Je n'aime pas laisser les choses à moitié. J'abandonne rarement une entreprise commencée. Si vous comprenez cela, vous comprendrez en partie ma vie. Et si j'en arrive à l'abdication ou à la capitulation, c'est que je suis vraiment à bout. Je n'oublie jamais une question posée qui est restée sans réponse, tout comme je n'oublie jamais une dette contractée auprès de moi. Mes dettes, je les paie; mais celles qu'on me doit sont vite oubliées par des proches comme des non-proches. Certains sont partis ad patrem... la pudeur m'interdit de citer leurs noms. Certains ont disparu dans la nature, volatisés dans d'autres pays. Le plus marrant, c'est que certains ont cru ou croient que j'ai oublié. Depuis bientôt dix ans, une collègue ne cesse de me répéter: "Oui Claver, je te dois quelque chose" chaque fois que nous nous rencontrons. Elle n'a jamais pris l'initiative de se présenter chez moi. Un autre me promet de s'acquitter au prochain paiement alors qu'il travaille toujours à ce que je sache. Mais moi, je tiens à mon dû jusqu'au bout. Oui, jusqu'au bout... je n'oublie jamais. Je ne dois rien à personne, sauf des promesses que je fais ou qu'on m'arrache en me tirant par le bout du nez. Et curieusement, ces promesses sont réclamées comme des dettes contractées en bonne et due forme. C'est l'ironie de l'histoire.
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