16 mars 2023. Au site de l’ISP Kenge de Mangangu, il est 9 heures lorsque commence l’interview manquée le jour précédent avec le poète, philosophe et critique d’art François-Médard Mayengo (1952). Un auteur auquel j’ai dédié quelques études et articles et dont le nom est plusieurs fois évoqué dans ce blog. La veille, j’ai analysé “Regret” avec les étudiants, le dernier poème de Mon cœur des saisons. Mes étudiants en Questions spéciales de littérature congolaise d’expression française sont présent et bénéficient de ce privilège unique d’échanger avec un des meilleurs représentants de la poésie congolaise.
Auteur de Mon cœur des saisons (1972), Tervuren, Les amarres rompues, Du feu et du sang au Congo, Mayengo est passé du romantisme d’une jeunesse turbulente à une poésie engagée et révolutionnaire inspirée de Lumumba, Mulele et Kabila père. Nous avons découvert un poète grandiose et solidaire de la condition précaire de son peuple negro-africain. Influencé notamment par Paul Verlaine, Aimé Césaire, Paul Valéry, Mayengo demeure un passionné de poésie, un fervent lecteur des penseurs de son temps comme Martin Heidegger et Karl Jaspers dont il cite volontiers des extraits presque de mémoire. Je l’ai amené à évoquer le poète-philosophe Kä Mana à qui je l’ai lié dans les années 76-78. Seul et unique en son genre, oserais-je dire de ce médecin poète et philosophe dans l’âme.
L’interview s’est relativement bien passée en dépit de quelques interruptions dues à une connexion parfois défectueuse. L’écrivain a répondu à toutes les questions, fascinant ses interlocuteurs par son immense savoir de la poésie, de l’art poétique et de la philosophie dont il est un fervent amateur autodidacte. Nous n'avons malheureusement pas enregistré cet entretien à bâtons rompus. Dommage que cela ne ne nous soit pas passé à l’esprit. Une mine de matières pour les étudiants. L’échange s’est terminé vers 10h30. Merci FMM.
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