Père Augustin Van Den Broeck est mort à Teteringen en Hollande. Paix à son âme! C'est par le P. Serge Tsunda que je viens de lire l'annonce de ce décès. Quoique je n'aie pas beaucoup de temps à disposition, je vais essayer de faire un bref éloge à la mesure de l'homme de Dieu et du missionnaire SVD qu'il était.
J'ai connu le Père Gust du temps où je faisais la théologie à Rome. Bien que j'aie correspondu avec lui auparavant, c'est en juillet 1981 que j'ai mis un visage au nom. C'était probablement le 30 juillet 1981 car je revenais de ma formation de langue anglaise de Londres. Il m'a guidé avec précision pour prendre le bus de la gare Luxembourg jusqu'à Overijse. Un homme de Dieu très simple, un missionnaire zélé au service des autres missionnaires au Congo. Un comptable hors-pair. Il me fera voir le P. Malfliet, l'homme qui m'a baptisé. C'est lui qui m'a ouvert mon tout premier compte à la Société Générale de Banque en février 82. Il fut mon mandataire et gérait ma "fortune" d'étudiant. Dès mon retour au pays, nous avons gardé une correspondance d'affaires très assidue et constante, car c'est lui qui recevait mes dons et colis venant des amis européens. Pendant plus de trente ans, j'ai bénéficié de ses services tout comme mes frères et mes parents aussi.
En mai 85, mon billet d'avion venu avec Mgr Lesambo, était volé à Ste Anne. Informé par le Frère Simon van Steen, le P. Van den Broeck a réussi à l'annuler et à le remplacer sans problème. Et lorsque j'atterris en juin 85 à Zaventem, l'avion Air Zaire avait fait plus de quatre heures de retard. Il était 2 heures du matin lorsque je suis sorti, le père Gust était là pour m'attendre, calme, sans réchigner ni se plaindre.
La vie a fait que nous ayons des amis communs, en fait ses amis qui m'ont invité chez eux. Nous nous sommes une fois retrouvés dans une famille à Malsch, en Allemagne. C'est une autre histoire. Du moins nous avons concélébré dans la chapelle domestique de nos hôtes. Ma dernière rencontre avec lui date de juillet 1995. Nous sommes passés à Overijse avec Séraphin, et nous y avons croisé le P. Willy Hoff étonné de me revoir. Par contre, le contact email et téléphonique a continué.
Par la suite, j'ai annulé mon compte chez lui, ayant changé de vie et ayant intentionnellement refusé de recevoir des dons de qui que ce soit. Mais il a continué à exécuter mes opérations. Bien longtemps après, il a même retrouvé des reliquats qu'il m'a proposé d'envoyer à ma mère. Une honnêteté considérable. Il avait de bons contacts avec certains de mes amis comme les familles Fernholz, Thomas, Mme Weingärtner, et Mme Traudl Schmitt que j'informerai sous peu.
Je garde entre autres cet humour de lui. En flamand on dit "dank u" pour dire merci. Voilà ce que cela dans la bouche du Père Guus: "Dank U" - "Pas dans le cul, mais dans la bouche." (Ne riez pas svp).
Je l'entends encore répondre au téléphone: "Missionnarissen van Steyl Overijse." Ce prêtre du Seigneur, toujours disponible à rendre service et toujours à l'écoute des autres, impressionnait par sa droiture, son respect et sa passion pour son apostolat. Il incarnait tellement la Procure SVD d'Overijse que celle-ci a cessé toute activité dès qu'il est tombé malade. La gestion a été transférée à Teteringen. Et la suite est connue. Une grande perte pour la société et l'église. C'est un privilège insigne que de croiser de telles personnes sacrées sur le chemin de la vie. P. Van Den Broeck n'a passé qu'une année de vie missionnaire au Congo, à Bagata, si ma mémoire est bonne. Pour des raisons de santé, il est retourné en Belgique, décidé de servir la mission SVD Congo à partir d'Overijse. C'est ce qu'il a fait toute sa vie. Proficiat Pater. Après "avoir gagné le grand combat", reçois la couronne des justes.
Je m'associe à tous ceux et toutes celles qui pleurent le P. Augustin. Que son âme repose en paix!
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