En Afrique, le pouvoir, le vrai, j'ai toujours dit, se conquiert et se conserve par les armes. Revenez me parlez de démocratie dans cent ans. Elections? Oui, mais avec les armes sous la table. Celui qui a le pouvoir le garde, le doigt sur la gachette comme ce fut autrefois le cas avec Baby Doc en Haiti. Celui qui se conquiert par les élections demeure fragile tant que le sang ne coule par l'arme.
Au Mali, le putsch est pacifique, on parle de redressement de la démocratie chez la junte qui s'est emparé du pouvoir hier ou ce matin. Y a-t-il jamais eu démocratie? Jamais, et c'est pas la faute à Mr. Toumani Touré, qui n'a pas su gérer la rébellion du nord. Un général d'armée est toujours un putschiste en puissance. La militarisation de l'Afrique n'est jamais finie. Le scénario est partout le même. Les décrets tombent: "suspension de la constitution", "dissolution des institutions", "couvre-feu" dès 6 heures. Les militaires ont pris leur responsabilité face à l'incompétence du régime d'ATT: c'est leur mission de restaurer l'ordre. Ministres, sénateurs, députés, commissaires, tous à la poubelle. On fait du nouveau avec du nouveau sang. On révise le mot-miracle qu'est la démocratie.
Des dénonciations pleuvent de toutes parts, de tous les pays et organisations internationales, même des pays qui forment et envoient les guides providentiels en Afrique qui ont été pris de court, mais les mutins tiennent le bon bout; ils ont Bamako. Retour à l'ordre constitutionnel! Mais vous rêvez. Ils vont imposer leur constitution; elle a déjà un nom: le Capitaine Sanogo.
Démocratie, démocratie, quel vilain mot!
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