Depuis un certain temps, je reçois par centaines des emails qui circulent parmi les compatriotes congolais aussi bien du pays que de la diaspora. Je n'arrive pas à m'expliquer comment je me retourve sur ces mailing-lists contre mon accord préalable. Je n'appartiens à aucun de ces groupes. Bien que mon compte hotmail les filtre, certains messages me parviennent quotidiennement. Ces emails souvent répétitifs sont de tous les registres, souvent écrits par des personnes qui, n'ayant rien d'autre à faire, passent des heures et des heures sur le net. J'en connais quelque cinq personnellement. Tous les thèmes sont abordés; tous les niveaux d'écriture et d'intellectualité sont présents; le français, le lingala et le swahili sont les langues prépondérantes à côté de l'anglais (et de l'allemand). La politique congolaise est le sujet de prédilection: chaque événement est considéré, scruté selon l'humeur de l'expéditeur; et des échanges virulents s'engagent entre membres de ces groupes d'internautes. Insultes et actes de respect se disputent la palme. Insanités et vulgarités battent le plein. La gent féminine y est peu ou prou représentée. En commun, toutes ces personnes ont une passion très prononcée de notre pays. Le régime en place en prend pour son compte, selon qu'on est pour ou contre. C'est un forum où l'on peut laisser ses plumes. Certaines disputes sont très viscérales, épidermiques; et chacun a raison. Certains universitaires y perdent leur honneur devant des abrutis comme des intellectuels en mal de reclassement, des éducateurs sans élèves dociles auxquels inculquer leurs théories obscurantistes d'économie, de politique ou de philosophie.
En dépit de ces incohérences, ces emails offrent des informations qui m'étaient inconnues, des articles inédits, des documents ou des vidéos auxquels je n'ai jamais eu accès auparavant. Certaines analyses sont pertinentes tandis que d'autres ne valent pas la peine. En clair, tout n'y est pas faux comme tout n'y est pas forcément vrai. Il faudrait à la rigueur un bon sens critique pour discerner le vrai du faux dans ces tas de renseignements. Il faut certes les lire, mais demeurer soi-même et garder sa tête sur les épaules.
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