22 mars 2012

Kanda Bongo Man à la Barbade










Je connais Kanda Bongo Man - j'entends sa musique - depuis plus de trente ans. Mais ce n'est que samedi 17 mars que j'ai eu l'immense plaisir de le voir live sur scène au Holders Seasons Festival. Un événement sans pareil pour la Barbade! Pour rien au monde, j'aurais pu manquer ce concert. Depuis des années que je vais à ce festival, je n'ai jamais vu autant de monde se tremousser. Je suis resté deux heures debout, à savouer chaque note et chaque son produits par mes compatriotes. D'habitude, les artistes africains qui viennent à ce festival drainent du monde, mais ce monde reste amorphe à les écouter sans bouger ni faire quoi que ce soit. Avec Kanda Bongo, c'était extraordinaire: Holders était en feu, galvanisé, l'ambiance chaude et tropicale. Les organisateurs eux-mêmes n'en revenaient pas.
J'ai découvert un Monsieur. Respect! Des inquiétudes que j'avais sur une éventuelle bavure comme c'est souvent le cas avec nos compatriotes se sont vite dissipées. Par le passé, j'ai assisté à des concerts où les musiciens se sont présentés en retard ou n'ont joué en tout et pour tout que trois ou quatre chansons, se moquant éperdument du public pourtant venu nombreux les saluer, les admirer ou s'amuser. A la fin du concert, j'ai crié: "Esili te" (C'est pas fini). Eh bien, ils ont exécuté une chanson de plus dans le style de Bella-Bella que j'adorais du temps de mon adolescence. Pour moi, c'était vraiment un retour aux sources. Merci Kanda Bongo Man.
L'après-midi du 18, les compatriotes africains -une bonne vingtaine - se sont retrouvés au park de Folkestone à St James, juste à côté de l'hôtel où ils étaient logés, pour un picnic. On a pu "socialiser" pour reprendre une expression anglaise. L'idée était de leur rendre le séjour agréable, de se connaître, de leur offrir une petite fête africaine. Kanda Bongo, Douglas, Jeannot, Ladi Mbala, les danseuses Paulette du Ghana et Cleopatra de Ste Lucie se sont arrangés pour se détendre avec nous, pour notre grand plaisir. Dans une ambiance bon enfant, on a échangé des contacts, ri du rire baniana, mangé du pondu et des beignets, bu de la bière et du sucré, chanté Mokolo nakokufa au son de la guitare de Mbala, pendant que nos enfants jouaient au parc. Vers 18 heures, une combi est venue récupérer les musiciens.
Le lundi 19 mars matin, j'ai passé presque deux heures de conversation avec l'auteur d'Esambé. Je l'ai interviewé sur ses débuts en musique et son parcours international. J'ai reçu une véritable leçon de musique, de l'histoire de la musique congolaise.  J'ai appris par exemple que le hit "Lofesse" de Soki Dianzenza était composé alors que ce dernier était malade, interné au CNPP de Kinshasa et qu'il s'était présenté en tenue du centre psychiatrique pour l'enregistrer au studio de Johnny Bokelo. Je livrerai un jour cette interview s'il plait à Dieu, car il me faudra enlever certains détails. Vers midi, je l'ai déposé au Holders House, d'où il partirait avec les autres pour l'aéroport. On se reverra bien, un jour!

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