsqu'il s'est agi de son propre cas. Moralité: soyons droits surtout lorsque nous nous croyons à l'abri des regards.
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