31 août 2014

Erinnerungen (TS)


Mein altes Herz erinnert sich …
 

An Kindertage, an Jugendzeit

Niemals aus dem Gedächtnis verloren

Die Fürsorge und Liebe im Elternhaus

Sehnsucht bleibt!

 
Die Welt voller Krieg und Ängste

Im kleinen Dorf Geborgenheit

Ein geliebtes Kind ohne Sorgen

Erinnerung bleibt!

 
Bescheidene Dorfschule    

Ehrliche Freundschaften

Hoffen auf eine bunte Zukunft

Ein Lächeln bleibt!


Traudl Schmitt (Wurmlingen)

 

26 août 2014

Les merveilles du Disney


Ce 14 août, on s'est levé de bonne heure afin d'arriver avant 11 heures à Chessy Marne La Vallée. Rita, infatigable, nous a encore gâtés: elle a apprêté un copieux déjeuner en plus d'une corbeille de pique-nique pour le Disney. Vraiment de quoi nous retenir plus longtemps chez elle ou nous inciter à y retourner pour un plus long séjour. Merci pour tout, chère Rita bien aimée. Merci aussi à Marcelina pour sa tendresse! Merci enfin à Bof. pour tant de gentillesse. Malheureusement, je n'ai rencontré ni Noël Manzanza ni Maître Lancelot Bukasa. La prochaine fois sera sans doute la bonne.
Bus - Métro Line H - Paris-Nord - B pour Chatelet - A pour Marne La Vallée. Il est à peu près 11 heures lorsqu'on arrive. Le temps de s'habituer au lieu, de se faufiler entre les nombreux visiteurs car il faut beau, nous voilà à l'intérieur du merveilleux parc d'attraction fantastique. On commence par faire un tour en train. Les queues sont longues: les temps d'attente sont annoncés. Entre 20 et 60 minutes en général. Il faut vraiment être patient, très patient. Et chacun a son tour.
Le temps paraît court pour participer à toutes les activités qu'offre ce paradis d'illusions. Soit! On se laisse conduire par les caprices des enfants; car après tout, c'est leur journée.
Passage en bateau sous les merveilles souterraines, un univers représentant tous les continents avec toutes les espiègleries qu'ils détiennent. L'Afrique avec ses éternels tambours et ses djinns, l'Egypte ancienne et ses pyramides, l'art inca et aztèque, les masques chinois, les enchanteurs européens. Tout y est. Le rythme est emballant, on se perd en rêveries éveillées dans ces clos ensorcelants. Puis on se perd ou cherche son chemin dans l'univers des yeux de??? Demandez à Claver ou Chrystelle. Ils vous le diront sans hésiter. Une pause pour planer en avions-éléphants. Peu après intervient la parade des princesses.
Le défilé des princesses, c'est une parade extraordinaire à travers laquelle les enfants voient live leurs idoles de cartoons ou bd: de King Lion à la Belle et la Bête. De Mickey Mouse à la Princesse Tiana. Malheureusement, Chrystelle qui s'est offert un costume de Tiana, la seule Noire de la série, n'a pas vu son vœu satisfait quoi qu'elle ait été impressionnée par l'immense extravagance des déesses et des dieux. C'était vraiment la MAGIE DU DISNEYLAND parfaitement orchestrée par les organisateurs. Et là, retour à l'enfance pour tous. Même moi, naturellement rationnel, sceptique et résistant à tout obscurantisme, je suis retourné à de vieilles croyances enfouies en moi qui se sont exhumées presque automatiquement.
Puis, on est allé voir Mickey Mouse dans son immense building. Temps d'attente: 50 minutes. Nous avons fait la queue pendant une heure et demi. Une Mickey Mouse très accueillante avec laquelle on a fait des photos. Nous avons dépensé 55 Euro rien que pour trois photos. Comme quoi tout est doublement cher à Disneyland. Malgré cela, Chrystelle n'était pas du tout fatiguée. Elle en voulait encore.
Il était prévu qu'on attende les feux d'artifice vers 22h30. Il paraît qu'ils sont bien, et qu'ils marquent la fermeture officielle du parc. J'ai estimé qu'on avait déjà assez vu pour rentrer. Décision unanime a été prise de prendre le chemin de Coulommiers pour le grand jour.

Une ridicule question (sic)

- Pourquoi tu ne dors jamais en même temps que ton frère alors que vous êtes nés le même jour?
- C'est une ridicule question. (Et la demoiselle de sept ans continue son chemin comme si de rien n'était).

23 août 2014

Joyce et Chrystelle à Londres

Adieu Frère Vincent Reiter SVD (1927-2014)

J'ai été informé par le site www.steyler.de  du décès du Frère Vincent Reiter SVD, ancien missionnaire au diocèse de Kenge, du temps de la préfecture, notamment à Ngi et à Bagata dans les années fin 50-60. Mais je n'ai pas écrit d'éloge parce que, comme je l'ai signalé, cela ne m'était techniquement pas possible. Je ne l'avais jamais rencontré au Congo, j'étais sûrement trop jeune. C'est plutôt à Rome que je l'ai connu. Il était alors économe ou intendant au Collège Pontifical St Pierre, sur la Viale delle Mura Aurelie. A l'époque, les missionnaires verbites administraient cette importante institution pontificale qui a produit tant d'évêques et de cardinaux. Je le rencontrais souvent lorsque je rendais visite aux abbés N'Gob, Ndeki, Pfunga Pfunga ou Mabaka ou lors d'événements importants de la Propaganda Fide. Très abordable et accueillant, il était fier de me rappeler sa contribution missionnaire à l'édification du diocèse auquel j'appartenais.
Amato Fratello Vincenzo, ti ringrazio per la tua gentilezza e i tuoi incoraggiamenti. Prego per la tua anima; Il Signore ti dia la pace eterna nel Suo Regno!
 

Lelu mvula zodi kedi Mama

23.8.2011 - 23.8.2014. Lelu mvula zodi hana kafila mama. Mama Christine wenda kwandi; wenda mana kazingaka mu mbundwa betu bana bandi. Kahwena mu ngemba Nzambi kuna kenda. Katutalaka beto betu twasala.
Mukolo ya muyindudi. Twa soludi ye mutu mosi twasalaka yandi. Hana ya musamwani ni yenda ku Kitsasa mu lufwa lwa Alida, yandi samuni ni: "Again, at the same time as your mom". (Dihika, yai ngonda kafwa mpi ngudiaku). Aho keti bweyi! Ngindu yina yakhadiku mu m'twa. Nzambi kena ngolo. Yayituki minieni. Kweyi ye khadi mbundu? Ndolula mama, mini mwanaku.
Ha twendi m'zika Alida, yahiudi ya mona mpi ndumba za mama. Badingi kifulu, mana bamoni kioku. Kweku ata mosi wendi ho wenda kwa hana bam'zikila mama. Tsoni. Baleki ba mini bena ya mpila bau ya kumwena mambu. Nzambi zayi.
A Mama tulolula. Alida wayisi kuwana kwakuna, muyamba mboti mutekulwaku wa theti.Twa tunga ndumba mboti-mboti hana ya vutuka ku Kongu. Tusambilaka betu bana baku, ni Nzambi katutanina, katusadisa twa zinga mu ngemba ye lutondo buna wa tulonga. Hwena mboti, Nzambi kamonga lukumu.
Mini Miledi mia Khatu!

Bruxelles - Strasbourg - Paris

Revenu de Kinshasa le 7 août, je continue sur Strasbourg le 8 août. Je comptais visiter Bruxelles mais la fatigue m'a empêché de le faire. Je suis donc resté chez l'abbé Charles. Certains parents et amis contactés ne sont pas disponibles. Jean-Robert est en Suisse. Dans la soirée vient me voir le Vieux Clément Bwangi qui voudrait s'informer du déroulement de l'enterrement d'Alida et de mon séjour à Kinshasa. Il y a aussi les abbés Faustin Kwakwa et Albert Mundele; ce dernier m'offre deux exemplaires de ses dernières publications. Merci de tout coeur! Le matin du 8 c'est Maman Rose Lejeune qui passe pour déposer quelques colis. J'en profite pour lui demander de me déposer à la Gare du Midi autour de midi. Je viens de payer mon billet lorsque survient une rencontre-surprise à la gare: Soeur Lucie Mukadi. Je l'ai en effet appelée dans la matinée, mais je ne m'attendais pas à la rencontrer. Je la revois donc après quelque six ans. Malheureusement, le temps est trop court: elle a un rendez-vous à 13 heures et moi mon train à 13h09. Pour une surprise, c'en était vraiment une.
A Strasbourg, Clavère et Mado m'attendent à la gare. Nous prenons un métro, puis un bus. Les retrouvailles avec les jumeaux et leurs cousins sont très émotives, d'autant plus qu'entre-temps Chrystelle a été informée de la mort d'Alida. Le temps de parler de l'enterrement, de la famille et de tout, il est presque 1 heure du matin lorsqu'on se couche.
Le 11 août cap sur Coulomiers via Chessy. Le TGV part de Strasbourg à 7h40. Après quelques vaines tentatives d'affrêter les bagages pour Londres, nous prenons le bus de 11h30 pour Coulommiers. Maman Céline étant éprouvée, l'ambiance est relativement calme et sereine lorsqu'on arrive. Il nous faut cependant re-partir le lendemain sur Paris. Je confirme le départ, et dans la foulée, appelle Noël Manzanza pour qu'on se rencontre.
Du 12 au 14 août cap sur Paris-Argenteuil. (Voir les photos précédentes). Coulommiers - Paris-Est - Nord, puis via Line H Enghiens Les Bains - Argenteuil avec le bus 514 vers 17 heures. Rita nous attend à l'arrêt avec la petite Marcelina (9 mois) dans les bras. Accueil très chaleureux. Notre hôtesse est aux anges: les jumeaux sympathisent très vite avec leur cousine. Tout est déjà prêt pour un repas très copieux pendant qu'on se donne les dernières nouvelles. On parle de l'enterrement d'Alida, de la famille, des amis du pays comme de l'étranger. Dans la soirée arrive mon beau-frère Pablo.
Le lendemain 13 août est prévue une visite de Paris. Avec les enfants, on ne peut pas faire de longs tours. On choisit de visiter La Tour Eiffel. Le temps est très beau. On se trompe de métro, question d'habitude, mais on se retrouve bien à Champ Mars. La Tour Eiffel est bondée de monde, pas d'espaces libres. Adultes et enfants se bousculent autour des kiosks, des points de vente de tickets pour les ascenseurs, de longues queues un peu partout. L'ambiance est à la fois folle, joviale et entraînante. Les enfants jouent à tout, s'amusent à poser pour la postérité. Des clowns dissimulés dans des coins. On y retrouve toutes les catégories sociales. Des séances de photos, quelques gelati pour les enfants, tobogan, etc. On est épuisés lorsqu'on rentre chez Rita et Pablo. Le lendemain 13.3 est réservé à la visite du Disney.

22 août 2014

Argenteuil: Chez Pablo, Rita et Marcelina Bukondi









L'enterrement d'Alida en images
















2 août 2014.

Hors-circuit pendant des semaines

Depuis le début ce mois, j'ai eu très peu accès à mon blog. Je n'ai rien pu écrire ni corriger sur le blog. Complications technologiques? Inaptitude professionnelle? Incompatibilité mécanique? Autant de termes pour qualifier cet incident. A la Barbade, seul mon ordinateur de l'université me permet d'écrire des textes. Mais l'administration de mon département commence déjà à dévorer mon temps.

16 août 2014

Paix l'âme de Willy Mwendo

Je viens d'apprendre aujourd'hui même la mort à Paris en mai dernier de Willy Mwendo. Willy est mort alors qu'il venait d'atteindre l'âge fatidique de 50 ans qu'il craignait tant. C'est par Patience Mukengele que j'ai appris la nouvelle. Je prends le temps de lui rendre hommage.
Bien que nos pères se soient bien côtoyés dans leur jeune âge, j'ai connu à mon retour de Rome Willy alors qu'il était étudiant à Kenge. J'aimais bien sa compagnie parce qu'animateur né, il avait le talent de faire rire son auditoire. Il mettait en doute l'anglais qu'enseignait notre frère L. qui enseignait à Nto Kiese, estimant que son accent était plus suku que londonien. Je l'ai encore mieux approché à Paris en mar- avril 90 alors qu'il partageait le même appartement que Kafinga. Il était marié à Anto; Patience m'apprend qu'ils ont fini par divorcer et que finalement il vivait avec une Camerounaise. A l'occasion d'une réception qu'il avait organisée en mon honneur, il m'avait offert une bonne bouteille de Whisky. Jef Kisisa et Placide Mabaka m'avaient accompagné.Une fois raccompagnant l'abbé Modeste Kisambu par une nuit mal étoilée, il avait déclassé sa voiture en cognant une voiture stationnée. Il s'en est sorti grâce à l'astuce d'un Ivoirien: "Cousin, on n'a jamais vu à Paris un Noir qui fait un accident et qui reste sur le lieu à se lamenter au lieu de tourner la situation en sa faveur". Je ne dis rien de la suite. Depuis, je n'avais que de nouvelles sporadiques le concernant jusqu'à ce jour où je viens d'apprendre sa mort.
Willy wenda mboti, muleki. Nzambi kakusambula.

9 août 2014

2 août à Kinshasa

La veillée mortuaire s'est très bien passée. Le corps d'Alida a été exposé toute la nuit. Des visiteurs et amis venus de partout se comptent dans toutes les couches de la société. Des parents, connaissances, tantes, soeurs, oncles et autres font la ronde.
Au sanctuaire se ceinturent les proches de la famille. J'y vois Marie, Edyth et Chrétienne Mabaka, Rose Mosimi, Ya Mathesa, Béa, Pascaline, Nzeka, Ma Ngundu, Ma Marceline Gungu, Marceline Kimbinda, Ma Véronique, Adrienne. Un peu à l'arrière-plan des dames particulièrement liées à la famille: Clémentine Ngolo, Ngudi a Mukanu.
Dans l'assemblée parmi les trois-quatre cents personnes présentes, on voit des parents, prêtres, profs, avocats, enseignants et autres. Le lot des chômeurs y sont aussi nombreux. Je peux citer: les jeunes prêtres de Kenge dont les abbés André Mukanu et . le père Séraphin Kiosi. Je suis cependant invité à aller prendre un repas à Debonhomme. Le retour est relativement rapide. Dès mon arrivée, je suis informé par Paulin Kiosi de la présence de Mgr Louis Nzala, évêque de Popokabaka sur les lieux. Il est en train de parler avec mon beau-frère lorsque je me présente. Le temps d'attendre qu'ils finissent, je jauge le climat émotionnel. J'ai ensuite une conversation rapide avec le prélat que je raccompagne à sa voiture. Rendez-vous est pris pour lundi autour de 11 heures.
La soirée est animée par le groupe folklorique yaka de Pierre Manwana, les Bitshi-Bitshi. Un orchestre très à la mode et en vogue pour ces genres de rencontres. Avant leur concert, je parle à la star Manwana de mon intention de l'inviter à un festival de musique aux Antilles. Ses musiciens s'empressent de prendre mon adresse, mais je n'ai pas de carte de visite sur moi. Tout le paquet est resté à Strasbourg.
De passage à l'autre soirée mortuaire, celle de la famille Tsunda, je salue entre autres des visages connues dont Getou Mbala devenue entre-temps aveugle. J'ai une assez longue conversation avec Getou et Adrienne sa fille. Retrouvailles avec Robert Lemba, professeur de philosophie et de littérature à l'Unikin, que je n'ai plus revu depuis plus de trente ans. Je l'ai salué sans le reconnaître. Lerdot n'a pas du tout changé, increvable, égal à lui-même dans sa verve oratoire. Notre échange a tourné autour de nos expériences professionnelles respectives. On a aussi parlé politique car lui a milité au sein du PALU. A quoi je lui dis que la politique ne m'intéresse pas, du moins pas en ce moment; et je n'y crois pas du tout.
Lorsque je rentre du côté de l'espace d'Alida, Manwana commence son spectacle. Quoique la musique soit si belle, je suis choqué par la tenue de ses danseuses et danseurs. La présentation est à la limite de l'obscène selon moi. Soit. Le public apprécie tant bien que mal. C'est l'essentiel. Certains spectateurs l'ovationnent et dansent à son rythme.
Je raccompagne ensuite une amie qui s'excuse de rester et promet de revenir le lendemain, mais je ne l'ai plus revue. Un contre-temps sans doute. Il est presque 6 heures lorsque je regagne mes pénates afin de me préparer pour la suite diurne des cérémonies.
Frédéric me récupère autour de 9h30. On se pointe à la cérémonie, car la messe doit commencer à 11 heures. Mais la cérémonie de dépôt de fleurs par groupe ou famille dure plus longtemps que prévu. Il est déjà 12 heures. En chemin vers l'église, je dialogue avec Mamie Mbakata que je reconnais sans faute.

 
 
 
 
 
 
 

1er août à Kinshasa

C'est le jour de la levée du corps. La tradition veut que le corps sorte de la morgue pour un dernier hommage par la famille, les amis et connaissances. Je suis revenu dans la matinée au Centre Liloba pour un court repos. J'appelle Jude Muzembo pour quelques derniers arrangements pécuniaires. Il passe autour de 10 heures. Il doit se presser car la morgue l'hôpital central ferme à 14 heures. Le chauffeur du corbillard attend aussi d'être payé. Un hic. Les tantes, oncles et autres de la famille censée faire partie du cortège sont encore à Masina, alors qu'ils auraient dû déjà se trouver à Mama Yemo.
Quant à moi, je renonce à faire partie du cortège, me repose car la nuit sera longue. Mais malgré cette disposition, d'autres personnes se pointent à ma porte. Je m'efforce de les accueillir car c'est la seule occasion de les rencontrer en privé. Frédéric vient me chercher à un moment donné, on monte au municipal de Masina autour de 18-19 heures. Tout le monde est là, le corps d'Alida exposé. Je suis informé d'un autre deuil dans la famille Tsunda. Ce qui implique que les gens se partageront entre les deux funérailles et ou qu'on fera de la navette entre les deux lieux.

Kinshasa le 31 juillet

Autour de 11h30 je me rends au Centre d'accueil Liloba où le Père Serge Tsunda m'accueille fraternellement et me présente à son collègue Père Florent chargé du Centre. Surprise, j'y rencontre Mgr Jean Pierre Kwambamba, le cérémoniaire pontifical. Les retrouvailles sont très chaleureuses. Dans la foulée, il y a une soeur de Jean-Pierre que je ne connaissais pas; Gertude Bisima, une de mes anciennes bilenge ya mwinda à la paroisse Anwarite de Kenge qui est devenue religieuse chez les Marie Reine de la Paix. Le temps de m'installer, je reçois d'autres visites. Contrairement à mon dessein de me reposer, interviennent d'autres obstacles. Séraphin Kiosi s'annonce pour tout de suite. Comme par coïncidence arrivent sur les lieux Dr Parfait Kileya, Béa et leurs enfants Job et la dernière. Quelles retrouvailles si émouvantes! L'ambiance est très emballante et la bière coule à flot. Le Père Florent nous en offre aussi lorsque d'autres collègues se présentent.
Je suis obligé de repartir au lieu de Matanga. Même scénario comme la veille lorsque j'arrive dans la soirée conduit par Fédo Kayolo, les pleureurs et pleureuses recommencent leurs douleureuses élégies; la musique funéraire fait le reste. Gospels, musique locale, et folklore suku et yaka complètent la série. J'en profite pour échanger quelques paroles avec des tantes, oncles et cousins. Je suis informé des arrangements de la veillée au stade municipal de Masina, le lieu même où avaient été organisées les funérailles de Papa Mabana en 2007 et de Maman en 2012.  Je m'enquiers des détails. Tout est OK. Je compte les heures au fur et à mesure. Vers 5 heures, je demande à Fédo de me reconduire chez les SVD. On s'y retrouve avec Honorable Zingle et Gabrielle Ilenda dans la jeep. On retournera dans la soirée pour la veillée au municipal.
 

A Kinshasa le 30 juillet

L'avion SN arrive avec plus d'une heure de retard à Kinshasa. Passage de l'immigration assez laborieuse à cause du nombre excessif des voyageurs. Je suis dans la queue avec mon voisin de siège norvégien; je l'invite à me suivre dans la queue la plus courte. Mais la récupération des bagages prend un temps énorme. Il faut être patient. Surprise, les agents de la douane ne sont presque pas visibles à mon passage. Ce qui me réjouit car je gagne du temps. Il est plus de 21h lorsque je quitte l'aéroport avec ma cousine Adrienne Kayolo qui est venue m'attendre.
Direction Matanga ou lieu du deuil au quartier III de Masina. Le premier contact avec la ville paraît sympathique malgré le traffic particulièrement intense à cette heure. A l'arrivée sur l'avenue Sukambundu, il n'y a pas de lumière ou presque. C'est dans une lueur assez douteuse que je suis reçu avec l'émotion pieuse et profonde de l'événement. La famille restreinte et étendue se trouve là. Accompagné de Victorine et d'autres cousines et nièces, tantes ou mamans que j'ai de la peine à identifier, je suis conduit vers Béatrice et son mari au salon. La douleur est profonde, les pleurs reprennent. Les élans émotifs de l'accueil une fois tempérés, je m'enquiers des conditions du décès. Des oncles, tantes, nièces et neveux communient à cette intimité spirituelle. Rentrant en moi-même et au fond de mon silence qu'aucun bruit extérieur n'affecte, je prie, médite, tente de retrouver la défunte dans mon coeur et ma tête. Je tente de la localiser dans ce lieu où elle a vécu la dernière décennie de sa vie. Je la revois et ne le revois pas. Alida est désormais l'absente; je ne la reverrai plus jamais de visu. Mon beau-frère raconte les circonstances de la mort. Un récit poignant.
"La défunte nous a annoncé en début de semaine que sa vie prendrait un tournant décisif le vendredi. Tous les jours, elle faisait des travaux ménagers et remplissait les seaux d'eau."
Il est tard lorsque Adrienne me conduit de Masina à Debonhomme; le boulevard semble mal éclairé, mais la route est bien asphaltée. Comme je ne peux plus aller au Centre Liloba des Missionnaires SVD, nous décidons que je reste chez Adrienne pour la nuit. Maman Véronique est là, éplorée et abattue. Rita, Patricia, Christian se trouvent là aussi tout comme une nièce Chimène, fille de Manzanza. Etc. Un repas avec Adrienne. Remis aux bons soins des moustiques, je suis trop fatigué pour vraiment bien dormir.
 

Occupe-toi de tes oignons d'abord

Voici un email de mon ancienne condisciple d'universitaire:

"Claver,
Ce dernier temps, tu écris beaucoup sur le conflit entre Israëliens et Palestiniens. Souvent avec une passion qui obnubile ton esprit critique ou ton sens d'objectivité.
Des milliers de personnes meurent dans vos propres pays, en Afrique. Chaque jour, des individus disparaissent, agressés par vos propres soldats ou forces de sécurité pour des raisons politiques. Chaque jour qui se lève sont torturées des milliers de personnes dans les prisons et casernes, dans les mouroirs de vos services tortionnaires. Vos régimes africains ne sont pas meilleurs en matière de paix; ils ne sont pas meilleurs que les Juifs et les Arabes qui au moins ont le courage d'avouer publiquement leur inimitié et d'afficher leur haine mutuelle. Vos présidents se voilent derrière des gorilles armés jusqu'aux dents qui terrorisent pour assoeir leur pouvoir absolu. S'ils disposaient de bombes et de missiles de leurs contreparties juives ou arabes, ils n'hésiteraient pas à les larguer sur le premier opposant à leurs régimes ignobles et dictatoriaux. Les marches ou tentatives de marche sont réprimés avec des moyens hallucinants. Je pense que tu te trompes de cible lorsque tu fustiges les belligérant du Proche Orient au lieu de penser à ton propre peuple."
GF (Email du 22 juillet 2014).

8 août 2014

De N'Djili à Zaventem

6 août 2014. Partir de Kinshasa, c'est comme une gageure ou un parcours de combattant. Il a fallu pas moins de six heures pour faire le check in et les formalités d'immgration. A peine croyable, mais c'est ce que j'ai vécu à Kinshasa.
L'enregistrement se fait à SN sur le boulevard en ville. Les formalités sont longues, pénibles et fatiguantes. Lorsque j'y arrive peu après 11 heures, la queue est déjà très longue. Il faut tirer des jetons et attendre son tour pour la pesée et l'enregistrement des bagages. Trop de formalités qui au final se révèlent à la fois inutiles et contraignantes. A quoi cela rime? Dieu seul sait. On y trouve toute la chaîne pour vous faire dépenser pas moins de 80 UDS: filmage de bagages, frais d'aéroport et frais de l'hôtel de ville. Filmer un bagage en RDC signifie l'emballer dans du plastic. Ne vous étonnnez pas comme moi d'entendre la question: "Est-ce que votre sac est filmé?" A la question de savoir ce qui justifie la taxe de l'hôtel de ville, un monsieur informé de coulisses administratives  me répond:
"C'est de l'argent qui va dans la poche de celui qui a placé ce percepteur ici."
On exige du père Kwambamba de "dédouanner" sa valise. Incroyable! Nous on lui dit de ne sortir aucune pièce de monnaie. Tous les moyens sont bons pour vous soutirer de l'argent.
Il est plus de 13 heures lorsque je quitte les lieux. Je prends congé de Lisette Ndala, me rends à Centre des Handicapés saluer Blandine Mulonsi. Cap sur la Procure de Kenge pour rencontrer l'abbé Côme Ngiengo. J'y trouve les abbés Fansaka et Luyubu. On m'apprend que Côme est allé à l'ambassade belge. Mais il m'appelle plus tard et affirme qu'il na pas été reçu parce que le procureur s'est trompé à propos de l'heure du rendez-vous. Quelle maladresse lorsqu'on sait que chaque jour de plus qui passe constitue un danger pour l'abbé Ngiengo.
Après un crochet au Centre Liloba, chez Adrienne et chez Papa et Maman Charles Ndandu, je monte à l'aéroport. Un stop à Victoria, je récupère le Père Kiosi. Entré dans l'aérogare, le chaos est comme à SN. Encore plus. Longue queue d'attente où on vous dégage comme d'un étau de chaleur et de sueur! Il me faut attendre 2 heures pour passer la frontière. Dans la queue, je retrouve Maman Céline Mosimi, mon hôtesse de Coulommiers. Nous nous donnons rendez-vous dans l'avion; mais on ne se reverra qu'à Zaventem. Les agents du DG dépassés par l'ampleur du labeur scrutinent les passeports, retravaillent les dossiers, vont s'enquérir des détails dans un réduit. Une lenteur incroyable. Chacun est invité à la patience. Des collègues tentent de protester, affirmant que chaque dossier prend environ 15 minutes. Celui qui est le premier, n'est pas forcément libéré le premier. Il est 20 heures passées lorsqu'on me rend mon passeport. Comme l'avion embarquait déjà, je suis tout de suite monté sur le bus qui y conduit.
Le vol SN 358 sur Zaventem a duré 7h45'. SN assure un service minimal à bord. On est bien arrivés. A Zaventem, j'appelle l'abbé Charles Ndandu qui m'apprend que l'abbé Kwakwa est déjà en route. Belle rencontre et retrouvaille, car à ma surprise, il y a en plus de l'abbé Gustave Mombo qui voyage pour Toronto, l'abbé Albert Mundele, professeur d'exégèse à Nairobi. Le temps que nous aidions Gustave à embarquer, nous partons pour Bruxelles.
 

1 août 2014

De Zaventem à N'Djili

30 juillet 2014. J’ai passé la nuit à Auderghem Bruxelles, chez l’abbé Charles-Claver Ndandu. Parti hier de Strasbourg à 14.50, je ne suis arrivé à Bruxelles-Midi qu’autour 21h50 soit une heure de retard. Curieusement, c’est Mbuta Bwangi et son épouse Solange qui m’ont accueilli à la gare, à la demande de Charles bien entendu. J’ai été honoré d’être conduit dans la voiture de ma fille Barbelle. Mon mbuta tenait à me voir avant le voyage, à m’encourager, à me présenter ses condoléances et sa contribution aux funérailles. Ce dont je le remercie infiniment. La nuit, comme il fallait s’y attendre, était courte. A peine quatre heures de sommeil, car il fallait se réveiller tôt pour l’aéroport et l’abbé avait une cérémonie à 9h. Mon bagage une fois enregistré, je l’ai raccompagné à la gare de train.
En remontant vers le Départ, je rencontre Maître Liyolo, l’artiste congolais de renommée internationale. Toujours égal à lui-même, il cherche des renseignements pour son transit pour Vienne.  Je relève cette rencontre parce qu’il y a plus de vingt ans, nous avions pris Swissair ensemble à Brazzaville ; il partait aussi pour Vienne. On s’était rencontrés dans l’aérogare de Maya-Maya de la même façon qu’aujourd’hui à Zaventem. C’est mon porte-bonheur d’aéroport.
Dans la salle d’attente, j’ai eu la surprise d’entendre parler kikongo. Un kikongo auquel je suis habitué. Généralement, les Congolais préfèrent parler lingala ou français plutôt que kikongo. Je me retourne. Ce sont trois religieuses dont je n’identifie pas la congrégation. D’ailleurs, peut-on encore les distinguer de nos jours ? En tenue africaine, toutes les religieuses s’habillent pareillement. Je ne peux me retenir de les saluer en kikongo. Mais la surprise ne s’arrête pas là. Dans l’avion, nous nous retrouvons à des places voisines. Je les aide à monter leurs sacs de voyage dans les porte-bagages. 
Je découvre qu’elles appartiennent à la congrégation des Clarétaines, qu’elles reviennent d’un séjour en Espagne, de Saragosse plus précisément. Elles s’appellent : Sœurs Pauline Mboma, Jacqueline Mifuba et Perpétue Mabeya. On parle de tout, des abbés de Kikwit – Célé Manzanza, Robert Mangala, Chrysostome Akenda, et d’autres. On évoque des faits inconnus, connus.  De fil en aiguille, il se révèle qu’elles connaissent un certain Père Séraphin Kiosi, SMA. Que le monde est petit. Là alors, c’est le cas de le reconnaître.